MEYER, François Antoine (1757-1824)

En 1790, François-Antoine MEYER est maître de musique et organiste à l'église paroissiale Notre-Dame de Gray en Franche-Comté. À une date incertaine, après la Révolution, il rejoint son Alsace natale et s'installe comme instituteur primaire à Ensisheim.

• 6 février 1757, Wittenheim [Haut-Rhin]: Dans cette paroisse toute proche de Mulhouse naît et le même jour est baptisé François-Antoine MEYER, fils légitime de Louis Meyer et de Marie-Eve Mayvin [décryptage sous réserve], mariés. Les actes du registre paroissial sont rédigés en latin, ce qui rend incertaine l'identification du métier de son père. Sa marraine ne sait pas signer. Seul son parrain, qui est peut-être aubergiste, paraphe l'acte.

• Comme il est fréquent, on ignore tout de sa jeunesse, de sa formation à la musique et de son ou ses premiers poste(s). Il a possiblement été enfant de chœur dans une maîtrise voisine (à Mulhouse ?).

• 19 avril 1784, Besançon : Le Journal de Franche-Comté fait savoir à travers la province que "Le 4 mai prochain, il sera fait, en l’Hôtel commun de la ville de Gray, un examen des personnes qui voudront se présenter pour remplir la place de maître de musique & d’organiste en l’église paroissiale". Le lieu de l'examen indique que la Ville est partie prenante dans le choix du musicien qui sera recruté. Cela traduit le règlement à l'amiable des tensions qui ont existé les deux années précédentes à ce sujet et qui avaient démarré au sujet du choix de François ARNOLD opéré par le curé et les familiers seuls, sans consultation de la Ville. L'autre grand intérêt de cette annonce est de préciser noir sur blanc le montant des gages prévus : "Les émolumens annuels sont de 1590#".
 • 4 mai 1784, Gray [Haute-Saône] : François-Antoine MEYER est choisi comme maître des enfants de chœur et organiste de l'église paroissiale Notre-Dame, pour six ans. Il remplace le maître précédent, François ARNOLD, qui remplaçait lui-même Antoine BOURDELET, mort en poste en 1782. Il a été préféré à un nommé MUGNIER également candidat.
 Le contrat type à Gray comportait habituellement "l’obligation de servir la ville en la profession de Maître organiste et en celle de Maître de Musique, de toucher l’orgue aux jours accoutumés et de nourrir, chauffer et blanchir trois enfants de chœur, leur enseigner la grammaire, leur montrer à jouer de la basse et de la viole quand ils seront à même de l’apprendre", explique J. Gardien (L'orgue et les organistes en Bourgogne et Franche-Comté…, 1943).

• [Date et lieu à découvrir] : François-Antoine MEYER et Anne-Marie Zikel (ou Zickel, parfois Rickel, Lekel, Leckel…) se marient. L'acte de décès de leur fils Georges en 1812 à Ensisheim dit d'eux "conjoints en cette ville", formulation qui pourrait laisser entendre qu'ils se sont mariés à Ensisheim (dont l'état civil mis en ligne commence en 1793 seulement…).

• 16 juin 1785 et 19 novembre 1789, Gray : Le sieur Antoine-François MEYER est choisi comme parrain par des paroissiens de Gray dont les métiers ne sont pas précisés. Le 11 décembre 1789, il est "témoin requis" de l'inhumation d'un négociant lyonnais de 45 ans.

• 30 novembre 1786 et 25 février 1789, Gray : Trois enfants Meyer/Zickel sont baptisés à Notre-Dame, dont une paire de jumelles (l'une d'elles meurt neuf jours plus tard). Deux des trois marraines sont "illitérées". Les parrains signent tous. Celui de novembre 1786 est "Monsieur Jean-François-Auguste Mugnier, étudiant". Il pourrait être (éventuellement) le rival sur lequel MEYER l'a emporté le 1^er mars 1784. Il pourrait aussi s'agir d'un ex-enfant de chœur poursuivant ses études au collège ? Les métiers des deux autres parrains ne sont pas indiqués. Quant au père, il est dit "maitre de musique", sans précision.

• 9 décembre 1790, Gray : Lors du baptême de son fils François-Antoine-Hubert, le sieur François-Antoine MEYER est dit "organiste de la paroisse de Gray". Le parrain est un certain François-Antoine-Hubert-Louis Meyer, dont le lien de famille avec l'organiste n'est pas explicité. Il est absent et "représenté par Jean-Claude COLSON, enfant de chœur". Celui-ci signe "jean claude Colleçon". François-Antoine MEYER est non seulement organiste, mais aussi maître de musique, chargé d'éduquer les trois enfants de chœur de la paroisse Notre-Dame.

• 1^er septembre 1793, Gray : Le citoyen François-Antoine MEYER est toujours organiste lorsqu'il vient à la maison commune déclarer la naissance de sa fille Marie-Josèphe-Huberte. Il demeure "rue Rousseau, section haute".

• [À une date indéterminée, entre fin 1793 et 1811], Ensisheim, [Haut-Rhin] : François-Antoine MEYER devient instituteur en Alsace, à 160 km à l'est de Gray.

• [1801] : Un fils prénommé Georges naît chez les MEYER/Zickel. Sa naissance n'a été retrouvée ni à Gray ni à Ensisheim, ce qui suppose que les parents ont fait une autre étape entre les deux villes...

• Jusqu'en août 1811, Ensisheim [Haut-Rhin] : Le dossier militaire de son fils François-Antoine [Hubert], "conscrit de 1811" – en réalité il est né en décembre 1790 –, indique que "son dernier domicile était à Ensisheim, profession musicien". Toute la famille est donc installée à Ensisheim, sans doute depuis plusieurs années. Ce fils est incorporé comme voltigeur dans la Garde impériale au début de septembre 1811.

• 2 mai 1812, Ensisheim : Le petit Georges, âgé de 11 ans, meurt  à midi, dans la maison de son père, le sieur François-Antoine MEYER, 54 ans, "instituteur de cette ville", et de sa mère Anne-Marie Zickel, "conjoints en cette ville".

• 10 novembre 1813, Speyer, Bayern [Allemagne] : Peut-être alors qu'il est soldat, le fils aîné Louis-François-Hubert-Auguste se marie avec Anne-Marguerite Ohlenschlager. Celle-ci mourra à Ensisheim le 15 mars 1820.

• 1^er octobre 1820, Oberhergheim [Haut-Rhin] : Le sieur François-Antoine MEYER, instituteur domicilié à Ensisheim, assiste au remariage de son fils aîné, Louis-François-Hubert-Auguste, né à Gray le 30 novembre 1786, et lui aussi instituteur primaire de la ville d’Ensisheim, avec Dlle Anne-Marie Schmitt, fille d'un tailleur d'habits. Son épouse, dame Anne-Marie Rickel, "ne s’étant point présentée est considérée comme non consentante". Elle est en réalité très malade.
• 5 novembre 1820, Ensisheim : Un mois après le remariage de son fils auquel elle n'a pu assister, Anne-Marie Zickel s'éteint, à l'âge de 64 ans. Elle était native de Kaysersberg, à 36 km au nord. Son mari est à nouveau dit "instituteur primaire".

• 3 décembre 1824, Ensisheim : À une heure et demie du matin, François-Antoine MEYER, instituteur primaire, rend son dernier souffle "dans la maison d’école". Un voisin charron vient déclarer le décès le jour même à la mairie. Il sait que le défunt était né en la commune de Wittenheim et que son père se prénommait Louis, mais il ignore l'identité de sa mère, et le vieillit de huit ans.

Mise à jour : 31 janvier 2022