MESNARD, Charles Mathurin (1749-1793 fl.)

Le corpus des prêtres de chœur étudiés à Nantes s'étend à tout le diocèse. Ils se rencontrent dans les paroisses des bourgades dotées d'un nombreux personnel autour d'un recteur (vicaires, prêtres, diacres), surtout si elles sont pourvues d'un collège où ils enseignent. L'appellation "prêtre de chœur" semble s'être infléchie au cours du siècle comme à Ancenis où il n'y a plus que des "prêtres" en 1789. Le terme disparaît pendant la période révolutionnaire. Les registres de Directoire ont  promu certains de ces "prêtres" en vicaires. Charles Mathurin MÉNARD fait partie de ce corpus à la limite du champ d'étude Muséfrem. Rien n'atteste à ce jour qu'il ait été prêtre de choeur.

• 8 juillet 1749, Ancenis [LA] : Charles Mathurin MÉNARD, fils de Maître Charles MÉNARD notaire et d'h.f. Marie Poislane est tenu sur les fonts de la paroisse Saint-Pierre. La cérémonie regroupe des notables : le parrain est h.h. Pierre Poilâne marchand, la marraine h.f. Sébastienne Menard épouse dh.h. Mathurin Bigot. Tous signent le registre, le notaire agrémentant son paraphe d'une ruche.

• La formation du jeune MÉNARD reste inconnue actuellement. Deux éléments inciteraient à ce qu'il ait fait ses classes à Ancenis : d'une part la présence d'un collège réputé et d'autre part le niveau social de ses parents.

• 1774 : Charles Mathurin MÉNARD est ordonné prêtre en 1774 (Le diocèse de Nantes...).

• 1774-1778, Ancenis : MÉNARD est attaché au clergé paroissial d'Ancenis d'après la Semaine religieuse du diocèse de Nantes (14 avril 1888, p.345). Que signifie l'expression ? Est-il prêtre ou prêtre de chœur ?Les prêtres de chœur présents à Ancenis comme Pierre LEBEAU semblent disparaître de la structure paroissiale.

• 1778, Chauvé [LA] : MÉNARD est nommé vicaire de Chauvé, bourgade du Pays de Retz, à l'ouest de Nantes prise entre forêts et marais où il ne reste quelques mois.

• 1779-1790, Ancenis : Charles Mathurin MÉNARD est "auxiliaire" de la cure d'Ancenis jusqu'en 1790. Les registres paroissiaux sont ponctués de son nom accompagné de la mention "Prêtre" qui renvoie à deux spécificités d'Ancenis. Il ne signe jamais comme vicaire.
La paroisse Saint-Pierre est structurée autour du recteur Sanson, de deux vicaires, trois prêtres, deux diacres, soit un nombreux personnel pour une ville d'environ 3000 habitants. Par ailleurs, Ancenis est dotée d'un collège réputé et les liens entre paroisse/collège sont étroits. Le collège est dirigé par un principal et quatre prêtres qui y enseignent (L'instruction publique dans le... nantais). Le recteur fait partie du bureau du collège. Il est vraisemblable que MÉNARD ait été prêtre ou l'un des quatre ecclésiastiques enseignant au collège d'Ancenis.

• 7 décembre 1790, Ancenis : Le Directoire du district d'Ancenis autorise à nommer des marguilliers et fixe le traitement des "vicaires" Cheminard et MÉNARD pour 800 lt et BENOIST, 3ème vicaire pour 700 lt. Chaque vicaire reçoit en sus sa part du casuel de la paroisse soit 30 lt chacun. Si Cheminard était bien vicaire avant 1789, tel n'est pas le cas de MÉNARD. Il a donc été promu.

• 1er janvier 1791-19 avril 1791, Ancenis : MÉNARD est vicaire d'Ancenis, puis est exclu de ses fonctions pour refus de serment.

• 1791 : Les trois prêtres BENOIST, Cheguillaume et MÉNARD refusent d'exercer leur ministère dans l'église paroissiale. Ils disent en fait leurs messes ailleurs (Diocèse de Nantes...). Par conséquent, la municipalité d'Ancenis fait appel au Directoire (26 juin 1791) et demande leur expulsion. Les prêtres sont sommés de se retirer à Nantes où ils sont internés à Saint-Clément.

• 22 juillet 1791, Nantes : MÉNARD, BENOIST et Cheguillaume sont transférés de Saint-Clément au Château.

• [1792], Bilbao [Espagne] : MÉNARD est déporté en Espagne où il meurt.

Mise à jour : 26 août 2021