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RENOULT, Étienne Isidore (1790-1824)
État civil
NOM : RENOULT     Prénom(s) : Étienne Isidore     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : RENOUL
RENOUD
RENOUT
Date(s) : 1790-5-5  / 1824-6-7
Notes biographiques

Fils de l'ancien serpent de la cathédrale d'Évreux, Étienne-Isidore RENOULT est né en 1790 : il appartient donc à la génération suivante des musiciens d'Église et se caractérise surtout par le fait qu'avec ses frères il forme une fratrie de quatre et peut-être cinq musiciens d'Église tous en activité aux lendemains du Concordat. Mais son destin est brisé par la phtisie...

• 6 mai 1790, Breteuil [Eure] : Né la veille, Étienne-Isidore RENOULT est baptisé en l'église paroissiale. Il est le fils de Pierre-Thomas RENOULT, qualifié de "musicien" sans plus de détail, et de Marie-Catherine Lhomme son épouse. Sa marraine est la fille d'un aubergiste de la paroisse. Lorsque, fin 1788, son père a perdu son poste de serpent à la cathédrale d'Évreux, pour des raisons qui semblent médicales, ses parents se sont repliés à Breteuil, petite ville située à 30 km au sud-ouest, où le chapitre cathédral leur verse une petite allocation et où le père exerce le métier de faiseur de bas, tout en donnant quelques leçons de musique.
Étienne-Isidore a et aura au moins quatre frères qui tous ont ou auront une activité au service de la musique d'Église : Pierre François né en 1781, qui est alors enfant de chœur de la cathédrale de Chartres ; Charles né en 1785, et ensuite Victor Aubin né en 1793 et Pierre Félix né en 1796 qui tous trois deviendront musiciens après le Concordat.

• [Avant décembre 1814], Évreux [Eure] : Charles et Étienne-Isidore RENOULT vivent avec leur père, maître de psallette à Évreux, et s’occupent “après les offices, à faire des bas au métier”. C'est ce qu'ils expliquent aux fabriciens du Mans devant lesquels ils viennent passer une audition en décembre 1814. Il est très vraisemblable que leur principal formateur à la musique a été leur père, Pierre-Thomas RENOULT, et qu'ils ont participé à la reconstitution de l'activité musicale dès la reprise du culte à la cathédrale d'Évreux.

• 11 décembre 1814, Le Mans : Charles RENOULT, basse-taille, et Étienne-Isidore RENOULT, haute-contre, sont engagés pour chanter au chœur de la cathédrale Saint-Julien. Ils ont chanté un duo devant le conseil de fabrique, et le maître de musique François MARC soutient activement leur candidature : il juge qu'ils sont l’un et l’autre "bons musiciens" et "très en état de remplir leur partie". Il estime que "pour donner plus de dignité et d’éclat à la musique, leur genre de voix, difficile à trouver, est absolument nécessaire".

D'Étienne-Isidore, Julien MARTIN écrit plus tard : “Le second possédait un assez beau ténor” (Revue et Gazette Musicale de Paris, 14 février 1841).

• Dès la fin de l'année 1817, la cathédrale du Mans semble à la recherche d'une haute-contre, sans que l'on sache si c'est en complément de l'"assez beau ténor" d'Étienne-Isidore, ou si c'est pour le remplacer. Le 5 octobre il est décidé de verser une indemnité à JOSSELIN de Meaux qui s'est présenté mais n'a pas été admis. Et le 12 janvier 1818, c'est le plus jeune des frères RENOULT, Pierre-Félix, qui est reçu haute-contre. La délibération de la fabrique spécifie "le traitement devant être celui de son frère". Vient-il le suppléer car il serait déjà malade ?

• 11 octobre 1820, Le Mans : Étienne RENOULT, "musicien", épouse une jeune Mancelle de 24 ans, Charlotte Simier, fille d'un "propriétaire" qui n'assiste pas au mariage. Trois des quatre témoins sont musiciens : deux des frères du marié, Victor Aubin RENOULT, 27 ans, venu d'Évreux où il est "musicien", et Pierre Félix RENOULT, 24 ans, musicien au Mans, et Pierre BERTIN, 61 ans, qui a remplacé François MARC l'année précédente comme maître de musique de la cathédrale. La présence du maître de la cathédrale indique qu'Étienne-Isidore doit toujours chanter au chœur de Saint-Julien.

• 31 janvier 1822 : Lors de la déclaration de naissance de son fils Charles, Étienne-Isidore RENOULT est dit "faiseur de bas", de même que l'un des déclarants, son frère Pierre-Félix RENOULT, pourtant toujours attesté comme musicien à la cathédrale. L'autre déclarant est le père Simier, "propriétaire".
• 24 juillet 1822 : Son épouse, Charlotte Simier, 25 ans, meurt chez ses parents sur la rive droite de la Sarthe, rue Saint-Jean. Peut-être ce décès est-il une suite lointaine de ses couches ?

• 16 mars 1824, Le Mans : Son frère Charles RENOULT, "musicien", s'éteint en son domicile situé Grande-Rue.
• 7 juin 1824 : Étienne-Isidore RENOULT, "musicien", meurt à son tour, à 10 heures du matin, chez lui, 47 rue Saint-Vincent. Une délibération de la fabrique de la cathédrale lui accordant un secours, le mois précédent, révèle qu'il était "atteint d'une phtisie pulmonaire". On peut penser qu'il en avait été de même pour son frère et peut-être les épouses des deux frères.
Un inventaire après décès est dressé le 10 juin à la réquisition du père Simier, et en présence de Pierre Félix RENOULT, qui partageait le même appartement que le défunt, composé de trois pièces à feu au premier étage d'une maison. On y relève quelques touches révélant une volonté d'imiter le style de vie de la bourgeoisie. Ainsi, "dans une chambre à feu sur la rue" se trouve "une commode en merisier à colonnes, à quatre tiroirs et avec sa table de marbre, estimée 75 francs" et, sans doute au dessus de la commode, "une glace à baguettes dorées estimée 20 francs". Sa garde-robe ne montre aucune trace de vêtement ecclésiastique, mais comporte une tenue soignée (habit de drap noir, gilet de soie noire et escarpins en maroquin). On observe également qu'elle juxtapose 6 pantalons et "une culotte courte en casimir". Aucun livre n'est mentionné.
La troisième pièce du logement a été affectée à la seconde activité professionnelle du chantre : dans cette “petite chambre servant d’atelier” et chauffée par un poêle de fonte, il fabrique des bas et des chaussettes. Comme l'atelier comporte “trois métiers à faire des bas avec tous leurs ustenciles” on peut penser qu'Étienne-Isidore l'avait partagé avec ses deux frères. Ces métiers et leurs accessoires, avec les provisions de fil, représentent plus de la moitié de son avoir total.
• 17 juillet 1824 : La veuve de Charles, Rosalie Gabrielle Rigeois, 28 ans, meurt également, Grande-Rue.
En deux ans, 1822-1824, les deux jeunes couples Renoult ont été entièrement anéantis.
Le dernier survivant, le plus jeune de la fratrie, Pierre Félix, démissionne de son poste de haute-contre à la cathédrale à l'automne 1826, quitte Le Mans peu après et retourne à Évreux.

Mise à jour : 1er novembre 2016

Sources
F-Ad27/ 8 Mi 818 ; F-Ad72/ NMD Le Mans section est ; F-Ad72/ État civil Le Mans ; F-Ad72/ État civil Le Mans 1822 ; F-Ad72/ État civil Le Mans 1824 ; F-Ad72/ État civil Le Mans, section est ; F-Adio Le Mans/ registre fabrique cathédrale 1817-1820 ; F-Adio Le Mans/ registre fabrique cathédrale 1823-1842 ; Revue et Gazette Musicale de Paris, 14 février 1841. ; S.Granger, Les Métiers de la musique…, thèse, 1997.

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