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SEYFERT, Jean Antoine Eloy (ca 1760-1820 ap.)

SEYFERT, Jean Antoine Eloy (ca 1760-1820 ap.)

État civil
NOM : SEYFERT     Prénom(s) : Jean Antoine Eloy      Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : SEIFERT
Date(s) : 1760 ca  / 1820 ap.
Notes biographiques

Jean Antoine Eloy SEYFERT, d'origine allemande manie le pinceau aussi bien qu'il joue du violon. Marié avec la fille d'un maître de musique messin peu avant la Révolution, il tient en sa compagnie une pension pour jeunes filles et doit sans doute déjà jouer de son instrument au Théâtre de la ville. Il émigre ensuite quelques années. A son retour sous le Consulat, il est surtout connu pour son travail d'artiste peintre. Il aurait quitté Metz en 1820.

• [1760], Würtzburg en Franconie [Allemagne] : Jean Antoine Eloy SEYFERT, fils de Jean Henry et de Marie-Anne Ulrichin vient au monde.

• 8 mai 1787, Metz : Musicien, âgé de 27 ans, Il se marie paroisse Saint-Victor avec Anne Ferrouillat, âgée de 20 ans, fille de Jean Charles Antoine FEROUILLAT, maître de musique et de Marguerite Légyptien en présence de Michel François LAURET, maître de musique de la cathédrale Saint-Étienne. Il signe Aloys Andon[sic] Seyfert [avec un tréma sur le y].

• 23 avril 1789, Metz : "Le sr SEYFFERT, Maître de Musique, & la Dlle. son épouse, demeurant à Metz, rue du Porte-Enseigne, n°2703, à côté de la petite Croix-D'Or, continuent l'état de de la Demoiselle FERROUILLAT leur mère; ils prennent des demoiselles, depuis l'âge de 5 ans jusqu'à 18, à pension ou demi-pension, & leur enseigne l'histoire sainte, la langue françoise par principes, l'arithmétique, la géographie, l'histoire de France, à lire & à toucher du forte-piano, & à chanter; il y a aussi maîtres de dessin, de danse & de langue allemande; les pensionnaires se fourniront de linge & de couverts; on aura soin de les blanchir & les peigner; on s'appliquera à leur donner une bonne éducation, & à les instruire pour leur premiere communion qu'on leur fera faire. Le logement su sr SEYFFERT est très bien aéré & près des plus belles promenades de la ville" lit-on dans le numéro 17 des Affiches des Évêchés et Lorraine.

• 1791, Metz : Il fait partie de l'orchestre du Théâtre [depuis quand?]. Celui-ci est composé de la façon suivante, un maître de musique [François Augustin Fidel BOLVIN], sept violons et altos (Jean-Baptiste DAVRANGEFrançois-Michel DUCHAUMONTÉtienne FINETJean Thomas KARRClément Auguste LAHOUSSAYECharles PORTE et Jean Antoine Eloy SEYFERT), deux basses/violoncelles (Clément Auguste DUHAULONDELJean-Baptiste Martin THOMAS), un joueur de flûte et de hautbois (Georges Albert Frédéric BARDELLE), un joueur de clarinette (Henry KANDELKA), un joueur de timbales (Bernard Valérien BOURGOUIN) et une basse-continue (Jean Charles Antoine FERROUILLAT).
• 1790-1791, Metz : "La musique de la Garde Nationale fut créée en 1790, et ce fut une aubaine pour les musiciens de la cathédrale licenciés, dont un grand nombre grossit les rangs de ce nouveau corps de musique. Le premier chef de cet ensemble était le baron Seyfert, également violoniste au théâtre et peintre de talent. Obligé d'émigrer en 1793 pour sauver sa tête , il fut remplacé par Henry Kandelka jusqu'en 1795" d'après Gilbert Rose ["Que devient la musique à Metz durant la Révolution?"] mais ce point reste à documenter.

• 3 octobre 1794, Metz : Anne Ferrouillat demande et obtient le divorce en raison sans doute de l'absence de son époux "ci-devant musicien résident en cette commune". Il est présenté une attestation délivrée par le secrétaire général du Département de Moselle en date du 30 septembre précédent qui constate que ledit Seiffert est "porté sur la liste des émigrés de ce département rendue publique le dixième jour du second mois de l'an deux de la République Françoise et qu'il n'a pas réclamé depuis".

• 20 avril 1800, Metz : Anne Ferouillat, "épouse divorcée de Eloi SEIFERT, vivant musicien" [sic], s'éteint à 6 heures du soir dans sa demeure de la place de la République.*

• [1802-1808], Metz : d'après E.Bénédit [Dictionnaire critique et documentaire des peintres...,1924] et certains sites spécialisés dans l'art, Eloy [ou Eligius] SEIFERT était baron [en 1785 meurt une baronne Katharina Seyfert, épouse de Ludwig Ernest Von Bibra mais on dit qu'elle n'était pas vraiment noble]  et il aurait été formé dans sa jeunesse "dans la galerie d'un petit prince allemand", peut-être à la cour de Hesse-Darmstadt. Il serait revenu d'émigration en 1802 à Metz pour y suivre une carrière de peintre d'histoire même si ce sont ses paysages qui étaient alors fort demandés par les élites locales [et sans doute même avant la Révolution mais ce point reste à documenter]. Il donnait également des cours de peinture et ses élèves auraient été fort nombreux. En 1804, il peint "le célèbre sanglier de Darmstadt" [d'après un canevas de Georg Adam Eger] puis en 1808, la municipalité lui passe commande d'un "François de Lorraine, duc de Guise" pour être accroché dans une des salles de l'Hôtel de Ville. L’œuvre est actuellement au musée de la ville.

1809-1820, Metz : Il exerce toujours [comme peintre, musicien ou les deux?] et demeure avec sa fille Adélaïde rue des Clercs (1809) puis place de la Comédie. Il aurait quitté la ville vers 1820. On perd alors sa trace.

Dans son Dictionnaire des Musiciens de la Moselle (1929), Jean Julien Barbé dresse un portrait haut en couleur de SEYFERT. Il écrit qu'il était "plein d'entrain, d'une gaité intarissable, empreinte d'une originalité spirituelle, d'un commerce agréable et distingué, Eloi Seyfert était recherché de quelques familles nobles du pays. On le voyait souvent au château de Cuvry-sur-Seille. On y avait installé un petit théâtre, où l'on jouait la comédie, le vaudeville et de petits opéras sous la directions de maître Seyfert qui, tout en dirigeant l'ensemble, s'occupait particulièrement des décorations et de la musique. A table, il brillait par ses bons mots, ses historiettes et son réjouissant appétit. Il aimait la bonne chère, la faisait apprécier et honorait ainsi la table de ses amphitryons. A Metz, pour vivre, il s'occupait alternativement de ses deux arts. Pendant la journée, tout en fumant dans une grande pipe, il exécutait de jolis petits paysages et donnait des leçons de peinture. Le soir à l'orchestre du Théâtre, il faisait avec verve sa partie de violon".

Mise à jour : 26 novembre 2020

Sources
Affiches des Évêchés et Lorraine, 1789 ; E.Bénézit [dir.], Dictionnaire critique et documentaire des peintres [...], 1924 ; F-Ad57/ 9NUM/ 5E 327/ 9, ; F-Am Metz/ 1E/ a51 ; F-Am Metz/1E/ a26 ; Gilbert Rose, Que devient la musique à Metz durant la Révolution, Les Cahiers Lorrains, 1989 ; J.J Barbé, Dictionnaire des Musiciens de la Moselle, 1929  ; René Depoutot, "Musique du chapitre, concerts, théâtre lyrique à Metz au XVIIIe siècle" [...], 2002 ; Yves Le Moigne, "La Sibérie des Arts...disiez-vous?", Les Cahiers Lorrains, 1982 ; https://www.luederhniemeyer.com/paintings

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