MILLEVILLE, Jacques Florent (1739-1805)

Quoique né en Picardie, Jacques-Florent MILLEVILLE a exercé ses talents d'organiste dans l'extrême sud du royaume. C'était son père, lui aussi organiste, qui avait effectué cette migration peu courante, alors que Jacques-Florent était encore enfant.

• 22 mai 1739, Amiens : Né la veille, Jacques-Florent MILLEVILLE est baptisé paroisse Saint-Firmin-le-confesseur. Son père Jacques MILLEVILLE est dit "organiste et musicien", sans précision de poste. Sa mère se nomme Françoise Margueritte Ouif [?] de la Tour. La famille est domiciliée rue des orfèvres.

À une date qui reste à découvrir, entre mi-1739 et 1747, le père devient organiste de la cathédrale de Lombez [Gers actuel], petite ville située dans la vallée du Savès, à égale distance d'Auch et de Toulouse.

• 29 mai 1747, Lombez : Mlle de la Tour, épouse de M. de MILLEVILLE, organiste du chapitre, décède à l'âge de 50 ans. Jacques-Florent a alors 9 ans.

• Quelle formation reçut-il ? "Ses parents ne lui donnèrent d'autre état que celui de la musique et ayant fait quelques progrès dans cette partie il s'adonna essentiellement a toucher de l'orgue ", déclare-t-il au moment de la Révolution.
Jacques-Florent MILLEVILLE a quatre ans de moins que Jean GRAVIER, fils d'un menuisier de Lombez, qui deviendra ultérieurement organiste à Saint-Sever [Landes]. Il se pourrait que Jacques MILLEVILLE son père ait été le premier initiateur des deux garçons à l'orgue, mais cela reste actuellement une hypothèse. Jean-Baptiste GRAVIER, frère aîné de Jean, est lui aussi organiste, mais il a quitté Lombez bien avant l'arrivée de la famille Milleville, sans doute depuis 1731.

• Août 1760, Abbaye de Montolieu [Aude] : Jacques-Florent MILLEVILLE est reçu comme organiste au service des bénédictins mauristes de l'Abbaye de Montolieu, à 130 km de Lombez, en direction de l'est. Il a 21 ans : est-ce son premier poste ? Son contrat de 9 années est renouvelé le 30 octobre 1777, l'engageant jusqu'au 30 octobre 1786.

• [date ?] : Il se marie (sa requête de 1790 fait allusion à son épouse).

• 3 juillet 1786 : Le chapitre de Saint-Papoul lui propose une place d'organiste, ce "qu'il n'aurait voulu l'accepter qu'après nous en avoir prévenus". De ce fait, il présente cette offre aux Bénedictins de Montolieu qui, "ayant égard au service exact du Sr Milleville a rempli en sa qualité d'organiste depuis 25 ans qu'il est parmi nous, et pour l'engager de plus fort à continuer de remplir avec autant d'exactitude", lui font alors signer un contrat à vie lui garantissant 500 lt de revenus et une pension viagère de 360 lt s'il devenait infirme.
Il reste au service de l'abbaye jusqu'en 1790.
 
• 12 avril 1790 : Le député Ramel-Nogaret adresse la supplique de l'organiste et copie de son contrat à vie au Comité ecclésiastique.
• [1790-1791] : Jacques-Florent MILLEVILLE adresse une demande de pension à la municipalité de Montolieu puis au directoire du district par laquelle il réclame une pension de 500 livres.
 
• 23 février 1791 : Le directoire du district est d'avis de lui accorder une pension de 360 livres.
• 30 mai 1791 : Le directoire du département décide de le recommander au comité ecclésiastique de l'Assemblée Nationale pour 300 livres de pension.

• 28 novembre 1805, Montolieu [Aude] : Jacques Florent MILLEVILLE, ancien organiste, âgé de 62 ans, "natif de Paris" [sic] s'éteint dans la maison de Rose Alquié veuve Brunel. L'âge et le lieu de naissance ne coïncident curieusement pas...

Mise à jour : 6 juin 2019