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MÉNARD, Jean Adrien (1746-1827)
État civil
NOM : MÉNARD     Prénom(s) : Jean Adrien     Sexe : M
Date(s) : 1746-1-28  / 1827-4-26 
Notes biographiques

Lorsqu'il était tout jeune maître de danse à Orléans, Jean-Adrien MÉNARD a connu la fin de l'ère Robert et a, proclame-t-il, été formé par Jacques-Regnault DARNAULT. Au terme d'une très longue carrière, il a la satisfaction de voir plusieurs de ses fils et neveux exercer eux-aussi dans le domaine de la musique et de la danse.

• 28 janvier 1746, Orléans : Sur la paroisse Saint-Paul naît Jean-Adrien MÉNARD, du légitime mariage de Georges-Adrien Ménard et d'Anne Chauvet. Il est baptisé le lendemain. L'acte ne dit rien du milieu socio-professionnel dans lequel arrive l'enfant, si ce n'est que ni le parrain et ni la marraine ne savent signer ni l'un ni l'autre. Beaucoup plus tard, son acte de décès en 1827 révèle que son père était apprêteur de bas.

• 19 août 1765, Orléans : Dans l'église Saint-Paul se marient Jean-Adrien MÉNARD et Marie-Anne Thierry. Le père de la jeune femme, Jacques Thierry, a envoyé son consentement depuis Chartres. Aucun métier n'est indiqué dans l'acte de mariage.
• 18 octobre 1765 : Exactement deux mois après le mariage, on baptise la petite Marie-Anne, née la veille. Ses parrain et marraine sont son grand-père paternel et sa grand-mère maternelle. La petite fille décèdera quatre ans plus tard, le 8 décembre 1769. Son acte de sépulture la dit "fille de Jean Adrien MENARD maitre à danser".

• De 1766 à 1782 naissent au moins huit autres enfants Ménard / Thierry, quatre garçons et quatre filles (dont une morte-née). Les actes de baptême n'indiquent jamais les métiers, ni du père ni des parrains et marraines. Sauf exceptions, ceux-ci savent généralement signer. Seul le parrain de Louis-Guillaume, le 27 juin 1771, voit sa fonction précisée par le vicaire rédacteur de l'acte : il s'agit de Guillaume Villabois des Marchais, receveur des aides. Peut-être un client du maître à danser ?

• 20 décembre 1771, Orléans : Les Affiches de l'Orléanois publient une annonce très riche en informations. "Le Sr MÉNARD, Maître de danses [sic] de cette Ville, donne avis qu’à la demande des jeunes gens, il vient d’établir une salle de danses rue & vis-à-vis la Grille des Minimes, où il enseignera les figures des contredanses les plus nouvelles, le menuet avec tous ses pas d’agrément, & autres sortes de danses. Cette salle sera ouverte tous les jours à cinq heures du soir ; elle est aussi très commode pour y donner bal & faire noces." Par cette annonce, MÉNARD prend assez directement la suite de Jean ROBERT, décédé un an auparavant, qui publiait des offres dans le même esprit. Mais c'est de DARNAULT qu'il se dit l'élève.

• Mars-avril 1774 : Après le décès de Jacques-Regnault DARNAULT, Jean-Adrien MÉNARD accompagne le fils Darnaud chez les écoliers de feu son père afin de récupérer les sommes dues pour des leçons de danse données par le défunt. MÉNARD touche pour cela 15 livres sur la succession. Il est évident qu'en prime cela lui a permis de se faire connaître et de capter une part de la clientèle laissée en déshérence.
• 15 juillet 1774 : "Le Sr MESNARD, Maître de Danses de cette Ville, élève du sieur DARNAULT, enseigne toutes sortes de danses, & surtout l’Angloise, à laquelle il s’est appliqué, principalement : sa demeure est rue Macheclou, près le marché de la Porte-Renard."
• [Fin 1774], Orléans : Les Étrennes orléanaises pour l'année 1775 disent MÉNARD Maître de danse et de violon", enseignant rue Pourpointel. Avec MAUBAN l’aîné, MAUBAN le jeune, Antoine MAUBAN, et Guillaume SAINSART, tous les cinq "vont jouer aux bals & aux noces, quand on les demande". Il faut souligner que les almanachs précédents ne donnaient pas antérieurement la liste des maîtres d'agrément. La même bande de violons – sauf SAINSART – est à nouveau mentionnée dans le Calendrier historique de l'Orléanois pour l'année 1778.

• 1782, Orléans : Jean-Adrien MÉNARD, maître de danse, demeurant rue des Chats Ferrés, est capité à 6 livres pour 1782. C'est l'une des capitations les plus élevées relevées pour un homme de la musique (la plupart sont situées entre 3 et 4 livres). À titre de comparaison, CARRÉ, l'organiste de la cathédrale, est capité à 5 livres, et MAREAU, l'organiste de Saint-Paul, à 3 livres seulement.

• 15 juin 1784, Orléans : Jean-Adrien MÉNARD assiste à l'inhumation de son épouse, Marie-Anne Thierry, décédée la surveille paroisse Saint-Paul, âgée de 43 ans. Son fils Jean-Jacques, qui a quinze ans, se tient à ses côtés et signe après lui.

• 6 juin 1785, Orléans : Dans l'église Saint-Paul, comme vingt ans plus tôt, Jean-Adrien MÉNARD se remarie, avec une jeune fille de la paroisse Ste-Catherine, Anne-Catherine Hiver, fille mineure de Nicolas Hiver et de Marie-Anne Mery. Aucun métier n'est indiqué. La mariée ne sait pas signer.

• Du 9 juin 1786 au 15 frimaire an V (5 décembre 1796), neuf nouveaux enfants Ménard viennent au monde, dont deux décèdent en très bas âge. Pour les trois dernières naissances, survenues après la laïcisation de l'état civil, le métier du père est donné : Jean-Adrien MÉNARD est dit deux fois "maître de danse" et une fois "musicien". Parmi les parrains et marraines, on remarque le 10 juin 1786 Antoine MAUBAN, le 1er décembre 1789 Marie-Anne Mauban et le 12 juillet 1792 Anne Bereuther [sans doute une fille du violoniste BEREUTHER].

• 1807 et 1808, Orléans : L'Annuaire du département du Loiret indique comme maîtres d'Éducation particulière pour la musique : LEBLANC père et fils, DEMARRES, LOTTIN, DOLLEY, Martin NIOCHE, CONSCIENCE, HECKNER, MANGIN. Et pour la danse : BIZEL, PENARD, MÉNARD.

• 27 avril 1827, Orléans : Son fils Jean-Marie-Marceau MÉNARD, maitre de danse âgé de 32 ans, et un voisin tailleur, déclarent le décès, survenu la veille à huit heures du soir dans son domicile, rue de l'éguillerie n°49, de Jean-Adrien MÉNARD, maitre de danse, âgé de 81 ans.

Durant les dernières décennies du XVIIIe et la première moitié du XIXe siècle, les Ménard sont nombreux à être qualifiés dans les registres d'état civil orléanais de maîtres ou professeurs de danse, de ménétriers ou de musiciens... Signalons Jean-Jacques, né le 6 juin 1769, fils donc de la première épouse de Jean-Adrien, et qui se marie en 1794 à l'île de la Réunion où il est... musicien, bien sûr.

• • • Bibliographie :
         Sylvie Granger, Danser dans la France des Lumières, Rennes, PUR, 2019, 442 pages.

Mise à jour : 2 novembre 2019

Sources
Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1778. ; Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1780 ; Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1783 ; Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1785 ; Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1788. ; Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1789. ; Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1790. ; F-Ad45/ 2Mi149 ; F-Ad45/ BMS St-Paul, Orléans ; F-Ad45/ NMD Orléans ; F-Bm Orléans/ Annuaire département Loiret pour 1807 et 1808 ; F-Bm Orléans/ H5932.31 ; Étrennes Orléanoises, curieuses et utiles… pour 1775

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