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MOREL, Louis, à Fougères (1758 av.-1768 ap.)

MOREL, Louis, à Fougères (1758 av.-1768 ap.)

État civil
NOM : MOREL     Prénom(s) : Louis     Sexe : M
Complément de nom : à Fougères
Date(s) : 1758 av.  / 1768 ap.
Notes biographiques

L'itinéraire et même l'identité précise de Louis MOREL restent à découvrir. Il apparaît dans la base Muséfrem parce que, en 1758, c'est lui qui, à Saint-Sulpice de Fougères [Ille-et-Vilaine] assure la transition entre le précédent organiste, décédé jeune, en pleine activité, et Louis DAMOISEAU, futur organiste, dont il est en même temps le formateur à l'orgue. Louis MOREL est alors l'un des trésoriers de la fabrique paroissiale. Quelques années plus tard, il assure la formation d'un autre organiste, François-Marie SALMON. Où, dans quel cadre, avec qui, avait-il lui-même appris à toucher l'orgue ? Aurait-il été antérieurement enfant de chœur ? L'enquête reste ouverte...

• 7 février 1758, Fougères : Le recteur de Saint-Sulpice, Vallée, procède à l'inhumation de l'organiste de la paroisse, François AUFRAY [ou ANFRAY], décédé la veille, âgé d'environ 33 ans.
• 19 février 1758 : Les fabriciens se réunissent pour étudier la situation puisque "par le décès d’ANFRAY organiste de cette église, cette place se trouve vaquante". Il convient donc de "délibérer pour qu’il y soit pourvu". Ils en ont manifestement discuté en amont. Au nom d'un principe d'économie ("connaissant la modestie du thresor de cette paroisse"), ils décident d'accepter la proposition de l'un des trésoriers en charge, le sieur MOREL, dont ils connaissent "le zèle" et, peut-on supposer, le talent pour toucher l'orgue. Ils le prient "de vouloir bien occuper la ditte place vaquante d’organiste".
Louis MOREL accepte de "donner son temps gratis" [pour toucher l'orgue] pendant six ans. Il déclare que la moitié de la somme représentée (soit 300 livres, à raison de 100 livres par an, montant des gages annuels de feu François AUFRAY) devra "estre employées à aider à faire le maître autel de l’église de cette paroisse" et l'autre moitié "estre employé à la réparation de Lorgue".
• 9 avril 1758 : Les négociations entre le généreux trésorier et la fabrique se poursuivent et se précisent. Tout d'abord, les réparations à l’orgue se révèlent urgentes : "les pédales ou tirasses sont toutes dérangées et hors d’état de servir, qu’il y a deux nottes qui sont altérées et cornent incessamment et qu’il y a plusieurs ressorts qui sont considérablement affaiblis…". Ensuite, MOREL veut officialiser par écrit la promesse à lui faite par la fabrique "de recevoir de sa part tel élève pour luy succéder qu’il trouveroit capable de remplir cette place". Et il désigne "le nommé Louis MASIAU" [= Louis DEMOISEAU, qui a alors quinze ans] "dont il a déjà éprouvé les dispositions". Il s'engage à "luy continuer ses instructions" pendant les six années mentionnées : "il compte que par ses soins, et l’application dudit Masiau, il réussira à faire un bon sujet pour remplir la place".
L'affaire est conclue : la fabrique "accepte le dit Louis MAZIAU proposé par le dit sieur MOREL pour remplir la place vaquante d’organiste de cette paroisse, parce que ledit MAZIAU se sera rendu capable doccuper la ditte place après l’expirement des six années auxquelles le dit sieur MOREL a bien voulu s’obliger".
Maziau est donc accepté comme organiste pour dans six ans, pendant lesquels il continuera à se former avec Louis Morel. Six années d'apprentissage, cela paraît bien long, surtout si, comme il est dit, le jeune garçon a déjà commencé suffisamment pour que MOREL ait "éprouvé ses dispositions" et soit sûr de pouvoir en "faire un bon sujet". On peut donc faire l'hypothèse qu'assez rapidement c'est lui qui va tenir l'orgue, au nom de Louis MOREL, et sans être rétribué (en tout cas sans l'être par la fabrique : il se peut que Morel le défraye). La délibération de fabrique précise noir sur blanc : "après lesquelles six années le dit MAZIAU commencera à toucher le revenu de la ditte place"...

• Août 1763, Fougères : Sans attendre l'échéance fixée (février 1764), Louis DEMOISEAU quitte Saint-Sulpice. Il a été engagé par la paroisse Saint-Léonard dont l'organiste précédent, Jean MOINET, a été enterré le 10 août. Les gages que Saint-Léonard verse à son organiste sont de 150 livres. On peut penser que c'est à nouveau Louis MOREL qui prend le relais à l'orgue.

• 5 mai 1765 : Un nouvel organiste est recruté après un concours entre deux candidats. François-Marie SALMON l'a emporté sur un certain CAILTEL originaire d’Antrain. Après presque six mois d'observation, le 20 octobre, la fabrique décide de conserver SALMON et de le payer 100 livres par an à partir du 8 décembre, mais ceci à condition qu'il "continuera d’aller pendant quatre ans s’exercer et se perfectionner chez Monsieur Morel qui veut bien lui continuer ses soins et son attention". Le verbe "continuer" indique que SALMON est, lui aussi, un élève de MOREL.

• 31 janvier 1768, Fougères : Comme le sieur LE ROY, facteur d'orgue s'apprête à visiter l'instrument de Saint-Sulpice "pour connaître ce qui pourrait être établi pour le mettre en meilleur état", les fabriciens font à nouveau appel au sieur MOREL : ils le prient "d’être présent à la ditte visite et d’en bien vouloir faire notte".
Cette demande confirme le rôle d’homme clé de l’orgue joué à Fougères par MOREL à cette période. On regrette de ne pas en savoir davantage sur lui et son statut....

Mise à jour : 27 février 2020

Sources
F-Ad35/ 2G 120-211 ; F-Ad35/ 2G 120-212

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