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PRIEUR, François (1725-1794)
État civil
NOM : PRIEUR     Prénom(s) : François     Sexe : M
Date(s) : 1725-8-14   / 1794-12-29 
Notes biographiques

Le Bourguignon François PRIEUR a mené une humble, mais très longue carrière "au service des autels", selon l'expression employée dans son dossier de 1790-1791 : après avoir été enfant de chœur puis sacristain à la collégiale Saint-Lazare d'Avallon, il devient maître de musique de la collégiale Saint-Denis de Nuits, où le trouve la Révolution. Son poste supprimé, il se retire à Dijon et meurt peu après, toujours qualifié de musicien.

• 14 août 1725, Avallon [Yonne] : Fils de Pierre Prieur, chapelier, et de Claudine Guéraut [ou Guéraud], François PRIEUR naît et est baptisé le même jour paroisse Saint-Pierre-Saint-Julien. Il reçoit pour parrain un maître tonnelier et pour marraine la femme d'un "marchand" sans précision, tous deux demeurant au faubourg Saint-Martin.
 
• [1733], Avallon : Selon sa requête examinée par le directoire du district en février 1791, François PRIEUR serait "au service des autels depuis 58 années", ce qui le ferait débuter vers 1733 environ, c'est-à-dire lorsqu'il est devenu enfant de chœur à la collégiale d'Avallon, où il dit avoir ensuite passé trente ans.
 
• [1742] : À une date indéterminée, située probablement environ dix ans après sa réception comme enfant de chœur, il sort de la maîtrise et est recruté directement par la collégiale Saint-Lazare d'Avallon. Son dossier ne fait état d'aucune interruption de service.

• [de 1742 à 1762 environ] : François PRIEUR est au service de la collégiale Saint-Lazare d'Avallon. Lorsque les registres paroissiaux permettent de l'apercevoir, il occupe le poste de sacristain. Ce poste a-t-il été celui qu'il a occupé tout au long de ses vingt ans après sa sortie de la maîtrise ?

• 6 juin 1746, Avallon : François PRIEUR est "sacristain de l'église collégiale de cette ville" lorsque, dans l'église paroissiale Saint-Pierre-Saint-Julien, il épouse Gabrielle Guérard, fille d'un maitre tailleur d'habits de la même paroisse. Son père, "défunt Pierre Prieur, maitre chapelier", est mort antérieurement, mais sa mère, Claudine Guéraud est présente et consentante. Le jeune homme est accompagné de son beau-frère Nicolas Poirier, bonnetier, d'un oncle laboureur qui déclare ne pas savoir signer, et d'un "amy", Jean-Baptiste Testard, maitre serrurier en cette ville. La future est, quant à elle, accompagnée de trois oncles et d'un frère, tous tailleurs d'habits. On ne discerne aucune présence de musiciens.
Toutefois, le poste de sacristain de la collégiale Saint-Lazare d'Avallon comporte un rôle cantoral certain et pouvait même être un marche-pied pour parvenir à celui de maître de musique, comme l'atteste la biographie de Jean PEUTAT, à la génération suivante.

• De 1747 à 1752, Avallon : Gabrielle Guérard, épouse de François PRIEUR, toujours dit "sacristain de l'église collégiale de cette ville" ou "sacristain de Saint-Lazare", donne le jour à quatre enfants sur la paroisse Saint-Pierre-Saint-Julien (Claudine le 28 février 1747, Marguerite le 16 février 1748, Marie-Anne-Françoise le 4 octobre 1750 et Jean-Baptiste François le 13 mars 1752). Les parrains et marraines sont d'abord choisis parmi les grands-parents encore en vie et les oncles. La troisième fille, en octobre 1750, est portée sur les fonts baptismaux par François Bonnot, recteur d'école d'Avallon, et par Marie-Anne Maillard, épouse du sieur MIROLIN, maitre de musique de la collégiale. Le premier fils, né en mars 1752, a pour parrain Maitre Jean-Baptiste Testard, le maitre serrurier ami du père qui avait été témoin au mariage six ans plus tôt.

• Durant les années 1740 et 1750, le sieur PRIEUR apparaît très fréquemment dans les comptes de la collégiale Saint-Lazare, tant pour avoir rempli des tâches matérielles que pour avoir chanté. Par exemple à Pâques 1750, il reçoit 6 sols 8 deniers "pour avoir chanté la Passion" ; à Noël 1755, il reçoit 10 sols "pour avoir psalmodié le psautier la veille de Noël en acquis de la fondation de l’église au lieu et place des enfants de chœur". Lors des célébrations de la fête patronale 1758 et 1759, c'est lui qui héberge et nourrit les DAGUET père et fils "la veille, le jour et le lendemain de la St-Lazare".

• 25 février 1760, Avallon : Pierre MIROLIN, qui depuis plus de quarante ans était le maître de musique de la collégiale, s'éteint.
Malgré les travaux de rénovation faits à la maîtrise par le chapitre, le poste ne semble pas avoir été pourvu rapidement puisqu'à la Saint-Lazare suivante (septembre 1760) c'est un chanoine qui doit nourrir les musiciens et qu'en septembre 1762 encore est payé "le port d’une lettre d'un musicien d‘Auxerre qui s’offroit pour remplir la place de Maitre". Pendant tout ce temps-là, c'est le sacristain, François PRIEUR qui semble remplir le rôle de maître. En 1762, il reçoit 40 sols "pour avoir donné des leçons de violon pendant un mois à PITAT enfant de chœur" [PEUTAT].

• 22 novembre 1762, Avallon : En ce jour de Sainte-Cécile, PRIEUR conduit une dernière fois la musique de la collégiale, renforcée des sieurs BARBIER, DONDEINE, SERGENT, FORESTIER. Tous ces musiciens, ainsi que Léauté, "prêtre vicaire de Messieurs" et les enfants de chœur sont ensuite "régalés" à la maîtrise (poulet, pâté, biscuits, poires…).
Le soir même, Edme ROSEROT, choisi un mois plus tôt par les chanoines, vient occuper le poste de maître de musique de la collégiale.
Le comptable du chapitre fait confectionner un camail en drap de Montauban pour PRIEUR et c'est le sacristain lui-même qui a fourni la doublure. En revanche la garniture faite en cinq "petit gris" n'a rien couté, deux provenant du reste de ceux qui ont été achetés pour équiper le nouveau maître, et trois autres étant offerts par deux chanoines. Le comptable paye lui même la façon et ne demande le remboursement que des fournitures. Ce camail semble révélateur des efforts de 'compensation' fait par certains membres du chapitre envers son fidèle sacristain qui n'est pas devenu maître en son pays.

• [Fin 1762 ou début 1763], Nuits [Côte-d'Or] : François PRIEUR quitte sa ville natale, où la fonction de sacristain est alors confiée au jeune Jean PEUTAT. À 100 km de là en direction du sud-est, il entre au service du chapitre de la collégiale Saint-Denis de Nuits [aujourd'hui Nuits-Saint-Georges].

• 2 septembre 1764, Avallon : "PRIEUR maitre de Nuits" est revenu à Avallon pour la Saint-Lazare, et reçoit 9 livres pour avoir participé à la musique de la fête sous la conduite de ROSEROT, en compagnie des maîtres de Vézelay et de Saulieu dont les noms ne sont pas donnés (le second est Amable-Joseph HOUZÉ).

•  24 octobre 1775, Nuits : Son fils Jean-Baptiste François Prieur, devenu maitre perruquier, 23 ans, se marie avec Demoiselle Anne Gauthier, dont les parents sont décédés (son père est dit "bourgeois en cette ville") et qui procède de l'autorité de son ayeule, veuve d'un tailleur d'habits. Son épouse est, elle aussi, gratifiée de l'avant nom "demoiselle". Quant à lui-même, il est dit "sieur François PRIEUR, maitre de musique de l'église collégiale St-Denis". Parmi les témoins du jeune époux, on note la présence de Pierre-Joseph DELABALAINNE, "maitre de latin, organiste de cette ville". Sa présence prouve que les musiciens de la petite ville étaient liés entre eux malgré l'appartenance à deux églises différentes.

1790, Nuits : Toujours maître de musique (et maître des enfants de chœur) de la collégiale Saint-Denis, François PRIEUR touche des gages de 560 livres par an. Il déclare servir le chapitre de Nuits depuis 28 ans (soit depuis 1762, théoriquement, mais jusqu'à la Saine-Cécile de 1762 au moins il est attesté à Avallon…) et n'avoir point d'autre ressource pour gagner sa vie. Il est marié et père de quatre enfants, "parmi lesquels se trouve une fille extraordinairement affligée de la nature tant au physique qu'au moral".
• 15 février 1791 : Le district de Dijon, prenant en compte sa grande ancienneté et ses charges familiales, propose qu'il lui soit accordé une pension de 560 livres, donc rigoureusement équivalente à ses gages antérieurs. Le 6 avril 1791, cet avis est confirmé par le directoire du département, qui envoie le dossier à l'Assemblée nationale pour accord.

À partir de là, on perd quelque temps sa trace… jusqu'à son décès, le 9 nivôse an III (29 décembre 1794), à Dijon où il demeurait place d'armes, section du centre. Il est dit "âgé de 70 ans, musicien".

Mise à jour : 25 août 2018

Sources
F-Ad21/ BMS Nuits-St-Georges en ligne ; F-Ad21/ NMD Dijon en ligne ; F-Ad89/ BMS St-Pierre d'Avallon en ligne ; F-Ad89/ G 2156 ; F-An/ DXIX/093/820-2/01

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