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VITCOQ, Laurent Martial (1730-1808)
État civil
NOM : VITCOQ     Prénom(s) : Laurent Martial     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : VICTCOQ
VITTECOQ
VILCOQ
VILLECOQ
Date(s) : 1730-3-31   / 1808-3-28 
Notes biographiques

Laurent-Martial VITCOQ a eu en quelque sorte deux vies en une, l'une normande, l'autre bourguignonne. D'abord enfant de chœur à Fécamp, puis organiste à Rouen, il devient neveu par alliance du grand organiste François DAGINCOUR. Après la mort de celui-ci et de sa première épouse, il quitte Rouen pour Autun – à plus de 400 km – où il devient organiste de la cathédrale Saint-Lazare, convole deux autres fois et engendre de nombreux enfants. C'est là qu'il exerce en 1790.

• 31 mars 1730, Rouen : Né le 31 mars, Laurent-Martial VITCOQ n'est baptisé que le 3 avril 1730, en l'église Saint-Sever, petite église située dans les faubourgs sud de Rouen, rive gauche. Il est fils de Mathias VITCOQ – qui sera dit ultérieurement maître de danse – et de Marie-Jeanne Bourgoin, qui s'étaient mariés dans la même église  le 10 novembre 1729 – soit quatre mois et demi plus tôt. Son parrain et sa marraine, Laurent Féré et Marie-Catherine Levigneur, savent tous deux signer.
Laurent-Martial a deux ans et demi lorsqu'un petit frère naît sur la même paroisse, Antoine Guillaume.

• [1738], Fécamp : Laurent-Martial raconte avoir été "receu en bas-âge, enfant de chœur en l'église de Fécamp...".

• [1748], Fécamp : "… où il a resté 10 ans". L'abbaye de La Trinité est un puissant établissement mauriste qui entretient un corps de musique diversifié, composé de nombreux musiciens. On sait que l'abbaye possédait des orgues depuis le début du XIIe siècle car elles sont mentionnées par une lettre de Baudri de Bourgueil (1045-1130). Il ne s'agit pas des orgues actuellement en place dans l'abbatiale (installées au tout début du XIXe siècle puis reconstruites par Cavaillé-Coll avant 1883). Il reste à retrouver qui en était l'organiste durant la décennie que le jeune VITCOQ passa à l'abbaye. Quoi qu'il en soit, la formation reçue par un garçon immergé dans cette atmosphère durant dix ans ne pouvait qu'être solide.
C'est donc vers 1748 ou 1749 que Laurent-Martial VITCOQ quitte l'abbaye de Fécamp et revient à Rouen. Les deux villes sont séparées par 70 km environ, soit deux petites journées de marche.

• [À partir de 1749], Rouen : Il entre au service de l'Église comme organiste. Lors de ses démarches des années 1790, il déclarera avoir été "organiste pendant 41 ans en l'église Saint-Ouen à Rouen, puis en l'église cathédrale d'Autun". Il semble donc avoir obtenu le poste de l'abbaye de Saint-Ouen de Rouen tout de suite à sa sortie de la maîtrise de Fécamp ("ensuite organiste en l'église de Saint-Ouen de Rouen jusqu'en 1763"). Un doute subsiste puisque, à son décès en 1758, François DAGINCOUR est dit "organiste de la chapelle du Roy, de l’église métropolitaine de Rouen primatiale de Normandie, et de l’abbaye royale de Saint-Ouen". Mais il peut s'agir seulement d'une titulature honorifique – c'est évident concernant la chapelle royale – et on peut faire l'hypothèse que c'est justement vers 1749 que DAGINCOUR aurait cessé de desservir l'abbaye de Saint-Ouen.

• 4 novembre 1755, Rouen : En présence de ses père et mère, Laurent-Martial VITCOQ épouse Julienne-Servanne-Jeanne Dagincour. Celle-ci, orpheline, est accompagnée de son oncle paternel, François DAGINCOUR, "organiste du Roy et de la cathédrale de Rouen", et de son cousin Louis-Armand PHILIPPE. Les deux mariés demeurent paroisse Saint-Amand. Le jeune homme signe "laurent martial vitcoq" en agrémentant sa signature d'un paraphe en forme de clé de sol couchée sous le "q" de son nom : c'est une façon détournée de proclamer son identité musicale...

• 29 août 1756, 14 septembre 1757 et 27 septembre 1758, Rouen : Lorsque ses trois premiers enfants sont baptisés paroisse Saint-Amand, Laurent-Martial VITCOQ est dit "organiste" sans aucune précision de poste. Les deux premiers baptêmes alternent soigneusement les lignages paternel et maternel. La première née, Marie-Françoise-Julienne, est portée sur les fonts baptismaux par "monsieur François DAGINCOUR, organiste du Roy et de la cathédrale de Rouen" et Marie Bourgoin la grand-mère paternelle de l'enfant. Le deuxième, Mathias-Jean-Laurent, a pour parrain son grand-père paternel, Mathias VITCOQ – qui demeure alors à Louviers – et pour marraine l'épouse de François DAGINCOUR. Le parrain de la troisième enfant, Céleste-Monique, semble en revanche extérieur à la famille : il s'agit de Mr Loyer vicaire du Petit Andely, qui célèbre le baptême. La marraine est Jeanne-Marie-Laurence Dagincour, "veuve de Mr La Chapelle Marelanville" (elle signe "Dagincour veuve De La chapelle marlinville").

• 1er mai 1758, Rouen : Laurent-Martial VITCOQ, "son neveu", assiste à la sépulture de François DAGINCOUR, qui était depuis longtemps l'organiste de la cathédrale (après l'avoir été de la chapelle du roi). Il est accompagné d'un autre neveu du défunt, Louis-Armand PHILIPPE, que l'on sait par ailleurs lui aussi organiste. Les chanoines de la cathédrale lui demandent alors de tenir l'orgue jusqu'à ce qu'un nouveau titulaire soit recruté par concours. C'est chose faite le 21 août 1758 : le marseillais Laurent DESMASURES "jugé d’une vois unanime le plus expert", est choisi parmi les cinq qui ont concouru.

• [Entre fin 1758 et début 1761], Rouen : La famille Vitcoq-Dagincour quitte la paroisse de Saint-Amand pour s'installer sur celle de Sainte-Croix-Saint-Ouen, rue des Arsins, c'est-à-dire tout près de l'abbaye bénédictine mauriste de Saint-Ouen.

• 13 février 1761 et 29 mai 1763, Rouen : Deux derniers enfants Vitcoq-Dagincour sont baptisés paroisse Sainte-Croix-Saint-Ouen. Le premier baptême précise que Laurent-Martial VITCOQ est "organiste de l'Abbaye Royale de St-Ouen". Les deux parrains et les deux marraines sont également organistes : en 1761 Julie-Louise-Delphine est présentée sur les fonts par le cousin Louis-Armand PHILIPPE et par Catherine POLLON DUFOUR, venue des  Andelys ; en 1763 Anne-Blanche-Cécile a pour parrain le nouvel organiste de la cathédrale, qui a succédé à l'oncle D'AGINCOUR cinq ans plus tôt, le Marseillais Laurent DESMAZURES, et pour marraine l'organiste de la paroisse Saint-André, Madeleine LECOMTE. On remarque le troisième prénom conféré à la nouvelle-née...
Entre temps, le 15 août 1761, les époux Vitcoq-Dagincour ont eu la douleur de perdre leur fils aîné, le petit Mathias-Jean-Laurent, qui allait avoir quatre ans. Le décès de l'enfant est déclaré par son oncle Antoine, organiste, qui demeure rue de l'école paroisse de St-Laurent.

• 13 août 1763, Rouen : Deux mois et demi après ses couches de fin mai 1763, Julienne-Servanne-Jeanne Dagincour meurt, sans doute d'une fièvre puerpérale. Elle est inhumée le jour même, en présence de son beau-père Mathias VITCOQ et de l'un de ses beaux-frères, Antoine VITCOQ, organiste, demeurant rue et paroisse St-Laud. Le curé ajoute en bas de l'acte un "nota" apitoyé : "la dite dame étoit âgée d'environ 32 ans".

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• [1763], Autun : C'est peu après ce deuil que Laurent-Martial VITCOQ quitte Rouen pour Autun puisque son dossier de carrière 1790 indique qu'il a exercé comme organiste "en l'église de Saint-Ouen de Rouen jusqu'en 1763 qu'il est receu organiste en celle d'Autun". Plus de 400 km séparent les deux villes. Par quels réseaux VITCOQ a-t-il eu connaissance de la vacance du poste d'Autun ?
• 22 novembre 1763, Autun : Le maître de musique de la cathédrale, Jacques ROUVRAY, l'organiste Laurent-Martial VITCOQ et le musicien BARBOTTE figurent parmi les signataires de l'acte de mariage du facteur d'orgues Jean-Paul GENEVAY et de Guillaume [sic] Boillot, sœur du facteur d'orgues Bénigne BOILLOT dont la signature est clairement reconnaissable. Le curé de la paroisse Saint-Quentin, Chardon, produit un acte minimal, n'indiquant aucun métier, ni ne mentionnant explicitement les témoins. La présence de VITCOQ à ce mariage permet d'affiner la datation de l'arrivée de l'organiste à Autun.

• 21 novembre 1767, Autun : Décédée la veille, Delphine, âgée d’environ 7 ans, fille du sieur Laurent-Martial VITCOQ, "organiste à la cathédrale d’Autun", est inhumée dans le cimetière de la paroisse Saint-Jean-de-la-Grotte et Saint-Pancrace. C'est Julie-Louise-Delphine qui avait été baptisée à Rouen le 13 février 1761.

• 12 juin 1770, Autun : Laurent-Martial VITCOQ, organiste, épouse Madeleine Leclair, marchande de modes, fille d'un maitre menuisier. Le mariage est célébré dans l'église Saint-Pierre par un chapelain de la cathédrale, "parent de la future". Le marié – qui a alors 40 ans – est accompagné du sieur Lazare BARBOTTE, musicien, de François SOLA, et d'autres parents et amis...

• 23 mars 1771, Autun : Neuf mois après les noces naît un petit Barthélémy, dont le parrain est le grand-père maternel, le maitre menuisier Barthélémy Leclair – et la marraine une tante, Agnès Leclair. Le père de l'enfant, Mr Laurent-Martial VITCOQ est dit "organiste de l'église cathédrale d'Autun".
• 26 juillet 1771 : Les registres capitulaires conservés par la Société Éduenne à Autun révèlent que VITCOQ est payé de ses gages d'organiste par le chapitre cathédral 100 livres tous les deux mois (soit 600 livres par an). C'est toujours le cas en 1777. Cette année-là, son souffleur se nomme Jacques Berret, et il gagne, lui, 12 livres par semestre.

• 16 septembre 1777, Autun : Le chapitre convoque son organiste pour le lendemain. Il lui sera rappelé "qu’il ait à apprendre à toucher l’orgue à celui des enfants de chœur qui aura le plus de disposition pour cet instrument", et aussi "que les jours de festes et dimanches où l’on chante des psaumes et cantiques en faux bourdon, il accompagnera de l’orgue pendant tous les psaumes et cantiques sans intermédiaire entre les versets".
 La colère capitulaire du 16 septembre est liée à la constatation "du peu de progrès des enfants de chœur dans la musique" qui, le même jour, motive le renvoi du maître de musique Furcy-François LEGRAND. L'organiste VITCOQ échappe au renvoi mais reçoit un sévère rappel à l'ordre. On apprend aussi que, depuis les longues années qu'il exerce à Autun, aucun traité n'avait été mis par écrit et qu'il était toujours sous le régime d'un accord oral.
• 22 octobre 1777 : Un mois plus tard, le chapitre constate "que l’accompagnement de l’orgue lorsqu’on chante les pseaumes et cantiques en faux bourdon sans intermédiaire entre les versets ne paroissoit pas avoir l’effet qu’on s’étoit proposé". En conséquence il ordonne à l'organiste "de toucher de l’orgue à la manière accoutumée" "les jours de festes et dimanches où il y a faux bourdon", décision confirmée par une nouvelle délibération le 7 novembre 1777.

• 30 janvier 1778, Autun : Le chapitre ratifie enfin un contrat écrit entre son organiste et lui. Le registre capitulaire n'en donne que la clause financière : "moyennant la somme de 600 livres en argent et 36 boisseaux de froment pour ses honnoraires annuels".

• 17 février 1779 : Le vicaire de la paroisse de Notre-Dame baptise un petit Charles, né du même jour, fils de "Mr Laurent VITCOQ, organiste à la cathédrale d'Autun, et de Dlle Magdelaine Leclaire son épouse". Le parrain est un oncle Leclair et sa marraine "Dlle Marie Vitcoq sœur de l'enfant". Le rédacteur précise qu'ils "se sont sousignés ainsi que le père".
Madeleine Leclair ne se remet pas de ses couches et meurt le 16 mars 1779, âgée d'environ 36 ans. Elle est inhumée le lendemain dans le cimetière St-Blaise, en présence de son père, le menuisier Barthélémy Leclair.

• 14 septembre 1779, Autun : Dans l'église paroissiale Notre-Dame, Laurent VITCOQ, veuf de Madeleine Leclair, épouse Marie Planchampt / Planchant. Le marié est "organiste de la cathédralle d'Autun". L'âge de la mariée n'est pas donné, mais un acte ultérieur révèle qu'elle était née à Autun le 21 septembre 1755 : elle a donc un quart de siècle de moins que son nouvel époux, lequel a alors bientôt 50 ans. Son père, Étienne Planchampt, maître grammairien, est présent au mariage. Les mariés ont demandé et obtenu une dispense de deux bans et sont accompagnés d'un huissier, de deux "étudiants" et de plusieurs autres parents et amis soussignés. On remarque une signature "V De La Chapelle" [voir ci-dessus au 27 septembre 1758].
• 14 novembre 1779 : Le petit Charles, né en février précédent de la deuxième épouse de l'organiste, meurt au village de La Petite-Verrière, à environ 16 km au nord-ouest d'Autun, où il avait sans doute été placé en nourrice. Il est inhumé le lendemain en présence de deux laboureurs.
• 31 décembre 1779, Autun : Le chapitre demande à son organiste de donner des leçons d'orgue à un enfant de chœur – non nommé – "les samedis après vespres et dimanches après la messe". Berret, le souffleur, recevra 6 livres par an pour cette tâche spécifique, souffler pendant les leçons de l'organiste. Une semaine plus tard, une seconde délibération sur le même sujet ajoute que l'organiste doit donner ses leçons "même tous autres jours que l’organiste est obligé de toucher de l’orgue". À la fin de l'année 1780, le souffleur reçoit en effet 6 livres "pour avoir tiré les soufflets à différentes fois de l’année pendant la leçon que le sr VITCOQ leur organiste a donné à l’un de leurs enfants de chœur choisi pour cet instrument".

• 4 janvier 1782 : Cette fois le nom de l'enfant de chœur ayant bénéficié de ces leçons durant l'année écoulée est indiqué par le registre capitulaire. Il s'agit du "nommé HOUZÉ", c'est-à-dire Philibert HOUZÉ qui était 3ème enfant de chœur jusqu'à sa sortie, en septembre 1781.
• 8 mars 1782 : Le chapitre autorise son organiste à s'absenter quelques jours "pour aller visitter et reconnoître l’orgue de l’église de Chalon sur Saône, pour laquelle visitte il vient d’être nommé expert".

1790, Autun : VITCOQ est toujours organiste de la cathédrale d'Autun où ses appointements sont maintenant de 740 livres annuelles. Le corps de musique de la cathédrale Saint-Lazare, placé sous la responsabilité du maître de musique Jean-Christophe CONTAT, comporte par ailleurs les musiciens et chanteurs Lazare BARBOTTE, Lazare CHAPUIS, François CHAPUSOT, Lazare DELANGRE, Pierre-François GUIGNET, Jacques HOCQUARD. À cet effectif laïc s'ajoutent quatre sous-chantres prêtres, BOULIERE, CABRIET, CHASSEY et TARTRA, quatre "habitués" ecclésiastiques, les sieurs REUILLOT, COTTON, DEVOUCOUX et CHATILLON, ainsi que huit enfants de chœur.
• Mars 1790 : La Liste générale des domiciliés de la ville d’Autun et dépendances, établie à partir de fin décembre 1789 et publiée en mars 1790, mentionne sous le n°442 "VITCOQ organiste" logé rue aux Maréchaux, 1ère section.
• 1er juin 1790, Dijon : L'un des fils de Laurent-Martial VITCOQ publie une annonce dans Les Affiches de Dijon, pour tenter de trouver "soit à la Ville, soit à la Campagne, une bonne maison pour enseigner à jouer du forte-piano & du violon". Il se présente comme "fils de l’Organiste de l’Église Cathédrale d’Autun" et ajoute qu'il a 20 ans et que "ses talens ne sont pas ordinaires à son âge". Il s'agit de Barthélémy, né en mars 1771 à Autun, le premier fils issu de la deuxième épouse de l'organiste, Madeleine Leclair.

• [1790-1791], Autun :  Comme tous les musiciens des églises, Laurent-Martial VITCOQ effectue diverses démarches pour obtenir un secours de l'État, même si, dans un premier temps, son poste à la cathédrale est conservé. Plusieurs résumés de requêtes le présentent comme chargé d'une très nombreuse famille. Tant le directoire du district que celui du département sont d'avis "que le jeu d'orgue soit conservé pour la dignité du culte et que l'exposant soit conservé organiste avec les mêmes appointements".

• 5 août 1791, Autun : VITCOQ est signataire de la supplique collective envoyée par les musiciens d'Autun au Comité ecclésiastique. Ils y font observer "que depuis l'installation de monsieur Goulle leur évêque ils se sont rendus très exactement aux offices de l'église épiscopale sans aucun traitement et sont encore disposés à continuer leurs services tant que leurs forces le leur permettront". Il a donc poursuivi son travail au service de l'Église constitutionnelle, peut-être jusqu'à la suspension du culte, vers la fin de 1793.
• 13 novembre 1791 : La nouvelle municipalité comporte trois membres du clergé ainsi que VITCOQ, organiste.

•  20 septembre 1792, Autun : L'inhumation d'Étienne-Anne Serpillon, officier municipal, se fait en présence du maire, d'un officier municipal et de trois "notables" dont Laurent VITCOQ. L'organiste est intégré aux cercles agissants à la tête de la municipalité nouvelle.
• 10 octobre 1792 : Le directoire du district d'Autun décide que suivant la loi du 1er juillet 1792 il faut pensionner VITCOQ. Celui-ci a été organiste pendant 41 ans, d'abord en l'église Saint-Ouen à Rouen, puis en l'église cathédrale d'Autun. Il a donc droit à une pension annuelle de 400 livres. Suivant l'ordonnance du 12 février 1792, il a déjà reçu une avance de 200 livres pour sa pension de 1791. Il faut en conséquence lui verser un complément de 200 livres pour l'année 1791. À cela s'ajoutent 300 livres pour les trois premiers quartiers de sa pension de 1792.

• Juillet 1793, Autun : Laurent VITCOQ fait partie de la nouvelle municipalité. Le maire est Victor de Lanneau, ancien vicaire épiscopal.

• 23 ventôse an II (13 mars 1794), Autun : Laurent-Martial VITCOQ est "officier municipal de cette commune" lorsqu'il assiste au mariage de sa fille aînée, Marie-Françoise-Julienne Vitcoq, 37 ans, avec Jean-Léonard-Laurent Planchant / Planchamp, 37 ans. Les âges des époux sont parfaitement assortis. Toutefois la situation est sans doute loin d'être simple puisque le marié présente deux particularités : il était jusqu'alors le beau-frère de celui qui devient ici son beau-père (il a en effet les mêmes parents, Jean-Étienne Planchant et Marie Gilquin, que la troisième épouse de l'organiste)... et il est "ci-devant prêtre" (passé qui n'est pas rappelé dans l'acte de mariage en lui-même : il faut pour le savoir aller consulter l'acte de publication de bans à Saint-Pantaléon, bourgade située immédiatement au nord d'Autun, à 2,5 km de la cathédrale)…
Ce mariage indique l'engagement déterminé de l'organiste et de sa famille en faveur de la Révolution. Sont d'ailleurs présents aux noces le secrétaire du district d'Autun et plusieurs employés "à l'administration dudit district", où travaille aussi le père Planchant.

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• 6 octobre  1806, Autun : Laurent-Martial VITCOQ se rend chez les notaires Verger et Guillemin pour établir son consentement au mariage de son fils Barthélémy, devenu professeur de musique à l'école secondaire de Poligny, dans le Jura, à plus de 120 km à l'est d'Autun. Le mariage y est célébré le 29 octobre et l'acte dit le père du marié "organiste", sans que l'on sache si cela correspond toujours à une réalité d'exercice ou seulement à un titre. Laurent-Martial a 76 ans.

• 3 août 1807, Autun : Laurent VITCOQ, propriétaire à Autun, "ayeul paternel de l'enfant", âgé de 77 ans, déclare la naissance de son petit-fils Laurent-Marie-Charles-Joseph, né la veille de son fils Barthélemy, reconverti en "marchand" à Autun, et de l'épouse de celui-ci, Anne-Thérèse Romand.

• 28 mars 1808, Autun : À deux heures de l'après-midi, Laurent-Martial VITCOQ meurt à son domicile, à l'âge de 78 ans. Toujours dit "organiste", il était toujours époux de Marie Planchamp. Son acte de décès rappelle qu'il est né à Rouen et qu'il était fils de Mathias VITCOQ, "bourgeois à Elbeuf", et de Marie Bourgoin.

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• 27 mai 1809 : Quatorze mois après lui, meurt sa fille aînée, Marie-Julienne, veuve de Mr Jean-Léonard Planchamp, chez elle, rue de Rivault à Autun. Le demi-frère de la défunte, Barthélémy, 38 ans, devenu marchand de vin en gros, s'occupe des démarches avec un "parent" nommé Claude Cusin, cloutier de 25 ans.

• 19 février 1810, Autun : La veuve de l'ancien organiste, Marie Planchamp, se remarie avec Jacques Cusin, propriétaire à Autun. À nouveau veuve, elle vit ensuite jusqu'au 19 décembre 1839, jour où elle décède en son domicile rue Piolin, à Autun.

• 17  octobre 1816, Autun : Une autre des filles Vitcoq nées à Rouen, Céleste-Monique, décède à Autun, célibataire, âgée de 58 ans, "au domicile de son frère" rue St-Andoche. Son acte de décès rappelle que leur père était "musicien organiste".

Mise à jour : 18 janvier 2022

Sources
Abbé Bauzon, Recherches [...] sur la persécution religieuse [en] Saône-et-Loire, 1897 ; D.Grivot, Histoire de la musique à Autun, 1999 ; F-Ad21/ B2/ 50-24 ; F-Ad39/ NMD Poligny ; F-Ad71/ 1 L 4/58 ; F-Ad71/ 1 L 8/108 ; F-Ad71/ 5 G 333 ; F-Ad71/ BMS Autun Notre-Dame ; F-Ad71/ BMS Autun, Notre-Dame ; F-Ad71/ BMS Autun, St-Jean-St-Pancrace ; F-Ad71/ BMS Autun, St-Quentin ; F-Ad71/ BMS La Petite-Verrière ; F-Ad71/ BMS St-Jean-St-Pancrace d'Autun ; F-Ad71/ BMS St-Pierre-St-Andoche d'Autun ; F-Ad71/ NMD Autun ; F-Ad76/ BMS St-Amand de Rouen ; F-Ad76/ BMS St-Nicolas de Rouen ; F-Ad76/ BMS St-Sever de Rouen ; F-Ad76/ BMS Ste-Croix-St-Ouen de Rouen ; F-Ad76/G9854 ; F-An/ DXIX/054/153/08 ; F-An/ DXIX/090/747/01 ; F-An/ DXIX/090/747/05 ; F-BmDijon/ Res 1104, Affiches de Dijon ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1771-1778 ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1778-1784 ; M. Dorigny, Autun dans la Révolution française…, 1988

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