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MICHEL, Joseph, à Dijon (1679-1736)
État civil
NOM : MICHEL     Prénom(s) : Joseph     Sexe : M
Complément de nom : à Dijon
Date(s) : 1679   / 1736-11-4
Notes biographiques

Joseph MICHEL est un compositeur important, reconnu à Paris, qui a même "fait chanter devant le Roy" et publié des recueils de ses compositions. Il est pourtant longuement en poste en province : à l'âge de 22 ans, il devient maître de la collégiale Saint-Étienne de Dijon, puis de 1709 à sa mort, il est le maître de musique de la Sainte Chapelle de la même ville.

• [1686-1696 ou 1698 environ], Dijon : Selon Michel Cuvelier et Nathalie Berton-Blivet, Joseph MICHEL (né en 1679) a été formé à Dijon, peut-être à la maîtrise de la Sainte Chapelle. 

• 1701-1709, Dijon : Joseph MICHEL est d'abord maître de musique de la collégiale Saint-Étienne de cette même ville (qui deviendra cathédrale en 1731).

• 28 décembre 1709, Dijon :  Succédant à Claude DEREY, Joseph MICHEL devient maître de musique de la Sainte Chapelle. Parmi les clauses de la convention qu’il signe avec le chapitre se trouve l’obligation de composer un grand nombre de messes, motets, psaumes. Il doit aussi s'occuper des six enfants de chœur.
Parmi les disciples qu'il a formés à la Sainte Chapelle figure le célèbre Pierre-Louis POLLIO (1724-1796), dont Joseph MICHEL a été le premier maître et qui accordait un intérêt tout particulier à l'œuvre de ce maître (plusieurs pièces de MICHEL ont été retrouvées par Fabien Guilloux à Soignies, collégiale dont POLLIO sera le maître à la fin de sa vie).

• Octobre 1733, Paris : Chanoine et Maître de Musique de la Sainte Chapelle de Dijon, M. MICHEL "a fait chanter devant le Roy, tous les jours", du 23 au 31 octobre, "differens Motets". Le Mercure de novembre 1733 explique qu'ils ont été "goutez géneralement de toute la Cour et de Connoisseurs" et annonce qu'ils vont être "incessamment" publiés.
• [date ?], Dijon : La gravure était pratiquement terminée, ou du moins bien avancée, lorsqu'un incendie "a consumé les Exemplaires, et fondu les Planches". Cet épisode se place à Dijon, puisque la page de titre des pièces finalement publiées porte en bas : "Imprimé a Dijon par Claud [sic] l'Ercullier". Le compositeur explique : "Neantmoins comme j'ay eté assés heureux pour recouvrer la plus grande partie de mes originaux qu'on à Arrachér (pour ainsy dire) du milieu des flammes, je me suis laissé persuader qu'il falloit continuer ce que je m'etois proposé".

• Octobre - décembre 1734, Paris : Après avoir d'abord annoncé pour la fin de novembre 1734 la sortie des "premiers Ouvrages" que MICHEL, "Chanoine et Maître de Musique de la Sainte Chapelle du Roy, à Dijon", doit "donner au Public", Le Mercure annonce finalement qu'ils "ne paroîtront qu'à la fin de Décembre". Cette publication est ambitieuse puisqu'elle comporte d'une part un "Motet à grand Chœur avec les cinq Parties pour la Symphonie, executé plusieurs fois devant le Roy", vendu 6 livres, et d'autre part un "Recueil de vingt Leçons de Jérémie, avec un Miserere à voix seule" vendu 15 livres. Toutefois, le recueil a été divisé "en neuf petits Cayers" qui peuvent s'acquérir indépendamment les uns des autres pour un prix plus modeste : "Le prix de chaque Leçon à Symphonie est de 1. livre 10. sols ; sans Symphonie une livre".
Le recueil est dédié à l'évêque de Rennes qui est aussi, et surtout, au vu du contexte, "grand maitre de la Chapelle-musique du Roy". Le compositeur évoque "l'aprobation" que M. de Vauréal "a bien voulu donner aux differents Motets, que J'ay eu l'honneur de faire chanter devant le Roy, (qui par une bonté particuliere en a temoingné sa Satisfaction)".
On devine que Joseph MICHEL a de nombreuses compositions en réserve et qu'il ne demande qu'à les publier si du moins cette publication de 1734 rencontre le succès : "Si ces Etrennes qu'il donne au Public lui sont agréables, il continuera tous les ans à lui donner de nouvelles Pieces" annonce le Mercure. Les cibles prioritairement visées sont bien sûr les musiques des églises : MICHEL explique dans sa dédicace qu'il a multiplié "sur les mêmes paroles, des chants gracieux, facils, et pathetiques, pour la plus grande Comodité des differentes voix, tant des Chapitres, que des Communautés Religieuses".
Ces Leçons de Jérémie sont aujourd'hui conservées à la Bibliothèque nationale (Vm1 1154).

• 4 novembre 1736, Dijon : Le sieur MICHEL, "chanoine musical en cette église", mort le 4, est inhumé le 6 novembre "dans le caveau de Messieurs" devant la chapelle de la sainte Hostie. Son décès est inscrit sur le registre des sépultures de la Sainte Chapelle.
Selon J.-E. Doussot (Musique et Société à Dijon au siècle des Lumières, Champion, 1999, 240 pages), c'est François-Robert DORIOT qui lui succède au poste de maître de musique de la Sainte-Chapelle de Dijon. Néanmoins le décès d'un "chanoine musical" nommé François GAUCHÉ est enregistré le 13 août 1738. C'est peut-être plutôt lui qui pourrait avoir succédé directement à Joseph MICHEL.

• • • Bibliographie :

Nathalie BERTON-BLIVET, « Hommage de l'élève au maître. Que nous enseignent les motets de Joseph Michel refondus par Pierre-Louis Pollio ? », Musiques en liberté, Entre la cour et les provinces au temps des Bourbons, volume publié en hommage à Jean Duron, textes réunis par B.Dompnier, C. Massip et S. Serre, Paris, École des Chartes, 2018, p.237-357.

Mise à jour : 25 mai 2021

Sources
F-Ad21/ BMS Dijon, Ste-Chapelle ; F-Bn/ Vm1 1154 ; F. Guilloux, Inventaire des archives musicales de la collégiale St-Vincent de Soignies, sd  ; J.-E. Doussot, Musique et Société à Dijon..., 1999 ; Mercure de France, nov 1733 - oct et déc 1734 ; N.Berton-Blivet, "Que nous enseignent les motets de Joseph Michel…", Musiques en liberté…, 2018

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