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MICHEL, demoiselle (1789 av.-1792 ap.)
État civil
NOM : MICHEL     Sexe : F
Complément de nom : demoiselle
Date(s) : 1789-3-14 av.  / 1792-5 ap.
Notes biographiques

La demoiselle MICHEL est soprano à la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg [Bas-Rhin] en 1791-1792. C'est sans doute l'une des premières fois qu'une femme est employée à ce genre de poste en France.

• 1789, Strasbourg [Bas-Rhin] : La demoiselle MICHEL est probablement la fille d'un musicien qui réside place du Temple Neuf. Elle est la cantatrice en titre du Concert des Amateurs. Le 16 mars, lors d'un concert organisé à son profit, elle interprète une "scène & ariette de Piccini, paroles françaises" et une "ariette de bravoure". Le n° 11 du Strassburgisches Privilegirtes Wochenblatt (14 mars 1789) indique que les billets, à 40 sols l'unité, sont en vente chez la demoiselle, place du Temple Neuf, n° 10, et à l'entrée du Concert.

• [1791] : Dans un mémoire accompagné d'observations destiné au District de Strasbourg, Ignace PLEYEL, maître de chapelle de la cathédrale, présente un projet de réorganisation de la musique de la cathédrale. Il préconise la suppression de la maîtrise des enfants de chœur, trop coûteuse et inefficace. Il propose de recruter des enfants de chœur aux qualités déjà affirmées, qui seraient rémunérés à l'année comme dans les églises paroissiales de la ville, et des femmes employées comme sopranos. Sur ce dernier point, il fustige les traditions ultramontaines qui excluent les femmes de la musique vocale en plusieurs pays d'Europe, sauf dans l'espace germanique qu'il faut selon lui prendre en exemple. Il demande le maintien d'un chœur et d'un orchestre à la cathédrale pour continuer à édifier le peuple et ne pas donner prise aux reproches que pourraient formuler les ennemis de la Révolution au sujet des prétendues atteintes portées au culte catholique. Il estime aussi qu'il y va de l'image et du rayonnement de Strasbourg, ville où les beaux-arts ont toujours été célébrés et où beaucoup d'étrangers ont coutume d'envoyer leurs enfants pour leur offrir une bonne éducation. Le maintien d'une structure musicale à la cathédrale retiendra selon lui les gens de talent.
• 19 avril 1791, Strasbourg : Brendel, évêque constitutionnel de Strasbourg, adhère au projet d'Ignace PLEYEL, qui permet de réaliser des économies tout en préservant l'emploi de nombreux pères de famille. Il suggère GAUDRON dit MARTIN pour le recrutement des enfants de chœur. Sur l'admission de femmes dans le chœur, il ne rejette pas cette innovation mais refuse de se prononcer publiquement sur ce sujet, craignant que son approbation ne soit utilisée par les réfractaires et les fanatiques de tout poil.
• 1791 [vers juin], Strasbourg : La demoiselle MICHEL est engagée comme première chanteuse à la cathédrale Notre-Dame à l'initiative du directeur de la musique Ignace PLEYEL. Ses gages s'élèvent à 600 livres par an. Les demoiselles DUPONT et DUMONCHAU chantent à ses côtés. 

• 6 février-mai 1792, Strasbourg : La demoiselle occupe toujours le poste de première chanteuse à la cathédrale Notre-Dame, avec la même rémunération.

Mise à jour : 7 février 2021

Sources
F-Ad67/ 133 L 222 ; F-Ad67/ 6 L 110 ; F-AmStrasbourg/ 3 MW 23 ; F-AmStrasbourg/ 5 R 26 ; F-An/F19/1126/1099 ; G. Honegger, Vie musicale strasbourgeoise de 1785 à 1792 d’après les Feuilles hebdomadaires..., 2009

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