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MOMIGNY, Jérôme Joseph (1762-1842)
État civil
NOM : MOMIGNY     Prénom(s) : Jérôme Joseph     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : DE MOMIGNY
DEMOMIGNY
MOMINI
MONTMIGNY
Date(s) : 1762-1-20  / 1842-8-25
Notes biographiques

Originaire de Philippeville, enclave française dans l'actuelle Belgique, Jérôme-Joseph MOMIGNY commence très tôt une carrière d'organiste dans le nord de la France, fonction qu'il exerce à Lyon à la fin de l'Ancien Régime. Après une phase d'instabilité durant la période révolutionnaire, il s'installe durablement à Paris comme éditeur, compositeur, théoricien et maître de musique jusqu'à sa mort en 1842. Il appartient à une large famille d'organistes sur plusieurs générations.

• 20 janvier 1762, Philippeville [Belgique actuelle] : Jérôme-Joseph MOMIGNY voit le jour dans cette ville francophone située en région wallonne, dans la province de Namur, actuellement en Belgique. Elle appartient à la France de 1660 à 1815 : lorsque la famille Momigny s'y installe, elle a donc franchi une frontière et est arrivée en France.
Fils de Jean-Jérôme Momigny, maître d'école, et de Marie-Joseph Torlez ou Torlet, Jérôme-Joseph MOMIGNY est le frère cadet de Jean-François MOMIGNY, né en 1755, organiste de l'église Saint-Jacques de Dieppe en 1790, et de Charles-Joseph MOMIGNY, né en 1757, qui en 1790 est organiste à Saint-Pierre de Mâcon, dans le sud de la Bourgogne. Leurs parents s'étaient mariés à Walcourt dans la province de Namur, le 4 février 1746. La même année, ils avaient eu une première fille, prénommée Anne-Joseph, morte un an et demi après, toujours à Walcourt. À partir de 1751, les parents s'étaient installés à Chimay, puis entre fin 1757 et sa naissance, à Philippeville. Lorsque le métier de leur père est mentionné, il est dit maître d'école (plus tard qualifié d'"homme de lettres"). Leur mère est une sœur du musicien Charles TORLEZ.

• [Vers 1768], Walcourt [Belgique] : Jérôme-Joseph MOMIGNY entame une formation religieuse et musicale à la collégiale Saint-Materne comme enfant de chœur.

• [Vers 1773], Saint-Omer : Le jeune MOMIGNY suit ses parents à Saint-Omer, où un oncle complète son éducation, d'après la notice biographique publiée en 1899 par l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique (Biographie nationale, t. 15, Bruxelles, Bruylant-Christophe, 1899, p. 53-58).

• 1774, Saint-Omer : Alors âgé de douze ans, MOMIGNY remplace l’organiste titulaire de la principale paroisse de la ville (selon la même source).
• Vers 1774-1775, Blendecques [Pas-de-Calais] : Jérôme-Joseph MOMIGNY est organiste de l’abbaye cistercienne Sainte-Colombe. Pendant cette période, il débute dans la composition musicale.

• 1776, Dunkerque : L’organiste MOMIGNY est présent du 8 au 13 décembre à l'Hôpital général de la Charité. Est-ce lui ? Ou l'un de ses frères ?

• 24 mars 1780, Saint-Omer : Le sieur Jérôme-Joseph MOMIGNY, "oncle paternel", est le parrain de Jean-Baptiste-Auguste, né la veille au soir, fils de son frère François Momigny, fabricant de bas, et de Julienne Nicole, sa femme. Il signe "JJDeMomigny". Ni son métier ni son statut ne sont indiqués, mais cet acte indique du moins qu'il est alors présent à Saint-Omer.

• 1785, Paris : MOMIGNY arrive dans la capitale à l’âge de 23 ans. Le marquis de Monteynard, ex-secrétaire d'État à la Guerre de Louis XV, lui propose la place d’organiste de l’abbaye Saint-Pierre-les-Nonnains de Lyon, dont l’abbesse est sa sœur (Biographie nationale, op.cit.).
• 1785, Lyon : Jérôme-Joseph MOMIGNY devient organiste et professeur de clavecin de l'abbaye bénédictine de Saint-Pierre-les-Nonnains.

• 7 janvier 1789, Lyon : Jérôme-Joseph 'DE' MOMIGNY, "professeur de musique", de la paroisse de Saint-Pierre et Saint-Saturnin, épouse Marie-Rose Lafond, fille d’Esprit Lafond et de Louise Triquet, en la paroisse Notre-Dame-de-la-Platière.

1790Lyon : Jérôme-Joseph MOMIGNY est toujours organiste et professeur de clavecin de l'abbaye bénédictine de Saint-Pierre-les-Nonnains, comme il l'est depuis cinq ans. Pendant cette période, il s'essaie à la composition et enseigne le piano. Les registres de comptes indiquent qu'il est logé au sein même de l’abbaye et qu'il reçoit environ 600 livres par an pour ses fonctions.
• 29 mars 1790, Mâcon : Jérôme-Joseph MOMIGNY, "organiste à Lyon", est présent à Mâcon, ville située à un peu moins de 70 km au nord de Lyon. En l'église Saint-Étienne, il tient sur les fonts baptismaux une petite Sophie, née une semaine plus tôt de son frère Charles-Joseph MOMIGNY, lui aussi organiste (à la collégiale Saint-Pierre), et de son épouse Marie-Thérèse Dutenda. Sa femme, ici prénommée Sophie-Rose Lafond, qui est officiellement la marraine de l'enfant, a renoncé au voyage et s'est fait représenter par Marie-Joséphine Torlet (est-ce la grand-mère de l'enfant ?).

• 27 mars 1791, Lyon : Joseph MOMIGNY, "professeur de musique", est l'un des témoins du mariage du sieur Charles LEBÈGUE, facteur d’orgues de la paroisse de Saint-Pierre, et de la Dlle Benoite Defarges, célébré dans l'église paroissiale Notre-Dame-de-la-Platière. Les autres témoins sont Barthélemy LABASTIDE, maitre à danser, Jean Momigny père, et Antoine-Alexandre Alex, receveur de la loterie. Tout le monde signe avec aisance.

• 19 février 1793, Paris : La fabrique Érard adresse un tarif de ses pianos au citoyen MOMIGNY, "Maître de clavecin à Lyon".
• 26 avril 1793, Lyon : Marie-Rose Lafond donne naissance à Isidore-Fénelon, fils de Jérôme-Joseph MOMIGNY, "professeur de musique" à Lyon.
• 29-30 mai 1793 : Une manifestation des modérés contre le maire montagnard Chalier et ses partisans, conséquence d'un malaise social et de la taxe imposée pour équiper l'armée révolutionnaire, dégénère en émeute. La municipalité est renversée. Quelques jours ou semaines plus tard, MOMIGNY, secrétaire de la section de Brutus, fustige dans un discours les fanatiques qui ont appelé au massacre des modérés, assimilés aux protestants victimes de la Saint-Barthélemy.
• 9 octobre 1793 : L'armée républicaine investit la ville et les proscriptions débutent. Nommé officier municipal, déclaré hors-la-loi après la prise de la ville en raison de la réaction thermidorienne et parce qu'il n'a pas voulu trahir la confiance de ses concitoyens, MOMIGNY se cache aux environs de Bourg-en-Bresse puis dans le sud de la France avant de s'exiler en Suisse.

• 1er juillet 1794, Lausanne : Jérôme-Joseph MOMIGNY, musicien âgé de 32 ans et originaire de Philippeville, se fait enregistrer à Lausanne.

• 30 mars 1797, Lyon : Marie-Rose Lafond donne naissance à Henry Lizias, fils de Jérôme-Joseph MOMIGNY, "négociant". L'un des témoins est Charles LEBÈGUE, "facteur de forte-piano".

• 1800, Paris : MOMIGNY fonde une librairie musicale, où il propose des partitions de musique. Il est notamment le premier éditeur de Giovanni Pacini. Il se livre en parallèle à l'enseignement de la musique.
• 6 ventôse an VIII (25 février 1800), Saint-Saëns (Seine-Maritime) : Sa mère Marie-Joseph Torlez, veuve de Jérôme Momigny, meurt à l'âge de 83 ans "dans le domicile" de l'un de ses frères, François Momigny, "badestamier" (artisan du textile), âgé de 51 ans (donc né vers 1749). Aucun de ses autres frères n'est cité. Saint-Saëns est situé à 15 km à l'ouest de Neufchâtel-en-Bray, où réside alors son frère Charles-Joseph.

• 1803, Paris : Jérôme-Joseph MOMIGNY publie la Première année de leçons de piano-forte, dont le Journal des débats fait l’éloge. Il fait paraître la même année un Cours complet d’harmonie et de composition, tout aussi bien accueilli.

• 1805, Paris : Il se lie au comte de Lacépède, qui apprécie ses idées et ses compositions.

• 1806, Paris : Il fait paraître un nouveau Cours complet d’harmonie et de composition.

• 20 septembre 1808, Paris : MOMIGNY ouvre un cours gratuit sur la théorie générale et pratique de la musique.
• 17 décembre 1808 : MOMIGNY expose ses idées sur la musique à l’Institut.

• Vers 1809, Paris : L’éditeur de l’Encyclopédie méthodique le charge d’achever le dictionnaire de musique commencé par Guingené et Framery, dont le deuxième tome paraît en 1818.

• 1821, Paris : Il publie La seule vraie théorie de la musique, qu'il dédie à ses collègues de la Société académique des Enfants d’Apollon et aux artistes de l’Académie royale de Musique. L’ouvrage est traduit en italien en 1823. Ses idées ne font pas l’unanimité, notamment critiquées par Morel en 1822.

• Septembre 1824, Paris : MOMIGNY compose, à l’occasion de la mort du roi Louis XVIII, Le Roi n’est plus ; Vive le Roi ! Les paroles sont de Rougemaître.

• 1831, Paris : Il publie À l’Académie des beaux-arts, et particulièrement à la section de musique, en réponse aux sept questions adressées par celle-ci à M. de Momigny.

• 1834, Paris : Il publie un Cours général de musique, de piano, d’harmonie et de composition depuis A jusqu’à Z…, destiné aux enseignants et à leurs élèves.

• 25 août 1842, Charenton-le-Pont [Val-de-Marne] : Jérôme-Joseph MOMIGNY, ancien professeur de musique domicilié à Paris, 9 rue de la Boule-Rouge, veuf de Rose-Marie Lafond, décède à l'hospice de la ville. L'asile de Charenton accueillait alors les aliénés... ce qui laisse supposer que Jérôme-Joseph MOMIGNY était considéré comme tel.

Mise à jour : 28 février 2021

Sources
Baffert J.-M., "Orgues lyonnais avant 1800", 1992 ; Biographie nationale... de Belgique, 1899 ; D.Paquette, Aspects de la musique baroque et classique [...], 1989 ; Descotes, Les émigrés en Savoie, à Aoste et dans le pays de Vaud, 1903 ; Discours de J. J. Momigny, 1793 ; F-AE Belgique/ BMS Philippeville ; F-AE Belgique/ BMS Walcourt ; F-Ad62/ BMS Saint-Omer, Ste-Marguerite ; F-Ad69/ 27 H 95 ; F-Ad71/ BMS Mâcon, St-Étienne ; F-Ad76/ NMD Saint-Saëns ; F-Ad94/ 1MI 384 ; F-Am Lyon / 2E2 ; F-Am Lyon/ 2E25 ; F-Am Lyon/ BMS Lyon, Notre-Dame-de-la-Platière ; F-AmLyon/ 1GG340 ; L. Vallas, Un siècle de musique et de théâtre à Lyon, 1932 ; Le drapeau blanc ; Mercure de France, janvier 1785 ; P.Guillot, Dictionnaire des organistes français [...], 2003 ; R. Adelson et alii, The History of the Erard Piano…, 2015

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