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VILLOTEAU, Guillaume André (1759-1839)
Autre(s) forme(s) du nom : VILOTEAU
Date(s) : 1759-9-19 / 1839-4-27
Le musicologue Guillaume André VILLOTEAU est surtout connu pour avoir participé à l'expédition d'Égypte de 1798 et comme l'un des principaux auteurs de la monumentale Description de l'Égypte qui en dresse le bilan scientifique à partir de 1809. On oublie trop souvent qu'avant cela, il fut musicien d'Église, à Notre-Dame de Paris en particulier, où il acheva sa carrière, après avoir été formé au Mans. Après 1789, comme beaucoup de ses confrères, il est attiré par les théâtres de la capitale, qui font le meilleur accueil aux chanteurs issus des psallettes. En 1796, il devient double du chant à l'Opéra, où il connaît deux années de succès. Le séjour égyptien marque un tournant dans sa vie : à son retour, accaparé par ses recherches érudites, il se détourne de la scène lyrique et se retire en Touraine, loin de Napoléon qu'il déteste. Il acquiert un domaine foncier et épouse, sur le tard, une parente éloignée. Dans ses dernières années, il mène à Tours une existence confortable, entouré de sa femme et de son fils, jouissant de l'estime des notables du cru. Ses ultimes travaux passent quelque peu inaperçus et il meurt dans un anonymat relatif en 1839.
• 19 septembre 1759, Bellême [Orne] : Guillaume André VILLOTEAU naît d'André Villoteau et de Bonne Richard. Son père est un maître d'école qui quitte tout de suite après le Perche pour Ballon dans le Maine [Sarthe]. Dans sa lettre de 1825 à Fétis, il se dit "fils d’un homme de lettre professant les arts et d’une famille respectable".
• Avril 1765-avril 1773, Le Mans : Guillaume André VILLOTEAU est enfant de chœur à la collégiale Saint-Pierre-la-Cour. Par souci d'économie, le chapitre cherche à réduire ses effectifs et autorise alors son grand enfant de chœur à intégrer la psallette de la cathédrale qui lui offre une place parce qu'il "avoit une belle voix", selon le chanoine Nepveu de La Manouillère.
• D'avril 1773 à juillet 1777, Le Mans : Guillaume André VILLOTEAU termine sa formation à la psallette de la cathédrale Saint-Julien, où son frère Jean-Baptiste Michel est aussi enfant de chœur. À sa sortie de la psallette, il entre au séminaire.
• 19 décembre 1776, Le Mans : Clerc tonsuré, Guillaume André VILLOTEAU reçoit en bénéfice une chapelle (dite "des Enfants") desservie, dans la cathédrale, à l'autel de Saint-Julien des Miracles. À ce titre, il est admis au sein de la confrérie Saint-Michel du Cloître (bas-chœur).
• [dates floues, début années 1780] : Refusant de devenir prêtre, Guillaume André VILLOTEAU quitte le séminaire et la ville, passe à La Rochelle, il "vicarie", gagnant sa vie en chantant dans les églises dans lesquelles il passe… Mais il ne reste jamais absent plus d'un an du Mans, afin de rester confrère de Saint-Michel et de conserver le petit revenu qui est lié à ce titre. Il aurait au cours de cette période intégré brièvement l'armée, ainsi qu'il le raconte à Fétis en 1825 :
"Voulant me soustraire aux sollicitations pressantes de mes parents, de mes protecteurs et de mes amis qui voulaient me déterminer à me faire prêtre quelque fût ma répugnance que je leur témoignois pour embrasser un état qui exigeait une perfection dont je ne me sentis pas capable, je me mis à voyager comme musicien, ce qu’en langage de cette profession, dans les cathédrales, on appelait vicarier quand on s’y faisoit entendre. Poursuivi partout, je n’imaginai pas d’autre expédient pour éviter qu’on ne me contraignit à la fin à souscrire à ce que l’on exigeoit de moi, que celui de m’enrôler dans un régiment de dragons. Mais ayant appris combien mes parents étoient profondément affligés des démarches que l’on faisait pour me frustrer de mon bénéfice par dévolu, étant sensé y avoir renoncé de fait, s’il eût été prouvé que je l’eusse abandonné après un an et un jour, je m’occupai aussitôt de négocier mon congé avec le chef du corps, où j’étais aidé des secours empressés et des bons offices d’un chanoine de mes amis qui était intimement lié avec la famille de ce chef […], et je réussis à faire limiter par la date de mon congé la durée de mon service de dragon en tems convenable pour avoir la faculté de me mettre en jouissance de mon bénéfice".
Lors de l'un de ses séjours au Mans, entre mai 1782 et janvier 1783, il fait la connaissance de Jean François LESUEUR, qui lui aurait ensuite ouvert les portes de Notre-Dame de Paris.
• 1785, Paris : VILLOTEAU est admis comme machicot [musicien] à la cathédrale Notre-Dame. Son service paraît très épisodique, car en même temps il entame des études ambitieuses.
• [vers 1785-1787], Paris : Il fait deux années de philosophie au collège Montaigu, première partie du quinquennium (deux ans de philosophie, trois de théologie).
• [vers 1787-1789], Paris : VILLOTEAU suit des cours de théologie à la Sorbonne. Il écrit à Fétis à ce sujet : [j'ai passé] "trois ans en Sorbonne où j’ai pris mes grades après avoir suivi le cours de MM. les docteurs de la Gogue [Louis Gilles de La Hogue] et Sisteline [Jean René Asseline] sur l’écriture sainte et sur l’interprétation du texte hébreu dont on nous enseignait en même temps la langue, qui plus tard m’a beaucoup facilité l’étude des langues orientales à laquelle je me suis livré tant en Égypte qu'en France".
• 5 septembre 1787, Paris : Guillaume André VILLOTEAU, machicot [musicien] de l’église Notre-Dame, obtient un congé de quinze jours pour s'occuper d'affaires de famille.
• 1789, Paris : D'après le Calendrier Musical, VILLOTEAU est taille à la cathédrale Notre-Dame, comme François Joseph GUICHARD, lui aussi ancien musicien du Mans.
• 11 février 1791, Paris : VILLOTEAU, musicien, apparaît sur une liste d'employés du chapitre de Notre-Dame transmise par l'agence des biens nationaux au bureau de liquidation, avec GUICHARD et BUÉE, respectivement musicien et secrétaire et bibliothécaire du chapitre. Son statut est assez peu clair car il n'était semble-t-il plus machicot en 1790. Il demande une pension (que selon toute vraisemblance il n'obtint pas).
• 12 avril 1791, Paris : VILLOTEAU occupe, moyennant un loyer de 72 livres, un logement dans la maison n°13 du cloître Notre-Dame, attachée au bénéfice canonial de Saint-Denis-du-Pas détenu par l'abbé Le Vasseur (maison sise cour des Chantres).
• [Vers 1791], Paris : VILLOTEAU quitte le cloître de Notre-Dame pour habiter rue Montmartre et enseigner la musique. Il résume ainsi la période qui s'ouvre en 1791 dans une supplique de 1823 au duc d’Angoulême : "Après avoir tout perdu par la Révolution, le dénommé, obligé de renoncer au bénéfice à simple tonsure et aux prérogatives auxquelles il avait droit, comme ayant fait son cours de théologie de Sorbonne, ne put se soustraire à la férocité sanguinaire des épouvantables meurtriers de son Roi, qu’en professant les arts qui avaient fait partie de son éducation". Dans une lettre du 24 mars 1816 au comte de Vaublanc, il indique avoir perdu son état "par la dissolution du clergé".
• 1793-1794, Paris : VILLOTEAU contracte un engagement au Théâtre de la Cité (appelé Théâtre de la Cité-Variétés à partir de novembre 1793).
• 31 octobre 1793 : Pour ses débuts, il interprète Belfort dans Le Cri de la nature, ou le Fils repentant, comédie en deux actes, en vers, mêlée d'ariettes, par Charles Louis Tissot, musique de NAVOIGILLE.
• 1793 : Il signe une attestation dans un ouvrage de Claude HERMANT DE SAINT-BENOIST, maître de musique de Vannes, intitulé Nouvel hymnaire parisien, à l'usage des quatre-vingt-quatre Départements de la République Française. Y figurent les attestations de François-Robert DORIOT, Étienne MEUNIER D'HAUDIMONT, LE SUEUR "ci-devant maître de musique de Notre-Dame de Paris", Claude BALBASTRE, Philippe-Antoine DESPREZ, Gervais-François COUPERIN, VILLAUTEAU [sic] l'aîné, Jean-Jacques BEAUVARLET et Nicolas SEJAN.
• 29 mars 1794 : Il joue le rôle de Vincent dans Le Renouvellement du bail, opéra-vaudeville en un acte de J. F. Lépitre.
• 12 avril 1794 : Il interprète un capitaine de vaisseau dans Les Peuples et les Rois, ou le Tribunal de la Raison, allégorie dramatique en cinq actes de Cizos-Duplessis.
• 8 juin 1794 : Il tient le rôle du Commandant dans La Fête de l'Être suprême, scènes patriotiques, mêlées de chants, pantomimes et danse, par J. G. A. Cuvelier, musique d'Othon Vandenbrock.
• 27 octobre 1794 : Il est Belmont dans Le Plan d'opéra, comédie en un acte, mêlée d’ariettes, par Gamas, musique de FOIGNET.
• 29 nivôse an III (19 janvier 1795), Paris : Guillaume André VILLOTEAU est hospitalisé à l'Hôtel-Dieu. Il se dit artiste, âgé de 34 ans, garçon, domicilié boulevard Montmartre, natif de Bellême (Orne). Il en sort (guéri) le 16 thermidor an III (4 août 1795).
• 1796, Paris : VILLOTEAU est engagé comme chanteur à l'Opéra (il n'existe pas trace d'un engagement antérieur à 1796). Il est la doublure du baryton François LAYS.
• 1797-1798, Paris : Ces deux années constituent l'apogée de sa carrière à l’Opéra. Il interprète Thésée dans Œdipe à Colone de Sacchini, Vellinus dans Arvire et Evelina du même, l’oracle dans l’Alceste de Gluck, Anacréon dans Anacréon chez Polycrate de Grétry. Il joue aussi dans Corisandre de Langlé, Castor et Pollux de Rameau et les Prétendus de Le Moyne (dernière prestation le 13 mai 1798). Pendant cette période, il se lie à tous les grands noms de la scène parisienne, Grétry, Gossec, MÉHUL...
• 30 avril 1798, Paris : Avant d'entreprendre un long voyage dont le départ n'est pas encore clairement déterminé, VILLOTEAU demande aux administrateurs de l'Opéra de reprendre le rôle d'Anacréon pour effacer l'impression défavorable qu'il a pu laisser la dernière fois, ayant joué malgré la fatigue occasionnée par une coqueluche, mais il n'obtient pas satisfaction.
• 1798-1801, Égypte : Guillaume André VILLOTEAU participe à la campagne d'Égypte dirigée par le général Bonaparte en tant que membre de première classe de la Commission des sciences et des arts (salaire : 6 000 livres).
• 19 mai 1798, Toulon : Il embarque à bord du navire amiral, l'Orient. Il voyage aux côtés de Bonaparte, Berthollet et Monge. Refusant toute flagornerie à l'égard du général en chef, il est mal vu de celui-ci ("désabusé par la franchise du susdit, voua à celui-ci une haine implacable et sans borne, n’osant néanmoins (…) rien manifester ouvertement" ; supplique au duc d'Angoulême, 30 novembre 1823).
• 4 juillet 1798 : Il débarque à Alexandrie.
• Septembre 1798 : Il arrive au Caire.
• Septembre 1798-septembre 1801, Le Caire : Il réside près de l'Institut créé au mois d'août précédent, dont il n'est pas membre. Durant son séjour égyptien, Guillaume André VILLOTEAU rencontre des dignitaires religieux grecs, arméniens, juifs et musulmans pour s'informer des traditions orientales en matière de musique et de chant liturgique. Il discute aussi avec des musiciens professionnels et rassemble une collection de 22 instruments de musique traditionnels. Enfin, il s'intéresse à la musique populaire et à la danse. Il assiste, fasciné, aux prestations des ghâwazi (danseuses populaires), dont la danse "exprime avec la plus audacieuse indécence les diverses émotions que peuvent occasionner l’âme et les actions auxquelles peuvent porter les progrès d’une passion amoureuse, et les titillations les plus vives d’un désir sensuel impatient".
• 7 octobre 1798, Le Caire : Il participe à une commission pour la création d'une salle de spectacle.
• 20 août 1799, Le Caire : Il intègre la commission Fourier chargée de l'exploration de la Haute-Égypte.
• Septembre-octobre 1799 : Il parcourt la Haute-Égypte avec ses collègues de la commission Fourier. Il visite les temples de Karnak, Philae, Thèbes, les grottes d'Éléthyas et la Nubie. En compagnie de Jomard, il explore des hypogées aux alentours de Thèbes et examine des momies ; il dessine, à la lueur des bougies, les instruments de musique peints sur les parois des tombeaux.
• 6 novembre 1799 : L'équipe de savants fait son retour au Caire.
• 10 novembre 1799, Le Caire : La 34ème séance de l'Institut projette une publication des résultats des commissions Costaz (exploration de l'isthme de Suez) et Fourier.
• Octobre 1801 : Guillaume André VILLOTEAU rentre en France avec ses collègues savants ; il débarque à Marseille le 31 octobre.
• 1801-1821, Paris : Il fait partie, avec d'anciens membres de l'expédition d'Égypte, de l'Ordre sacré des Sophisiens, société secrète dédiée à Isis créée au sein de la loge maçonnique des Frères artistes.
• 20 février-13 avril 1802, Paris : VILLOTEAU envoie quatre lettres au ministre de l'Intérieur Chaptal pour réclamer sa réintégration à l'Opéra et le paiement de ses appointements des ans VI à IX, conformément aux engagements pris avant son départ. Les honoraires qu'il a perçus en Égypte ont servi à financer ses recherches sur la musique et à assurer son entretien, affirme-t-il. Il déclare avoir vécu sur place chichement, ce dont "toute l'armée d'Égypte est instruite". À son retour, il a trouvé sa famille (allusion à son frère ?) dans un "état malheureux" qui l'oblige à lui "donner des secours très pressants".
• 17 avril 1802, Paris : Dans un rapport destiné au ministre de l'Intérieur, Arnault, chef de division du ministère (qui a fait engager VILLOTEAU en 1798) déclare que la réclamation est fondée.
• 3 mai 1802, Paris : Roederer, conseiller d'État en charge de l'Instruction publique, ordonne sa réintégration et le paiement de ses appointements.
• 24 août 1802, Paris : Cellerier, directeur de l'Opéra, reconnaît le bien-fondé de la demande mais n'en critique pas moins VILLOTEAU qui, après avoir bénéficié d'un long délai pour se remettre de ses fatigues et achever un ouvrage sur la musique, lui a fait savoir qu'il ne remonterait sur scène qu'une fois les arriérés de ses appointements payés, ce qu'il juge inacceptable, car un artiste qui revient après un congé "ne peut recevoir son traitement avant d'avoir reparu". Il est sceptique sur la capacité de VILLOTEAU à reprendre sa carrière : "Je ne dois pas vous cacher que cet auteur n'a pas chanté 30 fois depuis 6 ans qu'il est engagé au Théâtre, et que je crains fort qu'il n’y soit pas très utile". Il joint le compte des sommes qui lui sont dues ("il n'est pas conforme au sien, mais il est exact") : 18 172 livres 11 sols 8 deniers, soit 1 932 livres 11 sols 8 deniers pour appointements du 1er floréal au 1er vendémiaire an VI et 16 240 livres pour les ans VII, VIII, IX et 6 mois de l'an X, à raison de 4 640 francs par an.
• Septembre 1802, Paris : VILLOTEAU réintègre l'Opéra.
• 12 octobre 1802, Paris : VILLOTEAU interprète Panurge dans Panurge dans l’île des lanternes de Grétry. Le lendemain, sa prestation est critiquée dans le Courrier des spectacles. Il semble avoir perdu une partie de ses capacités.
• 16 novembre 1802, Paris : VILLOTEAU écrit à Arnault, chef de l'Instruction publique au ministère de l'Intérieur, pour demander sa rentrée, repoussée de décade en décade, ce qui risque de nuire à sa réputation. Il déclare avoir "reparu" dans une pièce après quatre ans d'absence et "d'inexpérience" ; il aurait ensuite dû "paraître successivement deux ou trois fois dans les principaux rôles de [son] emploi", mais il attend toujours. Le 24, Arnault lui répond qu'après en avoir conféré avec Cellerier, directeur du Théâtre, il peut lui affirmer qu'il reprendra son activité dans les rôles de son emploi, sans indiquer de date. VILLOTEAU réside à cette époque au n° 2, rue Hauteville.
• 28 novembre 1802, Paris : Il demande à la commission chargée de diriger l’ouvrage sur l’Égypte à jouir du traitement qui lui revient comme coopérateur. Il lui faudra encore patienter près de quatre ans pour obtenir satisfaction.
• Septembre-octobre 1803, Paris : Guillaume André VILLOTEAU est définitivement rayé de la liste des artistes de l'Opéra, à son grand scandale. Il soupçonne le Premier Consul d'y être pour quelque chose.
• 1804, Paris : VILLOTEAU refuse de participer au plébiscite sur l'instauration de l'Empire. Dans une lettre du 1er août 1821 au ministre de l'Intérieur, il écrit que Napoléon était selon lui "peu propre à faire un bon souverain". Informé, l'Empereur aurait alors juré sa perte et fait en sorte qu'il ne reçoive ni reconnaissance officielle ni pension, au contraire des autres savants de l'expédition d'Égypte.
• 1804-1805, Paris : Il habite au n° 24, rue de Bellefond. Il vit en rentier ; il prête au moins 50 000 francs à des proches (Thomas Despagnat, Marie Margarita Gamble). Peut-être donne-t-il aussi des cours de musique.
• 1806-1814, Paris : Il perçoit 3 000 francs par an comme coopérateur de première classe de l'ouvrage sur l'Égypte.
• 1807, Paris : Il publie un Mémoire sur la possibilité et l’utilité d’une théorie exacte des principes naturels de la musique, et Recherches sur l’analogie de la musique avec les arts qui ont pour objet l’imitation du langage. Il compose l’accompagnement musical de La Corbeille de fleurs : ouvrage de botanique et de littérature, orné de vingt-quatre planches coloriées et de douze romances gravées avec accompagnement de piano, destiné aux jeunes demoiselles, par Pierre Auguste Miger.
• 9 septembre 1809 : Il achète par adjudication le domaine des Mazerais à Savonnières (Indre-et-Loire), au prix de 22 050 francs (somme empruntée au marquis de Maubec). L’exploitation agricole est confiée à un couple de fermiers.
• 1809 : VILLOTEAU publie une "Dissertation sur les diverses espèces d’instrumens de musique que l’on remarque parmi les sculptures qui décorent les antiques monumens de l’Égypte", et un "Mémoire sur la musique de l’antique Égypte", dans Description de l’Égypte, première livraison.
• 1810, Tours : VILLOTEAU adhère à la Société d’Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres du département d’Indre-et-Loire.
• 14 décembre 1812-mai 1815, Savonnières : Guillaume André VILLOTEAU est nommé maire de la commune.
• 1812 : VILLOTEAU publie "De l’état actuel de l’art musical en Égypte, ou Relation historique et descriptive des recherches et observations faites sur la musique en ce pays" dans Description de l’Égypte. Cette étude (et la suivante) fait de lui un pionnier de l'ethnomusicologie.
• 1813 : VILLOTEAU publie "Description historique, technique et littéraire des instrumens de musique des Orientaux" dans Description de l’Égypte. La banqueroute de son notaire, auquel il avait confié ses économies, lui occasionne une perte d’environ 60 000 francs.
• [vers le printemps 1814], Paris : VILLOTEAU est pressenti pour faire partie de la Chapelle royale reconstituée, avec 2 000 livres de gages. Cependant, des doutes existent à son sujet : "M. Villoteau n’exerce pas depuis 14 ans ; ses moyens lui permettent-ils de se montrer comme récitant ?", lit-on sur la liste à la suite de son nom. Au final, il ne semble pas avoir été approché pour ce poste.
• 30 juin 1814-31 décembre 1815 : Ses appointements de coopérateur passent à 4 600 francs par an. Ils cessent d’être versés par la suite sur décision ministérielle.
• 25 octobre 1814, Savonnières : Guillaume André VILLOTEAU épouse Louise Lambert, fille d’un marchand, une parente éloignée.
• [1814], Paris : Parution de La Paix (déposons tous la lance meurtrière), strophes lyriques, paroles de Cyprien Bezard, musique et accompagnement de piano de M. Villoteau, littérateur-musicien, membre de la Commission des sciences et arts d’Égypte et de plusieurs sociétés savantes, Chez Naderman.
• 18 janvier 1816, Tours : VILLOTEAU est nommé membre du conseil d’arrondissement.
• Février-juin 1819, Tours : VILLOTEAU dirige une école d’enseignement mutuel destinée aux enfants de la "classe indigente" (un instituteur le remplace ensuite).
• [Vers 1820] : Il vend le domaine des Mazerais pour régler des dettes.
• 9 janvier 1821, Tours : Son fils Louis Guillaume Léopold naît rue Royale. L’un des témoins est le baron Paul Deslandes, ex-maire de Tours (1802-1815), officier de la Légion d’honneur, baron d’Empire et secrétaire perpétuel de la Société d’Agriculture.
• Février-mars 1826 : VILLOTEAU envoie un mémoire sur les mœurs à la Chambre des députés. Il y préconise l’interdiction des duels.
• Mai 1828 : Il touche une somme de 2 194,60 francs, provenant des bénéfices de la vente de la Description de l’Égypte.
• 29 janvier 1829, Paris : VILLOTEAU est reçu par Martignac, ministre de l’Intérieur, mais, terrassé par l’émotion, ne parvient pas à articuler un mot devant lui. Il lui écrit le lendemain pour lui faire part de son vœu le plus cher : la réversion de sa pension de 600 francs à son fils après sa mort. Il demande aussi la Légion d’honneur, non par vanité, explique-t-il, mais parce qu’elle peut permettre à son fils d’entrer dans un collège royal. Il n’obtiendra pas satisfaction sur le second point.
• 1830, Tours : Il est nommé secrétaire de la section "art et belles-lettres" de la Société d’Agriculture.
• 1831, Tours : VILLOTEAU rédige un Traité de phonesthésie (non publié).
• 10 mars 1832, Tours : Son mémoire titré Recherches sur l’origine des langues parlées et écrites […] est lu en séance à la Société d’Agriculture.
• 8 mai 1833, Tours : VILLOTEAU envoie son Traité de phonesthésie à Guizot, ministre de l’Instruction publique.
• Automne 1833, Tours : Il est fait lecture lors d’une séance de la Société d’Agriculture d’un autre de ses mémoires, intitulé Esquisse d’un tableau de l’Égypte et des Égyptiens. Il réside alors au n° 6, rue des Acacias, faubourg de La Riche.
• Mars 1838, Tours : VILLOTEAU offre à la Société un nouveau mémoire, intitulé Quelques réflexions importantes sur des questions qui intéressent le bonheur de l’humanité. En dehors de la Société d’Agriculture de Tours, il est membre des Sociétés de l’Athénée des Arts et de l’Enseignement mutuel.
• 27 avril 1839, Tours : Guillaume André VILLOTEAU, propriétaire, meurt dans sa demeure du n°6, rue des Acacias, laissant une veuve et un fils de 18 ans.
• Mai 1839, Tours : La Société d’Agriculture écrit au ministre de l’Instruction publique pour demander la réversion de sa pension de 600 francs à sa veuve. La réponse sera favorable.
Mise à jour : 3 juin 2017