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MIEL, Jean (1738-1809)
État civil
NOM : MIEL     Prénom(s) : Jean     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : MIELLE
Date(s) : 1738-4-26   / 1809-7-29 
Notes biographiques

Fils d'un maître d'école qui était certainement aussi chantre de sa paroisse, Jean MIEL [parfois MIELLE] devient vers 1756 organiste à Châtillon-sur-Seine, petite ville du diocèse de Langres. Il y exerce encore lorsque la Révolution commence, et l'on sait qu'il a continué à toucher l'orgue au moins durant l'année 1791.

• 26 avril 1738, Longeau [Haute-Marne] : Jean MIEL naît dans ce village situé à une petite quinzaine de kilomètres au sud de Langres. Il est le fils d'Antoine Miel, recteur d'école, et de Jeanne Hémery. Son parrain est le fils d'un laboureur, et sa marraine la fille d'un vigneron. Le jeune parrain signe, aux côtés du père, qui est peut-être son maître d'école. On remarque que son village se situe à une douzaine de km de Chatoillenot, village d'origine des deux frères François et Clément MIELLE. Les deux familles ont-elles un lien de cousinage entre elles ?

• Sur la formation musicale de Jean MIEL, toutes les hypothèses sont ouvertes. Il a pu commencer à chanter avec son père qui, comme la plupart des maîtres d'école, était très certainement aussi chantre paroissial. Il a pu être enfant de chœur à la cathédrale de Langres, ou dans tout autre maîtrise. Ce point reste à documenter.

• 14 octobre 1755, Châtillon-sur-Seine [Côte-d'Or] : L'organiste précédemment attesté, Pierre VALTIER, meurt jeune, à l'âge de quarante ans. Châtillon-sur-Seine est une petite ville comportant une structure professionnelle urbaine. On y relève notamment la présence en 1756 d'un maître à danser, Jean-Baptiste SARAT. Il y existe deux grosses paroisses, Saint-Vorles et Saint-Jean. Une troisième église, Saint-Nicolas, est seulement succursale. Un chantre au moins est alors attesté à Saint-Vorles : Georges ODINOT, jusqu'en 1762.
• [Après octobre 1755 et avant 1757], Châtillon-sur-Seine : Jean MIEL devient organiste dans cette ville, située à moins de 70 km à l'ouest de son village natal. Au vu de son âge, il est logique de penser qu'il s'agit de son premier poste. Il exerce à l'orgue de Saint-Vorles, et est rémunéré par la municipalité. L'expression qui lui est le plus souvent appliquée dans les années suivantes est d'ailleurs toujours "organiste de cette ville". Il est en même temps "maître de musique", donnant des leçons dont on ignore tout (clavecin ?).

• 13 février 1757, Châtillon-sur-Seine : Jean MIEL, "organiste de cette ville", est choisi comme parrain pour sa fille par le sieur François Toully, "marchand orphèvre en cette ville".

• 24 novembre 1766, Châtillon-sur-Seine : Jean MIEL signe au mariage de Simon NOËL et Denise Guillemin. Si aucun métier n'est indiqué pour le jeune marié, il sera attesté très peu après comme maître d'école et organiste à Noyers, à 55 km de là au sud-ouest. Il y demeure déjà puisque des bans y ont été publiés. Il a quatre ans et demi de moins que Jean MIEL : celui-ci aurait-il été l'initiateur de Simon NOËL à l'orgue ? Le père de la jeune mariée est maître d’écriture et de pension à Châtillon et fait aussi partie des milieux fréquentés par l'organiste.

• 22 juin 1767, Châtillon-sur-Seine : "Le sieur MIEL organiste à la dite ville" est l'un des trois témoins de Jacques CHAPUY, horloger (et aussi passionné d'orgues…) lors de son mariage avec Françoise Georgin. Il signe "Miel", avec un paraphe issu du "l" et entourant complètement le nom.

• 12 novembre 1771, Châtillon-sur-Seine : Dans l'église Saint-Vorles est célébré le mariage du sieur Jean MIEL "organiste et maître de musique en cette ville", avec demoiselle Claudine Louis, fille majeure de défunt Jean-Baptiste Louis, sculpteur en cette ville, et de demoiselle Marie Léger. Le marié n'a aucune famille sur les lieux. Ses parents sont tous deux morts avant 1771 (son acte de mariage dit que son père était "maître de pension de la paroisse Daivren" [sic], notation qui reste à élucider). Ses témoins sont trois "amys", qui appartiennent au milieu des petits notables urbains (contrôleur au grenier à sel, avocat en parlement). Le troisième est le sieur Antoine Jully "peintre à la dite ville, amy" : c'est le père de Sébastien JULLY, qui a alors presque 16 ans. Ce lien avéré autorise à envisager que le jeune Sébastien ait pu être guidé dans ses premiers pas à l'orgue par Jean MIEL.

• 9 mars 1775 : L'intendant homologue "avec quelque peine" l'ordonnance qui, à la demande des habitants de Châtillon triple les honoraires de l'organiste. Il estime qu'il aurait été suffisant de les doubler. Mais les échevins ont plaidé que Jean MIELLE est "fort bon organiste et très habile musicien" et qu'il donne des leçons de musique très prisées, au point d'attirer même des jeunes filles habitant loin, mises en pension à Châtillon "pour être à portée de prendre des leçons du sieur Mielle". Or ses gages à Saint-Vorles n'étaient jusqu'à présent que de 50 livres par an, ce qui est très faible. En ne le payant pas mieux, la ville risque de le perdre car "on lui a offert en d’autres petites villes un sort beaucoup plus avantageux qu’il ne l’a à Châtillon".

• ... 7 avril 1775, 24 mai 1777, 5 juillet 1778... : Plusieurs enfants issus du couple Miel / Louis sont baptisés à Saint-Vorles. Parmi les parrains, on remarque en 1775 François Blin, chanoine et grand chantre de l'église collégiale de Bar-sur-Aube, représenté par le sieur Antoine Jully, peintre à Châtillon (ce qui confirme le lien amical entre les familles Miel et Jully), et en 1777 Sire-Edme Léger, "marchand peltier ordinaire du Roy, ancien consul de la ville de Paris, cousin maternel". Quant aux marraines, si deux sont choisies dans la famille maternelle (la grand-mère et une tante de l'enfant), celle de 1778 est Scolastique Henry, épouse du sieur Jean RICHARD, facteur d'orgue demeurant à Troyes.

• 26 juin 1783 : Le sieur Jean MIEL, "organiste de cette ville", assiste et signe à la sépulture de son "cousin" Michel L'Echenet, praticien en cette ville, âgé de 49 ans.

1790 : Le sieur MIEL est toujours organiste à Châtillon-sur-Seine et toujours aux gages de 150 livres, comme depuis 1775. La documentation disponible utilise toujours à son sujet la formulation "organiste de cette ville" qui suggère l'origine de sa rémunération, municipale. Il est en parallèle maître de musique indépendant, enseignant la musique à la jeunesse de la ville, mais c'est son titre d'organiste qui prime lorsqu'il apparaît dans une source, en particulier dans les actes du registre paroissial.
• 30 avril 1790, Châtillon-sur-Seine : Le sieur Jean MIEL "organiste en cette ville" est le témoin de Dlle Thérèse Elisabeth Dadmirat, lors de ses noces avec le colonel de Grimaldi de Beuil, Colonel du Régiment "Dallemagne" demeurant à Soissons dont l'un des deux témoins est Antoine CHARLES, "chantre de la paroisse de St Vorle de cette ville".
 
• 12 mars 1792 : "MIELLE organiste à Chatillon" a antérieurement adressé une requête à l'administration afin de toucher 150 livres de gages qui lui sont dus pour 1791, requête accompagnée d'un certificat de la Municipalité. Le directoire du département examine sa demande et refuse de statuer, lui conseillant de s'adresser à la municipalité de Châtillon "pour l'exécution des conventions qu'il paroit avoir faites avec elle".

• 29 fructidor an III (15 septembre 1795) : Toujours dit "organiste, demeurant à Châtillon", Jean MIEL est témoin au mariage de Jean-François Louis, propriétaire à Dancevoir en Haute-Marne – sans doute un parent de son épouse – avec Barbe-Marie-Anne-Charlotte Seridey, 26 ans, fille de Jean-François Seridey propriétaire à Châtillon. Dans quel cadre l'organiste exerce-t-il alors ?

• 11 vendémiaire an XII (4 octobre 1803), Châtillon-sur-Seine: Jean MIEL est dit "maitre de musique" lorsque sa fille Marie-Scholastique épouse un "homme de loi" de Paris, Hilaire-François-Alexandre Nisard, fils et frère d'entrepreneurs charpentiers à Paris. Le deuxième témoin, Edme-François-Antoine-Marie Miel, est un frère de la mariée. Il travaille à Paris, comme "sous chef au bureau des contributions" : on peut penser que c'est par lui que les deux futurs ont fait connaissance…

• 23 août 1806 : Claudine Louis, "épouse du sieur Jean MIEL, maitre de musique", décède dans leur maison sise rue au lait.

• 29 juillet 1809, Châtillon-sur-Seine : Son gendre François-Hilaire-Alexandre Nisard, avocat et avoué, et un voisin notaire impérial, vont à la mairie déclarer le décès, survenu le matin même, à huit heures du matin, en son domicile, sis rue au lait, de "monsieur Jean MIEL, maître de musique". Il était veuf de dame Claudine Louis.

Mise à jour : 26 septembre 2018

Sources
Abbé A. Prévost, "Instruments de musique...", 1904 ; Courriel B.Dompnier, 24 sept 2018 ; F-Ad21/ BMS Châtillon en ligne ; F-Ad21/ BMS Châtillon-sur-Seine ; F-Ad21/ BMS St-Vorles de Châtillon ; F-Ad21/ BMS St-Vorles de Châtillon en ligne ; F-Ad21/ C 1014 ; F-Ad21/ L 39 ; F-Ad21/ NMD Châtillon en ligne ; F-Ad21/ NMD Châtillon-sur-Seine ; F-Ad21/ NMD Châtillon-sur-Seine en ligne ; F-Ad52/ BMS Longeau

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