Login
Menu et informations
RENOULT, Pierre Thomas (1749-1827)
État civil
NOM : RENOULT     Prénom(s) : Pierre Thomas     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : RENOU
RENOUL
RENOUT
Date(s) : 1749-3-5   / 1827-3-23 
Notes biographiques

Pierre-Thomas Renoult est le père d'une famille de musiciens. Lui-même enfant de chœur puis serpent à la cathédrale d'Évreux, il perd son poste peu avant la Révolution mais, eu égard à ses longs services, le chapitre lui assure quand même une faible pension. Il place son fils aîné à la psallette de Chartres, et forme lui-même les cadets pendant la Révolution. Il semble avoir retrouvé un poste de musicien d'Église après le Concordat.

• 6 mars 1749, Évreux : Né la veille, Pierre-Thomas RENOULT est baptisé à Notre-Dame-la-Ronde. Il est fils de Pierre Renoult et de Geneviève Mesnil. Le parrain, qui sait signer, est un oncle maternel de l'enfant. Aucune profession n'est indiquée dans l'acte de baptême.

• Novembre 1757 - novembre 1766, Évreux : Pierre-Thomas RENOULT est reçu enfant de chœur à la cathédrale d'Évreux. On ne sait pas avec exactitude qui est alors le maître de musique, peut-être Louis Jacques THIAU. Au bout de neuf ans, il est reçu serpent à la cathédrale

• Fin 1766 - fin 1788, Évreux : Pierre-Thomas RENOULT sert durant 22 ans comme basse-contre et serpent à la cathédrale d'Évreux.

• 19 avril 1779, Évreux : Pierre-Thomas RENOULT, musicien, épouse en la paroisse Saint-Denis, Marie-Catherine Lhomme… qui accouche d'une fille trois mois plus tard. Jean Baptiste MACÉ, chantre à la cathédrale d'Évreux, est témoin du mariage.
Le couple donne le jour à de nombreux enfants dans les années suivantes : Catherine-Radegonde, née en juillet 1779 qui décède un an plus tard ; Pierre François en 1781, futur enfant de chœur de la cathédrale de Chartres ; Louis Casimir en 1783, à qui l'on donne pour parrain le maître de musique de la cathédrale d'Évreux, Marie Louis Urbain CORDONNIER ; Charles en 1785 qui deviendra plus tard musicien ; Henriette Sophie en 1787 ; Benoit en 1788 ; puis une fois installé à Breteuil, Étienne Isidore en 1790, Victor Aubin en 1793 et Pierre Félix en 1796, qui seront également musiciens après le Concordat.

• 10 février 1783, Évreux : Indiqué comme basse contre, Pierre-Thomas RENOULT bénéficie avec l'ensemble des autres chantres d'une revalorisation salariale (ses gages sont portés à 11 livres par semaine), en compensation de leur nouvel assujettissement à la pointe. À la mi-juin 1784, il obtient 20 sols de plus par semaine "eu égard à l’ancienneté du service", et le chapitre décide de lui offrir un serpent.

• 14 août 1786, Évreux : Le chapitre donne son congé à Pierre-Thomas RENOULT, pour une raison qui n'est pas explicitée, mais maintient ses gages durant six mois, le temps qu'il apprenne le métier de fabriquant de bas.

• 22 janvier 1787 - 21 novembre 1788, Évreux : Dès le 22 janvier 1787, le chapitre après l'avoir fait revenir "s’est déterminé à le recevoir aux gages de 60 livres annuelles pour la chape et de 9 livres par semaine pour jouer du basson et pour remplir dans l’église telle fonction que Mrs les Officiers du Chapitre aviseront bien, lui promettant toutefois une augmentation, s’il recouvre son ancien talent pour le serpent". Mais il est à nouveau congédié à la fin de l'année 1788  "comme incapable d’être utile à l’église". On devine une raison médicale : ne serait-il plus capable de souffler dans son serpent ?

• 6 juillet 1790, Évreux : Le chapitre se soucie de la prolongation de la pension alimentaire qu'il verse à Pierre-Thomas RENOULT ancien musicien de la cathédrale, pensionné par lui. Cette pension de 39 livres par quartier lui est versée par l'intermédiaire du curé de Breteuil qui la lui redonne au rythme de 3 livres par semaine, procédure inhabituelle. Craint-on qu'il ne dépense tout d'un coup ? Faut-il par exemple imaginer des problèmes d'alcoolisme ?
• 12 novembre 1790, Breteuil : Pierre-Thomas RENOULT rédige une requête exposant son itinéraire biographique et décrivant sa misère présente : "depuis deux ans environ" il est à la retraite, pour raison médicale ; il touche 156 livres par an ; il s'est installé à Breteuil ; son épouse est malade et il a quatre jeunes enfants ; il montre un peu de musique, mais cela ne lui suffit pas pour entretenir sa (nombreuse) famille …

• 21 juin 1791, Paris : Le Comité ecclésiastique reçoit une supplique collective des musiciens de la cathédrale d'Évreux : "La sagesse de vos décrets ne nous a jamais permis de douter un instant que votre bienfaisance ne s'étendit sur tous les musiciens attachés, dans les églises cathédrales, d'une manière si particulière et si utile au culte divin". En plus de Pierre-Thomas RENOULT, signent aussi Pierre BERTIN, maître de musique, Charles Louis MONNIER, Louis Denis André LANDRY, Jean-Baptiste MACÉ, François Marie LEMOINE, Jean-Baptiste VESCHE, Jean-Baptiste Justin ANCQUETINLouis Denis André LANDRY, Julien André Louis CHAUMIERFrançois GÉRIN et Marie-Adélaïde DULONG, organiste.

• 13 janvier 1792, Évreux : Après une longue enquête, le Département reprend à sa charge l'ancienne pension de retraite viagère versée par le chapitre à Pierre-Thomas RENOULT. À partir de cette année, celui-ci prête tous les serments civiques qui lui sont demandés.

• 15 septembre 1798, Breteuil : L'administration du canton délivre à Pierre-Thomas RENOULT un certificat de résidence à Breteuil "avant et depuis le 9 mai 1792 jusqu'à ce jour sans interruption" (c'est-à-dire sans qu'il ait émigré). Son signalement qui est joint est ainsi formulé : "Taille de cinq pieds trois pouces cheveux et sourcils châtains, front rond, yeux roux, nez long un peu de travers, Bouche moyenne, menton rond, visage oval".

• 7 mai 1804, Évreux : Pierre-Thomas RENOULT est toujours pensionné, il touche 156 francs par an.

• 1814 : Lorsque ses fils Charles et Étienne-Isidore sont engagés pour chanter la basse-taille et la haute-contre à la cathédrale du Mans, ils présentent leur père alors comme fabriquant de bas et maître de psallette à Évreux. Ils expliquent qu’ils vivent avec lui à Évreux, et qu’ils s’occupent “après les offices, à faire des bas au métier”. Pierre-Thomas aurait-il retrouvé un poste dans la musique dès après le Concordat ?

• Janvier 1818 : Un troisième de ses fils, Pierre Félix, est engagé à la cathédrale du Mans, pour y chanter lui-aussi la haute-contre.

• 23 mars 1827, Évreux : Pierre-Thomas RENOULT, "maitre de Musique de la cathédrale d’Évreux", décède à son domicile, rue Trianon. 

Mise à jour : 1er novembre 2018

Sources
F-AD27/ G 1911 ; F-AD27/ G 1913 ; F-AD27/ G 1914 ; F-AD27/ G 1915 ; F-Ad27/ 57 L 51/1 ; F-Ad27/ 57 L 55/2 ; F-Ad27/ 8 Mi 1567 ; F-Ad27/ 8 Mi 1574 ; F-Ad27/ 8 Mi 1574  ; F-Ad27/ 8 Mi 1617 ; F-Ad27/ 8 Mi 1630 ; F-Ad27/ 8 Mi 1634 ; F-Ad27/ 8 Mi 818 ; F-Ad27/ 8 Mi 820 ; F-Ad27/ G 1911 ; F-Ad27/ G 1912 ; F-Ad27/ G 1913 ; F-Ad27/ G 1914 ; F-Ad72/ NMD Le Mans section est ; F-Ad72/ État civil Le Mans ; F-An/ DXIX/091/764/05 ; S.Granger, Les Métiers de la musique…, thèse, 1997.

<<<< retour <<<<