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ROUSSIN, Auguste Marie (1762-1836)
Autre(s) forme(s) du nom : Marie Auguste
Augustin
Date(s) : 1762-4-3 / 1836-10-28
Originaire du diocèse de Chartres, Auguste-Marie ROUSIN est reçu choriste de la cathédrale de Rennes en 1783. À la Révolution, il fait partie du corps de musique de la cathédrale constitutionnelle. Son civisme est attesté. Sous le Directoire, il est mentionné comme maître de musique vocale et instrumentale et prête serment comme instituteur le 2 pluviôse an VI.
• 3 avril 1762, Épernon [aujourd'hui en Eure-et-Loir] : Auguste-Marie ROUSSIN naît au "bourg St-Thomas d'Épernon" (indique son acte de mariage), c'est-à-dire le faubourg qui s'est développé autour du prieuré bénédictin Saint-Thomas dépendant de l'abbaye de Marmoutiers, à peu de distance à l'ouest du noyau urbain fortifié d'Épernon. Il est baptisé le lendemain à l'église paroissiale Saint-Nicolas. Son père est donné comme "mégicier" (c'est-à-dire mégissier, artisan chargé du mégissage, tannage des peaux d'ovins ou de caprins avec de l'alun, peaux délicates destinées à l'artisanat de la chaussure, de la ganterie ou de l'habillement). Son parrain et sa marraine savent signer tous les deux.
• [1769-1779 environ] : Où a-t-il reçu sa formation musicale ? La collégiale la plus proche de son lieu de naissance est celle de Saint-Nicolas de Maintenon, mais les registres capitulaires ne sont pas conservés pour la période indiquée. Épernon est par ailleurs situé à 25 km au nord-est de Chartres, mais le jeune garçon ne figure pas parmi les enfants de chœur retrouvés à la cathédrale de son diocèse natal, dont les listes ont été bien reconstituées par Pierre Mesplé. Il n'est d'ailleurs pas certain que ROUSSIN ait été enfant de chœur puisqu'il n'en parle pas durant ses démarches des débuts de la Révolution.
• 1779, Paris : Les comptes de l'église Sainte-Marine portent "Payé au S. Roussin 2e chantre la So[mm]e de cent trente trois livres pour l’année 1779 de ses gages cy… 133 livres". Il pourrait s'agir – éventuellement – d'Auguste-Marie ROUSSIN, qui serait alors au tout début de sa vie professionnelle. En l'absence de prénom il est impossible de trancher, mais la date est très compatible avec ce que l'on sait de sa carrière. De plus dans un bref papier où il reconstitue sa carrière en mars 1791, il mentionne avoir exercé "six ans dans différentes églises, tant à Dol qu’à Chartres, Paris, Versailles, et autres endroits, que je puis prouver". L'église Sainte-Marine pourrait avec vraisemblance être ce poste parisien évoqué.
Les passages à Chartres et à Versailles ont dû être de courte durée. On ignore à quelles dates ils se placent.
• [1780-1783], Fécamp et Dol[-de-Bretagne] : Auguste-Marie ROUSSIN a servi deux ans à Dol et deux ans à "la cy-devant abbaye de Fécamp" avant d’arriver à Rennes, selon ce qu'il déclarera ultérieurement dans sa requête de prairial an II. Dans quel ordre se sont placés ces deux postes ? On peut penser que le poste à Dol a immédiatement précédé celui de Rennes (50 km entre les deux villes), et que c'est l'abbaye de Fécamp qui avait accueilli le jeune homme à sa sortie de psallette (il y a 175 km entre Épernon et Fécamp et 190 entre Paris, s'il y a séjourné, et Fécamp). Cela n'a pas pu être vérifié (les archives de Dol sont très lacunaires, celles de Fécamp n'ont pas été encore étudiées).
• 18 août 1783, Rennes : Le sieur Auguste-Marie ROUSSIN est reçu basse taille à la cathédrale Saint-Pierre. Le chapitre lui promet des gages de 26 sols 6 deniers par jour, soit un peu moins de 500 livres par an. Il est basse-taille mais est parfois mentionné comme basse-contre. Le maître de musique est alors Gaspard LE MAY.
• 8 octobre 1784 : Les chanoines accordent 18 livres de gratification au sieur ROUSSIN "choriste de leur église".
• 29 octobre 1784 : Le sieur ROUSSIN choriste, est désormais chargé de "veiller sur les enfants de chœur en qualité de précepteur". On peut penser que LEMAY, le maître de musique, veut se décharger des enfants. Néanmoins pour leur instruction, grammaire, latin, religion, on fait appel au sieur MESLIF DUBUISSON, prêtre, économe de la psallette, habitant rue du Griffon. Ce qui amène finalement à s'interroger sur le rôle exact dévolu à Auguste-Marie ROUSSIN.
• 11 avril 1785, Rennes : Le chapitre admoneste trois choristes, ROUSSIN, BOITE et LETERTRE, parce qu'ils ont récemment refusé de porter la chape. Il décide que ce sera BOITE qui "fera la fonction de second chapier, soit qu’il y ait musique, soit qu’il n’y en ait pas", et que LE TERTRE et ROUSSIN devront prendre la chape "non seulement quand ils en seront avertis par le président du chœur, mais encore d’eux mêmes", chaque fois que ce sera nécessaire "pour suppléer soit le sous chantre, soit les deux chapiers ou l’un des deux".
• 13 janvier 1786 : ROUSSIN reçoit une gratification de 48 livres suivant la délibération du 9 janvier précédent.
• 22 août 1786, Rennes : Dans l'église paroissiale Saint-Étienne, est célébré le mariage d’un musicien de la cathédrale, Félix-Joseph BOITE. Parmi les nombreux signataires de l’acte, on reconnaît plusieurs autres musiciens : les LEMAY père et fils, DÉPÉRY, LEBON, OUDET, HUET, ROUSSIN...
• 26 janvier 1787, Rennes : Les chanoines décident que le sieur ROUSSIN "choriste de leur église" gagnera désormais 600 francs par an (33 sols par jour). Cette augmentation est justifiée "parce qu’il se perfectionnera dans la musique et qu’il y chantera toute fois qu’il en sera besoin et qu’il en sera requis".
• 10 juillet 1787 : Dans l'église de Saint-Germain, le prêtre (qui est aussi musicien) Jean-Marie-Thomas DELAVALLÉE, "sous diacre d'office de la cathédrale de Rennes" donne la bénédiction nuptiale à Marie-Auguste ROUSSIN et à Dlle Jeanne Catherine Marguerite Deslandes, originaire de "Monfort diocèse de Saint-Malo", c'est-à-dire probablement Montfort-sur-Meu, à une vingtaine de km à l’ouest de Rennes. Elle est domiciliée paroisse Saint-Germain de Rennes, où est célébré le mariage, tandis que le jeune homme habite paroisse Saint-Étienne. Le père de ce dernier est décédé antérieurement, sa mère a donné son consentement devant notaire. Le marié est accompagné de ses amis musiciens : LEMAY père (qui signe "LeMay mtre de Musique") et fils, OUDET, LEBON (qui signe "Lebon fils"). Un certain "jacques Pauplay" aussi signataire reste à identifier.
• 1788, Rennes : Le sieur ROUSSIN, chantre à la cathédrale, et sa femme demeurent place des Lices, dans un logement situé au 2ème étage. Il est capité à hauteur de 1 livre 10, ce qui est un montant inférieur à celui payé par PLIHON et à DESPERY, et très nettement inférieur à celui de LEMAY.
• 1790, Rennes : Auguste-Marie ROUSSIN, 28 ans, chante toujours la basse taille à la cathédrale Saint-Pierre de Rennes où il reçoit 760 livres 3 sols d'appointements annuels. Il déclare avoir huit ans de service.
• 22 décembre 1790 : Il figure parmi les signataires de la pétition des "Officiers, Musiciens & Chantres de l'Eglise Cathédrale de Rennes, A l'assemblée Nationale". Les autres signataires sont "LEMAY M.tre de Musique" qui a signé le premier, suivi de DUBUISSON, PAIRIER, GOBAILLE, PLIHON, BOITE, DESPERY, DUCAT, et BOUDRY.
• Mai 1790, Rennes : Dans les listes imprimées des citoyens actifs, PLIHON, ROUSSIN et DESPERY père sont classés parmi les citoyens inéligibles.
• Mars 1791, Rennes : À la demande de Toullier, chacun des musiciens rédige une courte requête autographe pour préciser sa carrière passée. Roussin commence la sienne par "J’ai l’honneur de saluer Monsieur Toulier". On apprend que Toullier est passé par "Mr PLIHON mon confrère" pour informer ROUSSIN de sa demande.
Dans son rapport à l’Assemblée du Directoire du district de Rennes, en vue du maintien de ces musiciens dans une musique accordée à l’église constitutionnelle, Toullier vante "la bonne conduite qu’ils [les musiciens sus-nommés] ont eue, le civisme qu’ils ont témoigné en toute occasion."
• 1791 : ROUSSIN fait partie des musiciens de la cathédrale d’Ancien Régime qui constituent le corps de musique accordé à la cathédrale constitutionnelle. On y trouve un maître, Gaspard LEMAY, trois chantres, PLIHON, ROUSSIN, BOETE, deux serpents, BOUDRY et DESPÉRY et un violoncelle, OUDET.
• [1793] : Les musiciens cités comme membres de la musique de la cathédrale constitutionnelle prêtent tous serment à la constitution du 10 août 1793.
ROUSSIN figure, avec LEMAY, BOITE et HUET, parmi les signataires de la lettre adressée par les Républicains de Rennes aux administrateurs du département d’Ille-et-Vilaine demandant que "les cy-devants nobles non assermentés" soient mis "en état d’arrestation" pour les empêcher de nuire. Cette pétition, non datée, ne peut avoir été rédigée qu’entre juin 1793 et janvier 1794.
• [1794] : Auguste-Marie ROUSSIN fait partie des six musiciens (avec LE MAY, OUDET, DEPÉRY, BOUDRY et BOETTE), se présentant comme "six citoyens bons républicains et sans culottes" qui réclament le paiement de leur service au Temple de la Raison pour le mois de janvier 1794.
•18 prairial an II (6 juin 1794) : "Le plus pur patriotisme" de la basse-contre ROUSSIN est salué par le directoire du district de Rennes.
• Du 1er thermidor an II (19 juillet 1794) au 1er thermidor an IV (19 juillet 1796) : ROUSSIN est devenu employé de l'hôpital de Rennes.
• 1797-1798, Rennes : ROUSSIN figure parmi les musiciens enseignant la musique vocale et instrumentale dans le calendrier du département d’Ille-et-Vilaine pour l'an VI. Son nom ne figure pas dans ce calendrier l’année suivante.
• 2 pluviôse an VI (21 janvier 1798), Rennes : ROUSSIN prête serment comme instituteur.
On perd alors provisoirement sa trace, jusqu'à son décès, presque quatre décennies plus tard.
• • •
• 28 octobre 1836, Rennes : À deux heures du matin, rue Vasselot, s'éteint "Mr Marie Augustin ROUSSIN, âgé de 74 ans, ancien instituteur, veuf de De Jeanne Catherine Marguerite Deslandes, né à Epernon (E&L)".
Mise à jour : 10 décembre 2018