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NEZ, Pierre Jean Vincent, dit VIGNETI (1744-1796 ap.)

NEZ, Pierre Jean Vincent, dit VIGNETI (1744-1796 ap.)

État civil
NOM : NEZ     Prénom(s) : Pierre Jean Vincent     Sexe : M
Complément de nom : dit VIGNETI
Autre(s) forme(s) du nom : VIGNETTI
VIGNETTY
VIGNETI
NEZ VIGNETI
NÉZ
Date(s) : 1744 entre crochets  / 1796-11-1 ap.
Notes biographiques

La biographie de Pierre Jean Vincent NEZ VIGNETI demeure encore très largement une énigme. Né à Paris, vers 1744, il apparaît à Tours vers 1770, puis entre en 1771 à la Musique du roi, à Versailles, où il joue du violon. Prétextant une maladie, il délaisse rapidement sa charge à un jeune collègue qui lui verse une pension de 1 000 livres. Continuant à se produire en concert en province, par exemple à Angers où il est le premier violon du concert, il semble revenir à la Musique du roi, à Paris,  en 1791, à moins qu'il ne s'agisse de son fils Pierre Victor. Musicien à Nantes à partir de 1792, VIGNETI revient à Paris en 1796, comme violon du théâtre Louvois.

• [1744], Paris : Pierre-Jean-Vincent, fils de Pierre Nés, bourgeois de Paris, et de Marie-Madeleine Lucas, voit le jour et est baptisé, probablement en la paroisse Saint-Jacques-du-Haut-Pas.

• 8 février 1770, Tours [Indre-et-Loire] : Pierre-Jean-Vincent NÉZ, musicien, épouse Louise-Catherine Pillerault, fille mineure du sieur Jean Pillerault, maître paumier et brasseur, en l'église paroissiale Saint-Simple.
• 8 novembre 1770, Tours : Louise-Cécile, née la veille, fille du couple, est baptisée dans la même paroisse.

• 1771-1778, Versailles : VIGNETI est violon de la Musique du roi, avec des appointements de 2 000 livres.
• 20 juillet 1772, Versailles : Pierre Victor VIGNETI, fils de Pierre Jean Vincent NEZ VIGNETI, ordinaire de la Musique du roi, et de Louise-Catherine Pillerault, voit le jour. Il est baptisé le lendemain en l’église Notre-Dame, en l’absence du père, alors même que ce dernier n’est pas sur l’état des musiciens partis à Compiègne, du 9 juillet au 27 août (O1 3035). Peut-être profite-t-il du voyage de la Cour pour donner des concerts.

• 28 avril 1776, Clayes-sous-Bois [Yvelines] : Selon le site généalogique Geneanet, une petite Thérèse-Catherine meurt en bas âge à 21 mois alors qu'elle a été placée en nourrice. L'acte précise que le père, Pierre-Jean-Vincent VIGNETI, est musicien, ordinaire de la musique du Roi, paroisse Notre-Dame de Versailles et que sa mère est Louise-Catherine Pillerault.
• 14 juin 1776, Orléans : Les Affiches de l'Orléanois annoncent "un grand concert vocal & instrumental", organisé autour (et sans doute par) VIGNETI, ordinaire de la Musique du Roi. Il y "exécutera un concerto de violon de sa composition, une symphonie concertante et la Romance de Gaviniès en variations". Il est assisté d'un jeune élève, non nommé, "âgé de dix ans & demi, qui jouera un Concerto de violon, un Trio & un Quatuor nouveau de Cambini". Par ailleurs deux artistes locaux participent à la soirée : Mademoiselle BERUTHER chantera deux ariettes, ainsi que Pierre CROISY. Ce dernier, par ailleurs, chante la haute contre (ou la haute taille) à la cathédrale Sainte-Croix.
• Novembre 1776, Tours : Le sieur Pierre Jean Vincent NÉ VIGNETY, "musicien de la musique du Roy", est à Tours où, le 16 novembre il obtient la permission "de donner en cette ville plusieurs grands concerts" et de se faire "annoncer au public tant par billets qu’affiches". Il semble avoir profité d'un congé obtenu "pour aller se rétablir d'une maladie grave", évitant ainsi d'accompagner la cour à Fontainebleau ! Malgré tout, il réclame et obtient le paiement de la moitié de l'indemnité donnée aux musiciens du roi ayant réellement participé au voyage de Fontainebleau.

• 1778, Versailles : « Le Sr VIGNETTI affecté de la Poitrine […] fait un arrangement de sa place avec le Sr DUCLOS, sujet très exact, qui s’est engagé à lui en rendre 1000 lt par an indépendamment de la promesse d’une pension de 500 lt à sa veuve, en cas de mort du Sr VIGNETTI ». La suite montre que VIGNETTI s’est parfaitement remis, ce qui ne l’empêche pas de continuer à bénéficier de son arrangement. Comme à l'automne 1776, la gravité de la maladie semble donc avoir été exagérée.

• 4 février 1785, Angers [Maine-et-Loire] : Les Affiches d’Angers annoncent que « Le Sr VIGNETI, premier Violon du concert, sensible à la reconnoissance qu’ont les amateurs de se prêter à l’exécution de celui qu’il va donner à son bénéfice, se sert de la voie de cette feuille pour exprimer sa reconnoissance & pour prévenir le public que ce concert vocal & instrumental aura lieu le Dimanche, 13 du courant, dans la Salle de l’Hôtel de Ville ».
• 11 mars 1785, Angers : Les concerts se succèdent avec succès pour VIGNETI, où il est prévu un motet composé par l'abbé VOILLEMONT, maître de musique de la cathédrale.
• 17 juin 1785 : Toujours par le canal des Affiches d'Angers, le Sr VIGNETI, premier Violon du Concert, prévient les Amateurs qu’il donnera le lundi 27 un concert à son bénéfice. Il s’est associé pour la circonstance avec avec Messieurs DEVAL, Maître de musique de l’Opéra, LAMOTTE, premier cor dudit Opéra et BARBIER, joueur de harpe du Concert. Un addendum est publié le 24 précisant "un amusement" à l'issue du concert avec "assaut d'armes" entre le sieur LAMOTTE et les professeurs de musique d'Angers. Ce spectacle, réclamé par les angevins, précise implicitement que LAMOTTE est maître d'armes. Les musiciens entretiennent des liens complexes entre les différentes disciplines. L'Église côtoie le théâtre, le Concert et maîtres de danses et d'armes.

• 17 février 1786, Angers : VIGNETTI prévient qu'il donne un concert à son bénéfice, avec l'intervention de M. AMANTINI, castrat et premier chanteur du Concert de la reine. Sont prévus plusieurs morceaux de chant ainsi qu'un concerto de violon. VIGNETI fait partie d'un réseau de musiciens qui se déplacent de ville en ville, se retrouvent lors de concerts privés, renouvelant les Concerts amateurs sédentaires.

• 30 septembre 1786, Tours : Pierre-Jean-Vincent NEZ dit VIGNETTI, musicien du Roi, et dame Louise-Catherine Pillerault se déplacent à Tours pour assister au mariage de leur fille Louise-Cécile Nez, dite Vignetti avec le Sieur Pierre-Nicolas Sicot dit Legrand, élève de l'académie royale de peinture et sculpture de Paris et membre de celle de Lille en Flandres. La cérémonie est célébrée par un chanoine de la collégiale Saint-Venant. Lors de son décès le 14 septembre 1812, Louise-Cécile est "peintre en miniature" et se fait appeler Atowiki.

• 7 mars 1789, Versailles : Le duc de Villequier, premier gentilhomme de la chambre en exercice, demande une retraite de 1 000 livres pour VIGNETI, ce qui permettrait à DUCLOS de recevoir la totalité de son traitement pour sa place de violon. DUCLOS implore par ailleurs d’être déchargé de la pension très onéreuse. VIGNETI semble n’avoir jamais été admis à la vétérance.

• 1791-1792, Paris : "VIGNETTI" est violon de la Musique du roi, partageant sa place avec DUCLOS. Ce nom apparaît sur les derniers états de la Musique du roi, à partir du quartier d’avril 1791 (O1 842, n°98). Il s’agit peut-être de Pierre Victor, fils de VIGNETI, et la situation partagée avec DUCLOS indiquerait alors que ce dernier subit toujours l’arrangement passé avec le père en 1778. Mais, étant donnée la suite de la carrière de Pierre Victor NEZ-VIGNETI, toute dévouée à la Marine, on peut se demander s'il a vraiment pratiqué la musique un jour... et alors cette apparition d'un VIGNETI parmi les musiciens du roi, témoignerait du retour du père à Paris.

• 7 novembre 1792, Nantes [Loire-Atlantique] : Lorsqu'il s'installe à Paris en 1796, VIGNETTI assure être resté à Nantes à partir de 1792, ce que corrobore une annonce parue dans Les Affiches de Nantes et du département de la Loire-Inférieure. VIGNETI qui se dit "Directeur du concert des Amateurs à La Fosse" y propose des banquettes de 10 à 11 pieds pouvant convenir à un café ou une chambre de lecture. La presse ne se fait l'écho d'aucune annonce musicale cette année alors que musiciens et autres artistes de passage à Nantes s'empressent de faire connaître leurs talents d'exception. Une seule hypothèse concernerait sa femme – si elle était pianiste – car une Louise (sans nom) participe à un concert en août 1793 où elle séduit l'auditoire en interprétant "La Belle fermière".

• Mars 1794, Montargis [Loiret] : Un épisode concernant une Louise-Catherine Pillerault, femme Vignetti interroge. En effet, la femme Vignetti est traduite en séance publique pour avoir écrit au tyran Capet (Louis XVI) avec quelques autres. Ces "aristocrates si encrassés que même la justice nationale ne peut les faire rougir" sont punis de leur impudence, à savoir "mis en arrestation à la maison d'arrêt de Sainte-Marie pour une décade". À suivre le parcours du musicien, il est déjà installé à Nantes. Cela signifie-t-il qu'il est séparé de sa femme ? est-ce une homonyme ? Cet épisode attend des éléments complémentaires pour être clarifié.

• 9 octobre 1794-30 décembre 1794, Nantes : À suivre les parutions de La Feuille nantaise, le sieur NEZ dit VIGNETTI est installé à Nantes où il organise des concerts privés chez lui. Le premier se tient au 56 rue de la Fosse, dans l'hôtel particulier d'un gros négociant nantais et musicien, le citoyen Montaudouin. Les autres seront donnés au 75 rue de la Fosse, au domicile de VIGNETTI, une fois par semaine. Fin 1794, les concerts suivent le calendrier républicain, à savoir tous les decadi puis un tous les premiers quintidi de chaque mois.
Les annonces qu'il fait passer précisent "Concert vocal et instrumental". Des noms d'artistes sont parfois communiqués telles les sœurs DESCARSINS, le luthier Rémy PARIZOT qui joue du forte-piano ou encore Claude DAGUETTI exécutant un concerto de violon. Les inscriptions se font sur abonnement.

• 1er janvier 1795-30 octobre 1795, Nantes : VIGNETI continue à publier des annonces dans la Feuille nantaise invitant aux concerts à son domicile appelé "salle du lycée dramatique" lors du dernier concert. Cette qualification quelque peu emphatique évoque plutôt un cours. En février deux artistes sont annoncés, les sieurs BARBIER, harpiste déjà croisé à Angers, et PAILLEAU, amateur. VIGNETTI est organisateur de concert, chef d'orchestre et violoniste. Le nom de VIGNETTI disparaît de la presse après le 30 octobre. Il n'est plus cité à Nantes, sans que l'on sache où il se dirige avant de rejoindre Paris.
• 30 octobre 1795, Nantes : VIGNETI, musicien à La Fosse, n°75, met en vente dans La Feuille Nantaise "un joli tour en l'air" avec support peignes à vis et mandrins en cuivre. Cet outil de tourneur sur bois, délicat à utiliser reste énigmatique. Il constitue la dernière manifestation publique de VIGNETI en pays Nantais.

• 1er novembre 1796, Paris : Pierre-Vincent NEZ VIGNETI, de retour à Paris après quatre années à Nantes, est employé comme violon au théâtre de la rue Louvois et demande une autorisation de résidence au ministre de la Police générale.

Mise à jour : 3 octobre 2021

Sources
Almanach de Versailles, 1773 ; Almanach de Versailles, 1774 ; Almanach de Versailles, 1775 ; Almanach de Versailles, 1776 ; Almanach de Versailles, 1777 ; Almanach de Versailles, 1778 ; Almanach de Versailles, 1779 ; Almanach de Versailles, 1780 ; Bulletin de la société d'émulation de Montargis..., 1934 ; F-Ad37/ 2B 468 ; F-Ad37/ BMS Tours, St-Simple ; F-Ad37/ BMS Tours, St-Venant ; F-Ad49/ Affiches d'Angers ; F-Ad78/ 1081444 ; F-Ad83/ 2 MI EC1985R1 ; F-Ad83/ 7E146_114 ; F-Ad83/ 7E146_137 ; F-Ad83/ 7E146_138 ; F-An/ F/7/10765/A/2 ; F-An/ O/1/3030/B ; F-An/ O/1/3048 ; F-An/ O/1/842 n°106-107 et 111 ; F-An/ O/1/842 n°163 ; F-An/ O/1/842 n°182 ; F-An/ O/1/842 n°183 ; F-An/ O/1/842 n°97-101 ; F-Bm Versailles/ Ms. F 87 ; F-BmOrléans/ Affiches de l'Orléanois ; La Feuille Nantaise ; Les Affiches de Nantes

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