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MIELLE, François (1723-1780)
Autre(s) forme(s) du nom : MIEL
Date(s) : 1723-11-16 / 1780-11-1
Mort dix ans avant la suppression des chapitres, François MIELLE a connu la plupart des musiciens dijonnais qui seront encore en exercice en 1790. Fils d'un maître d'école qui était aussi marchand et laboureur, il apprend la musique à la maîtrise de Langres. Puis il est engagé à la cathédrale de Dijon où il chante la haute-contre durant trente sept années… Tout en jouant un actif rôle de maître de musique dans d'autres cadres que l'Église.
• 16 novembre 1723, Chatoillenot [Haute-Marne] : François MIELLE naît et est baptisé le même jour dans ce village du diocèse de Langres situé à 23 km au sud de Langres et à 47 km, en droite ligne, au nord de Dijon. Il est le premier enfant de Clément Mielle et de Nicole Frécard, qui se sont mariés au début de la même année, le 3 février 1723 à Vesvres-sous-Chalencay, à 5 km de là environ. Lors de son baptême, son père est dit "marchand en ce lieu" et il signe avec une jolie ruche élégante et aisée.
Au fil des deux décennies suivantes, ses parents donneront le jour à seize autres enfants, dont le dernier est Clément, de 24 ans plus jeune que son aîné, qui deviendra lui aussi musicien. Les états professionnels attribués à leur père varient entre marchand, laboureur, et recteur d'école. Ce métier indique qu'il était sans nul doute aussi le chantre de la paroisse et que c'est peut-être à ses côtés que les deux garçons ont appris les rudiments du chant d'Église et commencé à travailler leur voix. Une autre question se pose : les frères MIELLE ont-ils un lien familial avec Claude MIELLE, lui aussi originaire du diocèse de Langres ?
• [1730-1740 environ], Langres : Selon Bernard Populus (L'ancienne maîtrise de la cathédrale de Langres, 1939, p.147-148), François MIELLE fut puer, c'est-à-dire enfant de chœur, à Langres jusqu'en 1740. C'est donc à la maîtrise de la cathédrale de son diocèse de naissance qu'il a appris la musique.
• [1741-1742] : Où exerce-t-il ? Peut-être est-il resté à Langres remplissant les fonctions subalternes du bas chœur en l'attente d'une place disponible. Peut-être vicarie-t-il ailleurs à la recherche d'un poste stable. Cette courte période reste à documenter.
• 1743, Dijon : MIELLE "musicien" figure pour 363 livres 17 sols 2 deniers dans les comptes du chapitre de la cathédrale Saint-Étienne de l'année 1743. Il est précisé qu'il a exercé durant "8 mois et 22 jours", ce qui permet de dater son arrivée de début avril, sans doute à l'occasion des fêtes de Pâques. Il s'agit logiquement de François. Le jeune homme a à peine vingt ans. Il arrive dans un corps de musique dirigé par Joseph GARNIER. C'est aussi cette année-là qu'a lieu le remplacement de RAMEAU par BALBASTRE à la tribune d'orgue.
• Les années suivantes, MIELLE continue à figurer dans les comptes du chapitre, dont il reçoit régulièrement 500 livres de gages annuels.
• 24 octobre 1750, Dijon : Un vicaire de Saint-Médard confère la bénédiction nuptiale à François MIELLE, "musicien à la Cathédralle", et à Marie-Catherine Toutain. Le père du marié, toujours "marchand à Chatoillenot", a établi une procuration devant des notaires de Langres. Parmi les signataires, on identifie le musicien Bernard BUZENET. Fille mineure de feu Pierre Toutain, "bourgeois de Neuf Bourg", et de Louise Signol, qui est présente et signe, Marie-Catherine Toutain est née le 8 avril 1725 au Neubourg, à moins de 25 km au nord-ouest d'Évreux [aujourd'hui département de l'Eure]. Elle est sœur de Louis-François TOUTAIN, musicien et "prêtre du diocèse d'Évreux", alors reparti pour Rouen, après avoir exercé quelque temps à Dijon.
• 1763, Autun : Les États de Bourgogne se tiennent à Autun sous la présidence du Prince de Condé. Pour leur ouverture, la Messe du Saint-Esprit doit être chantée à la cathédrale. Le sieur MIELLE, "musicien de Dijon", s'offre à diriger la musique, ce que refusent les chanoines d'Autun, estimant leur maître, ROUVRAY, bien capable d'assumer cette tâche. Cela pourrait indiquer que François MIELLE était déjà maître de musique du Prince de Condé, dès cette année 1763, voire plus tôt.
• 1765, Dijon : Chaque année, les comptes de la fabrique paroissiale de Saint-Médard comportent une somme (15 livres) versée au maître de musique de la cathédrale Saint-Étienne "pour la musique extraordinaire du jour de St-Médard". En 1764, le bénéficiaire de cette somme avait été le sieur TOUTAIN (beau-frère de MIELLE). Les comptes de 1765 mentionnent cette somme attribuée à "M. MIELLE" mais sans préciser, contrairement à l'habitude, qu'il serait le maître de musique de la cathédrale. Il donne quittance de cette somme le 21 juin 1765. S'agit-il de François ? En l'absence de prénom on ne peut savoir de façon ferme de quel musicien il s'agit. On pourrait même imaginer qu'il s'agisse de son jeune frère, Clément, qui vient alors tout juste d'achever sa formation musicale...
• 21 mai 1766, Dijon : Dlle Marie-Catherine Toutain, épouse du sieur François MIELLE, musicien de la cathédrale, est choisie comme marraine de leur fils Jacques-Antoine par le sieur Antoine LEMAIRE et son épouse Dlle Catherine Lamiché, qui résident sans doute depuis peu dans la ville. Le curé précise que le père de l'enfant, Antoine LEMAIRE, est "musicien ordinaire de sa Majesté le Roi de Pologne, Duc de Lorraine et de Bar, actuellement musicien de cette église [= la cathédrale Saint-Étienne], et pensionnaire du Roi de France".
• Février 1767, Dijon : Un sieur "MIEL", qualifié par le secrétaire capitulaire beaunois de "maître de musique de la Sainte Chapelle de Dijon", fait des offres au chapitre collégial de Beaune, concernant des envois (ou des recopies ?) de partitions, notamment d'œuvres de GARNIER. Malgré la différence (fréquente) dans la graphie du patronyme, malgré, surtout, ce poste de maître à la Sainte-Chapelle clairement mentionné dans la délibération capitulaire beaunoise (poste qu'il semble n'avoir jamais occupé), il est probable qu'il s'agit de François MIELLE, qui tout en chantant la haute contre à la cathédrale est peu de temps plus tard attesté comme maître de musique de la Compagnie de l'Arquebuse, du Prince de Condé… Souvenons-nous que c'est avec GARNIER, précisément, qu'il avait commencé sa carrière dijonnaise : il avait pu conserver des pièces de son maître et collègue.
• 16 janvier 1768, Chatoillenot : Son père, Clément Mielle, 70 ans, laboureur, est inhumé le lendemain de son décès. Ni François ni son frère Clément, trop éloignés, ne sont présents. Le curé note la présence de l'un des fils du défunt, Étienne, laboureur, de ses gendres Joseph Fèvre, marchand et Nicolas Degaud, vigneron. L'un des fils de ce Joseph Fèvre et de son épouse Anne Mielle, Nicolas FÈVRE, deviendra plus tard enfant de chœur à la cathédrale de Langres.
• 9 janvier 1769, Dijon : François MIELLE, haute-contre de la cathédrale Saint-Étienne, est témoin au remariage de Bernard BUZENET, lui aussi musicien de la cathédrale, avec Anne Myot. Deux autres musiciens sont présents à la cérémonie : Claude MAGNY, serpent de la cathédrale, et Charles MATHIEU, musicien haute-contre à la Sainte-Chapelle de Dijon.
• Février 1770, Dijon : Dans les deux premiers numéros des Affiches de Dijon, lancées par BORGET, le sieur MIELLE, "Musicien de la Cathédrale", met en vente des instruments. Tout d'abord "un clavecin fort bon ; il a servi au concert de cette Ville". Et, la semaine suivante, "un Violon de Stener très-bon". Cette seconde annonce donne comme adresse "au Logis du Roi" et précise qu'on y trouvera "un très-bon clavecin & toutes ariettes nouvelles avec ou sans symphonie".
• 16 août 1772, Dijon : La municipalité dijonnaise organise et finance des "réjouissances" à l'occasion de la naissance "de son altesse serenissime Monseigneur le Duc d'Enghien". Un sieur MIELLE fait chanter un Te Deum dans l'église des Jacobins et reçoit pour cela 310 livres. Il est dit "maître de musique" sans plus de précision. C'est probablement François.
Depuis peu, la cathédrale a recruté un nouveau maître de musique, François COUET.
• 9 juillet 1773, Autun : Le chapitre de la cathédrale octroie au sieur MIELLE, "musicien à Dijon", "une feuillette des bonnes cuves de vin de Beaune de la récolte dernière [d'une valeur d'environ 100 livres], et ce en reconnoissance de la quantité de 74 partitions des musicques composées par feu Sr TOUTAIN son beau-frère, cy devant leur maître de musique, lesquelles il a bien voulu copier et ensuitte envoyer au Chapitre". Sans doute MIELLE est-il en train de régler au mieux l'héritage qui lui est échu.
• 1er janvier 1776, Dijon : Après un intérim assuré par Sébastien MALLOGÉ, le prêtre Jean-Baptiste CÉZARD succède à François COUET comme maitre de musique de la Cathédrale Saint-Étienne. Ce dernier reste cependant à Dijon, toujours qualifié de maître de musique. La ville offrait donc des possibilités diversifiées à des musiciens d'un bon niveau, dont MIELLE a su également profiter, tout en conservant son poste de haute contre à la cathédrale – qui lui assurait un revenu fixe et l'exemption fiscale.
• 26 septembre 1778, Dijon : Pour célébrer la grossesse de la Reine, la Compagnie de l’Arquebuse de Dijon fait célébrer dans l'église des Jacobins "une Messe solemnelle du Saint-Esprit en musique, précédée du Veni Creator & suivie de la prière ordinaire pour le Roi". La musique est dirigée par "MIEL" dont les Affiches de Dijon disent qu'il est "l’un des Chevaliers de cette Compagnie & son Maître de Musique". L'orgue est touché par LECLERC, organiste de la cathédrale.
• Printemps 1779, Dijon : La musique de Saint-Étienne change de maître. Jean-Baptiste CÉZARD, parti à Langres, est remplacé par Jean-François LESUEUR.
• 1er novembre 1780, Dijon : Lorsque meurt le sieur François MIELLE âgé de 57 ans, il est dit "Maître de la Musique de S.A.S. mgr le prince de Condé, et Musicien Ordinaire de l'Eglise Cathédrale". Cela confirme ce titre de maître de musique qui était sans doute déjà sien lors du Te Deum de 1772 et a fortiori lors de la fête des chevaliers de l'Arquebuse en 1778. Et qui aurait peut-être induit en erreur le secrétaire capitulaire beaunois en 1767 ?
Le lendemain, le chapitre de Saint-Étienne assiste à sa sépulture dans le cloître de la cathédrale.
• Les rôles fiscaux de 1787 mentionnent deux veuves de musiciens, les dames CHAUVEREICHE et MIELLE, résidant au Logis du Roi et exemptes, comme l'étaient leurs époux, musiciens pensionnés de la Ville.
• 26 floréal an XI (16 mai 1803), Dijon : Lorsque Marie-Catherine Toutain, "âgée d’environ 80 ans" [en réalité : 78 ans], meurt d'un "catarrhe" rue de la Chouette, elle est dite "veuve de François MIELLE qui étoit musicien à Dijon".
Mise à jour : 7 juillet 2022