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TURPIN, Jacques (1728-1796)
État civil
NOM : TURPIN     Prénom(s) : Jacques     Sexe : M
Date(s) : 1728-10-23   / 1796-5-3 
Notes biographiques

Pendant près de quarante années précédent la Révolution, Jacques TURPIN a été le dernier organiste d'Ancien Régime de la cathédrale Notre-Dame de Reims, en Champagne. Il était présent lors du sacre de Louis XVI. A partir de 1785, son fils Pierre Nicole l'épaule à la tribune avant de prendre la relève dans la nouvelle structure cathédrale et paroissiale. Il meurt peu après, sous le Directoire.

• 23 octobre 1728, Saint-Maur-des-Fossés [Val-de-Marne] : Jacques TURPIN vient au monde et il est baptisé le lendemain, paroisse Saint-Nicolas. Il est le fils de Pierre, maître d'école de cette paroisse et de Marie-Anne Rouvret.

• Par qui a-t-il été formé?

• 30 août 1752, Paris : "Suivant la Feuille du mercredi 26 juillet, on devoit faire un concours à Reims le 18 du mois prochain pour choisir quelqu'un de capable de remplir la place d'organiste de la métropole de cette Ville; mais ce projet n'aura point lieu, attendu que le chapitre est determiné en faveur d'un sujet, dont la capacité est attestée par les plus grands Maitres, & dont les mœurs ne sont point equivoques" lit-on dans le numéro 18 des Annonces, Affiches et Avis divers. Il s'agit très probablement de Jacques TURPIN. Ce dernier succède à Louis DE FRANCE, décédé le 12 juillet précédent. Le 26 juillet, les chanoines avaient fait paraître une première annonce au sujet du concours qu"ils organisaient le 18 septembre. Ils précisaient que "les appointemens sont de 600 liv. & comme la ville de Reims est fort grande & qu'on y voit beaucoup de goût pour la Musique, une personne qui voudra faire des Ecoliers pourra s'y procurer un revenu fort honnête".

• 11 novembre 1754, Reims : "Mr Jacques TURPIN organiste de la cathedrale de cette ville, et Mr Pierre BARONET organiste de l'abbaye de saint Remi de reims" signent comme témoins au mariage de Louis PÉRONARD en l"église des Jacobins. Depuis quand exactement exerce-t-il comme organiste de cette puissante cathédrale. Occupait-il déjà un poste auparavant (peut-être dans la capitale)? Qui l'a recommandé? En 1790-1791, il déclare 39 années de service.

• 26 novembre 1760, Reims : Jacques TURPIN, organiste de la cathédrale, âgé de 32 ans, demeurant paroisse Saint-Michel, celle du cloître, épouse paroisse Saint-Denis Marie-Anne Legoix, âgée de 32 ans. Les deux époux signent.

• juillet 1767, Reims : "Le sieur PERONARD, facteur d'orgues à Reims, a entrepris fait et posé, dans l'excellent instrument de l'église métropolitaine de cette ville, deux tuyaux d'anches, l'un de 22 pieds et l'autre de 32 ; ce dernier n'existe dans aucune église du Royaume. MM. HARDOUIN, Maître de musique de cette métropole, TURPIN, BARON[NET] organiste de Saint Remi, nommés par MM. du Chapitre, pour juger du mérite de ces tuyaux, ont trouvé qu'ils faisoient l'effet le plus noble et le plus majestueux, et ne laissoient à désirer que le complément de l'étendue du clavier de pédalles suivant le certificat du 12 janvier 1767" peut-on lire dans le Mercure de France.

• 1763-1767, Reims : Trois enfants naissent de cette union et ils sont baptisés paroisse Saint-Michel. Il s'agit de Pierre Nicolas (25 avril 1763), Marie Angélique (2 octobre 1764) et Marie Madeleine Angélique (8 novembre 1767, morte en janvier 1768). Le parrain de cette dernière est son oncle, Hubert Mitoux, intendant du marquis de Puisieux demeurant à Sillery.

• 14 février 1777, Reims : Une délibération capitulaire évoque les leçons hebdomadaires de clavecin qu'il donne à la maison des enfants de chœur.
• [1774-1777], Reims : Jacques TURPIN est appelé pour donner avis et expertise lors de la restauration de l'orgue de la paroisse Saint-Pierre par le facteur PÉRONARD.

• 14 janvier 1778, Reims : Après avis de l'officier responsable de la fabrique, et après avoir consulté Henri HARDOUIN, le maître de musique, et Jacques TURPIN l'organiste de la cathédrale, le chapitre charge l'officier de la fabrique d'acquérir les deux grosses cloches de l'abbaye Saint-Remi et d'échanger la Sermonaire contre la plus petite des cloches de l'ancienne  de l'ancienne abbaye Saint-Thierry.

• 26 avril 1779, Reims : "A vendre [....] Une épinette à ravallement & une serinette. S'adresser à M. Turpin , organiste de la Cathédrale, rue Saint Denis, à Reims » lit-on dans les Affiches, Annonces & avis divers de Reims et généralité de Champagne, n°17.

• 27 janvier 1780, Reims : Il signe comme parrain de Jacques, fils d'Étienne BRIFFOTEAU, "md fabriquant et organiste de cette Eglise" lors du baptême célébré paroisse Saint-Jacques.

• 23 août 1785, Reims : Jacques TURPIN, "organiste de l’Eglise metropolitaine de Reims" signe comme témoin lors du mariage célébré paroisse Saint-Étienne de Nicolas GOSSET, luthier.
• [1785],  Reims : Fatigué par son grand âge, il partage la tribune de Notre-Dame avec son fils Pierre Nicolas TURPIN que les chanoines acceptent comme suppléant et très probablement comme survivancier. Le registre capitulaire a disparu et on ne connaît pas les modalités précises de cet arrangement.

• 26 mai 1786, Reims : "Organiste de l'Eglise metropolitaine", il signe comme témoin à l’inhumation de Jacqueline Marc, 77 ans, tante du violoniste Pierre MARC. La nature des liens entre les deux musiciens interroge. Ce dernier, présenté en 1772 comme organiste, aurait-il pu suppléer parfois TURPIN à la tribune de la cathédrale?

"Maître de musique" demeurant paroisse Saint-Denis, il signe comme témoin à l'inhumation dans le cimetière de cette paroisse de sa tante paternelle, Jacqueline Marc, âgée de 77 ans, apparemment célibataire. Il est intéressant de noter que Jacques TURPIN, "organiste de l'eglise metropolitaine" signe à ses côtés. Quelle est la nature de leurs liens? Si Pierre est bien l'organiste mentionné en 1772, ne peut-on pas se demander s'il suppléait parfois Turpin à la tribune de la cathédrale?

• 9 août 1790, Fismes [Marne] : Marie Anne Legoix, "épouse du sr Turpin, organiste de la cathédrale de Reims", choisie comme marraine d'une fille de Charles Marie Prévost, procureur du roi au bailliage et siège présidial est représentée lors du baptême par Élisabeth Mathieu son épouse d'Étienne DOYEN, organiste de la paroisse.
• A la date du 25 novembre 1790, jour de la fermeture définitive du chapitre, le corps de musique de la cathédrale Notre-Dame, conduit par l'abbé Henri HARDOUIN comporte quatre basses-contres (Jean François BOULART, Louis François CARPENTIER, Jean François Auguste DOUSSY, Jean-Baptiste MONS), un basse-taille, (Jean-Baptiste LASNIER), une haute-taille (François THIRIAT) ainsi que les serpents-bassons Pierre Claude CARON et Nicolas Blaise MANFAIT, sans oublier les deux organistes Jacques TURPIN et son fils, suppléant et survivancier, Pierre Nicolas TURPIN, et enfin quelques bénéficiers aux fonctions cantorales mais dont la tessiture  n'est pas précisée dans les sources explorées. Il s'agit des quatre grands-prêtres Jean-Baptiste Étienne BARBELET, François MAUVY, Guillaume TILMON et Jean Pierre TROUSSIN. Enfin, on peut citer Jean-Baptiste PELLETIER "clerc et musicien" Par ailleurs, dix enfants de chœur sont en cours de formation à la maîtrise de la cathédrale.
1790, Reims : Il rédige sa supplique au district en qualité d'organiste de l'église cathédrale et rappelle qu'il a droit de prétendre à un traitement en raison de ses 39 années de service. "Il a seulement l'honneur de vous exposer qu'étant âgé de près de 63 ans et désirant conserver l'exercice de ses fonctions autant que son zèle et sa santé lui en laisseront la faculté, il vous plaise messieurs agrée son service  dans l'église de Reims et dans le cas ou ses infirmités le priveroient de la possibilité de le remplir, il espère que vous voudrez bien le faire jouir du traitement accordé par l'Assemblée nationale, et dans ce cas lui laisser la satisfaction de tout offrir les services de son fils [Pierre Nicolas] que le chapitre de Reims avoit agrée pour son suppléant. Il attend de votre justice, messieurs, comme de votre bienveillance que le service qu'il a accompli depuis un si long temps et avec une exactitude irréprochable, seront un titre en faveur de son fils qui se feroit un devoir de mériter votre bonté, s'il a l'avantage, ainsi que le regret de devenir un jour le représentant de son père. Turpin organiste".

• 3 mai 1796, Reims : Devenu veuf le 8 mars précédent, Jacques TURPIN s'éteint à 11 heures du soir, son domicile de la "rue du Bourg-Denis". Le lendemain Pierre Nicolas TURPIN et Pierre Galloteau, un cousin, annoncent son décès survenu la veille du citoyen Jacques TURPIN, âgé de 67 ans.

Mise à jour : 25 août 2022

Sources
"Mercure de France", juillet 1767 ; Affiches, Annonces & avis divers de Reims et généralité de Champagne ; Annonces, Affiches et Avis divers, août 1752 ; F-Ad51/ 1 L 1355 ; F-Ad51/ 1L 1277  ; F-Ad51/ 2 E 280/7 ; F-Ad51/ 2 E 534/ 24 ; F-Ad51/ 2 G 646 ; F-Ad51/ 2E 258/ 394 ; F-Ad51/ 2E 534/ 145 ; F-Ad51/ 2E 534/ 43 ; F-Ad51/ 2E 534/ 81 ; F-Ad51/ 2E 534/20 ; F-Ad51/ 2E 534/459 ; F-Ad51/ 2E534/117 ; F-Ad51/ 2E534/335 ; F-Ad51/ 2G 2364 ; F-Ad51/ 2G 647 ; F-Ad94/ 1MI2649/ 2 ; Histoire de l’Académie royale des sciences, 1769 ; J. LEFLON, "Henri Hardouin...", 1933  ; fortepiano-collection.net

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