TARTRA, Étienne (ca 1735-1812)

Le prêtre Étienne TARTRA a servi fidèlement et durablement le chapitre de la cathédrale d'Autun, assumant en particulier durant de longues années la lourde charge de la gestion matérielle et éducative des huit enfants de chœur. Après avoir été enfant de chœur, il suit des études au collège, puis entre au séminaire. Tel est le cursus habituel des ecclésiastiques au service de la cathédrale d'Autun.

• [1735], Autun : Selon l'âge indiqué à son décès, Étienne TARTRA serait né en ou vers 1735.

• [Vers mi-1744] : Il est reçu enfant de chœur à la cathédrale d'Autun.

• 19 octobre 1753, Autun : Les chanoines permettent "à TARTERA leur premier enfant de chœur de laisser croître ses cheveux pour sortir de leur maîtrize à la feste de l’assomption prochaine". Sa sortie étant programmée à l'Assomption 1754, cela suppose qu'il avait été reçu en août 1744.

• 2 août 1754, Autun : La sortie prochaine d'Étienne TARTERA / TARTRA est officialisée. Sa durée de service est confirmée ("ayant passé dix années dans leur maîtrize…"). Les chanoines lui promettent un boisseau de froment durant ses études, à condition bien entendu qu'il vienne assister – et chanter – au chœur les dimanches, fêtes et jours de congé. Une semaine plus tard, les chanoines s'aperçoivent que le jeune homme n'a pas "fait suivant l’usage un livre de ce que doivent chanter leurs enfants de chœur aux offices de l’église". Le versement du boisseau de froment est suspendu jusqu'à ce qu'il ait confectionné ce "livre". Le même jour est reçu pour enfant de chœur Claude LEGROS, natif de Lucenay l’Évêque, "au lieu et place de TARTERA".

• [de septembre 1754 à 1757 environ] : Étienne TARTRA poursuit ses études au collège d'Autun.

• [avant fin 1765], Autun : TARTRA est ordonné prêtre.

• 9 décembre 1765, Autun : "Tartra ptre" célèbre la sépulture, dans l'église de Saint-Jean-de-la-Grotte, de Claudine Gilbert, femme de François CHAPUSOT, musicien de la cathédrale. Est aussi signataire "Barbotte", également musicien de la cathédrale.

• 6 octobre 1769, Autun : Louis-François TOUTAIN, le maître de musique, présente par une lettre sa démission au chapitre ("ayant résolu de quitter leur maîtrize…"), qui l'accepte. Dans la foulée, les chanoines nomment le sieur TARTRA, l'un des chapelains, "prêtre, musicien, pour occuper la dite maîtrize et nourrir les dits enfants jusqu’à ce qu’il en soit autrement [statué] par le chapitre". À partir de là, les fonctions de maître de musique et de maître des enfants de chœur vont être durablement dissociées. TARTRA, avec fidélité et discrétion – et probablement une certaine efficacité, car aucun incident n'est jamais signalé dans les registres capitulaires – gère la vie quotidienne des maîtrisiens.

• 31 août 1772, Autun : À la veille de la St-Lazare, le sieur TARTRA, "maître de leurs enfants de chœur", demande aux chanoines des instructions concernant les musiciens extérieurs venus pour la fête, qui se présentent à lui – sans doute parce que le maître de musique Augustin GUIGNET est parti (bien que son préavis ne soit pas tout à fait terminé). Le chapitre vote un budget de 48 livres au sieur TARTRA "pour l’indemniser de tous frais et dépenses qu’il sera obligé de faire pour nourrir pendant leur feste St-Ladre les musiciens étrangers qui viendront chanter à leur musique".

• 6 septembre 1776, Autun : Le sieur TARTRA, "prêtre chapelain maître de leurs enfants de chœur", demande aux chanoines de "luy permettre de s’absenter pour ses affaires particulières pendant trois semaines ou environ". Pendant son absence, il propose de se faire remplacer à la maitrise par Claude GRISEL l’aîné, "l’un de leurs habitués".

• 21 février 1777 : TARTRA, maître des enfants de chœur, alerte les chanoines sur le fait que le jeune COTTON, leur troisième enfant de chœur, "étoit pour ainsy dire abandonné de ses père et mère, demeurants actuellement à Paris".

• [Années 1770… et début des années 1780], Autun : Le sieur TARTRA reçoit tous les trois mois la somme de 200 livres en avance, "pour un quartier de la pension des enfants de chœur et pour provisions nécessaires à la maîtrize". Alors que la stabilité a été totale durant de longues années, le 19 juillet 1782 TARTRA présente une requête au chapitre pour avoir une augmentation de cette somme "à raison de la cherté des vivres". Il obtient une gratification de 72 livres et promesse de re-examiner le sujet lors du chapitre général de la fin de l'année.

• 18 janvier 1782 : Le chapitre semble s’apercevoir que les revenus de nombre de ses chapelles sont des plus modiques. Ceux de la chapelle des Apôtres "ne consistent que dans deux maisons et cent sols par an". En conséquence il décide que deux habitués (au lieu de quatre) en seront dorénavant chargés : les sieurs TARTRA et LAURENT.
• 20 décembre 1782, Autun : Les chanoines décident d'accorder au sieur TARTRA "l’un de leurs habitués et préposé à leur maîtrize pour avoir soin et nourrir leurs enfants d’aube", à compter du 1^er janvier prochain 950 livres au lieu de 800, "pour la nourriture et pension desd. enfants, indépendamment de ce qu’on fournit en bled et en vin".

• 19 mars 1784, Autun : À la suite du décès du chanoine Missolier, Claude Milot est reçu chanoine. De ce fait, il libère une place de sous-chantre solennel, place que le chapitre attribue à Étienne TARTRA, prêtre du diocèse d’Autun, "actuellement habitué en notre église". Dans les jours qui suivent les quatre chapelles ou portions de chapelle dont TARTRA était chargé sont redistribuées à Jacques COTTON, à Dominique REUILLOT et à un prêtre habitué du nom de Prost.
• 7 mai 1784 : Sans explication particulière, les chanoines accordent une gratification de 80 livres au sieur TARTRA, "l’un de leurs sous chantres solennels, chargé de l’instruction de leurs enfants de chœur". On a ici la preuve que, quoique devenu sous-chantre solennel, TARTRA s'occupe toujours de la maîtrise. Cette situation perdure-t-elle jusqu'en 1790 ? Le registre capitulaire 1778-1784 s'arrête hélas peu après cette notation. C'est le dernier en état d'être consulté parmi la belle série conservée par la Société Éduenne à Autun.

• 1790, Autun : TARTRA porte toujours le titre de sous-chantre de la cathédrale d'Autun. Est-il toujours chargé de la gestion de la maîtrise ? Ce n'est pas certain au vu de son adresse : en 1790 il habite rue Chapiteau (voir ci-après) et c'est le maître de musique, Jean-Christophe CONTAT, qui demeure "Cul-de-Sac de la maîtrise".
• Mars 1790 : La Liste générale des domiciliés de la ville d’Autun et dépendances, établie à partir de fin décembre 1789 et publiée en mars 1790, mentionne presque à la suite les quatre sous chantres de la cathédrale, BOULIERE (n°197), CABRIET (n°199), CHASSEY (n°200), et TARTRA (n°210). Ils semblent donc loger à proximité immédiate les uns des autres, rue Chapiteau, 1^ère section.

• 2 thermidor an II (20 juillet 1794), Mâcon : À la suite de l'ordre donné par le président du Département de faire examiner les 53 prêtres détenus à la Visitation, "afin qu'on puisse faire transporter de suite au port de mer" ceux qui pouvaient l'être, une liste de ces prisonniers est dressée. Étienne TARTERAT, "56 ans, sous-chantre d'Autun", y figure. Il est dit "infirme".
Malgré cette mention d'infirmité, B. Rameau précise qu'il a malgré tout été déporté à l'île de Ré en 1794, puis libéré à Saintes en 1795 ("La Révolution dans l'ancien diocèse de Mâcon", Annales de l'Académie de Mâcon, 1899).

• 27 avril 1812, Autun : À dix heures du soir s'éteint Étienne TARTRA, âgé de 77 ans, né à Autun, prêtre. Son décès est déclaré le lendemain par deux neveux (dont un par alliance), l'un tourneur, l'autre tailleur d'habits.

Mise à jour : 21 janvier 2021