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RODOLOSSE, Jean (1759-1845)
État civil
NOM : RODOLOSSE     Prénom(s) : Jean     Sexe : M
Date(s) : 1759-8-24   / 1845-8-27 
Notes biographiques

Jean RODOLOSSE est né à Montpezat-de-Quercy, c'est-à-dire dans l'ancien diocèse de Cahors, au début de la seconde moitié du XVIIIe siècle. C'était une toute petite ville construite au sommet d'un plateau calcaire du  Tarn-et-Garonne septentrional. Mais ce n'était pas un simple village de campagne grâce à la présence d'un chapitre collégial et d'un château seigneurial. Jean Rodolosse est, en dix ans seulement, l'organiste de trois communautés de religieux. Contrairement à son frère Raymond qui ne quitta jamais le service de la collégiale, il est prompt à se déplacer, voire à changer de province et de diocèse. Mais la Révolution, en le privant d'employeur, interrompt sa carrière alors qu'il n'avait que 31 ans.

• 24 août 1759, Montpezat-de-Quercy [Tarn-et-Garonne] : Jean RODOLOSSE, fils de Jean Rodolosse et de Catherine Lagane, naît sur la paroisse Saint-Martin. Son père qui exerce le métier de cordonnier et Jean, son oncle paternel qui vient de le présenter au baptistère, signent au bas de l'acte. Cette naissance est la cinquième depuis l'arrivée de Raymond, l'aîné, en 1751. Catherine mettra ensuite quatre autres enfants au monde, le benjamin étant Hugues en juillet 1769. Il est vraisemblable de penser que toute la fratrie, filles comme garçons, sera scolarisée. Chacun est en effet capable de signer aux baptêmes et mariages. Et en 1766, il est précisé sur l'acte de baptême de Jeanne que sa sœur Marie, sa marraine, est "écolière" comme Jeannon [sans doute Jean], son frère.

• 25 septembre 1779, Montpezat-de-Quercy : Jean, présent à une inhumation sur la paroisse Saint-Martin, est qualifié d'"enfant de chœur de la cathédrale de Cahors", ce qui peut paraître étonnant puisqu'il a déjà vingt ans et est probablement sorti de la maîtrise depuis plusieurs années. Mais Il est peut-être resté quelque temps au chœur après sa sortie de la maîtrise et a bénéficié d'un congé afin de rendre visite à sa famille avant de prendre son premier poste d'organiste. Faut-il conclure, également, que ce garçon est pensionnaire à la maîtrise du chapitre cathédral depuis son enfance ? C'est probable.

• Fin septembre 1779, Cahors : Jean RODOLOSSE devient organiste au prieuré de la petite communauté des chanoines réguliers de la congrégation de Chancelade. Il reste donc dans la ville épiscopale, soit à environ trente kilomètres de Montpezat-de-Quercy.
Quatre années plus tard, il quittera cet orgue, remplacé par Pierre COUDERC.

• 1er septembre 1783, Mas-Grenier [Tarn-et-Garonne] : Le voilà  organiste des Bénédictins de l'abbaye Saint-Pierre. Mas-Grenier est une paroisse rurale située sur la rive gauche de la Garonne, à huit kilomètres en aval de Verdun-sur-Garonne, cette ville que les moines ont contribué à construire au Moyen Âge et où il ont trouvé abri après la destruction de leur abbaye au début des guerres de religion. Le jeune organiste a parcouru 100 km environ depuis Cahors. Mais sans doute a-t-il fait étape à Montpezat, auprès de sa famille. La communauté du Mas-Grenier, entrée dans la congrégation de Saint-Maur, lui accorde des honoraires annuels de 600 livres. 

• 6 avril 1785, Montauban [Tarn-et-Garonne] : Jean RODOLOSSE est parrain de sa nièce, la fille de sa sœur Marie qui a épousé Jean-Joseph Larralde, un maître garnisseur de cette ville épiscopale. L'organiste de Mas-Grenier a sans doute obtenu une permission d'absence suffisamment longue pour parcourir une bonne cinquantaine de kilomètres et rejoindre ainsi à Montauban la famille Rodolosse arrivée de Montpezat.

• 1790, Mas-Grenier : Jean RODOLOSSE est toujours l'organiste des Bénédictins, malgré ce que dit une lettre des administrateurs du département de Haute-Garonne adressée le 5 février 1793 au ministre de l'Intérieur, faisant état de la gratification à payer "au sieur citoyen  RODOLOSSE ci devant organiste à la maison de Grandselve". il s'agit sans doute d'une confusion entre deux instruments situés dans le même district de Grenade.

• 1791, Montpezat-de-Quercy : Jean RODOLOSSE a en effet sollicité une gratification de 900 livres "pour le temps qu'il a servi" les orgues d'Église. Les attestations fournies par ses employeurs figurent bien dans son dossier. À ce moment-là, peut-être est-il déjà rentré dans sa famille. En effet, son frère Raymond-Martin, le boulanger, se marie dans cette ville le 12 février de cette même année avec Marie Miquel. Or, au bas de l'acte, à côté de celle de Raymond RODOLOSSE, la signature de l'ex-organiste est tout à fait identifiable. La grande famille des Rodolosse semble très unie et ses membres se montrent fidèles à leur ville natale.

• 1792-1793, Montpezat-de-Quercy : Jean RODOLOSSE reçoit, au mois de septembre 1792, une réponse favorable à sa demande de gratification. Cependant, la somme promise se limite à 600 livres et "une fois payée". De plus, le versement tarde, ce qui explique la correspondance du 5 février 1793 avec le ministre de l'Intérieur. Mais hélas, ce dernier constate que le lieu d'exercice de Grandselve ne figure pas sur le registre des arrêtés du Directoire de Haute-Garonne de novembre 1792. Il répond donc que "cet État n'est pas en règle". Il est vrai que, d'après ce registre qui ne fait aucune allusion à Granselve, l'attestation d'emploi envoyée par Mas-Grenier ne donne ni la durée de service, ni la date de sortie. Nous ignorons ce qu'il est advenu du dédommagement accordé quelques mois plus tôt, d'autant plus qu'un autre ex-organiste des ci-devant Cisterciens de Grandselve, Ambroise BAROU, figurait légalement sur les états du district de Grenade-sur-Garonne.

• 26 mars 1797, Montpezat-de-Quercy : Jean et sa famille assistent au mariage de sa sœur Anne avec Étienne Rigal, un propriétaire de la commune. L'acte d'état civil explicite la situation de l'ancien organiste, ainsi que celle de ses frères : Jean est maintenant instituteur, Raymond est "propriétaire" sans aucune autre indication et Hugues est officier de santé. Firmin Galabert, historien de Montpezat et de sa collégiale, apporte quelques précisions sur cette période de leur vie. Dès 1794, Raymond aurait ouvert une école. Mais le trop peu d'élèves l'aurait dissuadé de poursuivre. Deux ans plus tard, quand l'administration tentera de réorganiser l'enseignement élémentaire, c'est Jean qui sera choisi comme instituteur.

• 22 octobre 1798 : Son père, âgé de 78 ans, meurt.

• 5 octobre 1810: Jean RODOLOSSE, artiste musicien maintenant quinquagénaire, épouse une veuve de 35 ans, Jeanne-Suzanne Bellefon. Originaire de Caussade, elle s'y était mariée avec Joseph Chaubard, un marchand, lequel était cabaretier sept ans plus tard, au moment de son décès. Jeanne-Suzanne était issue d'une famille de très ancienne noblesse militaire, les Méric qui avaient donné plusieurs branches, dont celle des seigneurs de Bellefon présents à Septfonds, une paroisse située à quelques kilomètres de Caussade. Son père, né Jean-Baptiste de Méric de Bellefon et fils d'écuyer, avait été cadet au régiment du Perche. Mais par la suite, il se maria, vécut à Caussade comme praticien, puis comme bourgeois. Entre temps, le nom de famille s'est allégé. Lors de son premier mariage, le 17 juillet 1797, Jeanne-Suzanne  se nommait encore "Méric Bellefon", et quand elle épouse Jean Rodolosse, son patronyme se réduit à "Bellefon".

• 27 août 1845, Montpezat-de-Quercy : Jean RODOLOSSE est âgé de 86 ans quand il s'éteint dans sa maison, laissant Jeanne-Suzanne veuve. Ses deux proches voisins, le notaire Jean-Armand Darnis et son fils, le praticien, font la déclaration d'usage au bureau de l'état civil. On note sur l'acte une seule activité exercée : "ancien instituteur".

Sa carrière de jeune organiste d'Église avant 1790, puis de musicien par la suite, semblait appartenir à un passé dépourvu d'importance.

                                                Mise à jour : 17 décembre 2021

Sources
F Galabert, Montpezat-de-Quercy: sa collégiale..., 1918 ; F-Ad82/ 6 E 131-32 ; F-Ad82/ 6 E 131-6 ; F-Ad82/ BMS Montauban, Saint-Jacques ; F-Ad82/ BMS Montpezat, St-Martin ; F-Ad82/ NMD Caussade ; F-Ad82/ NMD Montpezat ; F-An/ F19/1128 ; F-An/F19/1387/1

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