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REGNAUD, Jean Léger (1739-1821)
État civil
NOM : REGNAUD     Prénom(s) : Jean Léger     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : RENAUD
REGNAULD
REGNAULT
REGNAUT
REGNEAU
Jean Ligier
Date(s) : 1739-10-1  / 1821-5-9 
Notes biographiques

En 1790, Jean-Léger REGNAUD est maître de musique à la collégiale Sainte-Madeleine de Besançon. Sa supplique, datant de la fin de l'année 1790 ou du début de 1791, est un document autobiographique précieux, détaillé et précis, quoiqu'elliptique sur certains points. Un nouveau "traité" établi entre le chapitre et lui à la fin de 1789 permet de mesurer la place du chant dans sa charge professionnelle.

• 1er octobre 1739, Besançon [Doubs] : Fils de François 'Renaud' et de Jeanne Roland sa femme, Jean-Léger (ou Jean-Ligier) REGNAUD naît le 1er octobre 1739 dans la paroisse Saint-Jean-Baptiste où il est baptisé le lendemain.
 
• 24 novembre 1745, Besançon : A l'âge de 6 ans et 2 mois, le petit REGNAUD entre comme enfant de chœur à la maîtrise de la cathédrale Saint-Jean de Besançon.
Pendant 13 ans et 4 mois, il y étudie le latin, la musique et la composition, sous la conduite "d'un maitre renommé" : il s'agit de François-Robert DORIOT, en poste à Besançon de 1744 à 1758. Cette durée de formation de plus de 13 ans est hors-normes dans les église bisontines (et même plus généralement).

• 4 avril 1759, Besançon : Jean-Léger REGNAUD quitte la maîtrise de la cathédrale "à la satisfaction du chapitre métropolitain". Il a alors 19 ans et 6 mois. Ses dates d'entrée et de sortie de la maîtrise sont données avec précision par un certificat qui lui est délivré le 29 septembre 1790.

• [Avril 1759-mai 1763], [lieu inconnu, très probablement Besançon] : Il suit pendant quatre ans des études de philosophie et de théologie. Il perd à la fin de cette période "une personne de grande considération qui lui faisoit du bien et lui tenait lieu de Père". Du fait de la mort de son protecteur – non nommé – il ne parvient pas à l'état ecclésiastique, ce qui lui fait manquer un canonicat musical à la collégiale Notre-Dame de Dole [Jura].

• 20 juillet 1763, Besançon : Il devient maître de musique à l'église [collégiale et paroissiale] Sainte-Madeleine de Besançon. Il raconte ainsi sa nomination : "au mois de juillet 1763, la maitrise de Ste Magdeleine vint à vaquer, Mrs de ce chapitre le demandèrent et le reçurent le 20 du même mois, en qualité de Maitre de Musique".
Durant cette longue période où il exerce à Sainte-Madeleine, il côtoie Jean-Baptiste JECKER qui est organiste de la collégiale de 1774 à 1778, et il a enseigné la musique à Pierre-Philippe MARGAULX qui y a été enfant de chœur jusqu'en 1767 (ainsi sans doute qu'à bien d'autres enfants de chœur…).

• 24 décembre 1787, Besançon : Le chapitre général accorde une gratification de 50 livres au sieur REGNAUD, maître de musique.

• 1788, Besançon : Après une messe chantée trop intense, il doit être soigné pendant cinq semaines. Un certificat signé "Tourtelle, professeur en médecine de l'université de Besançon et Boulanger, chirurgien major" atteste que les deux hommes l'ont soigné pour "une rupture dangereuse qu'il s'étoit fait en chantant, de laquelle il auroit pu périr sans les promts secours que nous lui avons administrés". Il s'agit probablement d'une hernie.
• 19 novembre 1788 : Le chapitre demande au Chantre de convoquer le maître de musique "pour l’avertir sérieusement". Les reproches se déclinent en trois thèmes : "son peu d’exactitude au Chœur", "il tient des propos contre Messieurs du Chapitre", et "il corrige trop sévèrement les enfants de chœur". D'autres thèmes sont sous-entendus ("plusieurs plaintes"… "entre autres"). La menace de renvoi est agitée : le Chantre doit "lui dire qu’il ne se mette pas dans le cas que le Chapitre mécontent le remercie de ses services". On ignore si ces admonestations sont antérieures ou postérieures à l'accident survenu en chantant, lequel n'est pas plus précisément daté.

• 16 septembre 1789, Besançon : Le chapitre a établi le principe d'une gratification de 6 livres par mois (soit 72 livres / an) qui sera attribuée au maître de musique à condition qu'il respecte dix conditions qui forment un nouveau "traité" et répondent aux reproches antérieurement exprimés, ainsi qu'à d'autres qui ne l'avaient pas été. On y remarque notamment l'interdiction de "monter pour aucun office dans les stalles hautes", ce qu'il faisait manifestement jusque là. Le texte précise que "néanmoins afin qu’il puisse chanter dans les stalles basses, il tournera vis-à-vis lui le Lutrin du Chœur qui est au milieu". Il devra chanter au chœur "tout ce qui est à la charge des enfants jusqu’à ce que les dits enfants puissent chanter". Il devra également aider "ceux de messieurs qui par office doivent chanter". La place du chant est manifestement primordiale dans son profil de poste. On lui rappelle également l'exactitude dont il doit faire preuve, en se rendant "dès le commencement" à tous les offices, et la correction avec laquelle il doit parler de et à ses employeurs ("Messieurs sont très mécontens de la manière peu honnête dont il parle d’eux dans le public et des expressions dont il ose se servir parlant à eux-mêmes").

1790, Besançon : Jean-Léger REGNAUD, "clerc tonsuré de Besançon", âgé de 51 ans, est toujours maître de musique à la collégiale Sainte-Madeleine de Besançon. Il rédige une longue supplique pour demander une pension, sans doute adressée d'abord au district ou au département, qui la font remonter au Comité ecclésiastique (elle est actuellement conservée aux Archives nationales, dans la série DXIX). Il signe "L.J. REGNAUD, Maitre de Musique". Il occupe cette fonction depuis 27 ans et 3 mois. Il perçoit 700 livres et doit assister à tous les offices canoniaux, anniversaires, enterrements, offices prévus et imprévus. Il dirige le chœur et donne deux leçons par jour aux enfants de chœur, "tant pour le service de l'église que pour leur avancement" [c'est-à-dire leur formation]. Il se dit "incommodé de plus par les suites inévitables de l'opération d'une rupture qu'il se fit en chantant un jour de grande solennité, en forçant sa voix pour remettre dans le ton le peuple d'une paroisse aussi nombreuse". Cette indication suggère que le chant est assuré par les paroissiens plutôt que par un groupe de chantres – et, en effet, aucun nom de chantre n'est cité à la collégiale Sainte-Madeleine. Seul est mentionné l'organiste BERGER.
Les enfants de chœur sont au nombre de deux seulement, dont en 1790 on connaît Claude-Louis BERTET. Le chapitre compte également neuf semi-prébendés, qui, sans aucun doute, prennent part au chant des offices.

• Le 31 janvier 1791, le district propose d'accorder à Jean-Léger REGNAUD une pension de 300 livres.
• Le 16 juin 1791, le département lui accorde une pension de 350 livres, réductible de moitié s'il parvient à trouver une nouvelle place. L'administration départementale se dit sensible au fait que "c'est en remplissant ses fonctions qu'il a perdu sa santé et qu'il est aujourdui hors d'état d'occuper une place de chantre".

• [Date inconnue, avant 1794], Besançon : Jean-Léger REGNAUD, qui jusqu'alors n'était que clerc tonsuré, est ordonné prêtre.

• 1794, Besançon : Jean-Léger REGNAUD, 55 ans, prêtre, "instituteur de musique", est recensé rue d’Arenne (rue d’Arènes, sur la rive droite, du Pont Battant jusqu’à l’actuelle rocade…). Il est dit originaire de Besançon, ce qui confirme nos informations.

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• 9 mai 1821, Besançon : Jean-Léger REGNAUD, "prêtre, pensionné de l’État", s'éteint à neuf heures du matin à son domicile de la rue d’Arènes. Son décès est déclaré le même jour par deux voisins, un tailleur d'habits et un bonnetier.

Mise à jour :  7 octobre 2021

Sources
F-Ad25/ 1E 631 ; F-Ad25/ G 1285 ; F-Ad25/ L 1055/1 ; F-Ad25/ L 760 ; F-Am Besançon/ 1F1 ; F-An/ DXIX/092/792/01

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