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VIGOUROUX, Pierre (1719-1792)
État civil
NOM : VIGOUROUX     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Date(s) : 1719-6-7   / 1792-10-12 
Notes biographiques

Pierre VIGOUROUX fut organiste pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle, à Notre-Dame de l'Assomption, la nouvelle cathédrale de Montauban. Il avait quitté le sud du Massif central et parcouru environ 140km pour rejoindre la ville épiscopale tournée, elle, vers l'ouest. Il y déroula sa vie de musicien jusqu'à la suppression des chapitres et vécut entouré par les familles de ses deux épouses successives.

• 7 juin 1719, La Capelle-Saint-Martin [Aveyron, commune de Luc-la-Primaube] : Pierre VIGOUROUX naît à une dizaine de kilomètres de Rodez, au lieu-dit Puich del Rey où ses parents, Pierre et Catherine Carcenac, sont les métayers d'une exploitation agricole. Sa grand-mère maternelle, Catherine Gabente devient sa marraine. Six ans plus tard, un frère prénommé Paul agrandit la famille.

• [1729-1739, environ] ? : Où ce garçon a-t-il été instruit et initié à la musique? Nous pensons spontanément à la maîtrise de la cathédrale de Rodez. Mais aucune source n'a avéré cette solution.

• 1740 ou 1741, Montauban [Tarn-et-Garonne] : Pierre VIGOUROUX vient y résider au début de la décennie 1740. d'après son acte de mariage de 1744. Il s'installe sur la paroisse Saint-Jacques où se dressent deux édifices religieux : l'église paroissiale de même nom qui a fait office de cathédrale jusqu'à la construction du second, la cathédrale dont la consécration ne remonte qu'au premier novembre 1739. Et c'est donc en ce haut lieu, extraordinaire par sa couleur blanche qui domine la ville, que le jeune musicien prend son service.

• 11 février 1744, Montauban : VIGOUROUX, organiste du chapitre de la cathédrale, épouse Jeanne Hortole, une jeune Montalbanaise qui est fille d'aubergiste et qui va sur ses vingt ans. Elle est accompagnée de ses parents, de son beau-frère, le maître cordonnier Jean Garrigues, et de bien d'autres proches parents, lesquels habitent tous sur cette paroisse Saint-Jacques. Le futur époux, lui, est seul, aucun membre de sa famille n'ayant fait le voyage. Le nouveau couple s'installe également dans ce quartier. Et c'est là que naît Marguerite, le 29 janvier de l'année suivante, aussitôt filleule de Pierre Hortole et de Marguerite Pecharman, ses grands-parents maternels.

• 20 octobre 1752  : Pierre VIGOUROUX devient déjà veuf. Jeanne Hortole meurt à l'âge de 28 ans. Leur fille n'a que sept ans et demi.

• 18 octobre 1757 : L'organiste fonde un nouveau foyer avec Anne Depuntis. Comme sa première épouse, Anne est une jeune Montalbanaise de 20 ans qui habite cette même paroisse Saint-Jacques. Le contrat de mariage a été établi à l'étude de Me Delmas dès le 28 mai. Pierre entre dans une famille de commerçants : Jean Depuntis, son beau-père, était marchand de son vivant et son fils Jean-Pierre est qualifié de négociant.
Six enfants vont naître de cette seconde union. De Jeanne, nous savons seulement qu'elle se mariera en 1786. Pierre-Antoine est baptisé en juin 1762, Jean-Pierre Martin naît en novembre 1765, puis Marie en 1768, Jean-Pierre en 1770, et enfin Jean, le benjamin, qui est présenté au baptême par le mari de sa grande sœur Marguerite. Le champ des parrains et marraines est restreint : il sort très rarement de la famille Depuntis élargie.

• 27 novembre 1772 : VIGOUROUX, toujours organiste du chapitre, est parrain de Pierre, son premier petit-fils. Le nouveau-né est l'enfant de Marguerite et du peintre Jean Dourliac. Six garçons et filles vont voir le jour en dix ans, bien entendu, sur la paroisse Saint-Jacques.

• 4 octobre 1776 : VIGOUROUX a conduit les réparations et augmentations de l'orgue qui ont été effectuées par le facteur Jean CAVAILLÉ. Et Charles THÉVENARD, l'organiste du chapitre de Moissac, vient les examiner pour leur réception.

• 29 mai 1783 : La famille de Pierre VIGOUROUX est durement frappée. Jean Dourliac, le gendre, s'éteint à l'âge de quarante ans. Et trois mois plus tard, on enterre le plus jeune de la fratrie, le petit Jean-Pierre Louis qui a tout juste quatorze mois. Ces deuils rappellent novembre 1780, quand deux enfants étaient morts à trois semaines d'intervalle, Marie-Françoise Dourliac à dix-sept mois, puis son frère Jean qui n'en avait que six.

• 23 octobre 1787 : Pierre VIGOUROUX n'assiste pas au remariage de Marguerite qui est maintenant âgée de 42 ans.  Que s'est-il passé? Quelques années après la lourde épreuve de 1783, un profond désaccord a surgi entre le père et sa fille aînée. Le litige porte sur le projet de remariage de la veuve. Face à l'opposition paternelle, elle a utilisé ce que la loi permet : l'envoi par huissier de trois sommations respectueuses à l'issue desquelles le mariage est célébré, mais en l'absence de l'organiste. Quelle raison pouvait bien empêcher ce dernier d'accepter Joseph Destre comme gendre? celui-ci résidait sur la paroisse Saint-Jacques depuis trois ans déjà et il travaillait aux Ponts-et-Chaussées comme géologue. Mais il venait du nord du royaume, de Boulogne-sur-Mer [Pas-de-Calais], c'est-à-dire à 900 kilomètres de là. De toute façon, d'après le choix des témoins et le nombre de signatures Vigouroux apposées au bas de l'acte de mariage, tout porte à croire que la jeune génération acceptait mieux cette union que le vieil organiste lui-même.

• 30 mai 1786 et 14 janvier 1789 : Pierre VIGOUROUX et Anne Depuntis marient leur deux filles. Jeanne épouse Pierre Joseph Moulet, un docteur en médecine originaire de Caussade, petite ville située à une vingtaine de km au nord de Montauban, mais qui habite cette paroisse depuis dix mois. Et trois ans plus tard, Marie choisit Jean-Louis Buscon, un négociant "natif de la ville de Négrepelisse, également au nord de Montauban, et habitant de la paroisse Saint-Jean-Ville-Nouvelle de Montauban depuis trois ans". Ainsi ces deux gendres, comme le mari de Marguerite, sont des jeunes gens venus récemment s'installer dans cette ville.

1790 : VIGOUROUX tient l'orgue de la cathédrale depuis 49 ans et perçoit 300 livres d'émoluments annuels. Le maître de musique, Louis AMIEL, après un long séjour à Toulouse, n'est revenu dans sa ville natale que depuis l'année précédente. En revanche, il n'est pas avéré que les deux sous-maîtres nommés  CLAVEL et BRUNET, et encore présents en 1788, c'est-à-dire avant le décès du vieux maître de musique Étienne ROUX, soient encore présents. Charles-Jean Henri DELALOGE détient le titre de Grand chantre. Mais depuis 1789, il accompagne Mgr Dubreuil qui a été élu député aux États-Généraux. Nous ne connaissons aucun chantre et aucun des six enfants de chœur.

•1791 : En tant qu'ancien organiste du ci-devant chapitre de Notre-Dame de l'Assomption, VIGOUROUX reçoit 55 livres concernant son traitement de 1790. Plus importante est la réponse positive que le Directoire du département du Lot donne à la "pétition" qu'il avait adressée aux autorités. En effet, à l'issue de sa délibération du 24 décembre, prenant en compte son grand âge de 82 ans ainsi que la longue durée de son service, il lui accorde "ce que permet la loi", c'est-à-dire une pension annuelle de 150 livres qui ne représente que la moitié de son traitement d'organiste.

12 octobre 1792 : Pierre VIGOUROUX meurt  dans la ville qui l'a accueilli un demi-siècle plus tôt. Nous le croyons âgé de 73 ans, dix ans de moins qu'il n'est affirmé dans la délibération du Directoire du Lot en 1791. Anne Depuntis, sa veuve, le rejoindra en 1808.

                         Mise à jour : 6 juillet 2021

Sources
Brenet M., Les concerts en France sous l'Ancien-Régime..., 1900 ; F-Ad12/ BMS Luc, La Capelle-St-Martin ; F-Ad46/ L SUPP 41 7 ; F-Ad82/ BMS Montauban, Saint-Jacques ; F-Ad82/ BMS Montauban, St-Jacques ; F-Ad82/ BMS Montauban, paroisse St Jacques ; F-Ad82/ L 114 ; L. Meunier-Rivière, Les orgues de Toulouse..., 1997

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