PELLETIER, Charles (1749-1803)

PELLETIER ou PELTIER est "musicien symphoniste" à la cathédrale d'Angers. C'est ainsi que l'on appelle les joueurs d'instruments que le maître de musique joint au chœur pour les solennités et les grandes fêtes, Pâques, la Saint-Maurice et le "Grand-Sacre" (la Fête-Dieu). PELTIER est donc joueur de basse à la cathédrale où il a été enfant de chœur. Il reçoit des appointements annuels pour ses prestations musicales, fait partie des musiciens en titre de Saint-Maurice. Parallèlement Charles PELLETIER a créé une école de musique dont il est "Maître". Il participe au Concert de la ville où il joue toutes les semaines.

• 13 avril 1749, Champtoceaux [M&L] : Charles PELLETIER, fils de Charles Pelletier et Renée Lepage est baptisée paroisse Sainte-Madeleine. Aucune précision n'est apportée sur la profession des père, parrain, marraine. Seul le père signe, d'une calligraphie hésitante.

• [1755-1768], Angers : Charles PELTIER est toujours cité comme ancien enfant de chœur de la cathédrale Saint-Maurice. Il y est entré vers 6 ans pour une durée de 10 à 12 ans, a appris un instrument comme c'était l'usage pour ceux qui avaient des dispositions.

• [1771-1790], Angers : PELLETIER joue ponctuellement cathédrale Saint-Maurice en tant que symphoniste. Ses revenus sont de 100 livres par an. Il joint à son activité de musicien symphoniste celle de professeur de musique en ville.

• 6 avril 1774, Angers : Il reçoit 6 livres de gratification pour avoir joué de la basse à la cathédrale pour des Saluts et à Pâques.

• 13 août 1774, Angers : Charles PELLETIER, 25 ans, domicilié paroisse de Lesvières à Angers, épouse Renée Bouvet, 23 ans, de la paroisse Saint-Maurice bien que sa famille soit originaire de la région de Craon [Mayenne]. Parmi les personnes présentes on remarque le sieur Denis JOUBERT organiste de l'abbaye Saint-Aubin qui sera reçu en 1776 organiste de la cathédrale de Nantes.
• 19 avril 1775, Angers : Charles PELLETIER reçoit à nouveau 6 livres de gratification de la part du chapitre.

• 2 juillet 1775, Angers : Un petit Denis Charles vient au monde dans la famille PELTIER dont le parrain est Denis JOUBERT. La marraine, Françoise Becquet, signe également l'acte de baptême.
Denis Charles sera engagé dans les armées napoléoniennes. Le prénom est modifié (par erreur) dans les registres militaires en Daniel Charles. Denis Charles Peltier, capitaine d'infanterie, périt pendant la campagne d'Espagne probablement vers 1811.

• 21 décembre 1778, Angers : Charles PELLETIER est joueur de basse à la cathédrale depuis le 16 du mois;  ses gages s'élèvent à 100 livres.

• 13 décembre 1779, Angers : PELTIER reçoit son salaire de 100 livres pour l'année écoulée.
• 16 septembre 1779, Angers : Charles PELTIER assiste au mariage du facteur d'orgues Jean LUCK en l'église Saint-Nicolas d'Angers. D'autres musiciens organistes sont présents tels Jean Claude LORIN, Anselme Rosalie GIRAULT.

• 1780-1781, Angers : PELLETIER reçoit ses 100 lt d'appointements annuels vers le 20 décembre.
• 17 janvier et 7 novembre 1783, Angers : PELLETIER publie deux annonces dans Les Affiches d'Angers pour faire connaître les cours qu'il propose. Il a créé une école de musique dont il se dit "Maître" qui est ouverte quatre fois par semaine (lundi, jeudi, vendredi et samedi). Ses cours sont en deux classes destinées aux jeunes de 6 à 12 ans  l'enseignement autour de la connaissance de la musique ainsi que l'enseignement d'un instrument suivant les dispositions (chant, violon, alto et basse). L'école se tient dans sa maison rue Toussaint "à l'Académie de musique" ainsi qu'il la dénomme. Le mardi et le mercredi, il joue au Concert de la ville.

• En 1790, outre l'organiste Pierre Joseph COLETTE, le corps de musique de la cathédrale Saint-Maurice dirigé par VOILLEMONT comporte trois joueurs de serpent ou de basson, François Joseph BÉRARD, Gabriel POCHARD et Louis DORIGNY dit LEBLANC, et les chanteurs et psalteurs Étienne BARDOU, Louis François GUILLET, Armand-Fidèle LEGAY, Pierre Frédéric PAIMPARÉ,  Antoine PARMENTIER, Pierre-Antoine POIDEVIN, Guillaume François ROSÉ, Jean François SOUPLY, René POHU, ainsi que l'épistolier Louis Pierre Loir MONGAZON aîné, et le joueur de basse Charles PELLETIER.
• 22 mai 1790, Angers : Les musiciens de la cathédrale d'Angers ont envoyé au Comité ecclésiastique une pétition collective par l'intermédiaire de Monsieur de L'Épeaux, rédigée par l'un d'eux (probablement BARDOU) et signée par une dizaine. Mais dès le 26 ils se rétractent dans un courrier rédigé par Louis DORIGNY dit LE BLANC et signé par quatre d'entre eux. Les tensions existent bien dans le groupe malgré les apparences ainsi qu'une personnalité dominante celle du sieur BARDOU haute-contre.
• 28 juin 1790, Angers : Charles PELLETIER qui avait été engagé comme joueur de basse par le chapitre de Saint-Maurice d'Angers à Noël 1778, est licencié à la fin du mois de juin - il continue cependant à venir jouer aux cérémonies.
• 2 août 1790, Angers : Charles PELLETIER reçoit un solde d'honoraires pour être venu "jusqu'au bout".

• Après 1790, Angers : Il continue d'exercer la fonction de "Musicien" dans la même église devenue cathédrale constitutionnelle. Son traitement se monte toujours à 100 livres annuellement. Il poursuit certainement son activité de bassiste.
 
• 5 février 1791, Angers : Le directoire du département adresse le tableau des traitements des officiers des ci-devant chapitres d'Angers au Comité ecclésiastique. Le district et le département proposent de lui accorder un traitement de 100 lt "de rente". Il est âgé de 41 ans.

• Le 28 avril 1792, Angers : Un arrêté du Département de Maine-et-Loire accorde à Charles PELLETIER 100 livres par an en tant que musicien de la paroisse épiscopale St-Maurice, payable par quartier chaque trimestre. Il demeure dans cette même paroisse Saint-Maurice.

• 16 Pluviôse an XI [5 février 1803], Angers : Charles PELLETIER, musicien âgé de 54 ans, décède à son domicile rue Législature. La déclaration est faite par sa belle-sœur Jeanne Bouvet veuve Guillonneau ainsi que par une Catherine Bariller, 23 ans, fille de confiance. Sa femme semble être toujours vivante.

Mise à jour : 7 septembre 2019