Login
Menu et informations
STAMITZ, Antoine Thaddée Népomucène (1750-1809 av.)

STAMITZ, Antoine Thaddée Népomucène (1750-1809 av.)

État civil
NOM : STAMITZ     Prénom(s) : Antoine Thaddée Népomucène     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : STAMITS
Date(s) : 1750-11-27  / 1809-6-7 av.
Notes biographiques

Antoine STAMITZ a un peu souffert de l'ombre portée par son père et son frère, fameux violonistes et compositeurs. Né en Bohême, formé par son père à Mannheim, Antoine STAMITZ vient à Paris avec son aîné pour se produire en concert. Il fait souche en France, en épousant la fille d'un officier du roi et en intégrant la Musique du roi à Versailles. Alcoolique, il est plusieurs fois confronté à la justice et même soigné à l'Hôtel-Dieu en 1791. Sa trace se perd après 1796 et on ignore encore où et quand (avant 1809) il est mort.

• 27 novembre 1750, Havlíčkův Brod [République tchèque] : Anton Thadäus Johann Nepomuk STAMITZ, en français Antoine Thaddée Népomucène STAMITZ, fils (d'après l'acte de mariage de 1774) de Jean Stamitz et de Marie Antoinette Lüneborn, tous deux déclarés décédés lorsque leur fils se marie, vient au monde. Son père est le célèbre compositeur tchèque Jan Václav STAMIC (1717-1757), qui devint en 1745 premier violon et directeur de la musique de la chapelle de la cour de Mannheim. Son frère aîné est le compositeur Carl STAMITZ (1746-1801). Il faut noter que certaines biographies le prétendent né à Mannheim, tandis que le lieu de naissance indiqué lors de son admission à l'Hôtel-Dieu de Paris en 1791 est "Pring" en Bohême.

Antoine STAMITZ est formé à la musique par son père, puis par son frère Carl et par Christian CANNABICH.

• 1764-1766, 1770, Mannheim [Allemagne] : Il est violoniste de l'orchestre princier.

• 1770, Paris : Antoine STAMITZ rejoint son frère Carl en France et entame une carrière de virtuose itinérant.

• 25 mars 1772, Paris : Au Concert spirituel, il joue avec son frère Carl des duos pour violon et violoncelle.

• 8 octobre 1774, Saint-Germain-en-Laye [Yvelines] : Un acte de tutelle est établi devant notaire pour Antoine Thaddée Népomucène STAMITZ, mineur. Est désigné tuteur ad hoc le sr Claude Gantois, pensionnaire du roi.
• 10 octobre 1774, Saint-Germain-en-Laye : Antoine Thaddée Népomucène STAMITZ, négociant, de la paroisse Saint-Germain de Saint-Germain-en-Laye, épouse Jeanne Françoise Hélène Bouchet (qui signe Bouchet de Grandpré), fille mineure de Pierre Charles Bouchet, ancien officier commensal de la maison du roi, et d'Hélène Senille, de droit et de fait de la même paroisse. Les témoins du côté de l’époux sont Antoine Paul de La Tour, baron de Saint-Igest, et Nicolas Heu de Beauchamp, commis de la Guerre, domicilié à Versailles. Sont cités du côté de l'épouse Louis Claude Dumesnil, commis de la Guerre, et François SCHINDLER, musicien.
Si le couple a eu des enfants, ils sont morts en bas âge.

• 9 juillet 1778, Paris : Dans une lettre à son père, Mozart ne ménage pas les frères STAMITZ : "Des deux Stamitz, le plus jeune, seul, est ici ; l’aîné (…) est à Londres. Ce sont deux misérables barbouilleurs de notes, joueurs, ivrognes, etc., des gens nullement faits pour moi. Celui qui est ici a à peine un bon vêtement sur le corps".

• Septembre 1778-1780, Versailles : Antoine STAMITZ enseigne le violon au jeune Rodolphe KREUTZER à raison de trois leçons par semaine, au prix de 18 livres par mois. Sans doute a-t-il de nombreux autres élèves dans les années 1770-1780.

• 1782-1792, Versailles (château) puis Paris (palais des Tuileries) : Antoine STAMITZ est violon de la Musique du roi. En 1790, il touche 2 000 livres de gages.

• 1785, Paris : Antoine STAMITZ est cité dans les Tablettes de renommée des musiciens parmi les compositeurs virtuoses, amateurs et maîtres de musique pour les instruments à cordes et à chevalet. Il "a fait plusieurs sonates", lit-on.

• 1789, Versailles : La santé d'Antoine STAMITZ décline. Ses excès de boisson (il comparaît à plusieurs reprises dans les années 1780 au tribunal de la Prévôté de l'Hôtel pour des livraisons de vin impayées) ont sans doute aggravé la situation.

• 28 mai 1790, Paris : Le n° 31 du Supplément au Journal de Paris signale la mise en vente de Six Duos pour deux violons, dédiés à M. le Marquis de la Fayette, général des troupes parisiennes, par A. STAMITZ, musicien ordinaire du roi.

• 18 décembre 1791, Paris : Antoine STAMITZ, musicien, âgé de 40 ans, marié à Hélène Bouchet de Grandpré, domicilié à Versailles, est admis à l'Hôtel-Dieu pour y recevoir des soins.

• 24 octobre 1796, Paris : Les Affiches, Annonces et Avis divers annoncent pour le 27 un grand concert à l'hôtel de Richelieu "par des artistes d'un mérite reconnu, au profit d'Antoine Stamitz, aliéné depuis 1789, qui exécutera un morceau de sa composition".
• 27 octobre 1796, Paris : Lors de ce concert, Antoine STAMITZ joue une sonate et plusieurs petits airs arrangés par lui. On entend aussi les frères Louis Emmanuel et Hyacinthe JADIN dans un duo de piano-forte et les harpistes PETRINI et NADERMAN dans un duo de harpe.

La date et le lieu de décès d'Antoine STAMITZ demeurent inconnus (il n'est mort ni à Versailles ni à Senlis où il a possédé une maison ; l'inventaire après décès de sa veuve ne contient pas d'indication à ce sujet).

• 7 juin 1809, Paris : Sa veuve Hélène Bouchet de Grandpré adresse une demande de pension au ministre de l'Intérieur. Elle se présente comme "veuve d’Antoine Stamits, Ordinaire de la Musique du feu Roy, auteur très connu par ses ouvrages". Elle déclare avoir été "persécutée dans le cours de la Révolution", se trouvant privée d'une pension de 600 livres qui aurait dû lui être reversée après la mort de sa mère et d'une autre de 800 livres à elle accordée après le décès de son époux, de sorte qu'il ne lui reste "aucuns moyens d'exister". Elle réclame la satisfaction de mourir chez elle, car aller à "une ospice" lui répugne.

• 2 janvier 1810, Paris : Hélène Bouchet de Grandpré meurt dans le dénuement, dans une pièce dépendant d'une maison rue de la Verrerie.

Mise à jour : 24 août 2021

Sources
Almanach de Versailles, 1783 ; Almanach de Versailles, 1784 ; Almanach de Versailles, 1785 ; Almanach de Versailles, 1786 ; Almanach de Versailles, 1787 ; Almanach de Versailles, 1788 ; Almanach de Versailles, 1789 ; Almanach musical, 1776 ; C. Pierre, Histoire du Concert spirituel, 2000 ; F-AAP-HP/ HOTELDIEU 1Q 2/2 ; F-Ac Versailles/ 1 F 361 ; F-Ac Versailles/ 1 F 362-364 ; F-Ad78/ 1139491 ; F-Ad78/ 3 E 45/193 ; F-Ad78/ 3 E 45/196 ; F-AdioTours/ 2G ; F-An/ MC/ET/CI/902 ; F-An/ O/1/3030/B ; F-An/ O/1/3066, n°194 ; F-An/ O/1/3094 ; F-An/ O/1/842 n°106-107 et 111 ; F-An/ O/1/842 n°112 ; F-An/ O/1/842 n°94 ; F-An/ O/1/842 n°97-101 ; F-An/ O/3/375 ; F-An/ O/3/375, n°1 ; F-BMOP/ Arch. Div 14[7 ; F-Bm Versailles/ Ms P 153 ; Fétis, Biographie universelle des musiciens, 1839 ; M. Pincherle, "La veuve d’Antoine Stamitz"…, 1924 ; Mercure de France, 1763 ; Mozart, Lettres… ; New Grove dictionary, 1980

<<<< retour <<<<