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TIROT, Jean (ca 1742-1790)
État civil
NOM : TIROT     Prénom(s) : Jean     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : FERON
Date(s) : 1742 ca  / 1790-6-22
Notes biographiques

Jean TIROT, qui chante la haute-contre à la cathédrale de Reims en 1790, année de son décès, a connu un parcours atypique pour un musicien d'Église. Si les débuts de sa carrière restent entourés de mystère (peut-être une formation "sur la tas" auprès d'un chantre de la cathédrale d'Angers), il est repéré dans la capitale au milieu des années 1760. Il s'illustre au Concert Spirituel et il entre à l'Académie royale de musique où il restera en fonction près d'une quinzaine d'années. Sans doute est-ce l'affaiblissement de sa voix qui explique son départ en Champagne.

• [1742] : Jean TIROT vient au monde. On ignore tout de ses origines familiales, sociale et géographiques, l'acté de décès n'évoque rien à ce sujet et l'acte de mariage à Paris n'existe plus.

• Février 1763, Angers [Maine-et-Loire] : Le chapitre de la cathédrale Saint-Maurice décide d'engager comme haute contre "un cy devant jardinier nommé TIROT. Messieurs ayant admiré sa belle voix contribuèrent, les uns d'un louis, les autres de deux, pour son instruction musicale".

• 11 février 1764, Angers : Les chanoines augmentent TIROT qualifié de psalteur [chantre] "à raison de 10 # par mois à commencer de ce jour au lieu de 5 # qu’il touchoit précédemment”. Sans doute son statut de grand débutant explique cette ridicule rétribution.
• 23 novembre 1764, Angers : TIROT est reçu officiellement et ses gages sont fixés au niveau de 400 livres annuelles, qui seront payées au sieur Dominique LE CADET haute contre, "son maître de pension et de musique".

• 1766, Paris : TIROT est reçu comme haute-contre à l'Académie royale de musique [Opéra]. Il figure d'abord parmi les remplaçants du chant.
• 15 mai 1766, Paris : Le numéro 38 des Annonces, affiches et avis divers [de Paris], préviennent que  "Le jour de la Pentecôte, on exécutera au CONCERT SPIRITUEL le nouveau Motet à grand chœur de M. l'Abbé d'Audimont, Me de musique des SS.Innocens. M.Balbâtre y executera son nouveau concerto d'orgues. M.Tirot chantera Coronate, &, motet de haute-contre de M.Le Febvre. MM.Gelin, Durand, Tirot & Richer; Mlles Fel, Rozet, Aveneaux & Beauvais chanteront dans ce Concert".
29 mai 1766, Paris : " M. Tirot, de l'Académie Royale de Musique, chanta Coronate Flores, motet de haute-contre & à voix seule. C'est le même que ce jeune sujet avoit rendu dans le dernier Concert. Les applaudissemens du Public ne se démentirent point & il les mérita encore mieux. On eut lieu de s'appercevoir qu'il joignoit le goût du chant à la délicatesse de l'organe. L'usage & le temps feront disparoitre sa timidité. Elle n'est point, d'ailleurs, d'un mauvais augure. Une confiance aveugle nuit bien plus aux talens qu'une défiance modeste & raisonnée" lit-on dans L'Avant-Coureur du 2 juin.

• Septembre-décembre 1766, Paris : Les Annonces, affiches et avis divers mentionnent encore son nom à trois reprises  dans les programmes de trois représentations données au Concert Spirituel aux château des Tuileries. Il chante aux côtés d'autres artistes comme LARSONNIER, GELIN ou mademoiselle Fel dans des œuvres de Boismortier, Dauvergne, Gibert, Ithasse, Lefebvre, Mennier d'Haudimont, Mouret et Guilleminot Dugué.

• 9 juillet 1767, Paris : « M. TIROT, jeune haute-contre, qui avoit commencé à se faire connoître avantageusement au concert spirituel, malgré sa timidité & son peu d'expérience dans l'art du chant donne des preuves fort agréables au public de ses progrès par l'air qu'il a chanté dans un divertissement. Cette voix, dont nous avons déja parlé plus d'une fois avec éloges, & qui est d'une qualité charmante, semble avoir pris de la force & de l'éclat en même temps que ce jeune chanteur a acquis plus de méthode, plus de goût & de perfection dans l’art. Il est payé de ses soins & de fon application par des applaudissemens si flatteurs, qu'il n'est presque pas possible que cela ne l'engage à en mériter encore de nouveaux dans des morceaux plus considérables, & à devenir, par la suite, un des premiers sujets de ce théâtre » lit-on dans le Mercure de France.

• 23 août 1770, Paris : Jean TIROT épouse Marie Anne Henry en l'église Saint-Germain-l'Auxerrois.

• 11 janvier 1771, Paris : Leur fils Jean Pierre vient au monde.

• 1774-1779, Paris : Il perçoit 4 000 livres d'appointements [3 000 entre 1776 et 1777] comme haute-contre à l'Académie royale de Musique. En 1778-1779, il obtient en outre 3 400 livres grâce au système de "répartition des feux".

• 1778-1783, Paris : TIROT est membre de la loge des Neuf Sœurs. 

• 1780, Paris : Les Spectacles de Paris le placent parmi les "remplacemens" dans la liste des chanteurs de l'Académie royale de musique avec Lainé et Moreau. Il demeure rue Traversière Saint-Honoré.

• 1781, Paris : TIROT, haute-contre, apparaît parmi les doubles sur le pied de 3000 livres dont 1500 sur le "Grand état" et 1500 livres sur le "petit".

• 1782, Paris : TIROT obtient une pension de l'Académie royale de musique, d'un montant de 1200 livres. La même année, il a été rétrogradé parmi les "doubles", d'une façon qui semble donc avoir été éphémère. On peut s'interroger sur l'évolution de sa voix, dont la qualité semble régresser. Il touche cette pension jusqu'à son décès en 1790.
• 6 juillet 1782, Tours [Indre-et-Loire] : Les chanoines ne veulent pas conserver à leur service cette haute-contre parisienne venue chanter à la fête de la Saint-Martin d'été. On lui verse 240 livres pour frais de voyage et "remuneratione".

• 1782-1783, Paris : Il perçoit 500 livres de gratification, 3% des bénéfices de l'année et 24 livres pour les premiers rôles; 12 livres pour les petits rôles à l'Académie royale de musique.

• A une date encore inconnue, les registre capitulaire de la période n'existent plus, Jean TIROT est reçu comme chantre de haute-contre à la cathédrale Notre-Dame de Reims.

• 14 janvier 1788, Reims [Marne] : "Le Concert du vendredi 18 de ce mois commencera par le Huron, opera; Mlles Lasnier & Belmart, Mrs Thirot & Lasnier chanteront chacun une ariette; M.Chambon exécutera un concerto de violon. Le concert sera terminé par un motet".

• 21 janvier 1788, Reims : Le Journal de Champagne annonce que "Le Concert du vendredi 25 de ce mois commencera par l'opera de Renaud & Armide; on exécutera ensuite une symphonie. Mlles Lasnier & Belmart, Mrs Thirot & Lasnier chanteront chacun une ariette. Le concert sera terminé par la suite de Laudate, motet de M.Delestre, Me de Musique de l'Eglise de Soissons".
• 31 mars 1788, Reims : Le Journal de Champagne annonce que "Le Concert du vendredi 4 avril commencera par le Corsaire, opera de M. Gretri. Mlles Lasnier & Belmart, Mde Chambon et M.Thirot chanteront chacun une ariette entrecoupée de symphonie. Le concert sera terminé par Domine Salvum &, motet de M. Lasnier".

• 27 octobre 1788, Reims : "Le Concert du vendredi 31 de ce mois commencera par l'amitié à l'épreuve. Mlle Belmart & Mr Thiriat chanteront chacun une ariette. Mr Thiros chantera celle qui commence par sous les loix de l'hymen, & M.Lasnier, celle d'Aucassin, mon fils est vainqueur. Le concert sera terminé par le motet Laudate Dominum de M.Davesne".
• 17 novembre 1788, Reims : "Le Concert du vendredi 21 de ce mois commencera par Felix, opera dont la musique est de Gretri. On exécutera sur le clavecin un concerto de M. Edelmann. Mlle Belmart, Mde Chambon, Mrs Thiriat et Thirot chanteront chacun une ariette. Le concert sera terminé par le motet iniquos odio de M.Lasnier".
• 15 décembre 1788, Reims : "Le Concert du vendredi 19 de ce mois commencera par Le Huron, opera dont la musique est de Grétry et mis en concert par M.Lasnier. Mde Chambon, Mlle Belmart, Mrs Thirot et Thiriat chanteront chacun une ariette entre-coupée de symphonie. Le concert sera terminé par le motet Laudate Dominum de M.Lasnier".
• 22 décembre 1788, Reims : Le concert spirituel du jour de Noël organisé au bénéfice des pauvres prévoit "La 1ere partie de ce concert commencera par l'ouverture d'Iphigénie de Gluck; M.Thiros chantera un hyérodrame ou ode française sacrée dont la musique est de Bambini; on exécutera ensuite une symphonie à grand orchestre [...]".

• 22 juin 1790, Reims : Jean TIROT "vicaire chantre de l'église métropolitaine", âgé de 48 ans, époux de Marie Anne Henri, s'éteint. Il est inhumé le lendemain dans le cimetière du chapitre (dit du Préau), en présence d'un des vicaires chantres de Notre-Dame, Jean François BOULART.
A cette date, le corps de musique de la cathédrale Notre-Dame, conduit par l'abbé Henri HARDOUIN, comporte quatre basses-contres (Jean-François BOULARTLouis François CARPENTIERJean François Auguste DOUSSYJean-Baptiste MONS), un basse-taille, (Jean LASNIER), une haute-taille (François THIRIAT) ainsi que les serpents-bassons Pierre Claude CARON et Nicolas Blaise MANFAIT, sans oublier les deux organistes Jacques TURPIN et son fils, suppléant et survivancier, Pierre Nicolas TURPIN, et quelques bénéficiers aux fonctions cantorales mais dont la tessiture  n'est pas précisée dans les sources explorées. Il s'agit des quatre grands-prêtres Jean-Baptiste Étienne BARBELETFrançois MAUVYGuillaume TILMON et Jean Pierre TROUSSIN. Enfin, on peut citer Jean-Baptiste PELLETIER "clerc et musicien" Par ailleurs, dix enfants de chœur sont en cours de formation à la maîtrise de la cathédrale.

• 18 juillet 1801, Reims : Jean Pierre TIROT, fils de Jean, musicien et divorcé à Paris, se remarie.

Dernière mise à jour : 25 juin 2022

Sources
A. Le Bihan, Francs-maçons parisiens du Grand Orient de France, 1966 ; Annonces, affiches et avis divers [de Paris] ; Annonces, affiches et avis divers, 1766 ; Constant Pierre, Histoire du Concert spirituel  ; F-Ad49/ G 268 ; F-Ad51/ 2E 534/ 342 ; F-Ad51/ S Chap. N.-D ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°29 ; F-An/ AJ/13/15 ; F-An/ DXIX/056/194/05 ; F-An/ O/1/623, n°14 ; F-An/ O/1/623, n°22  ; F-An/ O/1/623, n°24 et 27  ; F-An/ O/1/623, n°30-34 ; F-An/ O/1/623, n°36, 58 et 64 ; F-An/ O/1/624, n°26-27 ; Filae.com ; J.Poirier, La maîtrise de la cathédrale d'Angers…, 1983 ; Journal de Champagne ; Journal de Champagne, 21 janvier 1788 ; L'Avant-Coureur, 15 septembre 1766 ; L'Avant-Coureur, 2 juin 1766 ; Les Spectacles de Paris... pour l’année 1780 ; Nouveau dictionnaire des chanteurs de l'Opéra de Paris du 17e siècle à nos jours, 1989 ; P.Fr PINAUD, Les Musiciens francs-maçons au temps de Louis XVI, 2009 ; Poirier, La Maîtrise de la cathédrale d'Angers…, 1983

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