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RENOU, François (1758-1840)
État civil
NOM : RENOU     Prénom(s) : François     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : RENOULT
RENOUX
RENOUS
Date(s) : 1758-1-30   / 1840-4-15
Notes biographiques

Martigné-Briand est une petite ville sise au Nord-Ouest du Saumurois sur les côteaux du Layon, aux confins des Mauges. Saint-Simplicien, Saint-Symphorien en réalité, faisait partie des collégiales castrales du diocèse d'Angers. Il ne subsiste de la construction initiale qu’une partie du chœur et une tour. L’église paroissiale existante a été édifiée au XIXe siècle. Le chapitre collégial a été érigé vers 1240 par André, seigneur de Doué et de Martigné qui a gardé la prérogative de nomination des chanoines. Le chapitre est composé d'un doyen et six chanoines. À la fin du XVIIIe siècle, les registres capitulaires révèlent une institution à bout de souffle. Il n'y a plus quatre mais un seul psalteur, le sacriste ou épistolier faisant aussi office de psalteur. Ces messieurs tentent de maintenir le chant des heures mais leurs revenus et les conditions financières sont bien faibles. François RENOU ou  RENOULT est le dernier psalteur recensé en exercice en 1783. À son service de psalteur, le chapitre ajoute celui de sonneur qui exige présence, ponctualité. Si RENOU devient le maître du temps martinéen, qu'advient-il de son activité de serger ? Serait-elle laissée aux bons soins de son épouse ?

• 30 janvier 1758, Vihiers [M&L] : Nicolas François RENOU fils de Jean Renou et Louise Gaudicheau est baptisé en l'église Saint-Nicolas alors que la famille est originaire de Saint-Hilaire du Bois à moins d'une lieue. La venue au monde de François ravive la douleur du décès dans les langes d'un premier enfant, Louis, deux ans auparavant. François sera marqué par ce deuil familial au point de substituer son année de naissance à celle du disparu.

• Août 1768, Martigné-Briand : François RENOU est reçu enfant de chœur au chapitre de Saint-Simplicien. Il est renouvelé dans sa fonction en 1769 et 1770.

• 4 février 1774, Martigné-Briand : RENOU signe un marché d'apprentissage conclu entre le bedeau Pasquier et le chapitre pour apprendre le métier de serger. Il est convenu que RENOU poursuivra son service au bas-chœur pendant ces 18 mois.

• 1er juillet 1776, Martigné-Briand : François RENOU est nommé psalteur "aux charges de 30 bx de blé et 30 lt en argent". Saint-Simplicien a pour usage de payer ses auxiliaires en argent et en nature, une façon de contourner ses moyens financiers limités.

• 16 août 1777, Martigné-Briand : Le service du psalteur RENOU semble donner satisfaction à ces messieurs car ses gages sont portés à 36 boisseaux de blé froment et 36 lt d'argent distribués par deux mois.

• 27 mars 1778, Martigné-Briand : Étienne PAUVERT qui s'est proposé comme psalteur est reçu après délibération du chapitre. Ces messieurs ont en effet considéré que "que plusieurs de Messieurs les chanoines [étaient] devenus infirmes et hors d’état de pouvoir chanter". PAUVERT sera continué en 1779 avant de quitter Saint-Simplicien. Sont également recrutés deux enfants de chœur, Nicolas et Charles GRIGNON, fils du bedeau, cordonnier de métier, moyennant une rémunération en nature de 15 boisseaux de blé pour les deux.
• 2 octobre 1778, Martigné-Briand : Le bedeau et sonneur Pasquier ayant remercié le chapitre, le poste est proposé à François RENOU qui va cumuler les deux services moyennant 24 boisseaux de froment distribués par quarte. RENOU a donc la responsabilité de "sonner régulièrement et exactement", d'assister et chanter au chœur, fermer les portes de l'église, aider le sacristain à balayer et monter l'horloge chaque semaine sans faire appel aux enfants ou quiconque. Il devient le maître du temps, une vraie responsabilité dont il s'acquittera grâce à un précieux réveil qui lui est prêté. Il est renouvelé dans ses fonctions les années suivantes.

• 24 avril 1780, Martigné-Briand : François RENOU déclare avoir 24 ans, 22 en réalité, lorsqu'il épouse Elizabeth Chicoteau en la collégiale Saint-Simplicien. La cérémonie est célébrée par le chanoine et prêtre Mesnard, une marque d'honneur pour le psalteur. Dès novembre de la même année des jumeaux nés prématurément ne survivent pas. En février 1781, c'est leur mère Elizabeth qui succombe. François RENOU est veuf à 23 ans.

• 5 avril 1782, Martigné-Briand : Messieurs les chanoines se réunissent afin de statuer sur les écarts de leur sonneur-psalteur qui malgré plusieurs réprimandes ne se corrige pas. Il lui est reproché et cela a aussi été rapporté "par des personnes dignes de foi", de ne pas travailler entre et après les offices, d'être oisif, de fréquenter les cabarets, sans compter les irrégularités pour sonner la cloche ou assister au chœur. Ayant des difficultés à ramener leur psalteur dans le droit chemin, le chapitre tente de le convaincre en diminuant ses gages, ce qui semble être suivi d'effet.
• 31 août 1782, Martigné-Briand : La tenue de RENOU, et notamment ses chaussures, laissent à désirer car le chapitre convient que son psalteur doit se pourvoir de chaussures pour le chœur et lui alloue à cette fin 40 sols par an.

• 1783, Martigné-Briand: François RENOULT, laïc, est le seul psalteur en titre exerçant au chapitre de Martigné-Briand. La rémunération promise par le chapitre est toujours en argent et en nature attestant les revenus médiocres de la collégiale rurale. Les gages sont de 36 lt et 6 setiers de blé par quarte. Il bénéficie de 31 jours de vacances sous réserve de piquet.
• 18 novembre 1783, Martigné-Briand : RENOU, 25 ans (et non 27), se remarie avec Georgine Gasnault sans que sa qualité de psalteur soit mentionnée. Le mariage est familial, et martinéen. Si la mariée ne signe, François et son père Jean émargent l'acte.
Cinq enfants au moins vont venir au monde entre 1785 et 1797, dont un au moins décède en bas âge. Les actes de baptême établissent que François RENOU est "serger". Il n'est plus "oisif" en-dehors de son service à la collégiale et exerce une double activité.

En 1790 l'effectif musical connu du chapitre de Martigné-Briand est limité au chantre GIRAULT, dignitaire qui sera pensionné. Compte tenu de registres capitulaires lacunaires il est difficile d'affirmer que RENOU recruté localement et exerçant une activité complémentaire, est toujours en poste. C'est cependant très probable. Les registres d'état civil de Martigné vont révéler que le psalteur a su s'adapter et se reconvertir.

• 8 Germinal An II-An V, Martigné-Briand : À parcourir les actes d'état civil, François RENOU est devenu officier public. Il est membre du conseil général de la commune de Martigné, élu le 30 Ventôse An II [20 mars 1794] pour recevoir les actes de naissance, mariage et décès des citoyens. Son nom disparaît en l'an V [1796]. En investissant cette nouvelle fonction l'ex-psalteur devenu notable modifie sa signature l’agrémentant d’une ruche sophistiquée.

• 23 février 1816, Martigné-Briand : Jeanne Françoise Renou, lingère, fille aînée de François RENOU "serger", épouse Louis David. La famille et les amis présents à la cérémonie sont tous de Martigné-Briand.
• 2 Germinal An V [23 juillet 1821], Martigné-Briand : Henriette Zélie, lingère, benjamine de la fratrie se marie à 34 ans avec Billard. Son père François RENOU est toujours serger. Il a changé de domicile, s'est établi à moins d'une lieue, au village de Chavagnes.

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• 15 avril 1840, Chavagnes [M&L] : François RENOU, honorable vieillard, s'éteint dans le village voisin de Martigné-Briand où il réside depuis une vingtaine d'années. Le décès est déclaré par un ami et un témoin qui rapportent des informations approximatives transmises oralement. Les dates et lieux de naissance de François sont totalement assimilés à ceux de son défunt frère. François RENOU transfert de Louis, est né, a grandi, vécu sur un même territoire entouré de sa famille en ayant exercé les fonctions d'enfant de chœur, psalteur, serger, officier public, mari et père.

Mise à jour : 25 mars 2019

Sources
F-Ad49/ BMS BMS Martigné-Briand ; F-Ad49/ BMS Chavagnes ; F-Ad49/ BMS Martigné-Briand ; F-Ad49/ BMS Vihiers ; F-Ad49/ BMSMartigné-Briand ; F-Ad49/ G 1342

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