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PICHON, François (1741-1836)
État civil
NOM : PICHON     Prénom(s) : François     Sexe : M
Date(s) : 1741-6-20  / 1836-3-15
Notes biographiques

Par sa grande stabilité, par son exceptionnelle longévité, François PICHON est un superbe exemple de ces musiciens modestes et actifs, à la charnière des XVIIIe et XIXe siècles, aux champs d'activité multiples, à l'église et hors de l'église. Son violoncelle dans les bras, il traverse et symbolise neuf décennies d'histoire musicale mancelle.

• 20 juin 1741, Mayet [Sarthe] : François PICHON naît et le lendemain est baptisé dans ce bourg du sud du Haut-Maine. Il est fils d'un menuisier, qui quitte assez rapidement le village et s'installe au Mans dans un atelier loué au chapitre cathédral et appuyé à la nef de la cathédrale...

• [d'environ 1748 à environ 1759], Le Mans : Enfant de chœur à la psallette cathédrale, François PICHON est formé à la musique par Jean-Baptiste BOURGOIN.

• 19 avril 1760, Le Mans : François PICHON est reçu Maître de la psallette de la collégiale Saint-Pierre-la-Cour, en remplacement de Jacques BENOIST, décédé la veille. Ses gages sont de 250 livres par an "plus les petits points".

• 14 août 1765, Le Mans : Il reçoit 14 livres 10 sols pour une basse de viole qu'il a achetée et fait raccommoder pour la musique de Saint-Pierre-la-Cour, il est dit "notre maître de musique".

• Octobre 1768, Le Mans : François PICHON est congédié du chœur de St-Pierre pour avoir "assidûment" fréquenté la Comédie avec l'organiste André Pierre ÉLIE. Il est remplacé par Vincent (LA)MARRE.
• 4 août 1770, Le Mans : François PICHON redevient maître de musique à St-Pierre, car il a "suffisamment réparé sa faute par la conduite régulière qu'il a mené depuis". Vincent (LA)MARRE démissionne et quitte Le Mans pour Nantes. L'organiste et mémorialiste Michel BOYER atteste que François PICHON composait pour les cérémonies.

• 15 mars 1773, Le Mans : Le poste de maître de psallette étant supprimé à la collégiale Saint-Pierre-la-Cour, pour des raisons budgétaires, Pichon est seulement gardé comme "habitué surnuméraire". Il traverse alors de grosses difficultés financières, et en décembre 1773 vend "2 violons, une flûte avec les trois corps et son étui, un hautbois, un cor de chasse". Mais garde son violoncelle, bien sûr. Il est dit ici "maître de musique, place du Château", sans rattachement institutionnel. Sans doute vit-il essentiellement de leçons particulières durant cette période.

• À une date difficile à préciser (pas de registre capitulaire conservé), Le Mans : François PICHON devient musicien à la cathédrale du Mans. Il le reste jusqu'en 1790. Il exerçait alors sous la direction de François MARC, avec lequel il collaborait également lors des concerts publics que celui-ci organisait.
Clerc tonsuré, Pichon est aussi bénéficier, ce qui fait que le montant exact de ses revenus est complexe à établir, mais en 1790 “M. Pichon, musicien, est logé” et cet avantage matériel est évalué à 31 livres. Les administrateurs du directoire du département lui accordent un traitement de 280 livres.

• 1793, Le Mans : François PICHON est dit "ci devant titulaire et attaché à la cy-devant cathédrale du Mans et musicien" puis "ex-musicien de la cy-devant cathédrale" (certificats de résidence). En même temps il devient musicien de la Garde nationale, comme Guillaume COURIOTAntoine Firmin DURANT, Jean-Baptiste FRANÇOIS, Jean-Baptiste CARTIER et André Louis CLAUSE, tous également anciens musiciens de la cathédrale (200 l / an).
• 15 juillet 1794, Le Mans : Le citoyen PICHON est nommé Directeur Général de la musique municipale, aux appointements de 300 livres.
À ce revenu s'ajoutent toujours les leçons particulières... Selon Boyer, il compose toujours fréquemment des pièces de musique, notamment pour les fêtes civiques.
• [courant 1794], Le Mans : Un état administratif le dit musicien, touchant une pension de 280 livres… et le qualifie de "paisible" , c'est-à-dire sans doute non impliqué dans les luttes politiques.

• 11 juin 1796, Le Mans : Lors de l'une de ses comparutions pour obtenir un certificat de résidence, il est accompagné du maître à danser François ALLAIN DUPRÉ, qui joue également du violoncelle, instrument de prédilection de François Pichon.

• Dès la reprise du culte sans doute, et plus nettement dans les sources après le Concordat, Le Mans : François PICHON est violoncelle à la Cathédrale (= 60 fr/an à partir du 1er novembre 1810, 300 fr/an à partir du 1er juillet 1812, puis 400 fr/an à partir d'août 1819). Il poursuit ses leçons particulières jusque dans un grand âge.

• Quelque temps après le décès de François PICHON, survenu le 15 mars 1836, Julien MARTIN, alors maître au Mans, organise un grand concert à sa mémoire, regroupant 80 chanteurs et instrumentistes, qui exécutent une messe de PLANTADE.

• • • Bibliographie :
        • Michel Boyer, Notice biographique sur François Pichon, ancien maître de musique au Mans, Le Mans, Fleuriot, 1836, 8 pages.
        • Sylvie Granger, Musiciens dans la Ville, 1600-1850, Belin, 2002, p.23-24.
        • Jean-Marcel Buvron, « De l’Ancien Régime au Concordat : Les mutations du chœur de musique de la cathédrale du Mans sous la direction de François Marc », Revue française de Musicologie, n°94/2, 2008, p. 481-512.

Mise à jour : 30 janvier 2016

Sources
F-Ad72 : G 508 ; F-Ad72 : état civil en ligne ; F-Ad72/ 111 AC 1538 ; F-Ad72/ 111 AC 1551 / 1 (1) ; F-Ad72/ 111 AC 1551 / 1 (2) ; F-Ad72/ BMS en ligne ; F-Ad72/ G 507 ; F-Ad72/ G 508 ; F-Ad72/ G 509 ; F-Ad72/ G 510 ; F-Ad72/ L 346 ; F-Ad72/ L 358 ; F-Ad72/ L 360 ; F-Ad72/ L 375/2 ; F-Ad72/ L 569 ; F-Adio Le Mans/fonds Esnault ; F-AdioLe Mans/ fonds Esnault ; F-Bdio Le Mans/ fonds Boyer ; F-Méd.Le Mans/ Affiches du Mans ; S. Granger, Les métiers de la musique..., thèse, 1997

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