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ROUAIX, Jacques Urbain, Père (1749 av.-1816)

ROUAIX, Jacques Urbain, Père (1749 av.-1816)

État civil
NOM : ROUAIX     Prénom(s) : Jacques Urbain     Sexe : M
Complément de nom : Père
Date(s) : 1749 av.  / 1816-12-4 
Notes biographiques

Jacques Urbain ROUAIX fut l'organiste de l'église paroissiale de Vicdessos, située dans une vallée de la Haute Ariège, non loin de la frontière actuelle avec la principauté d'Andorre. Il est, au premier abord, surprenant qu'un village de montagne ait disposé d'un orgue, un des orgues les plus anciens de la région, et toujours en activité. Le minerai de fer qui était exploité depuis le Moyen Age était à l'origine d'une certaine richesse de Vicdessos, bourg principal de l'ensemble des villages et hameaux de la vallée. D'ailleurs, bien que ce lieu n'ait aucun caractère urbain, le comte de Foix avait octroyé au XIIIe siècle une certaine autonomie puisque des consuls administraient l'ensemble. Jacques Urbain ne quitta jamais la montagne ariégeoise : il avait grandi à Saint-Girons, petite ville située à une soixantaine de kilomètres, et il vécut ensuite le reste de sa vie à Vicdessos.

• [1749], Saint-Girons [Ariège] : Jacques Urbain ROUAIX est né de Jordain Rouaix, maître tailleur d'habits, et de Gabrielle Fitte. Faute d'archives, il est actuellement impossible de retrouver son acte de baptême, ni même le contrat de mariage des ses parents. Mais une recherche sur le site du Généanet permet de lui attribuer cinq frères et sœurs, parmi lesquels il y aurait eu un tailleur d'habits, un cordonnier, et un cuisinier aubergiste. Il est possible que Jacques Urbain, lui, ait quitté Saint-Girons dans l'été 1773. Il est en effet noté sur le registre des délibérations municipales de Vicdessos, à la date de 8 août, qu'il s'est présenté peu avant comme candidat organiste de l'église et régent de l'école. Mais nous ignorons tout de sa formation. 

• 8 août 1773, Vicdessos [Ariège] : Jacques Urbain ROUAIX est engagé pour deux années comme organiste de l'église paroissiale de Vicdessos et régent de l'école de la vallée. Le conseil politique en a ainsi délibéré sur proposition du maire de la vallée, Monsieur Vergniés de la Prade, fort satisfait par ce "sujet qui nourit le talent de toucher l'orgue et qui peut même montrer aux enfants les premiers éléments du latin". 

• 18 janvier 1774, Vicdessos [Ariège] : cinq mois après son engagement, le nouvel organiste et régent obtient un contrat pour une période de neuf années. 

• 8 mars 1774, Vicdessos : Jacques Urbain ROUAIX épouse Marie Seris (ou Séris), une demoiselle de la ville. Le contrat de mariage a été rédigé en février par maître Vergnies, le notaire. Mais, ni le registre paroissial, ni l'acte notarié, ne renseignent sur la famille Rouaix. Aucun membre n'est présent. Jordain Rouaix, lui-même, n'a pas entrepris le voyage, rendu, il est vrai, plus difficile encore par les aléas de l'hiver. Il s'est limité à approuver l'engagement de son fils et à confier cette procuration à M. Vergnies de la Prade, qui en plus de son office de maire, est aussi avocat en Parlement. La situation est tout autre pour Marie Seris. Elle est née en 1743 de Raymond Seris, un ouvrier des forges, et de Jeanne Pujol, lesquels se sont épousés, ici, en 1737. Mais Raymond est mort prématurément dès 1754, laissant sa veuve avec quatre jeunes enfants. Vingt ans plus tard, voilà Marie qui prend époux. Et contrairement à Jacques Urbain, elle est très entourée, à la fois par sa mère, et par ses frères et oncles, tous ouvriers des forges.

• 1 août 1776, Vicdessos : Les époux accueillent Gabrielle Jeanne, la première-née d'une grande fratrie qui sera composée de neuf filles et de deux garçons. L'année suivante, le 7 novembre, arrive Jeanne, appelée Jeaneton, puis Marie le 30 novembre 1778, Alexandrine le 26 février 1780, Rosalie le 13 mai 1781, Marthe le 12 mars 1783, Jeanne-Angélique le 10 octobre 1787, Jeanne-Pauline le 26 mars 1789 et enfin Jeanne-Catherine le 25 novembre 1792. Deux fils se glissent dans cette lignée horizontale. Jean Baptiste Thadée, qui succédera à son père auprès de l'orgue de Vicdessos, naît le 5 février 1785; quant à Jean Thymotée, le dernier-né, il voit le jour en juin 1795. Mais ces deux décennies sont ponctuées de moments difficiles car la mortalité frappe les jeunes enfants. Elle emporte au moins trois petites filles: Marie, à 26 jours; Pauline, surnommée Appolonie, à 21 mois, et Jeanne-Catherine à 14 mois. 

Pendant toutes ces années, Jacques Urbain entretient-il des liens tenus avec sa famille de Saint-Girons? Il faut en effet attendre mars 1789 pour qu'une demoiselle Rouaix soit enfin marraine au foyer de l'organiste. En fait, jusqu'en 1789, les filles seront toujours présentées au baptême par des hommes nommés Seris invariablement forgeurs, par leurs épouses, ou par une certaine Jeanne Pujol qui est nommée quatre fois et qui est peut-être tout simplement la grand-mère maternelle des petites baptisées. En revanche, Jean Baptiste Thadée échappe à cette règle. Est-ce dû à son statut de premier garçon? Toujours est-il qu'il a l'honneur d'être tenu par le premier consul et son épouse.  

1790, Vicdessos : Jacques Urbain ROUAIX demeure qualifié de régent et organiste sur l'acte de sépulture de sa fille Pauline, en date de décembre 1790. Mais c'est la dernière fois que cette double fonction figure sur une telle notice. Comme pour les années précédentes, ses émoluments annuels s'élèvent toujours à quatre cents livres. Quant au service de "secrétaire d'office" qui lui échouait fréquemment lors des séances de délibérations municipales, il n'apparaît pas au-delà de janvier 1790. Il habite la maison de l'école où un logement est à la disposition de l'instituteur. L'effectif des élèves est assez élevé car la circonscription couvre l'ensemble de la vallée. Il peut atteindre une quarantaine d'enfants. Au chœur de l'église Notre-Dame, aux côtés de l'organiste, se trouve un chantre, Pierre Bugard, un jeune prêtre vicaire. Mais ce dernier est promu curé de Saleix, une toute petite paroisse rurale de la vallée. Il y officie à partir du mois d'avril, mais il poursuit son service de chantre à Vicdessos. 

• 16 mars 1795, Vicdessos : Jacques-URBAIN est brillamment nommé instituteur par un jury départemental, à la grande satisfaction des autorités municipales. Celles-ci ont insisté sur ses vingt-deux années passées comme "instituteur public" avec un "zèle et un dévouement soutenu". Et le certificat de civisme qu'elle ont établi fut, bien évidemment, visé par par l'administration du district.

• 11 février 1805, Vicdessos : L'ancien organiste et sa femme voient leur fille Marie épouser Jean-Baptiste Claret, un ouvrier des forges de 26 ans, lui-même fils de forgeur. En fait, ce n'est là que la première des cérémonies de mariage des grandes filles de la famille. En juillet 1808, Alexandrine prend pour mari Joseph Laugé, âgé de 44 ans et lui aussi ouvrier des forges. Le 28 octobre 1812, Jeanne Angélique quitte sa famille et descend vers la Basse Ariège. Elle est devenue la femme d'un propriétaire de Pamiers, Jean Dupred. Ce dernier a été baptisé par son oncle, le prêtre Jean Baptiste Dupred, dans l'église rupestre [très visitée de nos jours] du petit village de Vals situé entre Mirepoix et Pamiers, là où ses parents habitaient leur métairie bien que son père eût l'honneur d'être bourgeois. Maintenant qualifié de propriétaire et âgé de 47 ans, Jean Dupred réside avec sa mère dans la ville de Pamiers, là où "Dame Angélique Rouaix" le rejoint.

• [1810], Vicdessos : Jean Baptiste Thadée Rouaix, fils de Jacques-Urbain, a déjà succédé à son père sur les deux postes d'instituteur et d'organiste de l'église. Nous ignorons la date de cette transmission. D'ailleurs, les charges exercées par le père de famille, sur sa commune,à partir de 1792 ne sont pas clairement établies. Le registre paroissial ainsi que celui d'état-civil à partir de 1793, donnent des réponses qui varient au fil des années. Au début de la Première République, lors du baptême de Jeanne Catherine, il est régent de Vicdessos. Le voilà  greffier de la municipalité le premier juillet 1793, mais "instituteur" le 24 juin 1795. Sous le Premier Empire, aux mariages de ses filles Marie et Alexandrine, en 1805 et 1810, il est "instituteur de cette commune", mais pour celui de Jeanne Alexandra, en 1812, il est devenu "ex-greffier de la justice de paix" tandis que son fils Jean Baptiste Thadée ROUAIX est, bien entendu, "organiste". Et puis, n'oubliona pas qu'il y eut des années difficiles puisque le curé de la paroisse dut acheter l'orgue pour le maintenir à Vicdessos dans son intégralité. 

• 4 décembre 1816, Vicdessos : Jacques Urbain s'éteint dans sa maison, à l'âge de 67 ans, sans doute entouré de Marie Seris et de plusieurs de ses enfants. Le maire, André Vergnies-Bouischères, écrit sur le registre  "ex huissier de justice", mais il ne fait aucunement allusion à sa longue carrière d'organiste et de régent. 

 Mai 2019

                                                                                                                         

                    

Sources
F-AD09/ BMS, Vicdessos ; F-Ad/ 145 E BB9, Vicdessos ; F-Ad09/ 145 E BB9 ; F-Ad09/ 145 EDT ; F-Ad09/ 145 EDT/BB11, Vicdessos ; F-Ad09/ Archives notariales, Vicdessos ; F-Ad09/ BMS Vicdessos ; F-Ad09/ BMS, Vicdessos ; F-Ad09/ Vicdessos ; F-Ad09/ État civil de Vicdessos ; F-Ad09/ État civil, Vicdessos ; F-Ad09/ État-civil, Vicdessos ; J-L Grill-Maffre, Orgues d'Ariège, 1975

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