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VERSCHNEIDER, Michel (ca 1729-1797)
État civil
NOM : VERSCHNEIDER     Prénom(s) : Michel     Sexe : M
Date(s) : 1729 ca  / 1797-4-8
Notes biographiques

Sans doute formé par le célèbre facteur NOLLET, Michel VERSCHNEIDER est connu dans la seconde moitié du XVIIIe siècle comme facteur d'orgue et organiste de la paroisse de Puttelange-aux-Lacs, enclave étrangère en Lorraine orientale jusqu'à la Révolution.  Ses chantiers s'étendent jusqu'en Sarre. Il est à l'origine d'une dynastie célèbre de facteurs d'orgue actifs en Lorraine et à Paris jusqu'à la fin du XIXe siècle.

• [1729], Sarreguemines [Moselle] : Michel VERSCHNEIDER vient au monde à Sarreguemines. Il est le fils de Philippe Verschneider, maître d'école, et de Madeleine Lange [mariés à Hombourg-Haut en mai 1721].

• [1751], Puttelange-aux-Lacs [Moselle] : Michel VERSCHNEIDER épouse Anne Kayser dans cette petite ville de 1 500 habitants qui est une enclave germanique en Lorraine tout en étant un fief du roi de France. Le comté de Puttelange appartient à la famille des princes de Loewenstein-Rochefort depuis le mariage de la comtesse Catherine  de Linange avec le prince Théodore-Alexandre.

• 3 janvier 1755, Puttelange-aux-Lacs : Il est déjà en fonction comme organiste de la paroisse comme l'atteste un un acte de notoriété. "J.P  Martin, maréchal ferrant, a reconnu Michel Verschneider, organiste à Puttelange, en qualité de fils de défunte Madeleine Lang, femme de Philipp Verschneider, régent d'école à Petit Ebersviller". Il est rémunéré 400 livres par an, du moins avant son engagement de 1769 à Sarreguemines.
L'église a été édifiée en 1729 par les prémontrés de l'abbaye sarroise de Wadgassen, décimateurs de la paroisse et remaniée en 1760. Un organiste est attesté en 1737 et certains émettent l'hypothèse que c'est le facteur Jean Jodoc VONESCHE qui a construit l'instrument. VERSCHNEIDER aurait reçu une partie de son éducation à l'abbaye de Wadgassen et son frère Philippe y est devenu religieux, bibliothécaire et organiste.

• 1758-1771, Puttelange-aux-Lacs : Plusieurs enfants viennent au monde. Il s'agit de Anne (1753), Jean (20 septembre 1754), Catherine (18 mai 1756), Anne-Marie (27 janvier 1758), Marie-Anne (5 janvier 1762), François (2 avril 1764), Madeleine (15 juin 1766), Philippe (8 juin 1768). Michel VERSCHNEIDER est présenté comme organiste (1753) (1768). Ces actes restent à dépouiller car ils ne sont pas encore numérisés sur le site des archives départementales de Moselle. Le site généalogique Filae.com donne quelques précisions.

• 1763, Puttelange-aux-Lacs : Son association dans la facture d'orgue avec Henri LOUIS débute. Les spécialistes pensent qu'ils auraient été les compagnons organiers de Romanus Benedickt NOLLET, occupé en 1760 au grand orgue de Wadgassen et qui serait peut-être venu à Puttelange travailler sur l'orgue.

• 1764, en Sarre [Allemagne] : Michel VERSCHNEIDER et son associé obtiennent les chantiers de transformation des orgues de la paroisse de St-Ingbert (8 juin) et de l'abbaye de Gräfinthal (18 août), le nouveau curé de Puttelange se porte caution pour eux, dans l'acte de juin, on lit "Michel Verschneider un Genri Louis beide facteurs d'orgues un bürger in Püttlingen in teutsch Lothringen". Leur style est influencé par les facteurs actifs en Sarre et Palatinat.

• 1er juin 1769-1775, Sarreguemines : Il est en poste à la paroisse Saint-Nicolas aux gages de 400 livres annuellement [dont 300 livres payées par la ville], plus l'exemption du logement de gens de guerre, des corvées et impositions royales selon les clauses signées le 26 juin 1769. Son association avec LOUIS a pris fin; ce dernier est repéré à Luxembourg en 1776. A Sarreguemines, Michel VERSCHNEIDER est chargé, pour 600 livres, d'aller chercher le nouvel orgue provenant de l'église des Jésuites de Pont-à-Mousson et de le réinstaller. Il ajouta deux tourelles de pédale inspirées de celles de l'orgue Nollet des Bénédictins de Tholey en Sarre. Par ailleurs, on apprend que son installation à Sarreguemines lui offre la possibilité de donner "les premiers principes de latin à ses enfants". Son fils Jean Frédéric y voit le jour le 13 juin 1771.

• 1770-1773 : Il intervient comme facteur sur les orgues neuves de Blieskastel près de Deux-Ponts (1770-72) et de Munster [Moselle] (1773).

• 1776-1790, Puttelange-aux-Lacs : Il retrouve son poste à la paroisse pour 250 livres par an comme cela apparait dans le traité passé le 12 février 1788, "entre mr Weis, curé de Puttelange et Michel VERSCHNEIDER, organiste actuel de Puttelange par lequel Verschneider s'oblige 1) à toucher les orgues les fêtes, dimanches et autres jours accoutumés, 2) à tenir les orgues en bon état et d'en faire les petites réparations". C'est François ROUCEL qui lui succède ensuite.

• 1778-1788 : Il est appelé sur plusieurs chantiers de facture d'orgue comme à Morhange (restauration, 1778), Boulay (remontage, 1782), Forbach (transfert et reconstruction de l'orgue venu de Sarrelouis, 1784), Siersthal (orgue neuf, 1787), Sarre-Union [Bas-Rhin] (réparation, 1788), Gräfinthal [Sarre] (démontage de l'orgue Le Picard, 1788).

• 1er avril 1792, Puttelange-aux-Lacs : Le directoire du district reçoit de la municipalité le témoignage suivant parmi plusieurs autres qui pointent du doigt de graves désordres causés en ville par des volontaires nationaux qui s'y trouvent en garnison, décidés à imposer par la force le curé constitutionnel récusé par une partie de la population. "Deux volontaires sont entrés à 5 h de relevée dans la maison de Michel Verschneider, facteur d'orgues, lui ont demandé s'il était organiste, que sur les réponses qu'il avait faites ils ont exigé qu'il leur fit la promesse de toucher les orgues dimanche prochain dans l'église paroissiale, sinon qu'on l'y conduirait mort ou vif, et que son âme danserait sur la pointe des épées, que dans ce moment l'un d'eux a tiré de dessous son habit une baïonnette  qu'il lui tint sur la poitrine en le menaçant de le tuer, qu'ils se retirèrent ensuite tous les deux, qu'un instant après ils rentrèrent avec huit autres volontaires, leurs camarades, recommencèrent les propos menaçants avec ces derniers en frappant de toute leur force sur la table et en jurant; que pour ne point s'exposer à recevoir des coups de baïonnette et autres mauvais traitements, se trouvant seul à la maison et sans secours il fut obligé de leur donner les meilleures paroles possibles pour les faire sortir".
Puttelange relevait du comté de Salm mais en 1790 ce dernier appartenait à la famille de Loewenstein-Wertheim-Rochefort. Il y eut de dures luttes pendant la Révolution entres deux factions, celle de l'ancien curé contre celle des "patriotes" dirigée par l'ancien maire Thiébault (soutenu d'ailleurs par la princesse douairière qui se positionne contre son propre fils!). Le curé réfractaire se réfugia d'ailleurs chez le comte avec ses vicaires après leur refus de prêter le serment.

• 8 octobre 1792, Sarrelouis [Allemagne] : Le directoire du district [le territoire est français à l'époque] signe un traité avec Michel VERSCHNEIDER, qui moyennant la somme de 300 livres en argent ou leur valeur en assignats transférera les orgues paroissiales de Saint-Avold en l'église des ci-devants Bénédictins sous la direction de Jean-Baptiste PERNET, organiste, et installera en la paroisse les orgues qui se trouvaient chez les religieux Bénédictins.

• 1793, Boulay [Moselle] : Il transfert et remonte  l'orgue de l'ancienne abbaye de Villers-Bettnach.

• 8 avril 1797, Puttelange-aux-Lacs : Michel VERSNCHEIDER meurt.

Une partie des informations de cette notice sont tirées des Orgues de Lorraine. Moselle. Mo à Sa. [...] [réd. par Christian Lutz, François Menissier, René Depoutot], Metz, ASSECARM, Éditions Serpenoise, 1997, XVII p.1 662 et suivantes]; [Orgues de Lorraine. Moselle.. Sch à Z, op.cit, 1999,notice consacrée à la famille VERSCHNEIDER, p. 2 564 et suivantes].

Mise à jour : 26 avril 2021

Sources
F-Ad57/ 18J 45 ; F-Ad57/ 18J 46 ; Généanet.com ; Orgues de Lorraine, [...], tome 1, 1994  ; Orgues de Lorraine, [...], tome 2, 1995 ; Orgues de Lorraine, [...], tome 3, 1997 ; Orgues de Lorraine, [...], tome 4, 1999 ; Site Histoire de Genviller

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