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PRÉAU, Jean François, à Luçon (1735 av.-1786)

PRÉAU, Jean François, à Luçon (1735 av.-1786)

État civil
NOM : PRÉAU     Prénom(s) : Jean François     Sexe : M
Complément de nom : à Luçon
Autre(s) forme(s) du nom : PRÉAULT
PRÉAUT
PRÉAUX
François
Date(s) : 1735 av.  / 1786-6-27 
Notes biographiques

François [ou Jean-François] PRÉAU est assez bien documenté pour la période durant laquelle il est "officier de la musique de la cathédrale" de Luçon, en Bas-Poitou, de la fin des années 1750 jusqu'à sa mort en juin 1786. Il semble originaire de Paris et a antérieurement chanté dans les cathédrales d'Autun, de Blois, de Mâcon... et sans doute ailleurs. L'enquête reste à mener pour préciser tout le début de sa vie.

• [Avant 1735], Paris : Étant majeur en 1760, on peut penser qu'il est né avant 1735. Lors de son premier mariage, en 1760, Jean-François PRÉAU est dit "de la ville de Paris". Il est fils de "Monsieur Jean François Préaut, premier commis de l'extraordinaire des guerres", et de Marguerite Hibeau.

• 1749-1750, Beauvais : Un enfant de chœur nommé François PRÉAU cause du souci au chapitre (fugues). Il est renvoyé le 3 février 1750. S'agit-il du même individu que celui dont il est question ci-après ? C'est possible, les dates sont compatibles avec ce que l'on connaît de sa vie. Toutefois, il serait plus vraisemblable qu'il ait été enfant de chœur dans une église parisienne, peut-être (éventuellement) aux Saints-Innocents dont le curé donne en 1760 son autorisation à son mariage.

• 23 octobre 1754, Autun [Saône-et-Loire] : Le chapitre de la cathédrale Saint-Lazare reçoit le sieur Jean-François PRÉAUX pour basse-taille. La décision se prend en urgence, à l'instigation du Chantre (en dignité) du chapitre qui plaide que ce chanteur basse taille "qui a chanté un motet ce matin à la grande messe, luy paroit un musicien très nécessaire à leur musique, ayant une voix fort éclatante et scachant parfaitement la musique". Il devra fournir au chapitre un certificat de vie et mœurs et porter l’habit de chœur.
On ignore combien de temps cette "voix fort éclatante" a résonné sous les voûtes de la cathédrale d'Autun. On n'en retrouve plus trace dans le registre capitulaire, mais celui-ci ne mentionne pas nécessairement les départ de musiciens, sauf s'ils donnent lieu à débat au sein de la Compagnie.

• [Au plus tard vers la mi-mai 1755] : PRÉAU quitte Autun. Son départ n'a pas été relevé dans le registre capitulaire, malgré un dépouillement page à page.

• 21 mai 1755, Blois : Les chanoines "ont arresté le sieur Jean-François PRÉAU basse taille moyennant 12 livres par semaine dont 3 livres tous les dimanches à commencer de dimanche prochain et le surplus de trois mois en trois mois et 48 livres pour son voyage". Il n'est pas précisé d'où il arrive. Si c'est directement d'Autun, alors il aurait parcouru un peu plus de 260 km.
• 5 septembre 1755, Autun : Les chanoines autunois prennent lecture d'une lettre arrivée du Sr PRÉAUX, "cy devant basse-taille en leur église". Manifestement le musicien propose à nouveau ses services au chapitre d'Autun, ainsi que ceux d'un camarade. La compagnie capitulaire décide de lui répondre "que le Chapitre n’a besoin ny de ses services ny de ceux de la basse-contre qu’il offre d’amener avec luy".
On peut supposer qu'il était alors toujours à Blois, mais en réalité on ignore jusqu'à quand au juste il a chanté à Blois.

• 18 mars 1758, Mâcon [Saône-et-Loire] : Le chapitre de la cathédrale Saint-Vincent reçoit pour musicien basse taille le sieur Jean-François PRÉAU. Il recevra 400 livres de gages "pour autant de tems qu’elle [la Compagnie] sera contente dudit Sieur". Il touchera aussi "une distribution qui a été créée pour luy et les fondations", c'est-à-dire des petites sommes supplémentaires pour chaque assistance au chœur. La délibération précise: "On le dispense d’assister au chœur pour le plain chant seulement jusqu’à Pâques, pendant lequel temps néantmoins il recevra le produit de la ditte distribution", décision quelque peu énigmatique mais qui suggère des négociations réussies de la part du musicien qui, en plus, obtient également 24 livres "pour les frais de son voyage". Le secrétaire capitulaire ne précise pas d'où il arrive.

• [À une date qui reste à préciser, antérieure à juin 1760], Luçon : PRÉAU est reçu une première fois dans le corps de musique de la cathédrale Notre-Dame de Luçon, en Bas-Poitou. Les registres capitulaires n'ont pas été retrouvés pour la période 1747-1763.

•  23 septembre 1760, Luçon : "Officier de la musique de l'église de Luçon", Jean-François PRÉAU épouse Charlotte Payneau (elle signe "Chalote pagneau"), veuve d'un certain Louis Charié/Charrier. Le marié est dit "de la ville de Paris" et est muni du consentement de sa mère, établi le 26 juin précédent devant les notaires du Châtelet de Paris. La mention "du consentement de Mrs les curés de St-Sulpice et des Sts-Innocents de la ville de Paris en datte du 2ème juin 1760" laisse penser que telles sont les paroisses où il est né et/ou a résidé et où, sans doute, dans l'une des deux, vit encore sa mère.

• [À une date qui reste à préciser], PRÉAU et son épouse quittent Luçon pour une destination actuellement encore inconnue.

• 17 février 1764, Luçon : Au tout début du registre 1764-1766 conservé, qui fait suite à une lacune de dix-huit ans, le secrétaire capitulaire enregistre la nouvelle réception du sieur François PRÉAU comme musicien basse taille "aux mêmes appointemens qu'il avoit cy devant, et ce pour le tems qu'il plaira au chapitre". La semaine suivante est reçu Jean DEBRON qui chante la haute contre.
• 7 juin 1764, Luçon : À l'occasion d'un chapitre général est dressée la liste du personnel musical de la cathédrale Notre-Dame. C'est la première qui soit accessible au début de ce registre capitulaire conservé. Sous la conduite de Pierre JOSSANT"symphoniarca", c'est-à-dire maître de musique, exercent dix vicaires musiciens. Ils sont énumérés dans l'ordre suivant, qui suit vraisemblablement celui de leur ancienneté locale : Pierre BOREL de MIRACLE, Claude VILNET, Pierre PONSIN, François ROLLAND, René BENOIST, Jean-Mathurin POULLET, Michel SIROL, Pierre ANTHEAUME, François PRÉAU et Jean DEBROU / DEBRON.

• 23 janvier 1767, Luçon : Le chapitre "fait remise" au sieur PRÉAU "de la somme de 36 livres qu’il doit à la recette pour restant de l’avance que le chapitre lui a fait par la délibération du 10 octobre dernier. Cette remise est destinée à indemniser le musicien des frais qu'il va avoir pour faire réparer "la basse de viole dont il se sert au chœur et qui lui appartient", laquelle a été "dérangée à la sacristie" (abîmée). Il avait été reçu comme basse taille. On apprend ici qu'il joue aussi de la basse de viole.
• 24 juillet 1767 : Le musicien a manifestement emprunté à nouveau une somme au chapitre, puisque ce jour-là il vient supplier que l'on suspende pendant quelque temps ses remboursements "afin de se mettre en état de payer des dettes pour lesquelles on le menace de lui faire des frais". Il semble donc doublement endetté : envers le chapitre, mais aussi envers des créanciers non nommés qui le menacent... Le chapitre accepte "jusqu’à nouvel ordre".
• 20 octobre 1767 : Jean-François PRÉAU assiste et signe au mariage de l'officier de la musique Jean Louis Michel MOREAU avec Jeanne Poullet, fille majeure de Jean Mathurin POULLET, aussi musicien de l’Église cathédrale en présence de Pierre PONSIN, François ROLAND, Jacques-René CORNAU et Jean DEBRON, tous officiers de la musique de la cathédrale.
• 7 décembre 1767 : Le chapitre se dit "satisfait de la voix et de l’exactitude à assister aux offices divins du sieur François PRÉAU qu’il a ci-devant reçu en qualité de basse taille pour la musique de cette église et comme choriste". Il décide de lui  accorder la somme de 500 livres en titre ad vitam sur les 600 livres d'appointements qu'il reçoit en tout. Cela signifie que "en cas de longue maladie ou autres infirmités qui le mettroient hors d’état de chanter et assister aux offices divins", il toucherait toujours au moins 500 livres par an. Le même jour, la même décision est prise concernant le musicien basse-contre Pierre ANTHEAUME.

• 12 juin 1771, Luçon : Au petit cimetière est inhumé le corps de "dlle Charlotte Painaud, épouse du Sr Jean François PRÉAU, officier de la musique de la cathédrale, décédée hier munie des sacrements et âgée de 50 ans ou environ". Le curé précise "son mari et Mrs les officiers de la musique de la cathédrale étaient présents à sa sépulture". L'acte porte les signatures de sept musiciens, qui – avec le veuf – doivent en effet former l'essentiel du corps de musique de la cathédrale à cette date-là. On reconnaît René BENOIST de RIGNY, Michel SIROL, Pierre BOREL DE MIRACLE, Jacques-René CORNAU le serpent, Jean-Pierre ANTHEAUME, François ROLAND et Pierre-Antoine FLAMAND. Cette participation massive à la cérémonie, autour de leur collègue endeuillé, est une nouvelle illustration de l'esprit de corps qui unit les musiciens de Luçon et de l'active sociabilité qu'ils pratiquent, dans la peine ou dans la joie. Seul manquent à l'appel l'organiste (qui est alors Pierre ROSSIGNOL) et le maître de musique.
• 27 août 1771, Luçon : Jean-François PRÉAU, officier de la musique de la cathédrale, veuf donc depuis deux mois et demi, épouse Marie-Aimée "Borelle", fille de Pierre BOREL DE MIRACLE. Celui-ci est présent et signe.
• 6 novembre 1771 : "Dans lidée de la mort et craignant d’en être prévenüe sans avoir mis ordre à mes affaire et rédigé mes dernières volontées", Jean-François PRÉAU fait son testament. Après avoir recommandé son âme à Dieu, il écrit une seule clause : "pour lamitié que jai et porte à marie aimé borel de miracle mon epouse, je lui donne et légue tout ce que la coutume de cette province me permet de lui donner". Il signe "jean françois Preau".

• 14 février 1777, Luçon : Jean-François PRÉAU assiste au mariage de son collègue de la cathédrale Notre-Dame Denis PILORGET. Il est aussi accompagné de DELESTRE, Jean Louis MOREAU, François SALOMON et Claude Michel SYROLLE, "tous officiers de la musique de la cathédrale", amis du mari.

• 13 mars 1779, Luçon : PRÉAU est présent à la sépulture de Charlotte Maçon, femme du musicien Claude VILNET, de même que les musiciens Pierre DELESTRE, CORNEAU et PILORGET.

• 27 novembre 1783, Poitiers : Les Affiches du Poitou publient une annonce pour un clavecin à vendre. Il faut s'adresser "à M. PRÉAULT musicien à Luçon Bas Poitou".

• 28 octobre 1785, Luçon : La liste des membres du bas chœur de la cathédrale Notre-Dame est dressée à l'occasion du premier chapitre général tenu après le début du dernier registre capitulaire. Maître Jean-Baptiste LEBRASSE est "symphoniarca" – c'est-à-dire maître de musique. Tous qualifiés de "magister", les choristes alors en poste sont énumérés dans l'ordre suivant, qui suit vraisemblablement celui de leur ancienneté locale : Claude VILNET, Louis MOREAU, Michel SIROL, François PRÉAU, Jacques-René CORNAU, Denis PILORGET, Pierre DELESTRE, Antoine REY, Louis-Simon HILARIOT et Louis-Guillaume PAQUIN.

• 29 mai 1786, Luçon : Le chapitre augmente les appointements du sieur PRÉAU de 10 livres par mois "pour lui aider à se procurer les secours nécessaires pendant sa maladie".
• 1er juin 1786 : À l'occasion d'un autre chapitre général est dressée une nouvelle liste des choristes de la cathédrale Notre-Dame, exactement similaire à la précédente.
• 28 juin 1786 : À l’assemblée capitulaire, juste après matines, le chapitre apprend que "le Sr François PRÉAU musicien basse taille de cette église étoit décédé d’hier". Il règle le cérémonial à suivre : sonnerie de six cloches ("sçavoir Marie et Benoit et les quatre petites") pendant une demi-heure, levée du corps à sept heures du soir, vêpres des morts chantées.
Son acte de sépulture a probablement été enregistré dans le registre spécifique au chapitre. Il ne figure pas dans les collections numérisées mises en ligne (paroisse Saint-Mathurin et Hôpital), ce qui interdit d'en savoir (éventuellement) davantage sur son état-civil, et en particulier sur son âge.

• 22 avril 1788, Luçon : "Dame Marie Aimée Borel de Miracle, veuve du feu sieur Jean François PRÉAUT musicien de l’église cathédralle de cette ville de Luçon", se rend avec Michel SIROL, le maître de musique de la cathédrale, chez un notaire de la ville. Elle dépose officiellement le testament olographe établi en 1771 par feu son époux.
Si Michel SIROL est là, c'est "au nom et comme curateur à la succession vacante du feu Sr Jean-François PRÉAU". On devine un conflit entre la veuve et les autres héritiers (parents éloignés du défunt, probablement), représentés localement par le maître de musique, qui s'est retrouvé "curateur à la succession vacante"... mais qui n'insiste pas davantage lorsque le testament du défunt lui est présenté. Il reconnaît que l'écriture et la signature sont bien celles de son défunt collègue et il accepte que Marie-Aimée Borel de Miracle entre en possession des effets concernés par ce legs (sur lesquels le notaire ne donne ici aucun renseignement).

Mise à jour : 7 mai 2021

Sources
F-Ad41/ G 212 ; F-Ad71/ G 216/2 ; F-Ad85/ 3E 49/117-1 ; F-Ad85/ BMS Saint-Mathurin ; F-Ad85/ BMS St-Mathurin de Luçon ; F-Ad85/ Edépôt 128 ; F-AdioLuçon/ AAR*/4 ; F-AdioLuçon/ AAR*/5 ; F-Poitiers méd François-Mitterrand/ BP 403 Affiches du Poitou ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1752-1755 ; J.Brosset, Le Grand Orgue, les maîtres de chapelle..., 1907.

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