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RAMEAU, Jean, père (1638-1714)
État civil
NOM : RAMEAU     Prénom(s) : Jean     Sexe : M
Complément de nom : père
Date(s) : 1638-4-6  / 1714-12-12
Notes biographiques

Jean RAMEAU est mort près de huit décennies avant la période qui est le cœur de l'enquête Muséfrem. Mais son nom est tellement emblématique de la musique d'Église à Dijon – essentiellement via son célèbre fils – qu'il était inenvisageable de ne pas lui faire une place dans la base de données Muséfrem. Il a lui-même été organiste pendant plus d'un demi-siècle, cumulant jusqu'à trois tribunes à la fois, et en expérimentant plusieurs différentes successivement.

• 6 avril 1638, Dijon : Jean RAMEAU naît cour Saint-Vincent, tout près de l’église collégiale Saint-Étienne. Il est le quatrième enfant de Pierrette Chenevet et d’Antoine Rameau, maître carreleur de son état, activité qu’il exerce conjointement avec celle de marguillier de la collégiale, depuis la fin de l'année 1636.
• 3 octobre 1638 : Sa mère, Pierrette Chenevet, meurt, peut-être d'une suite lointaine de ses couches (fièvre puerpérale à évolution lente).

• Sa jeunesse et sa formation à l'orgue restent à documenter. On peut du moins faire l'hypothèse que l'implication de son père au service de la collégiale a favorisé la proximité du jeune garçon avec la musique d'Église et avec l'orgue.

• 1660, Dijon : Avec sa nomination à l’orgue de la collégiale Saint-Étienne débute la longue carrière d’organiste de Jean RAMEAU, qui durera plus de cinquante années. Le jeune homme a 22 ans.

•  6 avril 1671, Dijon : En l’église Saint-Michel, Jean RAMEAU, qui a 33 ans, épouse Claude Demartinecourt, âgée de 20 ans, fille d’un notaire et procureur d’office à Gemeaux, localité située à 20 km au nord de Dijon. Les deux futurs ont signé la veille un contrat de mariage devant notaire : Jean Rameau apporte 200 livres provenant de l’héritage de ses parents (son père était mort en août 1667) et 2 000 livres en argent, rentes, meubles et effets à son usage personnel. Claude Demartinecourt amène en dot 500 livres en argent, meubles et effets personnels, ainsi qu’une maison sise à Gemeaux, avec quelques parcelles de vignes et de terres, le tout d’une valeur d’environ 3 000 livres.

• Douze enfants naîtront de ce mariage, dont deux deviendront organistes : Jean-Philippe (né en 1683) et Claude Bernard (né en 1689). Une fille (au moins), Catherine [ou Marie-Claude ?], deviendra claveciniste.

• Octobre 1672, Dijon : Jean RAMEAU est nommé au poste d’organiste de l’abbaye Saint-Bénigne, à la place d’un certain LEBŒUF, âgé et infirme, qui est congédié parce "qu’il estoit fort caduc".

• 25 septembre 1683, Dijon : Le jour même où est baptisé son fils Jean-Philippe, Jean RAMEAU passe un marché devant notaire avec les fabriciens de l’église Saint-Pierre, qui l'ont recruté comme organiste, aux gages de 48 livres / an, à la place de Claude GRANTIN, qui avait succédé à son père Noël GRANTIN, organiste depuis 1669. Jean Rameau cumule alors trois postes d’organiste, mais il est entendu avec la fabrique de Saint-Pierre qu'il ne jouera qu'en de rares occasions et qu'il fera toucher l’orgue par une personne capable les autres jours de l’année.

• 25 juin 1690 : La fabrique de la paroisse Notre-Dame choisit Jean RAMEAU comme organiste. Le 10 juillet 1690, il signe sa convention devant notaire avec les fabriciens de Notre-Dame pour toucher les orgues durant une période de vingt années consécutives à compter du 1er juillet 1690, moyennant des émoluments de 100 livres par an.
• 31 juin 1690 : Jean RAMEAU renonce à son poste d'organiste à la collégiale Saint-Étienne.

• Printemps 1691 : Jean RAMEAU abandonne l'orgue de Saint-Pierre où le relais sera pris à compter de septembre 1692 par Émilian LORIN.
• 10 août 1691 : C'est l’un de ses élèves, Bénigne BALBASTRE, qui obtient le poste de Saint-Étienne, Jean Rameau assiste en personne à la signature de la convention devant notaire.

• 27 juillet 1697, Dijon : Claude Demartinecourt, l’épouse de Jean Rameau, décède en leur demeure "rüe devant le portaille de Nostre Dame paroisse Nostre Dame". On remarque que l'organiste logeait au plus près de son orgue.

• 21 décembre 1698 : Jean RAMEAU fait dresser un inventaire de ses biens meubles, afin d’assurer "la paix et le repos dans la famille et entre ses enfans et prevenir toutes difficultés qui pourroient naître a l’avenir". Il a encore six enfants vivants. Plusieurs instruments sont inventoriés : un grand clavecin à deux claviers "peint façon de la Chine avec le pied de bois de noier" estimé à 180 livres, un petit clavecin à un clavier estimé à 60 livres, une grande épinette estimée à 50 livres, une épinette de "Rucairs" (Ruckers) estimée à 40 livres, une épinette de "Breton" estimée à 40 livres, une petite épinette estimée à 20 livres et un dessus de viole avec son étui couvert de cuir noir estimé à 25 livres.

• Du 8 septembre 1701 au 8 décembre 1703 : Durant deux ans, Jean RAMEAU touche à nouveau l'orgue de la paroisse Saint-Pierre, en plus de l'orgue de Notre-Dame dont il est toujours le titulaire. Il est ensuite remplacé par Jean BOURRU.

• Début 1704 : À la place de l'orgue de Saint-Pierre, qu'il vient de quitter, Jean Rameau commence à toucher l’orgue de l’église Saint-Michel. Il occupera ce poste jusqu’à son décès.

• 27 mars 1709, Dijon : Jean RAMEAU résilie son marché d'organiste de la paroisse Notre-Dame en faveur de son fils Jean-Philippe.

• 12 décembre 1714 : Jean RAMEAU meurt en sa maison sise rue de la Vannerie, sur la paroisse Notre-Dame. Son fils cadet, Claude-Bernard, lui succède alors à l'orgue de Saint-Michel.

Mise à jour : 4 octobre 2018

Sources
F-Bm Dijon/ Ms 1997 ; J.Gardien, L'orgue et les organistes en Bourgogne…, 1943  ; É. Kocevar, "Les servitudes des organistes…", L'Orgue, 1999

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