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ROZE, Anne, épouse BELNET (1757-1833)
État civil
NOM : ROZE     Prénom(s) : Anne     Sexe : F
Complément de nom : épouse BELNET
Autre(s) forme(s) du nom : ROSE
Date(s) : 1757-1-19   / 1833-8-29
Notes biographiques

Jusqu'à la fin de l'année 1792, Anne ROZE-BELNET est l'organiste de l'église paroissiale Notre-Dame de Tonnerre [Yonne], église importante, qui rémunère du personnel (un sonneur, un porte-bannière, une quêteuse, deux bedeaux, un suisse, des enfants de chœur…) et entretient régulièrement son orgue (interventions de RICHARD, facteur à Troyes, et de COCHU, facteur à Auxerre).

• 19 janvier 1757, Tonnerre : Ce jour-là naît Anne ROZE, fille d'Edme Roze et de Claude-Barbe Milon. Son père est marchand et notamment marchand cirier, fournissant de cire les églises tonnerroises. Baptisée le 22 janvier, en l'église Notre-Dame, par Léonard Roze, "prestre Chanoine trésorier du chapitre de Saint-Pierre de Tonnerre", Anne est tenue sur les fonts baptismaux par "Messire Jean Nicollas Girardin escuyer, secrétaire du Roy maisons Couronne de France et des finances" et par une Anne Roze épouse d'un officier au grenier à sel de Châtillon-sur-Seine. Le lien de famille de la marraine avec l'enfant n'est pas explicité, mais il est plus que probable qu'il en existe un (est-ce une tante ?). Quant au chanoine célébrant le baptême, il s'agit de son grand-oncle. Il sera également présent lors de l'établissement de son contrat de mariage, le 23 septembre 1782.
Reste à savoir quel rôle parrain, marraine, grand-oncle chanoine… ont joué dans l'éducation de la petite fille puis de la jeune fille qui deviendra musicienne.

• 1er mars 1773, Tonnerre : Prenant la suite d'Anne Françoise HANSON-DUPEREY, Anne ROZE devient organiste de la paroisse Notre-Dame. Elle a 16 ans. Ses gages restent fixés à 100 livres par an. Contrairement à ceux de sa prédécesseuse qui lui étaient versés sous forme de quartiers de 25 livres chaque trimestre, les gages de la jeune fille ne sont versés qu'une seule fois par an : cela pourrait être l'indice qu'ils ne servent que d'appoint familial, et non de revenu de vie quotidienne. Si la fabrique lui a versé 83 livres 13 sols 6 deniers la première année, pour la période allant de mars à fin décembre, les années se calent ensuite du 1er janvier au 31 décembre.

• De 1773 jusqu'en mai 1781, Tonnerre : Les gages de la jeune organiste sont versés à son père, en général le 31 décembre de chaque année. À la fin de 1779, il touche en une seule fois les gages de 1778 et de 1779. Inversement, le 12 mai 1781, il touche par avance la totalité des honoraires dus à "mademoiselle sa fille" pour l'année 1781, et le même jour rembourse par avance "2 parties de rente échues le 2 et le 19 juillet 1781" qu'il doit à la fabrique. Les salaires de la jeune fille servent à éponger les dettes familiales.

• 24 septembre 1782, Tonnerre : Anne ROZE et Antoine Belnet se marient. Antoine Belnet est originaire de Dijon, paroisse Notre Dame, où ses parents étaient "marchands", activité également de ses deux frères, Jacques et Jean-Baptiste Belnet, venus de Dijon à Tonnerre pour la noce. L'enquête dijonnaise a révélé que l'un, au moins, de ses frères est marchand boucher. Quant au jeune marié, Antoine Belnet, il est chirurgien. Il a dû faire ses études à Paris, où les bans sont publiés paroisse Saint-André des arts. Edme Rose, le père de la mariée, est dit "officier municipal de cette ville". Son frère Louis-Henry est présent et signe "Roze fils", sans qu'un quelconque état d'organiste soit mentionné ni pour lui ni pour la mariée.
La veille, un contrat de mariage a été établi. Les parents Roze y stipulent l'égalité parfaite qui doit régner entre leurs deux enfants, qui se partageront égalitairement leurs biens après leur décès. Les apports des deux futurs ne sont pas chiffrés. Ils entrent en communauté pour 600 livres.

• Les 21 août 1784, 9 juillet 1786, 12 décembre 1787, 15 février 1789 et 9 décembre 1791, naissent cinq enfants Belnet/Roze, trois garçons et deux filles. Les quelques parrains et marraines choisis hors du cercle familial attestent les liens du couple Belnet avec les élites locales : un chanoine de Chartres abbé commendataire de l’abbaye de Quincy (représenté par un vigneron), le Supérieur de l'hôpital (où opère sans doute Antoine Belnet), ou encore, en 1791, le "commissaire du roy près le tribunal de cette ville"Louis-Henry ROZE est parrain du garçon né en février 1789, qui reçoit d'ailleurs son double prénom.

• À partir de 1782, et jusqu'en décembre 1792, c'est Antoine Belnet qui chaque année reçoit de la fabrique les "honoraires de Madame son Épouse organiste de cette paroisse" de Notre-Dame.
En 1790, Anne ROZE-BELNET est toujours organiste de Notre-Dame, tandis que son frère Louis-Henry ROZE est organiste du chapitre de Saint-Pierre de Tonnerre. Leur père, Edme Roze, s'implique dans les luttes d'influence en jeu lors de la création du département. Il est l'un des deux représentants de Tonnerre envoyés à Paris pour défendre les intérêts de la ville et obtenir qu'elle devienne chef-lieu de district.

• 28 ventôse an IV [15 mars 1796], Tonnerre : Le frère d'Anne, Louis-Henry ROSE meurt brusquement, âgé de 37 ans. Il est dit propriétaire, demeurant rue de Rougemont, quartier du Levant.

• Six ans plus tard, le 11 ventôse an X [2 mars 1802], meurt à son tour son père, Edme Roze, âgé de 85 ans et 7 mois.

• 29 août 1833, Tonnerre : Anne ROZE s'éteint à huit heures, en son domicile rue Saint-Michel. Son fils aîné, Claude-Antoine, devenu avocat avoué, va déclarer le décès quelques heures plus tard, en compagnie de son beau-frère Pierre Lemaire, receveur de l’Hospice de Tonnerre. Antoine Belnet est maintenant chirurgien en chef de l’hospice de Tonnerre. Aucune allusion n'est évidemment faite à l'ancien métier d'organiste de la défunte. Avait-elle retrouvé une tribune après le Concordat ? Cela paraît assez peu probable.

• 14 avril 1841, Tonnerre : Antoine Belnet s'éteint à son tour, à la même adresse, "veuf de Mme Anne Roze". L'acte de décès énumère ses titres : « maître en chirurgie, chirurgien en chef de l’hôpital de cette ville et des prisons, chirurgien aide major du bataillon communal de la Garde nationale et membre correspondant de l’académie de médecine »...

Mise à jour : 19 février 2016

Sources
F-Ad89/ 3E 13/35 ; F-Ad89/ G 2516 ; F-Ad89/ G 2517 ; F-Ad89/ état civil en ligne

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