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Introduction

Le catalogue ici présenté rassemble l’œuvre du compositeur toulousain Bernard-Aymable Dupuy. Né en 1707 et décédé en 1789, ses compositions s’étalent sur un demi-siècle. Par leur qualité musicale, elles constituent un riche témoignage de la production des maîtres de musique du sud-ouest de la France.

Note biographique

La carrière de Bernard-Aymable Dupuy s’est entièrement déroulée dans sa région, depuis sa formation initiale à la maîtrise de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse, en passant par deux postes de chanteur également à Toulouse (cathédrale Saint-Étienne et collégiale Saint-Sernin) puis par un bref séjour comme maître de musique à Saint-Bertrand-de-Comminges et à Cahors avant d’occuper jusqu’à sa mort les mêmes fonctions à Saint-Sernin. Au-delà de ces postes – et comme le révèle son œuvre – Dupuy a fréquenté d’autres institutions de la ville de Toulouse, notamment, pour ne citer que les principales, l’Académie de Concert, la Compagnie de Jésus et la confrérie des pénitents bleus.

Petite chronologie

Sans vouloir ici entrer dans le détail de la biographie du compositeur, le rappel de quelques dates majeures de sa carrière est nécessaire pour une meilleure appréhension du catalogue. Une biographie détaillée, accompagnée d’une analyse de l’œuvre, est en cours de rédaction.

 

28 juillet 1707 naissance de Bernard-Aymable Dupuy à Toulouse
1715 enfant de chœur de la maîtrise de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse
1724 chante dans le chœur de Saint-Étienne de Toulouse
1727 chante dans le chœur de Saint-Sernin de Toulouse
1728 première composition dont la trace est avérée
1733 première du ballet Le triomphe des Arts (BAD.066)
1738 postule pour la place de maître de musique à la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse
1742 maître de musique à Saint-Bertrand-de-Comminges
1744 mariage à Saint-Étienne de Toulouse
1745 maître de musique à Cahors
1745 maître de musique à Saint-Sernin de Toulouse
1751 motet Confitebor (BAD.013) joué au Concert Spirituel à Paris
1760-61 motets joués au Concert de Marseille
30 décembre 1789 décès de Bernard-Aymable Dupuy

 

Chronologie de la connaissance des sources

Les premiers travaux sur Bernard-Aymable Dupuy datent de la thèse de Geneviève Verdier, qui a principalement étudié les archives de Saint-Sernin de Toulouse. Au nombre de neuf, les œuvres de Dupuy mentionnées dans cette étude, sont conservées par la bibliothèque municipale de Toulouse et la Bibliothèque nationale de France :

Toulouse :

  • le ballet, Le triomphe des Arts (BAD.066)
  • l’Idylle, Un pasteur de son peuple (BAD.070)
  • trois magnificat (BAD.029, 030 et 031 ;BAD.recueil.02)
  • un noël à grand chœur : l’Idylle héroïque sur la naissance de Notre Seigneur Jésus Christ (BAD.047)

BnF :

Les trois pièces de la Bibliothèque nationale de France appartiennent aux volumes I et IV du manuscrit Lavergne (BAD.recueil.00274 et BAD.recueil.00275) :

  • motet Cantate Domino… quia mirabilia (BAD.011)
  • Magnificat (BAD.033)
  • noël à grand chœur Au milieu de la nuit (BAD.044)

À ces œuvres s’ajoute une copie isolée du motet Cantate Domino… quia mirabilia (BAD.011).

Le catalogue du Grand Motet français mentionne, outre les œuvres conservées à la Bibliothèque nationale de France déjà citées, deux motets, respectivement conservés par la bibliothèque Méjane d’Aix-en-Provence et la bibliothèque Inguimbertine de Carpentras :

  • motet Benedic anima mea… Domine Deus (BAD.008)
  • motet Nisi quia Dominus erat in nobis (BAD.034).

Par la suite de nouvelles pièces ont été retrouvées, en particulier celles du manuscrit Marcorelles de la Société des Lettres Sciences et Arts de l’Aveyron, qui m’a été signalé par Monsieur Georges Lartigau, et qui avait été recensé par Jean-Christophe Maillard. Ce volume (BAD.recueil.01) compte seize œuvres majeures du compositeur, principalement écrites pendant son séjour à Saint-Bertrand-de-Comminges :

Motets :

  • Exurge Domine judica (BAD.024)
  • Omnes gentes plaudite manibus (BAD.036)
  • Regina cæli (BAD.042)
  • O sacrum convivium (BAD.038)
  • Sub tuum praesidium confugimus (BAD.043)
  • Cantate Domino canticum… laus ejus (BAD.012)
  • Domine Dominus noster (BAD.018)
  • Ad te Domine levavi (BAD.004)
  • Benedicam Dominum in omni tempore (BAD.007)
  • Confitemini Domino quoniam… dicat nunc (BAD.015)
  • Benedic anima mea… omine Deus (BAD.008)
  • Credidi propter quod locutus (BAD.016)
  • Lauda Jerusalem Dominum (BAD.027)

Noëls à grand chœur :

  • Le maître des cieux (BAD.049)
  • Gloire au plus haut des cieux (BAD.048)

Messe :

  • Messe (BAD.001)

Nathalie Berton m’a fait connaître l’existence du petit opéra Divertissement sur la convalescence du roi (BAD.068) qui fait partie des collections de la bibliothèque municipale de Montpellier.

Plus récemment, la découverte d’une collection privée a augmenté ce corpus de dix-neuf pièces, malheureusement pas toujours complètes. Elle regroupe quinze grands motets et quatre noëls à grand chœur :

Motets en partitions :

  • deux motets Ad Dominum cum tribularer (BAD.003 ; en deux versions), et Ecce quam bonum (BAD.021)
  • deux motets Beatus vir qui timet (BAD. 005 & 006)
  • motet Cæli enarrant gloriam (BAD.010)
  • motet Deus judicium tuum (BAD.017)
  • motet Lauda Jerusalem Dominum (BAD.027)

Motets en parties séparées :

  • trois motets Confitemini domino quoniam… in sæculum (BAD.014), Dominus regit me (BAD.020), Quemadmodum desiderat cervus (BAD.041)
  • quatre motets Ad te Domine levavi (BAD.004), Judica me Deus et discerne (BAD.025), Judica me Domine quoniam (BAD.026) et O sacrum convivium (BAD.038)
  • une partie d’un motet d’après O vos ætherei (BAD.038)

Noëls à grand chœur :

  • noël à grand chœur Enfin le ciel ramène (BAD.046)
  • noël à grand chœur Tremble Satan, pâlis d’effroi (BAD.055)
  • une partie du noël à grand chœur Au milieu de la nuit (BAD.044)
  • noël à grand chœur Les bergers appelés à la naissance du Sauveur du monde (BAD.050)

Enfin, trois autres pièces ont été trouvées dans un fonds de partitions répertorié récemment par la Bibliothèque nationale de France : le fonds Félix Raugel, qui proviendrait de l’église Saint-Eustache de Paris :

  • motet Cantate Domino… quia mirabilia (BAD.011)
  • Magnificat (BAD.031)
  • noël à grand chœur Sous un rustique toit (BAD.054)

État des sources

L’œuvre de Dupuy est, jusqu’à ces dernières années, restée à l’état de manuscrit. À l’exception de quelques chants sacrés parus dans des ouvrages de piété, aucune œuvre n’a connu d’édition du vivant de l’auteur.

Environ soixante dix pour cent des œuvres repérées existent sous forme de partition ou jeu de parties séparées. L’existence d’œuvres perdues est attestée par divers types de documents :

  • des commentaires de presse, relatant les grandes cérémonies célébrées lors d’occasions particulières, mentionnent parfois des titres de pièces et le nom de leur compositeur ;
  • des relations de cérémonies extraordinaires qui témoignent de la pompe de ces festivités et attestent l’exécution de pièces musicales, souvent composées pour l’occasion ;
  • lors des célébrations importantes de certaines confréries ou lors de l’exécution de noëls, des opuscules contenant les paroles des textes mis en musique étaient distribués à l’assistance. Benoît Michel a retrouvé d’importantes collections de ces livrets, et je le remercie de m’avoir fait partager la primeur de ses découvertes. Ainsi, vingt-deux livrets sont recensés pour Dupuy : certains sont nominatifs, d’autres permettent, par croissement d’informations, d’attribuer une œuvre à son compositeur. 

Le corpus compte soixante et onze œuvres et se présente comme suit :

  • quarante et une œuvres complètes, sous forme de partition : avec quatre œuvres pour lesquelles existent aussi des parties séparées, et quatre œuvres avec également le livret ;
  • dix-neuf œuvres sont incomplètes : pour dix d’entre elles seul le livret existe, sept sont des jeux de parties séparées (incomplets) enfin pour deux nous avons à la fois un livret et des parties séparées ;
  • onze œuvres sont perdues.

Dans le cas particulier du motet Benedic anima mea… Domine Deus (BAD.008), les sources (incomplètes) C, D et E n’ont pu être consultées ; la description donnée se base sur celle du catalogue thématique des sources du grand motet.

Les genres musicaux

Les genres musicaux abordés par Dupuy touchent à la fois le domaine profane et le domaine spirituel, mais en l’état actuel des connaissances, aucune pièce de musique instrumentale pure n’a été trouvée. En outre, rares sont les œuvres profanes conservées : sur les soixante et onze numéros que compte le catalogue, sept seulement relèvent de cette catégorie. Elles se répartissent ainsi :

  • deux ballets ;
  • un petit opéra ;
  • un divertissement en forme de prologue ;
  • deux idylles ;
  • une romance.

S’ajoutent à ces œuvres un ballet, le petit opéra et une idylle

La fonction de maître de chapelle occupée par Dupuy implique la composition d’un nombre important d’œuvres religieuses, qui sont, de fait, largement majoritaires dans sa production.

La musique religieuse se divise en deux grandes catégories : la musique sur texte latin et la musique spirituelle en français. Le premier groupe compte :

  • deux messes ;

quarante et un grands motets :

  • trois antiennes ;
  • six magnificat ;
  • vingt-sept psaumes ;
  • cinq pièces de diverses formes.

La musique de trente-trois de ces quarante-trois pièces nous est, au moins partiellement, parvenue.

La musique spirituelle en français regroupe quinze noëls à grand chœur (dont huit nous sont parvenus) et six chants sacrés.

La question des effectifs

Nombre de partitions sont écrites avec un orchestre noté sur deux portées : dessus et basse. Des annotations ajoutées sur la partition indiquent parfois l’intervention d’instruments supplémentaires. Ainsi il n’est pas certain qu’il y ait un « effectif idéal » pensé initialement par le compositeur, et ensuite adapté en fonction des contraintes de la chapelle : budget, qualité des musiciens. La découverte de sources multiples de certaines œuvres, avec des instrumentations différentes, comme c’est la cas pour le motet Ad Dominum cum tribularer (BAD.003), montre bien la faculté d’adaptation dont le compositeur fait preuve pour tirer le meilleur parti possible des instrumentistes dont il dispose.

Numérotation et classement du catalogue

Le numéro attribué se présente sous la forme : BAD.0NN.xx. Les trois premières lettres, en majuscule, sont les initiales du compositeur, soit BAD pour Bernard-Aymable Dupuy ; le numéro à trois chiffres est celui de l’œuvre ; enfin les lettres finales en minuscule, correspondent aux mouvements décrits dans les notices fragments.
Les œuvres sont classées par genre musical et au sein de chaque genre par ordre alphabétique d’incipit.

Musique religieuse (texte en latin) :

  • Messes (BAD.001 et BAD.002)
  • Motets (BAD.003 à BAD.043)

Musique spirituelle (sur texte français) :

  • Noëls à grand chœur (BAD.044 à BAD.059)
  • Chants sacrés (BAD.060 à BAD.065)

Musique profane :

  • Ballets (BAD.066 et BAD.067)
  • Petits opéras et divertissements (BAD.068 à BAD.070)
  • Cantate (BAD.071)
  • Romance (BAD.072)

En fin de catalogue sont réunis les neufs recueils qui contiennent une ou plusieurs œuvres de Dupuy ; ils sont numérotés « BAD.recueil.xxx ».
Deux recueils suivent la numérotation des recueils manuscrits collectifs de la base de données Philidor (BAD.recueil.00274 et BAD.recueil.00275), les autres recueils, monographiques sont numérotés de 01 à 06. Enfin le dernier recueil est en réalité un périodique, le Journal Chrétien, paru de 1758 à 1764. Édités autour du temps de la Nativité en 1758, ces chants sacrés à une voix sont destinés à un usage privé. Ils sont comparables aux cantiques tirés du noël à grand chœur Les bergers appelés à la naissance du Sauveur (BAD.050), édités dans les Cantiques ou opuscules lyriques sur différents sujets de piété de Bonaffos de La Tour, et sont peut-être également tirés d’un noël à grand chœur encore non identifié. N’étant ni manuscrit, ni collectif, ce recueil porte un nom unique : recueil JourChr.

La question des attributions

Seize manuscrits ne sont pas signés et posent le problème de l’attribution de ces pièces à Dupuy. La question se résout d’elle même pour quatre d’entre eux qui sont autographes. Pour deux autres, le nom du compositeur figure sur le livret qui accompagne la source musicale. Il reste dix pièces qui appartiennent toutes à la collection privée. L’unité apparente du corpus tend à influer pour une attribution à Dupuy, même si la présence de plusieurs copistes rend difficile cette étude ; ces motets sont mentionnés dans le présent catalogue avec la précision : « attribution probable ».

Insertion des sources littéraires

Afin de ne pas alourdir inutilement les fiches fragment du catalogue, l’ensemble des sources littéraires n’est mentionné que dans la notice principale de l’œuvre (comme par exemple BAD.070). Lorsqu’il existe plusieurs sources littéraires sans différences notables, seule la source littéraire principale figure dans les fragments (BAD.054). Enfin, lorsque les sources littéraires présentent d’importantes variantes (comme par exemples les pièces BAD.046, BAD.047 et BAD.066) elles sont alors toutes mentionnées dans les notices fragment.

Présentation des incipits musicaux

Le ou les premiers systèmes des partitions de chaque œuvre ont été numérisés dans le but de donner un aperçu de la présentation des manuscrits. Lorsque seules ont été conservées des parties séparées, une restitution de la partition est proposée ; enfin dans le cas d’œuvres incomplètes, cette restitution comporte des portées laissées vides afin de matérialiser les parties manquantes. Dans le cas de sources multiples, seul l’incipit de la source principale, dite source A dans le catalogue, est présenté.

Transcription des textes

Les textes des pièces ne sont transcrits que dans la mesure où il s’agit d’un texte original ; ainsi les textes des psaumes, des messes, magnificat etc ne figurent pas dans les notices. Les textes originaux sont transcrits selon les cas dans les notices œuvre ou fragment.

Mises à jour

Ce catalogue reste “ouvert” à des ajouts ultérieurs de manière à pouvoir insérer, le cas échéant, de pièces nouvellement retrouvées. Dans cette perspective, toute information nouvelle peut être communiquée au Centre de Musique Baroque de Versailles qui me la transmettra.

Remerciements

Que soient ici remerciés tout ceux sans qui ce catalogue n’aurait pas pu être achevé : outre mon proche entourage, Viviane Niaux, Madame Béatrix de Rochegonde et Monsieur Daniel Bailly, qui m’ont ouvert l’accès à d’importantes sources ; pour leurs encouragements et leur compétence sans faille, les partenaires de l’équipe Philidor du Centre de Musique Baroque de Versailles : en particulier Corinne Daveluy pour l’approche initiale de la base de données, Christian Sassier pour la réalisation des exemples musicaux (scannage des incipit et intégration des images), Nathalie Berton pour le lourd travail de relecture et ses pertinents conseils et enfin Jean Duron pour son soutien scientifique et son amicale bienveillance envers cette étude.

Françoise Talvard

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