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ROSINE, Antoine Philippe (1742-1817)
État civil
NOM : ROSINE     Prénom(s) : Antoine Philippe     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : ROZINE
ROSIN
ROZIN
Date(s) : 1742-7-12   / 1817-12-25 
Notes biographiques

Originaire de Mayence en Allemagne, Antoine-Philippe ROSINE devient ensuite musicien en France dans plusieurs régiments successifs, à Besançon, Nancy, Belfort, Metz, Mézières... On le suit au gré de ses garnisons connues. En 1794, il est à Nantes, toujours musicien, mais semble-t-il revenu à la vie civile. Il met ses talents de compositeur au service de la République avant de gagner Angoulême où il exerce, toujours comme musicien.

• 12 juillet 1742, Mayence [Allemagne] : Antonius Philippus ROSIN naît en Allemagne, paroisse Saint-Quintin de Mayence, dans la Hesse. Il est le fils de Joannis Christiani Rosin et Maria [] Rosine. Ses deux prénoms seront francisés. Les parents demeurent toujours paroisse Saint-Quintin en 1764.

• 17 juillet 1764, Besançon [Doubs] : Musicien dans le régiment du Roy-Infanterie, de fait de la paroisse Saint-Paul de cette ville, Antoine Philippe ROSINE épouse Françoise Gérard, âgée de 18 ans, paroisse Saint-Pierre. On relève plusieurs signatures à consonance germanique, sans doute des musiciens ou soldats dont celle de "Wolfgang Couble" [KOBELL] et celle de George BRICKMEYER. Durant les années qui suivent, les naissances d'enfants connus à ce jour ponctuent les différentes villes de casernement.

• [1765], Besançon : D'après son acte de mariage du 5 février 1811 à Château-Gontier [Mayenne], Françoise-Gabrielle Rosine est née à Besançon courant 1765, ce qui indique que le régiment y est resté quelque temps.

• 1766-1767, Nancy [Meurthe-et-Moselle] : Alors que le régiment est en garnison dans cette ville, deux enfants Rosine viennent au monde et sont baptisés paroisse Notre-Dame. Il s'agit de Charlotte (11 mars 1766) et Jean-Claude (24 juin 1767). Le couple réside "rue Saint-Michel au quartier dit des Suisses". En 1767, c'est Wolfgang KOBELL qui représente le parrain.

• 7 décembre 1768, Besançon : La famille Rosine / Gérard est revenue à Besançon, où elle réside place Saint-Jacques, paroisse Sainte-Madeleine. Une petite Jeanne-Françoise y naît le le 7 décembre et est baptisée le lendemain. Le sieur Philippe-Antoine ROSINE est alors "musicien au corps royal de l’artillerie du régiment de Besançon". Le parrain est François BOUTERVECK, "aussi musicien audit corps roïal". Les deux hommes signent côte à côte : "Rosine" et "Bouterveck".

• Au cours de l'année 1769, la famille déménage de la paroisse Sainte-Madeleine à la paroisse Saint-Pierre, toujours à Besançon.

• 11 décembre 1769 et 13 octobre 1773, Besançon : Deux autres enfants Rosine/Gérard viennent au monde, paroisse Saint-Pierre. Lors du baptême du premier, Claude-Joseph, Philippe-Antoine ROSINE est dit "maître de musique au corps royal de Besançon". Il est simplement dit "musicien" lors du baptême de Gabrielle en 1773. On peut s'interroger sur cette mention de "musicien" tout court, alors que jusqu'à présent l'appartenance à un régiment était toujours précisée. Serait-ce le signe d'un retour à la vie civile ? Le parrain de 1769 est le grand-père maternel de l'enfant, qui exerce le métier de jardinier. Celui de 1773 est maître-tissier, la marraine étant une tante Gérard, ce qui confirme les liens avec la famille de l'épouse de ROSINE.

• 17 mars 1776, Belfort [Territoire de Belfort] : La famille Rosine s'agrandit d'une petite Françoise-Catherine-Renée. Seul le parrain, René Deslandes, signe l'acte de baptême. Aucun métier n'est indiqué.

• 26 septembre 1777, Metz [Moselle] : Selon le site généalogique Filae.com, Philippe-Antoine ROSINE et Françoise Gérard ont un fils à Metz (paroisse non citée). Il restera en Moselle, où il devient maçon et fonde une famille à Norroy-le-Veneur.

• 8 mars 1778, Mézières [Ardennes] : Françoise-Dominique Gérard, épouse d'Antoine-Philippe ROSINE, sergent de musique au régiment de Bassigny-Infanterie, compagnie de Kerleau, en garnison en cette ville, est inhumée au cimetière de St-Julien en présence de son mari et de Jacques Fabien, sergent dans le même régiment, compagnie de la Colonelle.

• 10 juillet 1785, Metz [Moselle] : Philippe ROSINE, maître de musique au régiment de Bassigny-Infanterie, signe au bas de l'acte d'inhumation de Marie-Ursule Niva, femme de Charles Joseph GENTY, maître de musique au régiment de Piémont. Des liens existent entre les musiciens de régiments différents. Les deux hommes et leurs familles vont se recroiser à Nantes.

• 14 octobre 1794, Nantes [Loire-Atlantique] : Antoine-Philippe ROSINE, musicien, veuf de Marie-Françoise Gérard, domicilié à Nantes, section Scaevola-pont de L'Orient, se remarie avec une veuve, Catherine Lefort, revendeuse, âgée de 46 ans, originaire d'Angoulême. ROSINE semble revenu à la vie civile. Les témoins sont marchand de blanc, instituteur, horloger, et un tanneur, cousin de la mariée.

• 1795-1796, Nantes : Les enfants de Charles Joseph GENTY étant installés à Nantes et compte tenu des liens d'amitié entre les deux hommes, il est vraisemblable que Philippe-Antoine ROSINE les côtoie. Marie-Anne-Caroline GENTY, "musicienne" s'y marie (21 avril 1795) tout comme François-Barbe-Antoine GENTY, "musicien" (24 avril 1796).

• 20 prairial an VII [7 juin 1799], Nantes : L’érudit Mellinet, rapporte (De la musique à Nantes,… 1837)  une cérémonie funéraire en mémoire de deux plénipotentiaires français fusillés par ordre du cabinet de Vienne. La cérémonie se tient au temple décadaire, ex-cathédrale Saint-Pierre au son de musiques, Allons enfants de la patrie, Mourir pour la patrie, exécutées par un chœur militaire en tête du cortège, puis vient la cérémonie au temple.
Mellinet précise que l’orchestre est composé de plus de 80 musiciens. Sonorités guerrières de vengeance, suivies de complaintes arrangées par le citoyen LEBRETON, chef de musique de l’orchestre du spectacle.
La description  de l'intervention du citoyen et musicien ROZINE qui conclut la cérémonie est remarquable : "Après une nouvelle invocation, accompagnée d'un sourd roulement des tambours voilés de serge noire, l'orchestre joue la marche funèbre composée par le citoyen ROZINE, pendant que les canonniers, placés près de leurs pièces et dans le temple même, exécutent des évolutions guerrières. Le chœur répond par une autre marche sur un air de Piccini, et la cérémonie se termine par la strophe : Amour sacré de la patrie, dite par le chœur, auquel s'unit toute la population".
Compte tenu du contexte, du déploiement de musique militaire, "le citoyen ROZINE" semble bien être Philippe-Antoine ROSINE.

• 25 fructidor an X [12 septembre 1802], Tracy-Bocage [Calvados] : Jean-Claude Rosine, fils de "Jacques Philippe et de feue Françoise Girard" souhaite convoler avec la fille d'un homme de loi, Catherine-Victoire-Françoise Foucault. Il s'agit d'un beau mariage. Les bans sont publiés à Tracy-Bocage mais le mariage s'il a lieu ne s'y tient pas, ni en 1802 ni ultérieurement. Jean-Claude hésite-t-il à donner le véritable état-civil de son père ? Il est exact quant au nom de sa mère Françoise Girard, son lieu de naissance, Nancy [Meurthe-et-Moselle]. En revanche, ce qui concerne son père est erroné puisqu'il lui donne le prénom de son frère Jacques-Philippe et qu'il le dit marchand mercier. Est-ce parce que les deux hommes ont perdu tout contact ? Est-ce pour se démarquer de la profession d'artiste musicien réputée bohème ?

• [1800-1816], Angoulême [Charente] : Par recoupements, Philippe Antoine ROZINE a exercé comme musicien à Angoulême, ville dont sa seconde épouse était originaire.

• 5 février 1811, Château-Gontier [Mayenne] : ROSINE, musicien à Angoulême, donne son consentement à sa fille Françoise Gabrielle lors de son mariage avec Mathurin Doineau. Le marié est veuf, ancien chasseur à pied de la garde impériale, membre de la légion d'honneur, chevalier de l'empire. La présence d'enfants de ROSINE en Mayenne, laisserait supposer qu'il ait pu y séjourner professionnellement. Les éléments de concordance font encore défaut.

• 26 décembre 1817, Varaignes [Dordogne] : Un marchand et un tisserand de Varaignes déclarent en mairie le décès d'Antoine-Philippe ROZINE, âgé de 72 ans [75 en réalité], natif de Quintin ou Quintinium en Bretagne et époux en dernières noces de feue Catherine Lefort. Les déclarants font une déclaration erronée, confondant Quintin ville du Finistère et la paroisse Saint-Quintin de Mayence. Le double prénom, ainsi que le patronyme de l'épouse décédée permettent de rétablir les faits.
La biographie de ROSINE interroge à plusieurs reprises, jusqu'à son décès : que fait-il à Varaignes petit village situé à 35 kilomètres d'Angoulême, à la limite de la Charente ? Meurt-il en voyage ? A-t-il une maison de campagne ? L'ultime part de mystère d'un musicien...

Mise à jour : 11 novembre 2021

Sources
C. Mellinet, De la musique à Nantes..., 1837 ; F-Ad08/ EDEPOT/ MÉZIÈRES/ GG30 ; F-Ad14/ Tracy-Bocage, NMD ; F-Ad16/ NMD 1816 ; F-Ad24/ NMD 1817 ; F-Ad53/ Château-Gontier, NMD ; F-Ad54/ 5MI 394/ R 8 ; F-Ad57/ 9NUM/ 5 E319/ 2 ; F-Ad90/ Belfort, BMS ; F-Am Besançon/ BMS Besançon, St-Pierre ; F-Am Besançon/ BMS Besançon, Ste-Madeleine ; F-Am Besançon/ GG 218 ; F-Am Nantes/ 1E72 ; Filae.com

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