ROHAULT, Jean Eustache (1729-1804)

Jean Eustache ROHAULT (1729-1804) est basse-contre à la cathédrale de Noyon [Oise] pendant 43 ans. Le temps passant, ses moyens déclinent : dans les années 1780, il n'est plus capable de chanter. Soucieux de conserver ce dévoué serviteur, les chanoines le nomment en 1789 en la fonction de sous-trésorier, tout en maintenant ses appointements. Pendant la Terreur, il cache les reliques des saints de la cathédrale, permettant ainsi d'assurer leur sauvegarde.

• 16 mars 1729, peut-être à Noyon |Oise] : Jean Eustache ROHAULT, fils de Pierre et Marie Anne Dhelle, naît.

• [vers 1747], Noyon : Il débute sa carrière de musicien d'Église à la cathédrale.

• 13 novembre 1780, Noyon : Le chapitre de la cathédrale accorde la remise à Eustache ROHAULT, vicaire du chœur [musicien], du loyer de sa maison. La décision est plusieurs fois renouvelée (12 novembre 1781, 12 novembre 1783, 4 décembre 1786, 12 novembre 1787, 10 novembre 1788). 

• 4 novembre 1789, Noyon : Le sieur Salot, prêtre de Noyon, remet entre les mains du chapitre l'office de sous-trésorier de cette église pour être employé dans le ministère des autels, et démissionne en même temps de la fonction de maître de latin des enfants de chœur, confiée à DESBAUVES. L'office de sous-trésorier est attribué à Eustache ROHAULT, vicaire du chœur, "qui depuis longtems ne peut plus chanter". Il continuera à percevoir ses appointements de 30 sous par jour et la fabrique lui paiera ce qu'elle a coutume de payer au sous-trésorier "et le surplus pour compléter lesdits trente sous par jour sera payé par la grande recette".

• 16 août 1790, Noyon : Eustache ROHAULT "sera de ce jour chargé de l’entretien de l'autel et tant pour cet objet que pour l'office de soustrésorier, pour la fermeture des grilles du cimetière, l'entretien des bénitiers, et des réverbères". Pour ce, il recevra 324 livres et 4 setiers de blé par an, des revenus de la fabrique. 
• 27 septembre 1790, Noyon : Eustache ROHAULT a joui de 30 sous par jour pendant plus de 40 ans comme vicaire du chœur. Il touchera 564 livres par an des deniers de la fabrique. Sur cette somme, il entre 200 livres pour ses gages de sous-trésorier, 100 francs pour le logement du sous-trésorier et 100 francs pour l'entretien du maître autel ; et comme son âge lui interdit de le faire lui-même, il en chargera une autre personne qu'il paiera de ses propres deniers. 

• 16 juillet 1792, Noyon : Dans une requête aux administrateurs du District, ROHAULT se dit musicien basse-contre de la ci-devant cathédrale "depuis" (il faut sans doute comprendre "pendant") 43 ans et sous-sacristain de l'église paroissiale de la ville. Il affirme n'avoir perçu que 260 livres depuis le début de l'année 1790. "Se trouvant pour le présent dans le plus grand besoin", il espère qu'ayant égard à ses longs services et à son âge de près de 64 ans, le District voudra bien lui accorder un nouvel acompte sur la pension qui lui sera fixée, conformément aux décrets de l'Assemblée nationale "en faveur de tous les musiciens, et officiers d'église".
• [1792], Noyon : Le District propose de lui accorder une pension de 400 livres par an.
• 20 décembre 1792, Beauvais : Le directoire du Département fixe sa pension viagère à 400 livres par an.

• [1793], Noyon : Avec le chanoine Gallet, ROHAULT dissimule les reliques des saints noyonnais menacées de destruction.

• 17 février 1804, Noyon : Jean Eustache ROHAULT, ancien sacristain, décède.

Mise à jour : 4 août 2018