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PINON, Edme Hubert (1752-1826)
État civil
NOM : PINON     Prénom(s) : Edme Hubert      Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : PÉNON
PENON
PINEAU
PINAU
SIMON
Hubert
Date(s) : 1752-1-14   / 1826-11-13 
Notes biographiques

Contrairement aux autres musiciens d'Auxerre qui se caractérisent par une grande stabilité et donc une longévité dans leur poste, Edmé-Hubert PINON après son éducation et un début de carrière à la cathédrale d'Auxerre, la quitte pour aller exercer au loin (Fécamp) puis plus près (Troyes), avant de finalement revenir au pays natal, où il exerce en 1790 et où, beaucoup plus tard, il termine sa vie, devenu instituteur.
On peut noter que si son prénom de baptême est seulement Hubert, il est ensuite très régulièrement appelé Edme-Hubert, Edme étant probablement son prénom d'usage... peut-être par contagion de son protecteur et oncle maternel Edme Chapotin.

• [Edme] Hubert PINON, donné comme âgé de 38 ans en 1790, est donc né vers 1752. Son acte de mariage le dit "fils majeur du Sr Hubert Pinon, marchand regratier, et de Marie Anne Chapotin, natif de Courgis en Champagne".
En effet, il est né le 14 janvier 1752 dans cette paroisse de Courgis, située à une quinzaine de kilomètres à l'est d'Auxerre, d'où est aussi originaire Edme CHAPOTIN. On sait que le jeune maître de musique est étroitement lié à la famille Pinon. Il a été parrain d'une nièce,  sœur aînée d'Hubert, née trois ans avant lui, en novembre 1748. Leur père était alors dit vigneron. Lors du baptême d'Hubert, il est dit tonnelier, ce qui peut se lire comme une certaine progression sociale – ou l'indice d'une pluriactivité valorisant les complémentarités entre les deux métiers.

• Avril 1760, Auxerre : Hubert PINON est reçu enfant de chœur à la cathédrale Saint-Étienne, dont le maître de musique est alors précisément son oncle maternel, Edme CHAPOTIN.

• En 1768, Auxerre : "Edme" Hubert PINON devient musicien et clerc de chœur de la cathédrale Saint-Étienne à Auxerre.

• Le 7 janvier 1769, "Edme" Hubert PINON, musicien, demeurant paroisse Saint-Pierre-en-Château à Auxerre, est le parrain d'un fils de Estienne Cartaut, marchand, paroisse St-Pierre-en-Vallée.
• Le 13 août 1770, "Edme" Hubert PINON bassier de la Cathédrale, est le parrain d'un fils de Vincent GARNIER musicien de la cathédrale. La marraine est une fille de l'organiste Joseph PALLAIS.

• 6 février 1775, Auxerre : Hubert PINON demande au chapitre un certificat attestant "qu’il est attaché à l’église en qualité de commis musicien". On peut supposer qu'il envisage, voire prépare, déjà son départ. Il reste pourtant à Auxerre.

• 21 septembre 1777 : "hubert pinon" signe l'acte de sépulture d'une fille âgée d’environ 7 ans de Bonaventure BONNOTTE musicien de la cathédralle et d’Anne Bornirat. Son métier n'est pas indiqué, il est simplement donné comme habitant la paroisse de St-Pierre-en-Château.

• 5 mai 1778, Auxerre : Le chapitre accorde une augmentation au sieur PINON "qui depuis quelques années a été admis pour jouer de la basse". Au lieu de 80 livres par an, il touchera dorénavant 120 livres par an, "à condition qu’il continuera de jouer de la basse ou de chanter suivant que l’exigera le maître de musique". Il n'est donc pas seulement instrumentiste, mais est aussi capable de chanter.

• 16 avril 1779, Auxerre : Le chapitre de Saint-Étienne délivre un certificat de vie et mœurs à Hubert PINON, "attaché à notre église en qualité de joueur de basse", car il est sur le point de partir pour Paris "où il va pour se perfectionner dans la musique". Il y est rejoint quelques semaines plus tard par son oncle le maître de musique de la cathédrale, Edme CHAPOTIN qui, le 13 août 1779, obtient six semaines de vacances pour aller lui aussi à Paris "pour se perfectionner dans son état". Mais ce dernier rentre seul à Auxerre : Hubert poursuit sa route ves l'ouest.

• 1779-1780, Fécamp [Seine-Maritime] : Hubert PINON est musicien à Fécamp, très probablement à l'abbaye, "pendant 2 ans".

• [1781], Troyes : Il entre au service de l’église collégiale de Saint-Étienne de Troyes et y reste "pendant 7 ans". Il se trouve que fin juin 1781, son oncle Edme CHAPOTIN est autorisé par le chapitre d'Auxerre à partir huit jours pour Troyes, en compagnie de François Julien MÉRY, haute-contre, et de l'aîné de ses enfants de chœur. Est-ce une occasion pour lui de venir y retrouver Hubert fraîchement revenu de l'ouest lointain, ou au contraire ce retour a-t-il été préparé, voire suscité, par son oncle lors de sa visite à Troyes ? Le dépouillement des registres capitulaire troyens apporterait peut-être la réponse.

• Le 2 juin 1783, à Chauchigny [Aube], village situé à 18 km au nord-ouest de Troyes, Edmé-Hubert PINON épouse Marie Angélique Prieur (fille d'un cuisinier de l'abbaye de Saint-Loup). Les noces de ces jeunes gens – célébrées par le curé Prieur (probable parent) – offrent un bel exemple de sociabilité musicale : autour du  marié on retrouve en effet quatre musiciens venus de Troyes, qui se plaisent à apposer leurs signatures amicales au bas de l'acte de mariage. Il y a là Nicolas SAVART, maître de musique de la cathédrale, et pour la circonstance "procureur constitué pour consentir au mariage", Jean Marie LEMERCIER et Georges MAYEUR tous deux musiciens de la même église, ainsi que Jean-Baptiste Maximin JOLY, organiste en la même ville. Signe également un certain Bouquillon qui est peut-être venu avec eux.

•  20 août 1787, Auxerre : Le chapitre de la cathédrale Saint-Étienne d'Auxerre prend connaissance de la candidature d'Hubert PINON "qui offre ses services à la Cie en qualité de Basse taille". Il décide qu'il "seroit admis pourvu toutefois que sa voix n’ait pas changé", ce qui indique qu'on a gardé un souvenir positif de sa voix.
• 5 octobre 1787 : Hubert PINON vient se faire entendre à Auxerre, où sa voix satisfait le chapitre, lequel confirme son engagement. Il repart ensuite à Troyes pour organiser son déménagement et revient pour prendre son service à Auxerre le 28 octobre. Pour le dédommager de ses frais, il sera payé "comme s’il avoit commencé son service le 14 octobre quoiqu’il ne soit arrivé que le 28".

• 11 avril 1788 : Avec son oncle Edme CHAPOTIN, Hubert PINON vient en chapitre demander la permission de s’absenter pendant quatre jours. Peut-être vont-ils chanter ensemble dans une église proche, ou en pèlerinage au berceau familial de Courgis.

• En 1790, Edme Hubert PINON est toujours musicien concordant de la cathédrale Saint-Étienne d'Auxerre. Chacun des musiciens de la cathédrale touche 10 livres par semaine, soit 520 livres par an. Il déclare dans certains documents des appointements de 550 livres par an.Sous la direction d'Edme CHAPOTIN, chantent au chœur à ses côtés les "commis musiciens" Bonaventure BONNOTTE, Pierre CAMPENON, Romain CHERTIER, Nicolas GELIN, Étienne LE COUTEUX, tandis que Pierre JOBARD joue du serpent et que Jean-Joseph PALLAIS est toujours l'organiste en titre.

• Le 1er février 1791, le directoire départemental de l'Yonne propose de lui accorder une pension de 200 l / an, car "il a passé trente ans au service de l’église".
• Le 3 janvier 1792, le conseil municipal élit Edme-Hubert PINON comme mesureur de grains à la halle au blé en remplacement des deux mesureurs précédents. Mandé, il déclare accepter les fonctions qu’on lui confie et prête serment. Un mois plus tard, il reçoit 30 livres pour un mois de travail, mais il ne peut suffire seul à ces fonctions, et il "est obligé de se faire aider de femmes"... La municipalité décide qu'il sera dorénavant aidé par les deux commissaires de police et qu'il sera lui aussi nommé commissaire de police "avec le droit de porter le chaperon". Son traitement est fixé à 400 livres par an.
• Le 6 septembre 1792, un arrêté départemental lui accorde 134 livres de pension. Il est dit "musicien" sans précision de poste.
• Le 6 octobre 1792, Claude Parent, François Notiny et Hubert PINON, les trois commissaires de police, prêtent serment à nouveau.

• Le 14 mai 1793, à Auxerre, Hubert PINON, commissaire de police, est témoin au mariage d'Étienne LECOUTEUX, ancien camarade de lutrin à la cathédrale, et d'Anne-Thérèse Bonnotte, l'une des filles de Bonaventure BONNOTTE. À ce mariage sont aussi présents plusieurs anciens piliers du corps de musique de la cathédrale : Pierre CAMPENON, marchand miroitier, et Pierre JOBARD, l'ancien serpent, qui est ici dit maître de musique.

• Le 15 août 1798, les citoyens JOBARD, LAPLATE, DUBAUX, GELOT, CHOPIN le Jeune, PINON père et fils, tous musiciens, sont menacés de sanctions par l'administration municipale d'Auxerre "pour avoir parcouru la nuit dernière les rues de la commune, en troublant la tranquillité par le son de leurs instruments". Au vu de la date, on peut penser que ces aubades sont liées à l'Assomption. Trois jours plus tard, l'arrêté est annulé : on fait semblant de croire que les musiciens ont joué des airs patriotiques à l'arbre de la Liberté, puis qu'ils ont simplement "au son des instruments" reconduit chez lui "le citoyen JOBART leur chef", en témoignage de leur attachement pour lui...

• 15 vendémiaire an XI [7 octobre 1802], à Courgis [16 km à l'est d'Auxerre] : Edme-Hubert PINON vient déclarer le décès d'Edme CHAPOTIN, l'ancien maître de musique de la cathédrale, survenu la veille. Il est dit musicien à Auxerre et neveu du défunt.
Il a repris du service à la cathédrale concordataire.

La suite de son existence reste à éclairer. Après le décès de sa première épouse, il se remarie, avec Edmée Tangy. À une date qui reste elle aussi à préciser, il devient maître d'école.

On retrouve sa trace lors de son décès, le 13 novembre 1826, à Auxerre. Un neveu, Philippe-Armand Dubaux, arpenteur forestier, 36 ans, et un "proche voisin" Louis-François Bocquin, Maître de pension, 29 ans, vont à la mairie déclarer le décès survenu le matin même, à dix heures, de M. Edme-Hubert PINON, instituteur, âgé près de 75 ans, natif de Courgis canton de Chablis, époux en secondes noces de Dame Edmée Tangy, demeurant à Auxerre rue St-Regnobert.

Mise à jour : 25 juillet 2018

Sources
Ch. Demay, PV adm. mpale Auxerre... ; Ch. Demay, PV administration municipale Auxerre ; F-Ad10/ 6G 744(A) ; F-Ad10/ BMS Chauchigny ; F-Ad86/ NMD Auxerre 1826 ; F-Ad89/ BMS Courgis ; F-Ad89/ BMS St-Pierre-en-Château ; F-Ad89/ BMS St-Pierre-en-Vallée ; F-Ad89/ G 1805 ; F-Ad89/ G 1806 ; F-Ad89/ G 1809 ; F-Ad89/ G 1810 ; F-Ad89/ G 1813 ; F-Ad89/ L 28 ; F-Ad89/ L 798 (50) ; F-Ad89/ L 801 ; F-Ad89/ M Auxerre an 2 ; F-Ad89/ NMD Courgis ; F-An/ DXIX/092/790/04,05,27-29,37

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