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ROUSSEL, Augustin (1759-1803 ap.)
État civil
NOM : ROUSSEL     Prénom(s) : Augustin     Sexe : M
Date(s) : 1759-1-28  / 1803-1-30 ap.
Notes biographiques

Augustin ROUSSEL a été brièvement (1783) maître des enfants de chœur de la paroisse Saint-Maclou de Pontoise (Val-d'Oise), ville où il est né. Au début de la Révolution, il est vicaire puis curé constitutionnel de la paroisse de Colombes (Hauts-de-Seine). Emprisonné pendant la Terreur, il se fait élire à la municipalité de Colombes sous le Directoire mais sa moralité douteuse lui attire des ennemis et des ennuis. Il est finalement destitué de ses fonctions puis déporté à l'île de Ré. Installé à Paris en 1803, il entame des démarches, infructueuses semble-t-il, pour reprendre du service au sein de l'Église.

• 28 janvier 1759, Saint-Ouen-l'Aumône [Val-d'Oise] : Augustin ROUSSEL naît du légitime mariage d'Augustin Roussel, postillon chez Charles Berson, maître de la poste aux chevaux de Pontoise, et de Marianne Hannier sa femme ; il est baptisé le 29, avec comme parrain Charles Berson et comme marraine Marie Louise Leclerc, femme de Guillaume Hannier, marchand grenetier sur le pont de Pontoise.

• 27 juillet 1783, Pontoise [Val-dOise] : Augustin ROUSSEL, prêtre, maître ès arts, natif du faubourg de l'Aumône de cette ville, est reçu maître des enfants de chœur de la paroisse Saint-Maclou. Ses talents, sa douceur et sa conduite sont connus et ont été attestés par plusieurs habitants notables de la ville. Il sait parfaitement son chant, a même été maître de chant à son séminaire. 
• 30 septembre 1783, Pontoise : Jean LEMAIRE, prêtre du diocèse de Beauvais, muni de bons certificats, succède à ROUSSEL, qui s'est retiré. 

• 1789-1791, Colombes [Hauts-de-Seine] : Augustin ROUSSEL est vicaire de la paroisse. En 1791, après avoir prêté serment à la Constitution civile du clergé, il en devient officiellement le curé.

• 1791, Colombes [Hauts-de-Seine] : Augustin ROUSSEL, curé, âgé de 33 ans, est électeur du département de Paris. Il fait partie du club de la Sainte-Chapelle, qui tient ses séances dans l'ancienne église de ce nom et regroupe des royalistes et d'anciens membres du club des Feuillants.

• Décembre 1792, Colombes : Il abandonne ses fonctions de curé. Il semble avoir été arrêté et incarcéré peu de temps après, selon lui "pour avoir célébré les saints offices le jour de Noël 1792" (supplique de 1803).

• [vers 1793-1794], Paris : Il affirme avoir été emprisonné pendant onze mois "sous le régime de Robespierre".

• An IV (1795-1796) : Il est président de la municipalité de Colombes. Il finit par être suspendu à cause de son penchant pour l'alcool.

• An V (1796-1797), Colombes : Il est simple agent municipal. Les autorités le suspectent d'escroquerie et le jugent responsable de cabales contre les commissaires municipaux successifs.

• An VI (1797-1798), Colombes : Ses "ennemis" l'accusent d'avoir été percepteur des contributions et d'avoir fait banqueroute, ce qu'il nie catégoriquement en 1803, le préfet pouvant d'après lui confirmer ses dires.

• 4 vendémiaire an VII (25 septembre 1798), Paris : Le Directoire condamne à la déportation Augustin ROUSSEL, ex-ministre du culte catholique en la commune de Colombes, accusé de provoquer "l'avilissement des autorités constituées", de détourner les citoyens de payer leurs contributions, et parce que "sa conduite morale et politique rend sa présence dangereuse sur le territoire de la République". En 1803, il n'évoque dans sa supplique au cardinal Caprara que le deuxième motif. D'après lui, il ne s'agit que d'un prétexte "imaginé par les factions d'alors [...] pour sauver un percepteur des contributions de Colombes des peines résultantes de sa malversation". Dans cette affaire, il ne fut qu'un bouc émissaire, une "victime inutile" même, puisque les calomnies de ses persécuteurs "ne purent empêcher leur protégé d'être destitué de tous ses emplois et notamment de celui de notaire de Colombes".

• 24 mars 1799, Colombes : Sa fille Angélique Roussel vient au monde. La mère, Marie Joséphine Charlotte Leclerc, domiciliée rue Franciade, est couturière. ROUSSEL est présenté comme "ex-curé de cette commune, y domicilié et présentement déporté à l'Isle de Ré". Les parents ne sont pas mariés.

• 1802, Paris : Il fréquente le séminaire de Saint-Sulpice. Là, il obtient "de Mr Emery son ancien supérieur l'absolution des censures et suspenses qu'il avoit encourües pour fait de son serment de maintenir la constitution civile du clergé et des suites qu'il y avoit données".

• 30 janvier 1803, Paris : Augustin ROUSSEL, prêtre du diocèse, qui réside rue du Faubourg Saint-Denis, demande à réintégrer le giron de l'Église. Il se dit dans un "besoin extrême" et assure avoir toujours chéri des fonctions pour lesquelles il a "quelques talens". Le grand vicaire du diocèse ne paraît pas disposé à lui accorder sa confiance, ce qu'il ne comprend pas car il est facile de prouver le caractère mensonger des accusations portées contre lui, argumente-t-il. ROUSSEL omet d'évoquer son goût pour l'alccol et sa relation avec Marie Joséphine Charlotte Leclerc, dont les autorités ecclésiastiques ont peut-être eu vent.

Mise à jour : 17 décembre 2017 

Sources
Chavarey, Assemblée électorale de Paris, 1791-1792 ; Cheynet, Les procès-verbaux du Directoire exécutif ; F-Ad92/ E_NUM_COL33 ; F-Ad95/ 3E155 7 ; F-Adio Pontoise/ document non coté ; F-An/ AF/IV/1900 ; Liste générale des déportés par la loi du 19 fructidor an V ; V. Pierre, La déportation ecclésiastique sous le Directoire…, 1898

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