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THOUVEREZ, Claude (1744-1824)
État civil
NOM : THOUVEREZ     Prénom(s) : Claude     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : TOUVEREY
THOUVEREY
TOUVEREI
TROUVERAY
THOUVERAY
THOUVERET
Date(s) : 1744-12-25   / 1824-6-16 
Notes biographiques

Son patronyme est de ceux qui subissent beaucoup de variations (THOUVEREY…) et même de déformations (jusqu'à parfois TROUVERAY…). Il signe en utilisant la graphie THOUVEREZ, qui a donc été adoptée en autorité. Né dans les monts du Jura, Claude THOUVEREZ est durant de longues années chantre et musicien à la cathédrale de Besançon. À son décès, on constate qu'il avait repris un service de chantre, dans sa région natale, à Lons-le-Saunier.

• 25 décembre 1744, "Grandvaux aux monts Jura" : Claude THOUVEREZ se dit "natif de Grandvaux aux monts Jura" et ajoute qu'il est "né de parents honnêtes, mais devenus pauvres par des revers". Il précise : "je suis le septième enfant d'une famille qui cultive dans une contrée froide du Jura un bien des plus médiocres, grevé de dettes et consistant en un sol ingrat de peu de valeur et insuffisant pour sa subsistance". Il faut évidemment se souvenir que dans une supplique il est de règle de noircir la situation.
Son acte de baptême, dont la date précise est livrée dans divers tableaux administratifs des années 1790, ne se trouvant pas dans le registre paroissial de Saint-Laurent-en-Grandvaux [Jura], il a été cherché dans les paroisses limitrophes qui forment la micro-région du "Grandvaux". Et, en effet, né le jour de Noël 1744, il est baptisé à Fort-du-Plasne le 27 décembre. Ses parents se nomment Alexis Thouverez et Marie-Anne Baratte. Son père est dit "du Lac", le village voisin, aujourd'hui appelé Lac-des-Rouges-Truites. Son parrain est "du Grandvau", et sa marraine "du Fort-du-Plasne", ce qui montre bien l'entremêlement des toponymes – et des paroisses – dans cette petite région...

• [1752-1762] : Claude THOUVEREZ a-t-il été enfant de chœur dans une maîtrise quelconque ? C'est assez peu vraisemblable, puisqu'il explique avoir appris la musique à ses frais [voir-ci-après, autour de 1774]. En revanche, il a pu apprendre le chant d'Église au lutrin paroissial, et y développer sa voix de basse contre.

• 1er mars 1769, Besançon : Il est reçu à l'église métropolitaine de Besançon en qualité de chantre. Il a déjà 25 ans. Où avait-il été formé et où avait-il chanté antérieurement ?

• [Autour de 1774], Besançon : Il se dote à ses frais d'un complément de compétences professionnelles pour devenir musicien et plus seulement chantre ("que pendant 21 ans qu'il sert l'Eglise métropolitaine de Besançon, en qualité de chantre et de musicien, ayant de ce dernier fait les fonctions depuis plus de 16 ans qu'il a appris la musique à ses frais…"). On comprend qu'il a été chantre durant 21 ans, et musicien durant seulement 16 ans.

• 9 août 1784 : Le chapitre accorde "au nommé THOUVEREY, chantre", l'autorisation de s'absenter durant trois semaines, et précise que c'est pour l'avancement de son commerce. Cette allusion peu précise l'est tout de même suffisamment pour qu'on obtienne la certitude d'une certaine pluriactivité exercée par le chantre qui, en même temps, fait quelque commerce (dans quelle branche ?).
Les mêmes formules sont employées peu après pour Antoine FLAMAND et Jean-Baptiste LÉPINE par le secrétaire capitulaire. Ils sont donc au moins trois dans le bas chœur à faire du négoce, en même temps qu'ils chantent à la cathédrale.

• 17 août 1785 : Un an plus tard, Claude THOUVEREZ obtient à nouveau trois semaines d’autorisation d’absence. Cette fois, le secrétaire capitulaire ne fait aucune allusion à ses affaires, mais il est rappelé au chantre, ainsi qu'au "familier" Blanchard qui en même temps que lui a obtenu un congé similaire, qu'ils doivent positionner leurs absences de façon à ce qu’il reste au chœur un nombre suffisant de présents pour chanter l’office.

1790, Besançon : Claude THOUVEREZ est chantre et basse contre de la cathédrale Saint-Jean de Besançon. À 46 ans, il sert dans cet établissement depuis 21 ans et y perçoit 600 livres annuellement, à égalité avec LÉPINE et ÉMERY. Sous la conduite de Louis-Nicolas DOLLÉ, maître de musique, il côtoie les chantres et musiciens Joseph FISCHERPierre-Philippe MARGAULX, Guillaume-Joseph ÉMERY, Antoine FLAMAND, Jean-Baptiste ROBERT, Didier HUMBLOT, Jean-Baptiste LÉPINE ainsi que l'organiste Jean-Baptiste JECKER.
• 29 septembre 1790 : Claude THOUVEREZ obtient un certificat de service de l'église métropolitaine de Besançon, qui atteste "que le sieur Claude Thouverey natif de Grandvaux est à notre service en qualité de chantre de notre dite Eglise depuis le 1er mars 1769, sous les appointements de 50 livres par mois, qu'il s'est toujours comporté avec beaucoup de décence et de régularité, et qu'il a rempli exactement le devoir de chantre et même de musicien". "Et même" : la graduation entre les deux termes apparaît nette.
Dans sa requête au département du Doubs, qui la fait remonter au Comité ecclésiastique, il mentionne qu'il n'est pas marié mais que justement cela lui coûte cher ("ayant toujours mené vie de garçon et n'ayant pu vivre autrement qu'en pension et en chambre garnie ; dans une ville comme Besançon, l'on scait combien tout cela s'y paye chèrement depuis bien des années que les temps sont durs"). On a ici une intéressante et rare comparaison entre les états de célibataire et d'homme marié.
Il explique qu'après "tant d'années de service", cette ancienneté "lui assuroit par le dit chapitre un traitement pour le reste de ses jours". Il insiste sur le fait que la seule ressource qui lui reste pour subsister c'est "le talent de la voix et du chant", et dramatise sa situation : "j'y ai passé mes plus beaux jours dans les fonctions pénibles du chant ; et ma santé qui n'a jamais été bien forte s'en trouve affaiblie et ma poitrine affectée". Il signe "Claude Thouverez, chantre et musicien à la métropole de Besançon".

• 1791-1792, Besançon : Le sieur THOUVEREZ continue de servir comme chantre à la cathédrale, devenue constitutionnelle. Il reçoit annuellement la somme de 600 livres en assignats.

• Début 1793, Besançon : Un livre des recettes et dépenses du clergé garde trace du fait que Claude THOUVEREZ reçoit alors une pension de 133 livres.

• 14 vendémiaire an VIII (6 octobre 1799), Lons-le-Saunier [Jura] : Un tableau des pensionnaires ecclésiastiques du département du Jura mentionne une pension de 133 livres due au chantre Claude THOUVEREY, né le 25 décembre 1744, domicilié à Lac [Lac-des-Rouges-Truites]. Ce tableau précise : "ledit THOUVEREY a été chantre l’espace de 21 ans à la ci-devant métropole de Besançon", ce qui interdit tout soupçon d'homonymie.
Claude THOUVEREZ est donc retourné dans sa région d'origine (on ne connait pas la date précise de son départ de Besançon).

• [À une date qui resterait à préciser, sans doute dès la reprise du culte], Claude THOUVEREZ quitte son village natal et reprend un service de chantre à l'église paroissiale de Lons-le-Saunier, à 50 km de là.

• 16 juin 1824, Lons-le-Saunier [Jura] : À huit heures du matin, Claude THOUVEREZ meurt "à l’hospice civil de cette ville où il avait été transporté étant malade". L'acte de décès, dressé le lendemain, établit qu'il était "ex chantre de la paroisse de cette ville". On le dit âgé de 80 ans, "né au village dit Lac-des-Rouges-Truites" (nous savons qu'il a été baptisé à Fort-du-Plasne, tout près de là). Avant d'être hospitalisé, il demeurait "en cette ville rue du Jura n°5". Il était resté célibataire.

Mise à jour : 27 novembre 2021

Sources
F-Ad25/ G 229 ; F-Ad25/ L 1054 ; F-Ad25/ L 755 ; F-Ad25/ L 759 ; F-Ad25/ L 760 ; F-Ad39/ 1 L 1018 ; F-Ad39/ BMS Fort-du-Plasne ; F-Ad39/ NMD Lons-le-Saunier ; F-An/ DXIX/055/172/13-14 ; F-An/ DXIX/092/792/02 ; F-An/ DXIX/092/792/07 ; F-An/ DXIX/092/792/11

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