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WOËLFFLÉ, Marc-Antoine (1782-1857)
État civil
NOM : WOËLFFLÉ     Prénom(s) : Marc-Antoine     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : WOELFLÉ
VOELFFLÉ
VOELFLÉ
VELFFLÉ
VOËLFLÉ
Date(s) : 1782-12-6  / 1857-10-27
Notes biographiques

Marc-Antoine WOËLFFLÉ est un professeur de musique attesté à Quimper, Paris, puis Lille durant l'Empire. Dans les premières années de la Restauration, il retourne à Angoulême, ville qui l'a vu naître, où il devient organiste et se marie sur le tard. Il entretient au début de sa vie d'adulte un échange épistolaire avec ses parents restés à Angoulême. Cette correspondance, composée de 70 lettres écrites entre 1802 et 1816, est restée  dans la famille de l'un de ses descendants indirects, Paul Lefrancq (1904 - 1984), ancien conservateur de la Bibliothèque municipale de Valenciennes, qui était d'origine angoumoisine. Elle dresse le portrait d'un jeune homme à la fois orgueilleux et ombrageux, mais aussi candide et maladroit avec les femmes.

• 6 décembre 1782, Angoulême : Marc-Antoine WOËLFFLÉ naît et il est baptisé dans l'église Saint-Jean. Il est le fils de Louis WOËLFFLÉ et de Marie Anne Choiteau. Son père, attaché à Charles-Hannibal de Rohan-Chabot, comte de Jarnac, est simplement dit musicien. Il donne à la fois des leçons de musique en ville et travaille comme marchand luthier.

• Le jeune Marc-Antoine WOËLFFLÉ grandit à Angoulême et se forme aux côtés de son père. Ils habitent au n°14 de la rue du petit Saint-Cybard. Durant sa jeunesse, il apprend notamment à jouer au billard chez Guichard dit « Printemps », le père d'Augustin GUICHARD, qui s'est installé dans une ancienne chapelle proche de la cathédrale Saint-Pierre.

• Au début de la Révolution, les WOËLFFLÉ quittent Angoulême pour Lorient [Morbihan], où le père deviendra marchand de musique. Devenu adulte, Marc-Antoine gagne Quimper.

• Vers 1802, Quimper [Finistère] :  Marc-Antoine WOËLFFLÉ entre au service d'une ancienne famille d'émigrés, les Talgouët, chez qui il est hébergé et qui le chargent de donner des leçons à leurs enfants. La benjamine de cette famille s'entiche toutefois de lui ou feint le lui fait croire. Marc-Antoine précise à ses parents qu'elle lui aurait dit des "bêtises" en breton, ce qui l'aurait contraint à quitter cette famille pour gagner la capitale. Il effectue son voyage à pied et raconte qu'il attrape une ampoule.

• 1803, Paris : Il intègre le Conservatoire, il obtient le second prix d'harmonie qui lui est décerné par un jury présidé par François-Joseph GOSSEC.

• 1804, Paris : Il devient répétiteur dans la classe de solfège du Conservatoire. A la fin de l'année, craignant la conscription, on lui accorde l'autorisation de quitter la capitale pour gagner Lille où il récupère le poste de professeur de musique qu'occupait Jean-François TAPRAY dans une pension pour jeunes filles. Son passeport pour aller de Paris à Lille avance qu'il mesure 1 mètre 64. Quelques semaines plus tard, il est définitivement exempté du service militaire. Sa dispense indique qu'il ne mesure que 1 mètre 58, alors qu'il faut au minimum atteindre 1 mètre 60 pour prétendre intégrer les rangs de l'armée. A-t-il obtenu un certificat de complaisance pour être exempté ?

• 1804, Lille : Il commence à enseigner le piano-forte à la fois en ville et dans l'établissement que dirige Mademoiselle Van Blarenberghe, la sœur d'un artiste qui avait enseigné le dessin aux enfants royaux de France. Au début de son séjour à Lille, la fille aînée de ce dernier s'éprend de lui, mais Marc-Antoine WOËLFFLÉ ne semble pas vraiment s'en rendre compte. Les attentions de la jeune fille à son égard le mettent plutôt mal à l'aise.

• 1805, Lille : Mademoiselle Van Blarenberghe écrit au père de Marc-Antoine WOËLFFLÉ pour le prévenir de son absentéisme et que son fils se compromet en fréquentant des salles de billard. Le début d'idylle avec sa nièce cesse, mais le jeune homme continue à donner des leçons dans son pensionnat. Il prend part aussi à des concerts. Il loge à cette époque chez des apothicaires, les Dirat, dans la rue du Lion d'or.

• Vers 1810, Lille : Il gagne suffisamment d'argent pour prendre des cours de français et d'anglais et même de natation, discipline dans laquelle il déclare avoir de bonnes dispositions. Il envoie également de l'argent à son frère qui est alors fabricant de brosses à dents et qui vit en concubinage avec une couturière à Paris. Invité plus tard à leur mariage, il ne peut s'y rendre. Il est toujours célibataire.

• 1813, Angoulême : La place d'organiste de la cathédrale Saint-Pierre étant vacante, Louis WOËLFFLÉ propose d'assurer l'intérim en touchant l'orgue, jusqu'à ce que son fils revienne à Angoulême et en devienne titulaire. Marc-Antoine se montre toutefois hésitant et ne postule que trop tard. Il écrit alors à GOSSEC pour qu'il soutienne sa candidature auprès du Ministre des Cultes. Mais le projet avorte et c'est finalement François-Honoré CAUSSÉ qui est choisi à sa place.

• 30 avril 1814, Lille : Marc-Antoine WOËLFFLÉ écrit à ses parents qu'il a été obligé d'entrer "dans le corps des canonniers sédentaires de la ville". Il continue toutefois ses activités de professeur de musique.

• 1816, Angoulême : François-Honoré CAUSSÉ abandonne son poste sans prévenir sa femme ni ses employeurs. La place d'organiste de la cathédrale Saint-Pierre est alors offerte à Marc-Antoine WOËLFFLÉ qui quitte Lille pour rejoindre ses parents au n°75 de la rue des remparts.

• 1817, Angoulême : Le caractère difficile dont il fait preuve motive les chanoines de la fabrique à consigner leur mécontent dans leur registre de délibérations.

• 7 octobre et 2 décembre 1819, Angoulême : La fabrique acte sa destitution.

• 19 janvier 1820, Angoulême : Cette destitution est confirmée, malgré une première requête de son père adressée à l'évêque et appuyée par le préfet du département. C'est désormais le fabricant de harpes, Jean-Marc PLANES qui occupe le poste d'organiste. Il ne perçoit que 300 livres, alors que Marc-Antoine WOËLFLLÉ en touchait 600. Son renvoi tend donc aussi à reposer sur des motifs économiques.

• 31 janvier 1822, Angoulême : Louis WOËLFLLÉ adresse une nouvelle supplique à l'évêque, afin que son fils soit rétabli dans ses fonctions d'organiste. L'évêque défend sa cause et entre en conflit avec la fabrique qui campe sur ses positions. Marc-Antoine WOËLFLLÉ ne réussit toutefois pas à retrouver la tribune de la cathédrale.

• juillet 1826, Angoulême : Il prend part à un concert caritatif. Cette manifestation est une déclinaison locale du "Concert pour les Grecs", organisé à Paris le 22 avril de la même année au Vauxhall, pour soutenir les Hellènes dans leur guerre d'indépendance contre l'Empire Ottoman. Marc-Antoine WOËLFLLÉ s'y fait remarquer par sa "bonne exécution" et son "aplomb imperturbable dans les passages les plus difficiles."

• 17 juillet 1831, Angoulême : Il est élu lieutenant en second de la Garde Nationale, légion d'Angoulême.

• 29 juin 1833, Angoulême : Marc-Antoine WOËLFLLÉ, "propriétaire et professeur de musique" épouse Marie Aimée Callaud, la fille d'un fabricant en cuivre. Il est dit musicien et a alors 50 ans. Ses parents ne sont pas présents à la cérémonie. Cette absence s'explique peut-être en raison de leur âge avancé ou d'un état de santé déclinant (ils meurent tous les deux l'année suivante).

• 17 novembre 1834, Angoulême : Il devient père d'un fils qu'il prénomme Barthélemy Angel.

• 19 juin 1838, Angoulême : Un second fils naît.

• 18 octobre 1839, Angoulême : Cet enfant décède.

• 27 octobre 1857, Angoulême : Marc-Antoine WOËLFLLÉ, toujours professeur de musique, s'éteint à son domicile de la rue des remparts. Il était toujours marié à Marie Aimée Callaud. Quelques années plus tard, cette dernière remet à l'archiviste Émile Biais un dessin daté de la Renaissance, que son mari avait reçu en héritage de son père, collectionneur d'art.

Mise à jour : 16 septembre 2018

Sources
Bulletin de la Société archéologique et historique de la Charente ; F-Am Angoulême/ BMS St-Jean ; F-Am Angoulême/ NMD ; F-Am Angoulême/ NMD  ; P. Brunet, Conflit autour d'un organiste à Angoulême en 1822…, 1983 ; P. Lefrancq, Un aspect de la convivialité lilloise au début du XIXe siècle…, 1923 ; Émile Biais, Le théâtre à Angoulême ; Émile Biais, Livre de recette et de dépense du château de Jarnac

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