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TASSIN, Jean, à Baugé (1734-1807)
État civil
NOM : TASSIN     Prénom(s) : Jean     Sexe : M
Complément de nom : à Baugé
Autre(s) forme(s) du nom : Jean Henry Augustin
Date(s) : 1734-3-8  / 1807-10-31
Notes biographiques

Après avoir été organiste à Angers, Jean TASSIN exerce la même activité à Baugé, toujours en Anjou, de 1789 à 1795.

• 9 mars 1734, Angers : Jean Henry Augustin TASSIN est baptisé en la collégiale Saint-Martin en présence de son père. Le parrain est maître d'hôtel de l'Évêque, la marraine demoiselle de compagnie. La profession du père n'est connue qu'au moment du mariage : il est alors "homme d'affaires (sic) de l'Abbaye royale du Ronceray".

• [1741-1751] : La période de formation du jeune Jean reste à clarifier. Il pourrait avoir été enfant de chœur au chapitre de la collégiale Saint-Martin.

• Avant 1767 : Une hypothèse surgit quant à Jean TASSIN. En effet lorsqu'il se marie en 1767 à La Trinité, église paroissiale enclavée au Ronceray, il est précisé que son père est "homme d'affaires de l'Abbaye Royale du Ronceray". TASSIN aurait-il précédé Jeanne DUCLOS au Ronceray avant d'être reçu à la collégiale Saint-Maurille en 1768 ?

• 3 février 1767, Angers : En l'église de La Trinité, Jean TASSIN, de la paroisse Saint-Martin, épouse à 32 ans Madeleine-Mathurine Simon, originaire d'Azé dans le Bas-Maine [Mayenne]. Le scripteur est soucieux de faire précéder chacun des participants du titre de Sieur ou Demoiselle. TASSIN touchait-il l'orgue de Saint-Martin ? Il reste à le préciser.
Deux filles naissent de cette union. Madeleine-Perrine qui naît et meurt le 18 octobre 1768, puis Henriette-Victoire-Adélaïde baptisée le 15 avril 1773.

• 1er février 1768, Angers : Jean TASSIN organiste signe un marché en bonne et due forme avec le chapitre Saint-Maurille. TASSIN qui demeure maintenant paroisse de La Trinité s'engage à tenir l'orgue pendant cinq ans. Son service comprend les dimanches, jours de fêtes, premières vêpres, exposition du Saint-Sacrement ou toute autre cérémonie extraordinaire. Il touche l'orgue et l'entretient en organiste accompli, à savoir accorder les jeux d'anches, procéder aux "menues réparations". Le marché est conclu pour 312 lt payées par quarte à partir du 1er mai suivant. Le chapitre autorise l'organiste à s'absenter pour vacances du 23 septembre au 30 octobre "inclusivement". Par ailleurs, en cas d'absence supérieure à trois mois, TASSIN s'oblige à se faire remplacer.

• 25 avril 1770-25 décembre 1770, Angers : Le chapitre de Saint-Laud passe un marché de 30 lt avec TASSIN pour assurer l'entretien de leur orgue sur une période de huit mois, jusqu'à Noël. On constate donc qu'à son activité d'organiste s'ajoute celle non pas de facteur mais de réparateur d'orgues, chargé de l'entretien courant.

• 15 avril 1773, Angers : TASSIN est toujours organiste de la collégiale Saint-Maurille lors du baptême de sa seconde fille.

• 1773-1789 : L'activité de TASSIN reste à préciser pour cette période.

• [1789]-1795, Baugé : Jean TASSIN est cité comme organiste à Baugé. Depuis combien de temps y est-il en poste ?
La petite ville de Baugé, 3 700 habitants en 1790, est située en Anjou, entre La Flèche au nord et Saumur au sud, à quelques lieues à l'est d’Angers. Elle est à distinguer du bourg initial, le Vieil-Baugé, siège d’une collégiale tombée en désuétude dès le XIe siècle. La Flèche et son important collège sont à moins de quatre lieues. L’érudit Célestin Port rapporte que la région est réputée pour ses forêts et que la paroisse est assez misérable, mal desservie et enclavée. Un regard attentif va cependant pondérer cette vision. En effet Baugé compte de grands hôtels des XVIIe et XVIIIe siècles, des édifices religieux couvents, cloîtres, collège et Hôtel-Dieu dont une apothicairerie remarquable. Les Baugeois fréquentaient initialement l’église Saint-Laurent insérée dans le château et devenue au fil du temps impraticable, aussi délabrée que la citadelle, fermée en 1589. La construction de l’église Saint-Laurent-et-Saint-Pierre a été terminée en 1611. Une fondation faite à la fabrique a permis la construction d’un orgue et la rémunération d’organistes successifs, dont Jean TASSIN.
Il est le troisième à occuper la tribune depuis 1747. Charles MARIGNÉ, prêtre manceau issu de la psallette de la collégiale Saint-Pierre-la-Cour obtient en 1749 une remise en état de l'orgue défectueux. Puis en 1767 lui succède BUGLE ou LE BUGLE, retenu à la suite d'un concours. Célestin Port indique qu'il est originaire de Périgueux et qu'il dirige la restauration de l'orgue en 1769-1771 par DANGEVILLE. Il quitte probablement Baugé pour Rouen en 1772.
L'instrument sur lequel joue TASSIN a été construit en 1642 par le facteur Paul MAILLARD, auteur des orgues du Collège [aujourd'hui Prytanée] de La Flèche [Sarthe] située à quelques lieues de Baugé. L'orgue est régulièrement entretenu au cours du XVIIIe siècle. La dernière restauration, datée de 1779, est signée Jean LUCK. Elle vise principalement la rénovation des cuirs car l'instrument semble souffrir de fuites d'air, et un dépoussiérage des tuyaux.
La date de prise de poste de TASSIN reste à déterminer. En revanche, les patriotes de Baugé le dénoncent en termes durs en 1793. Ils lui reprochent notamment de leur "écorcher les oreilles" moyennant une rétribution de 800 livres. Les gages de l'organiste seront diminués de moitié.
1795 sonne la fin du Culte, de l'orgue et de son serviteur jusqu'en 1805 où un nouveau marché est passé. L'organiste impétrant ne sera autre que le sieur Pierre COLLET de La Flèche, ex-maître de musique du collège royal et organiste de Saint-Thomas.

 En 1790, l'effectif musical de l'église paroissiale Saint-Laurent et Saint-Pierre de Baugé est constitué, outre l'organiste TASSIN, d'un chantre nommé CAILLAUD, de Lamy et Fontaine deux sacristes dont le dernier est ecclésiastique, de choristes et d'un souffleur d'orgue. La modicité des rémunérations des comptes de fabrique entre 1787 et 1790 indique implicitement qu'excepté TASSIN et Fontaine, les interventions sont ponctuelles. Le chantre Charles CAILLEAU, prêtre, originaire de La Jumellière en Vendée angevine, est d'ailleurs d'abord connu comme Principal du Collège de Baugé – ainsi que pour son patriotisme assumé.

• 1795-1807, Angers : TASSIN se réfugie à Angers. Il est probable qu'il touche une pension compte tenu de ses états de service.

• 31 octobre 1807, Angers : L'acte de décès de Jean TASSIN, presque 74 ans, n'est formalisé que le 2 novembre 1807. Jean Henry Augustin TASSIN est alors dit "rentier", veuf et seul.

La carrière de l'organiste Jean TASSIN ne reflète pas un parcours ambitieux. Bien né, il a débuté à la tribune de la collégiale Saint-Maurille d'Angers, une des plus modestes de la ville, avant d'aller toucher l'orgue de l'église paroissiale de Baugé. Sa carrière pourrait être mise en parallèle avec celle de HYARD croisé à Beaufort [M&L], à quelques lieues de Baugé.

Mise à jour : 11 février 2021

Sources
F-Ad49/ BMS Angers, La Trinité ; F-Ad49/ BMS La Trinité ; F-Ad49/ BMS Saint-Martin ; F-Ad49/ G 1116 ; F-Ad49/ G 1833 ; F-Ad49/ G 940 ; F-Ad49/ NMD 1er & 2ème arrondissement ; Les Cahiers du Baugeois, 1994

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