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THOUSÉ, Louis Aubin, dit AUBIN (1766-1833)

THOUSÉ, Louis Aubin, dit AUBIN (1766-1833)

État civil
NOM : THOUSÉ     Prénom(s) : Louis Aubin     Sexe : M
Complément de nom : dit AUBIN
Autre(s) forme(s) du nom : TOUSÉ
TOUZÉ
THOUZÉ
TOUZEY
TOUSEY
Date(s) : 1766-8-18   / 1833-1-27 
Notes biographiques

Régulièrement nommé "sieur Aubin", puis "citoyen Aubin", le dernier maître de musique de la cathédrale de Saint-Malo se nomme en réalité Louis-Aubin THOUSÉ (ou TOUSÉ etc…), mais "AUBIN" tend au fil du temps à devenir un élément patronymique qui s'agrège à THOUSÉ. Né en Normandie, formé à la cathédrale de Rouen, Louis-Aubin THOUSÉ n'a pas encore vingt ans lorsqu'il arrive à la tête du chœur de Saint-Malo. C'est là qu'il exerce en 1790.

• 19 août 1766, Petit-Andely [Eure] : Dans l'église Saint-Sauveur est baptisé un fils d'Aubin Thousé et de Marie Contant, né la veille et prénommé Louis-Aubin. Le vicaire qui dresse l'acte n'enregistre aucun métier, mais le parrain et la marraine savent tous deux signer.

• 15 juin 1774, Rouen [Seine-Maritime] : Louis "AUBIN" – qui a donc presque 8 ans – et Charles MAUCONDUIT sont tous deux reçus enfants de chœur à la cathédrale Notre-Dame de Rouen. Le maître de musique est alors le prêtre Lambert Ignace Joseph RIQUEZ.

• 20 août 1779, Rouen : Le chapitre accorde à "AUBIN enfant de chœur malade" quinze jours de congé chez ses parents pour se soigner.

• En 1783, un nouveau maître, Marie Louis Urbain CORDONNIER se charge de la fin de sa formation.

• 15 juin 1784, Rouen : AUBIN a maintenant le titre de "grand enfant de chœur". Alors que MAUCONDUIT sort,  leurs dix années de service étant  expirées, le chapitre estime que AUBIN "pouroit encore être utile à la maitrise pendant quelques mois" et décide de le garder à la maîtrise quatre mois de plus.
Il en sort finalement le 15 octobre 1784 avec la récompense ordinaire, 20 livres.

• Été 1785, Saint-Malo [Ille-et-Vilaine] : Depuis la démission de Pierre ALOTTE en septembre 1784, il ne semble pas y avoir de maître de musique en poste à la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Début juillet 1785, le chapitre reçoit comme maître "le sieur AUBIN", venant de la cathédrale de Rouen, auquel le 8 juillet il promet "quatre louis d’or" pour son voyage "dont moitié à son arrivée, l’autre moitié après un an".
Le 26 août 1785, le nouveau maître présente des certificats et attestations de la cathédrale de Rouen et du supérieur du séminaire de Saint-Nicaise (ce qui laisse supposer que durant l'année scolaire 1784-1785 il y avait commencé une préparation en vue d'être ordonné prêtre). Cette date du 26 août doit correspondre à son arrivée effective à Saint-Malo. Il a 19 ans tout juste.
• 7 et 10 octobre 1785 : Deux décisions sont prises par le chapitre en faveur du sieur AUBIN, lui payer dès maintenant la totalité des frais de voyage promis, et lui accorder "un tierçon de vin de Bordeaux". Une marque, semble-t-il, de la satisfaction du chapitre envers les débuts du nouveau maître.

• 10 août 1789, Saint-Malo : Louis-Aubin THOUSÉ est dit "maitre de musique" (sans précision de son lieu d'exercice), "originaire de la paroisse de Saint-Sauveur, ville du Petit Andely, évêché de Rouen" et âgé de 23 ans, lorsqu'il épouse Marie-Françoise Montcler, âgée de 24 ans, "originaire et domiciliée de cette ville". Le père du marié a envoyé son consentement "par acte authentique" depuis la Normandie. Parmi les témoins et signataires, on remarque la présence de ALOTTE, son prédécesseur (sur lequel rien n'est précisé). Le marié signe "Aubin Thousé", graphie adoptée en autorité, même si on observe ensuite que sa signature n'est pas stable...

1790, Saint-Malo : Louis "AUBIN" est toujours Maître de musique de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Il est chargé de l'éducation des enfants de chœur, parmi lesquels ont été identifiés Jean-Marie POUPIOT, Henri-Marie GÉRARD, Louis-Marie BLÉVIN, Charles-Vincent LUCAS et Jacques-Antoine CORNU. Le sixième est probablement le petit MIGNOT, reçu le 27 mai 1785.
• 3 mai 1790, Saint-Malo : Louis "AUBIN", le maître de musique, et ses musiciens, Julien-François COLLIAUX, Pierre et François BEAUCHEMIN, Claude-Denis DEVADRE, Jean CARFANTAN et Pierre DANAIS, adressent une pétition collective au Comité ecclésiastique. Ils font observer qu'ils sont "attachés dès leur plus tendre enfance au service du culte public" et affirment qu'il y a parmi eux des "octogénaires, d’autres surchargés d’enfants". Dans une lettre accompagnant la pétition, ils font état de "la situation critique où se trouvent les musiciens du chapitre de St Malo par la suppression prochaine des cathédrales".
• 4 juillet 1790 : Marie-Françoise Montcler accouche de deux jumelles. L'un des deux parrains choisis est "monsieur Pierre ALOTTE", signe des liens qui perdurent entre les deux maîtres qui se sont succédé à la cathédrale. Le père signe ici "L.aubin tousé" (sans h, contrairement à la signature de son mariage). Le décès de l'une des deux jumelles se produit six semaines plus tard au village de Saint-Méloir-des-Ondes, à deux lieues de la ville, où elle avait été mise en nourrice. L'autre, Marie-Jeanne-Désirée, survit et atteindra l'âge adulte [voir ci-après au 25 septembre 1820].

• Janvier 1792, Saint-Malo : L'ex maître de la cathédrale a présenté plusieurs requêtes au District "à l’effet d’obtenir un secours qui l’indemnise de la suppression de son emploi". Le District a fait remonter son avis au Département. Le 14 janvier celui-ci rend un avis sans appel : "considérant que le sr AUBIN n’a pas vingt ans de service, qu’il  s’est abstenu d’assister à la paroisse, quoiqu’il eut pu être utile, que d’ailleurs son épouse et lui exercent un état lucratif", il ne lui sera accordé ni traitement ni gratification. On ignore ce qu'est cet "état lucratif" : au vu de ce qu'on apprendra ensuite, on peut supposer que les époux tiennent un commerce.

• 1802-1805, Saint-Malo : Louis-Aubin THOUSÉ est dit à chaque fois "maitre de musique" lorsqu'il déclare les naissances d'autres enfants (François-Aubin le 10 prairial an X [30 mai 1802], Éléonore-Éloïse le 2 germinal an XIII [23 mars 1805]). En 1805, il est accompagné dans sa démarche par un horloger de 26 ans, "cousin de l'enfant du côté maternel", et surtout par Pierre ALOTTE "secrétaire du sous préfet de cet arrondissement, âgé de 55 ans, qui a dit être ami du père de l'enfant".

• 22 janvier 1815, Saint-Malo : Son ami Pierre ALOTTE meurt à l'hospice.

• 25 septembre 1820, Saint-Malo : "Monsieur Louis THOUSÉ-AUBIN" est "marchand" lorsque, avec son épouse, il assiste aux noces de leur fille aînée, Marie-Jeanne-Désirée. Elle épouse Jean-Marie Genu, né à Saint-Malo la même année qu'elle, mais qui demeure à Rennes où il est "agent de change". Il deviendra ensuite commissaire de police, occupant divers postes en Bretagne (notamment à Vitré), où son épouse donnera naissance à de très nombreux enfants. Si l'officier d'état civil appelle la mariée, son père, et son frère Paul, témoin, "Thousé-Aubin", tous signent en inversant l'ordre ("Ls Aubin Thousé"). Quoi qu'il en soit, ce qui était à l'origine le second prénom du musicien a clairement été agrégé comme un élément de son patronyme.

• 10 octobre 1822, Saint-Malo : Louis AUBIN THOUSÉ, "marchand, aïeul maternel de l’enfant", toujours escorté du fidèle cousin François Tattet, horloger, et cette fois du médecin "qui a fait l’accouchement", déclare la naissance de son petit-fils Alphonse-Marie. Son gendre, ici, dit "commis", est en déplacement.

• 27 janvier 1833, Saint-Malo : Le décès de Louis THOUSÉ figure à cette date dans les tables décennales, ce qui est confirmé par le registre de catholicité mis en ligne sur le site des Ad d'Ille-et-Vilaine. Cet acte confirme son âge, son lieu de naissance ("natif du Petit-Andely"), les noms de ses parents et de son épouse. Aucun métier n'est indiqué.

Mise à jour : 20 mars 2020

Sources
F-Ad27/ BMS St-Sauveur des Andelys ; F-Ad35/ 1 G 268 ; F-Ad35/ BMS Saint-Malo ; F-Ad35/ L 1060 ; F-Ad35/ L 1067 ; F-Ad35/ NMD Saint-Malo ; F-Ad76/ G 9856 ; F-Ad76/ G9858 ; F-An/ DXIX/053/113/15-16 ; F-An/ DXIX/053/113/17 ; Les Étrennes malouines pour 1790

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