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PÉTOT, Lazare (1751-1824)
État civil
NOM : PÉTOT     Prénom(s) : Lazare     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : PETOT
PEUTOT
PETOST
Date(s) : 1751-2-4   / 1824-3-11 
Notes biographiques

L'itinéraire de Lazare PÉTOT pourrait paraître logique et classique, de l'enfant de chœur au maître de musique. Si ce n'est que pendant quatorze ans, il a été maître de musique dans un régiment, ce qui l'a mené dans diverses villes du nord et de l'est. Après quoi il revient dans sa ville natale, Autun, où il exerce quelque temps comme joueur de serpent, avant de devenir maître de musique de la collégiale Saint-Andoche de Saulieu. C'est à ce poste que le trouve la Révolution.

• 4 février 1751, Autun : Lazare PÉTOT, fils de Jean-Baptiste Pétot, perruquier, naît et est baptisé paroisse Saint-Pierre-Saint-Andoche, où il est toujours domicilié de droit lors de son mariage. Son parrain, Lazare Barrot, est lieutenant à la maréchaussée d'Autun. Sa marraine est l'épouse d'une "bourgeois" d'Autun.

• 15 octobre 1756, Autun : "Lazare PETOT, fils de monsieur Jean Baptiste Petot, maitre perruquier à Autun" est choisi par  Nicolas GRISEL, "habitué à la cathédrale", et son épouse Catherine Renier pour être le parrain de leur fils, qui de ce fait est prénommé Lazare. Lazare PETOT a alors cinq ans et huit mois seulement. Est-il déjà enfant de chœur de la cathédrale ? Comme la marraine, Nicolle Grisel, sœur de l'enfant, il déclare ne pas savoir signer.

• 1761-1767, Autun : Lazare PÉTOT est enfant de chœur puis musicien gagiste à la cathédrale. Lors de ses déclarations postérieures, il n'apporte pas davantage de précisions chronologiques. Le dépouillement des registres capitulaires conservés par la Société Éduenne à Autun permet d'en savoir plus.

• 8 août 1766, Autun : Lazare 'PETOST' est sorti de la maîtrise antérieurement puisqu'à cette date il est dit "cy devant enfant d’aube". Il a quinze ans et demi seulement. Les chanoines l'autorisent à "assister en habit de chœur aux offices les jours de festes et de solennités, ensemble les jours de musique, et ce néanmoins sans autre gage que ceux qu’ils ont coutume de luy donner par mois". Le niveau de ces gages n'est pas rappelé… Le maître de musique est alors Louis-François TOUTAIN, qui vient d'arriver.

• 18 septembre 1767, Autun : Les chanoines prennent lecture "d’une requeste présentée au chapitre par le Sieur PETOT, l’un de leurs musiciens cy devant enfant d’aube" par laquelle le jeune homme réclame une augmentation de ses gages. Ils ne lui accordent que la somme de 20 sols de gages par semaine, soit 52 livres par an, "outre le boisseau de froment qui luy a été cy devant accordé". Certes, en échange de cette très faible rémunération, le service requis n'est pas un temps plein et ne concerne que "les jours de musique et jour de festes et dimanches".

• 1767-1781, [lieux divers] : Lazare PÉTOT est Maître de musique au régiment d'Aunis.

• 2 septembre 1777, Arras : Dans l'église paroissiale Saint-Nicolas-de-l'Atre, Lazare PÉTOT, "musicien au Régiment d'Aunis", épouse Marie-Josèphe Bringman (ou Brinckman, Breinkmann, Bringmann, etc...), âgée de 18 ans, fille de feu Joseph Bringmann et "d'encore vivante Anne Catherine Scherpen". Le jeune homme – qui a 26 ans et demi – est accompagné de deux sergents majors et d'un fourrier écrivain de son régiment. Son père a envoyé sa procuration depuis Autun. La jeune mariée ne sait écrire ni signer. Sa mère, en revanche, signe "anna Catharina" avec une relative aisance.
• 2 décembre 1777, Arras : Nicolas Lazare PÉTOT, premier fils de Lazare PÉTOT et de Marie-Josèphe Brinckman, voit le jour. Son parrain est Nicolas Arnoult, soldat au Régiment d'Aunis. L'enfant deviendra musicien.

• 29 décembre 1778, Autun : Le chapitre de sa ville natale vote une délibération pour recevoir le sieur PETOT au nombre de ses musiciens gagistes. Le secrétaire capitulaire prend la peine de rappeler plusieurs éléments de son cursus passé : il "a été élevé en la maîtrize de l’église pendant plusieurs années", mais il en est sorti plus tôt que prévu "par surprise faitte à la religion du Chapitre". Malgré cet incident, "cela ne l’auroit pas empêché de venir chanter au Chœur touttes les fois qu’on en avoit eu besoin". Mais comme il n'y avait pas de place fixe pour lui, il s'est engagé dans l'armée "en qualité de basson dont il joue supérieurement", et il joue également de la clarinette et du violon. En le recevant musicien, les chanoines disent clairement vouloir "réparer le tort qu’on luy a causé en le faisant sortir de leur maîtrize".

Mais sans doute quitter le régiment n'a-t-il pas été aussi facile que les chanoines autunois l'envisageaient... Il leur faudra encore patienter plusieurs années avant de retrouver leur ancien enfant de chœur devenu si bon joueur de basson.

• Le régiment quitte ensuite Arras pour aller caserner à Metz.
Le 8 février 1779, paroisse Saint-Livier de Metz, est baptisé Jean-Baptiste, deuxième fils de Lazare PÉTOT, qui est dit "Maître de musique au Régiment d'Aunis Infanterie", et de son épouse. Le parrain est un sergent du régiment, la marraine une jeune fille de la paroisse. Cet enfant décède six mois plus tard, le 7 août 1779. Entre temps, le 9 mai 1779, l'épouse du maître de musique avait été choisie pour être la marraine du fils de Jacques-Gabriel La Croix grenadier du régiment d'Aunis. La sociabilité interne au régiment est intense.

• 15 septembre 1780, Metz : Un nouveau fils naît chez les Pétot/Brinckman et est baptisé à nouveau Jean-Baptiste. Son parrain est Jean-Baptiste Abraham, maître armurier audit régiment, et sa marraine la fille d'un boulanger de la paroisse Saint-Livier. Celui-ci vivra, et deviendra musicien.

• 25 août 1781, Autun : Lazare PÉTOT, qui a quitté l'armée, est reçu à la cathédrale où il avait été formé, afin d'y exercer en tant que serpent.
Au vu des intervalles intergénésiques précédents et suivants, il manque probablement ici une naissance.

• 19 janvier 1783, Autun : Antoine, fils de "monsieur Lazare PÉTOT, musicien de la cathédrale" est baptisé paroisse Saint-Quentin. C'est le quatrième fils actuellement repéré du couple Pétot/Brinckman.
Un cinquième, Jean-Baptiste, suit dès le 25 janvier 1784, puis un sixième, Pierre Jean-Baptiste, le 8 janvier 1785. Les parrains et marraines sont choisis dans la petite bourgeoisie commerçante de la ville. Aucun musicien n'y apparaît.
• 2 septembre 1785, Chissey-en-Morvan : Jean Pétot (20 mois), fils de Lazare PETOT "musicien à Autun", meurt dans ce village, situé approximativement à mi-chemin entre Autun et Saulieu, où il avait probablement été placé en nourrice.
• 29 octobre 1785, Saulieu [Côte-d'Or] : Lazare PÉTOT "musicien à la cathédrale d'Autun" est reçu à vie maître de musique de la collégiale Saint-Andoche, en remplacement du sieur Amable-Joseph HOUZÉ, que les chanoines ont eu bien du mal à licencier. Le bas chœur de Saint-Andoche compte aussi deux "habitués" musiciens, Sébastien MUGNIER et Philippe CHÂTELIN, et quatre enfants de chœur, dont deux sont externes. Le nouveau maître touchera 40 livres par mois et 8 boisseaux de froment, il bénéficiera d'un logement et d'un jardin. Ses gages seront portés à 50 livres par mois au décès de son prédécesseur. Le chapitre fait effectuer "les réparations nécessaires" dans le logement de la maitrise "avant son entrée" et accepte par ailleurs d'avancer 72 livres à son nouveau maitre, sans doute pour que celui-ci puisse financer le déménagement et l'installation de sa famille. Il y a une quarantaine de km en droite ligne d'Autun à Saulieu.
• 9 novembre 1785 : Lazare PÉTOT se présente en chapitre et prie "Messieurs de vouloir bien recevoir Nicolas Lazare PÉTOT son fils âgé de huit ans pour enfant de chœur". Les chanoines acceptent et remercient CHATELIN, "leur plus grand enfant de chœur, à cause de la faiblesse de son tempérament", dont on ignore le lien qu'il peut avoir avec l'habitué du même nom (neveu ?).
• 1er décembre 1785 : C'est à cette date seulement que commencent à courir les gages de Lazare PÉTOT à Saint-Andoche, les chanoines "lui faisant gratification des 8 boisseaux de froment qu’il a reçus au mois de novembre, tems auquel il n’assistoit pas encore".

• Le registre paroissial de Saulieu enregistre les baptêmes d'enfants Pétot, successivement : Claude (le 26 mars 1786), puis François (18 mai 1789), Étienne (22 juin 1790), et Pierre (22 septembre 1791). Les parrains et marraines sont notaire royal, marchand ou épouse de marchand, professeur au collège, maître de pension. Une seule fois le maître de musique fait appel à son environnement professionnel : la marraine d'Étienne est Reine Boidot épouse de Georges LAFOSSE.
• 26 décembre 1786, Saulieu : Au cimetière de St-Saturnin est inhumé le petit Pierre-Jean-Baptiste, mort de la veille, âgé de près de deux ans, fils de Lazare PETOT "Maître de Musique à Saulieu", en présence de Claude Garnier et Jean-Antoine Girardin, "bedeaux de cette église". C'est lui qui était né à Autun le 8 janvier 1785.
• Antoine, âgé de 5 ans, qui était né à Autun en janvier 1783, est inhumé le 13 janvier 1788 à Saulieu.

• 11 mai 1787, Saulieu : Au cimetière St-Saturnin, le sieur Lazare PÉTOT, "maître de musique à Saulieu", assiste à l'inhumation de son frère, Jean-François Pétot, sous-diacre, mort subitement de la veille, âgé de 41 ans. Est aussi présent Me Charles-Philippe-Joseph Mariglier, diacre, principal du collège de la ville, ce qui donne une indication, ténue, sur l'entourage relationnel de la famille.
• 6 juillet 1787 : Autour de Lazare PETOT, maître de musique de la collégiale, on aperçoit dans les comptes capitulaires les deux habitués qui sont maintenant Philippe CHATELIN et Georges Étienne LAFOSSE, et quatre enfants de chœur dont Antoine RIOLLET et François BUFFARD.

• 2 janvier 1789, Saulieu : Le sieur PÉTOT reçoit plusieurs mandats du chapitre, pour avoir fourni du papier à musique et des braises, ainsi que pour le paiement de ses gages.
• 4 décembre 1789, Saulieu : Le sieur PÉTOT, maître de musique de la collégiale Saint-Andoche, se fait réprimander par le chapitre pour son manque d'assiduité aux offices.

• 24 avril 1790, Saulieu : Toujours maître de musique de la collégiale Saint-Andoche, Lazare PÉTOT adresse une demande de pension au Comité ecclésiastique. Au moment de sa requête, Lazare Pétot se dit père de cinq enfants (sur les neuf naissances jusqu'alors retrouvées, quatre ont donc été suivies rapidement du décès de l'enfant).
Son fils aîné, Nicolas, est toujours enfant de chœur à la collégiale. Les autres enfants de chœur identifiés en 1790 se nomment RENAUD (reçu le 29 novembre 1784), Antoine RIOLLET (reçu le 17 décembre 1786), et Louis-François ROY (reçu le 21 août 1787). Les deux musiciens habitués de la collégiale sont toujours Philippe CHATELIN et Georges Étienne LAFOSSE.

• 16 mai 1791 : Le directoire de district de Semur-en-Auxois, département de la Côte-d'Or, examine les requêtes de musiciens et enfants de chœur attachés à la ci-devant collégiale Saint-Andoche de Saulieu. Lazare PÉTOT donne les noms de ses quatre enfants de chœur ainsi que la date de leurs réceptions respectives, et rappelle "quil était d'usage de donner à chacun deux une somme de trente six livres lorsquils avaient fait leur temps et quittaient la ditte Eglise".

• 29 janvier 1792, Paris : Le registre des lettres et pétitions reçues par l'Assemblée porte au n° 17 "De Saulieu (Côte-d'Or), le 3 janvier. Demande d'une pension de 600 livres par le sr PETOT, maître de musique de la ci-devant collégiale". Cette demande est transmise au Comité de Liquidation.
• 17 septembre 1792, Saulieu : Le Directoire de la Côte-d'Or prend un arrêté qui accorde une gratification de 75 livres à Jean-Baptiste PETOT enfant de chœur de la collégiale de Saulieu. Il s'agit du fils né en septembre 1780 à Metz. On ignore à quelle date au juste il avait été reçu enfant de chœur (logiquement vers 1787).

• 16 avril 1793, Saulieu : "Petot Musicien" rédige de sa main une courte lettre très énergique à l'adresse du district à qui il reproche de traîner dans l'établissement des documents nécessaires au paiement des secours accordés aux musiciens. "Vous n’ignorés pas cependent mes besoins et celui de plusieurs autres", écrit-il. On devine son exaspération lorsqu'il conclut : "Si vous ne voules pas achevé cette ouvrage, renvoyés moi ma requeste et j’irai au Département moi même"

• Au cours des années suivantes, à Saulieu, les naissances continuent à se succéder à un rythme soutenu chez les Pétot : Anne (première fille repérée) le 19 ventôse an VI [9 mars 1798], Jean-Baptiste le 22 floréal an VII [11 mai 1799]...
Les décès aussi : François à 3 ans et demi le 13 septembre 1792, et Étienne exactement au même âge, un an plus tard, le 10 septembre 1793, Pierre à environ 5 ans, le 14 vendémiaire an V [5 octobre 1796], et sans doute quelques autres.

L'identité professionnelle du père est à chaque fois réaffirmée, il est musicien, sans que soit précisé dans quel cadre il exerce alors ce métier de "musicien".

• 19 fructidor an IX [= 6 septembre 1801], Saulieu : Un nouvel enfant, Edme-Nicolas, naît chez les Pétot/Brinckmann, "mariés à Arras, il y a 25 ans" comme le signale l'officier d'état civil dans l'acte du 5 vendémiaire an X [27 septembre 1801] qui trois semaines plus tard, enregistre la naissance. Ce dernier (?) fils, lui aussi, deviendra musicien.

• Le 1er août 1802, Dijon : Son fils aîné Nicolas Lazare PÉTOT, devenu musicien à Dijon, épouse une fille de François DELAURIÈRE, de son vivant musicien à Dijon. Lazare PÉTOT est alors toujours dit musicien à Saulieu. Il ne se rend pas à la cérémonie.

• 13 novembre 1803, Dijon : Son fils aîné, Nicolas-Lazare PÉTOT, musicien, meurt à l'hôpital.

• 14 août 1810, Dijon : Sa belle-fille, Claire-Anne-Marie Delaurière, "veuve de Nicolas Lazare PÉTOT en son vivant musicien audit Dijon" décède à son tour.

• 11 mars 1824, Saulieu : Lazare PÉTOT, musicien, âgé de 72 ans, meurt à neuf heures du soir, en son domicile, rue de la Fontaine. Le lendemain, son dernier fils, Edme-Nicolas, qui a maintenant 22 ans, effectue la déclaration de décès à la mairie. Il est lui aussi qualifié de musicien.
• 14 mars 1825, Saulieu : Un an presque jour pour jour après son mari, Marie-Joséphine [sic] Brainckmann, âgée de 66 ans, née à Arras, propriétaire, meurt à son tour, chez elle, rue de la Fontaine. Edme-Nicolas PÉTOT, 23 ans, musicien, fils de la décédée, prend à nouveau le chemin de la mairie...

Mise à jour : 28 octobre 2020

Sources
F-Ad14/ NMD Caen ; F-Ad21/ 1Q 748 ; F-Ad21/ BMS Saulieu ; F-Ad21/ BMS Saulieu en ligne ; F-Ad21/ G 3147 ; F-Ad21/ L 39 ; F-Ad21/ NMD Dijon an X ; F-Ad21/ NMD Dijon an XII ; F-Ad21/ NMD Saulieu ; F-Ad21/ NMD Saulieu 1824 ; F-Ad21/ NMD Saulieu an X ; F-Ad57/ BMS St-Livier ; F-Ad62/ BMS St-Nicolas-de-l'Atre ; F-Ad71/ BMS Autun, St-Jean-St-Pancrace ; F-Ad71/ BMS St-Quentin ; F-An/ C/II/*15 ; F-An/ DXIX/052/105/09 - F-An/ DXIX/053/121/05 - F-An/ DXIX/099/105/07 - F-An/ DXIX/099/121/02 ; F-An/ DXIX/091/773/04-20 ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1764-1769 ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1778-1784

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