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PRUDENT, Claude, à Angoulême (1737-1802)

PRUDENT, Claude, à Angoulême (1737-1802)

État civil
NOM : PRUDENT     Prénom(s) : Claude     Sexe : M
Complément de nom : à Angoulême
Autre(s) forme(s) du nom : PRUDANT
Date(s) : 1737-9-22  / 1802-2-15
Notes biographiques

Organiste natif de Dijon, Claude PRUDENT officie d'abord dans sa ville natale, puis en Normandie à Dieppe, et enfin à Angoulême juste avant de devenir sous la Révolution instituteur. S'il n'a pas connu de son vivant le célèbre pianiste charentais du XIXe siècle, Émile PRUDENT, il peut toutefois être considéré comme son grand-père adoptif.

• 22 septembre 1737, Dijon : Fils de Nicolas Prudent, maître coutelier, et d’Élisabeth Durand, Claude PRUDENT naît paroisse Saint-Jean et est baptisé le jour même. Il reçoit pour parrain un tonnelier et pour marraine la veuve d'un ancien entrepreneur qui signent tous les deux l'acte aux côtés de son père.

• [1744-1754], Dijon ? : On peut émettre l'hypothèse – vraisemblable – que Claude PRUDENT a été formé à la musique comme enfant de chœur de l'une des  grandes maîtrises de la ville, celle de la cathédrale Saint-Étienne ou celle de la Sainte Chapelle. Leurs archives lacunaires n'ont pas permis jusqu'alors de documenter solidement cette période de sa vie. Il pourrait aussi avoir été enfant de chœur dans l'église de sa paroisse natale (voir ci-dessous, au 1er juillet 1760).
Claude PRUDENT a un homonyme, avec lequel on ne peut le confondre puisqu'il a presque trente ans de moins que lui (cet homonyme est reçu enfant de chœur à Saint-Jean de Dijon le 19 mai 1776).

• 1er juillet 1760, Dijon : La fabrique de l'église paroissiale et collégiale Saint-Jean conclut un contrat avec le sieur PRUDENT "pour toucher de l’orgue". Son prénom n'est pas donné, mais sa signature ressemble assez à celles qu'on lui connaît plus tard pour établir qu'il s'agit de Claude. Il s'engage pour trois années "commencées depuis le jour de la grande feste Dieu dernière", et devra toucher "toutes les festes et dimanches à la grande messe et à Vespres et les veilles des grandes festes à Vespres et à la Bénédiction s’il y en a, et le lendemain à tous les offices du jour". Il ne s'agit donc pas d'un service quotidien. Il sera rémunéré 200 livres par an.
Sa formation est manifestement jugée insuffisante par les fabriciens, puisqu'ils "ont fait marché avec le sieur LECLERC organiste de la cathédrale de cette ville pour perfectionner le dit PRUDENT à toucher de l’orgue pendant l’espace d’une année, moyennant la somme de 120 livres". Dans l'espoir de fidéliser durablement le jeune organiste, ils lui font miroiter que le coût de cette formation complémentaire lui sera offert s'il reste à la tribune de Saint-Jean durant trois autres années après la fin de son premier contrat. Inversement si à l'échéance de son contrat de trois ans il décide de partir, alors "la ditte somme de 120 livres [sera] retenue sur ses appointements de la dernière et 3ème année". La nécessité de ce complément de formation laisse supposer que le jeune homme n'était peut-être pas issu de l'une des grandes maîtrises dijonnaises, mais éventuellement d'un établissement secondaire dispensant une formation moins aboutie, comme la maîtrise de Saint-Jean où les enfants de chœur ne restaient que durant sept ans.

• Juin 1764, Dijon : Les comptes de la fabrique de Saint-Jean mentionnent en dépense la somme de 152 livres 16 sols et 4 deniers versée "au sieur PRUDENT organiste pour ses gages jusqu’à la St-Jean-Baptiste 1764". Est aussi rémunéré le sieur FLEURIOT en tant que serpent.

• Juin  1766, Dijon : Les comptes de la fabrique de Saint-Jean indiquent qu'à partir de cette date, l'organiste est alors le jeune Jean-Baptiste MUGNIÉ, 16 ans et demi, et qu'il touche 240 livres par an. Cela signifie vraisemblablement que Claude PRUDENT était resté en poste jusqu'à cette date et qu'il avait donc accompli deux contrats de trois ans. Une lacune dans les comptes immédiatement antérieurs interdit d'être absolument formel sur ce point. Toutefois, au vu de l'âge de Jean-Baptiste MUGNIÉ et de sa date de début de carrière donnée dans ses dossiers des débuts de la Révolution, cela coïncide.

• [Vers 1777] : Claude PRUDENT s'établit à Dieppe [actuelle Seine-Maritime]

• 15 avril 1781, Eu [Seine-Maritime] : Une certaine Madeleine Hébert [ou Hubert] met au monde un petit garçon appelé Claude Victor. L'acte de baptême de cet enfant la présente comme une "fille étrangère" logée chez une sage-femme.

• 11 février 1784, Dieppe [Sainte-Maritime]: Claude PRUDENT épouse en l'église Saint-Jacques Madeleine Hébert et reconnaît le fils qu'ils ont eu ensemble trois ans plus tôt. Il exerce alors comme organiste tandis qu'elle est une lingère, originaire de Monchy en Picardie [aujourd'hui dans l'Oise] où son père, toujours vivant, est maître maçon. On relève une différence d'âge de vingt-trois ans entre les deux époux qui explique peut-être ce mariage tardif.

• 1er mars 1784 : Envoyé à Angoulême par le facteur Simon Pierre MIOCQUE qui vient de livrer le nouvel orgue de la cathédrale et qui en est responsable pendant dix ans, Claude PRUDENT est reçu par le chapitre Saint-Pierre. Sa femme et son fils l'accompagnent et il est défrayé de 300 livres pour son voyage ainsi que du transport de ses meubles et effets depuis Dieppe. Dans cette dernière ville il semble avoir été remplacé par Jean-François MOMIGNY.
• 3 septembre 1784, Angoulême : Ses gages sont fixés à 600 livres avec effet rétroactif au 1er mars.

• 7 mai 1785, Angoulême : Claude PRUDENT devient père d'une petite fille dont le baptême est célébré le lendemain. Le parrain et la marraine sont tous les deux des gens de qualité
• 4 juillet 1785 : Un délibération capitulaire mentionne que la compagnie lui verse 60 livres, à titre exceptionnel, en raison de la cherté des vivres.
• 30 décembre 1785 : Il achète pour la psallette une épinette à Pierre CHAZOTTE afin d'enseigner l'orgue à un enfant de chœur.

• 9 juin 1786, Angoulême : PRUDENT reçoit 29 livres pour avoir fait copier certains offices.
• 9 décembre 1786 : Le chapitre Saint-Pierre lui offre 600 livres "pour causes expliquées". Il sollicite également 150 livres d'appointements pour les mois de septembre à novembre qui lui sont refusées et qui précipitent son renvoi ; à moins que ce soit la myopie dont il souffre (et qui fait craindre à MIOCQUE qu'il n'abîme l'orgue) qui encourage les chanoines à se séparer de lui. On lui verse alors 300 livres pour son retour à Dieppe. Cependant la famille semble rester à Angoulême.

• 24 mai 1788, Angoulême : La famille de Claude PRUDENT, "ancien organiste de la cathedralle" s'agrandit d'une nouvelle fille. Là encore, le parrain et la marraine de cette enfant appartiennent au monde de la noblesse.

• 9 décembre 1789, Angoulême : Son épouse Madeleine Hébert meurt.

• 19 juin 1791, Angoulême : Le directoire du département arrête que 100 livres seront versées au Sieur Claude PRUDENT, "ci devant organiste des révérends Pères Cordelliers"; ce qui permet de supposer qu'il touchait l'instrument de cette église en 1790, avant la suppression des ordres monastiques. On ignore en revanche s'il était déjà titulaire de cette tribune à l'époque où il était au service de la cathédrale.

• 1er ventôse an II (19 février 1794), Angoulême : Devenu instituteur, Claude PRUDENT épouse en secondes noces Marie Villoutreys native de Blanzac [Charente] qui lui donne une fille et deux autres fils qui meurent en bas âge.

• 26 pluviôse an X (15 février 1802) Jarnac [Charente] : Claude PRUDENT, toujours instituteur, s'éteint. Son décès est déclaré le lendemain par un négociant et un boulanger

• 5 septembre 1827, Angoulême : L'un des ses filles aînées, Eugénie, épouse un ancien chirurgien. Elle est dite fille de Claude PRUDENT, "en son vivant, secrétaire particulier à Monsieur le Duc de Chevreuse", sans qu'on sache précisément à quelle époque il exerça cette fonction.

Mise à jour : 17 décembre 2018

Sources
Bulletin de la Société archéologique et historique de la Charente ; Bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique de la Charente ; F-Ad16/ BMS Angoulême ; F-Ad16/ G 337/ 21 ; F-Ad16/ G 337/22 ; F-Ad16/ L 18-2 ; F-Ad16/ NMD Angoulême ; F-Ad16/ NMD Jarnac ; F-Ad21/ BMS St-Jean de Dijon en ligne ; F-Ad21/ G 2138 ; F-Ad21/ G 2376 ; F-Ad76/ BMS Dieppe ; F-Ad76/ BMS Eu ; F-Am Angoulême/ NMD ; F-Am Angoulême/ NMD  ; J.Gardien, L'orgue et les organistes en Bourgogne…, 1943

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