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SOULIER, Simon (1746-1826)
État civil
NOM : SOULIER     Prénom(s) : Simon     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : SOULLIER
Date(s) : 1746-3-2  / 1826-2-18 
Notes biographiques

Simon SOULIER est attesté durant quelques années comme recteur d'école et chantre de la paroisse Saint-Jean à Châtillon-sur-Seine, dans le diocèse de Langres. Après ce bref temps au service d'une paroisse urbaine, il repart exercer dans un village champenois, Essoyes, où le trouve la Révolution et où il semble demeurer jusqu'à son décès, en 1826 – non sans un bref épisode de retour à Châtillon au moment de la Terreur.

• 2 mars 1746, Lucey [Côte-d'Or] : Simon SOULIER naît dans ce village de trois centaines d'habitants situé à 25 km à l'est de Châtillon, dans la province de Champagne, et y est baptisé le lendemain. Son père, Barthélémy Soulier, est marchand de bois. Ses parrain et marraine sont un oncle paternel et une tante maternelle : ni l'un ni l'autre ne savent signer leur nom.
Pendant la prime enfance de Simon, le recteur d'école se nomme Laurent Isselin.

• 13 juillet 1760, Lucey : À  l'âge de 14 ans et quatre mois, Simon est choisi pour être le parrain de son petit frère Hilaire. Aucune précision n'est donnée sur le statut qui est alors le sien. On remarque que, durant les années voisines, une autre signature Soulier apparaît très régulièrement dans le registre paroissial, sans être nommé dans les actes. Un autre membre de la famille semble être au service de la paroisse.

• [1762], Lucey : Son père, Barthélémy Soulier, disparaît sans laisser d'adresse.

• 12 avril 1768, Châtillon-sur-Seine [Côte-d'Or] : Mort la veille, Georges ODINOT, qui était depuis longtemps le chantre de la paroisse Saint-Jean, est inhumé au cimetière de Saint-Jean, en présence d'Antoine CHARLES, chantre de la paroisse voisine de Saint-Vorles.
• Dès la sépulture suivante, le 21 avril, est mentionné Simon SOULIER, chantre, et il signe ès qualité "Soulier chantre". Il a alors 22 ans.
• Juillet 1768 : Son cas agite les notables et échevins de la Ville et l'Intendant de Bourgogne se penche sur le sujet. Un correspondant nommé Guonier de Brion écrit de Dijon le 10 juillet 1768 une missive à l'Intendant. Il le prévient qu'une partie des habitants de Châtillon cabalent contre le jeune maître et veulent le remplacer par "un très mauvais sujet". Pourtant SOULIER donne satisfaction au Curé et aux vicaires comme à "plusieurs personnes qui m’en ont dit tout le bien imaginable". Le correspondant ne soulève que deux problèmes : le maître est "garçon" (or "un garçon ne peut et ne doit tenir l’école des filles et qu’à moins qu’il ne prenne femme il ne doit pas rester en place quelque talent qu’il ait") et il est "tombé milicien" pour Châtillon cette année. En dehors de ces deux points, SOULIER "conviendroit fort".
Le 28 juillet, les officiers municipaux confirment en tous points ce diagnostic et argumentent même pour le maintien de la mixité de l'école. À la réception d'une lettre de l'Intendant datée du 14, ils ont fait une sorte d'inspection dans la classe de Soulier : "il y avoit six ou sept [filles] dans sa classe, rangées séparément des garçons, et dont la plus âgée a huit ans". Ils rappellent à l'Intendant qu'il n'y a pas de maîtresse d'école à Châtillon et "que nos dames Ursulines ne peuvent pas enseigner toutes les filles de Châtillon". Si les petites filles ne vont plus suivre l'enseignement de SOULIER, les échevins redoutent "que la plus grande partie des filles de notre ville ne sauront dorénavant ni lire ni écrire ni compter".

Si l'on ignore comment le jeune homme a fini par échapper à la milice (exemption ordonnée par l'Intendant ?), on constate que moins d'un an plus tard il a résolu le second problème qui lui était reproché, son célibat.

• 5 juin 1769, Châtillon-sur-Seine : Simon SOULIER, recteur d'école, et Marie-Reine Bacquias, fille majeure d'un maître sellier et carrossier, se marient paroisse Saint-Jean. La mère du marié, Jeanne Simonet, est présente et consentante. Il a fallu établir un acte de notoriété le 19 avril précédent pour qu'elle soit "autorisée de donner son consentement au mariage" à défaut du père, Barthélémy Soulier, absent depuis sept ans. Le chantre est dit "de droit de la paroisse de Lucey et de fait de celle de Châtillon-sur-Seine". Les bans ont été publiés dans chacune des deux paroisses.

• 9 juin 1773, Châtillon-sur-Seine : À cette date figure la dernière signature relevée de Simon SOULIER dans le registre paroissial de Saint-Jean, à l'occasion de l'inhumation d'un enfant de huit ans. Dans les jours qui suivent, Antoine CHARLES, le chantre de Saint-Vorles, vient ponctuellement prendre le relais. Après quoi, la paroisse Saint-Jean recrute un nouveau chantre, Joseph POILLIOT, qui assumera cette fonction jusqu'en 1792.
• Septembre 1773, Essoyes [Aube] : La famille Soulier est partie s'installer dans ce bourg situé à 25 km au nord de Châtillon, où Simon SOULIER est attesté comme recteur d'école – et nécessairement chantre – à partir de septembre 1773.

• 12 juillet 1787, Essoyes :  Simon SOULIER, "recteur de l'école de cette paroisse", est le parrain d'une nièce par alliance, fille de "Maitre Claude Bacquias, notaire royal et procureur en la prévoté royalle d'Essoyes".

1790, Essoyes : Simon SOULIER est toujours "recteur de l'école" de la localité. Il signe plusieurs actes dans le registre paroissial. On peut penser qu'il exerce toujours en même temps la fonction de chantre de l'église paroissiale Saint-Rémi.

• Après la laïcisation de l'état civil, il est encore attesté à plusieurs reprises à l'occasion d'événements familiaux et notamment de décès dans la famille Bacquias. Il est toujours dit "instituteur". Puis la famille repart durant une année scolaire à Châtillon. Ce retour est-il lié à la maladie d'une sœur de Marie-Reine Bacquias, à la conjonture politique (Terreur) ou à d'autres raisons ?

• 21 fructidor an II (7 septembre 1794), Châtillon-sur-Seine : La citoyenne Marguerite Bacquier [Bacquias], 52 ans, décède "en son domicile chez le citoyen Simon SOULIER, 49 ans son beau-frère". C'est lui qui vient déclarer le décès le lendemain. Sa signature est clairement reconnaissable au bas de l'acte.
• Jusqu'en thermidor an III (juillet 1795), le citoyen Simon SOULIER, instituteur, sert de témoin pour diverses déclarations de décès ou de naissance effectuées à la mairie de Châtillon.
Après quoi sa signature disparaît du registre. On peut penser que la famille a regagné Essoyes, mais l'enquête reste à mener sur l'activité de l'ancien chantre durant la Révolution et après...

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• 18 février 1826, Essoyes : Simon SOULIER, "ancien instituteur à Essoyes", s'éteint  à l'âge de 80 ans au domicile de son beau-frère, Claude Bacquias, "ancien notaire royal certificateur, âgé de 73 ans". Il était "veuf de défunte Marie Reine Bacquias". Son neveu, Edme Joseph Bacquias, lui aussi devenu notaire royal certificateur, déclare le décès en compagnie de son père.

Mise à jour : 6 avril 2018

Sources
F-Ad10/ BMS Essoyes en ligne ; F-Ad10/ NMD Essoyes en ligne ; F-Ad21/ BMS Lucey en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Jean de Châtillon en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Jean de Châtillon-sur-Seine en ligne ; F-Ad21/ C 1014 ; F-Ad21/ NMD Châtillon-sur-Seine en ligne

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