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GOSSEC, François-Joseph (1734-1829) : TOINON ET TOINETTE (opéra comique)
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GOSSEC, François-Joseph (1734-1829) : TOINON ET TOINETTE (opéra comique)
Description générale

 

CONTANT D'ORVILLE, Histoire de l'Opéra bouffon, repr. Genève, Slatkine , 1970
 " Le Père La Roche avoit autrefois placé deux mille écus sur la frégate La belle Margueritte, et depuis long-tems n'en ayant point de nouvelles, il s'est vu dans l'obligation d'emprunter mille livres d'Antoine Bertrand, à condition que s'il ne les lui rend pas au bout de l'an, ce vieillard épousera sa fille Toinette. Toinette aime Toinon, neveu d'Antoine, et elle en est aimée. Sabord ouvre la scène par l'ariette suivante : " Point de soucis, point de tristesse, point de langueurs, point de tendresse... ". Il est inutile de faire remarquer que l'idée de cette ariette, est prise de l'air que chante d'Outremer dans le Port de mer de Boindin.
 Toinette vient verser du vin à Sabord qui tente de sçavoir si elle a le coeur pris. Elle se retire à l'arrivée de son père. La Roche expose à Sabord le sujet de ses chagrins : il n'a qu'un jour pour rendre à Maître Antoine les mille livres qu'il lui a empruntées, et s'il n'acquitte pas sa parole, il aura la douleur de lui voir épouser sa fille, comme il s'y est engagé par écrit. Le vieil Antoine vient interrompre la conversation et cette scène n'est pas toujours dans le style de la bonne plaisanterie, quoique les pensées n'en soient pas neuves. La Roche cherche à engager son créancier à lui donner du répit pour les mille livres en question, jusqu'aux nouvelles qu'il attend de la frégate la Belle Margueritte, sur laquelle il a placé ses deux mille écus. A ce nom de la belle Margueritte, Sabord dit qu'il l'a rencontrée à Cadix avec une prise considérable : qu'elle ne peut tarder à arriver, et que peut être, elle est l'un de ces vaisseaux qu'on voit à l'encre au large et qui n'attendent que la Marée pour entrer dans le Port.
 Toinette se trouve avec son père et lui avoue son amour pour Toinon. Il sort pour s'assurer de l'arrivée de son vaisseau. Antoine Bertrand, qui a reconnu la belle Margueritte en rade, est inquiet et voudroit bien terminer son mariage avec Toinette, avant qu'on fut informé du retour de la frégate ; c'est un mauvais plaisant qui tient des propos assez hazardés à la petite Toinette. Toinon arrive tout joyeux d'avoir vu la belle Margueritte, et son oncle en prend occasion de dire à la petite Toinette que c'est sa maîtresse : la ruse est peu fine, cependant elle produit l'effet que le vieillard prétend en tirer, qui est de brouiller les jeunes amans ; mais pour peu de tems, La Roche éclaircit ce soit-disant Mystère. Le tems se couvre, annonce une tempête qui pendant l'entracte, ne fait qu'augmenter et qui s'apaise.
 Toinette ouvre le second acte ; Toinon qui la suit, lui annonce que son père, ayant appris la fortune du sien, consent à leur mariage ; mais cette joie est troublée par l'arrivée d'Antoine : ce méchant vieillard est instruit que la belle Margueritte vient de faire naufrage dans le Port, il ajoute qu'il va faire mettre La Roche en prison.
 Pendant qu'Antoine seul, se félicite de sa dureté, un bas Officier de sabord vient l'arrêter, Toinette rentre, lorsqu'on l'entraîne, et lui demande la liberté de son père qui a été conduit en prison. A ce bruit arrive Sabord, qui ne reconnoit dans Antoine celui qu'il a engagé, et La Roche qui est sorti de prison et qui se présente, jette encore un nouvel embarras dans cette scène. La Roche croit devoir sa délivrance à Sabord ; ce n'est point lui. C'est Toinon qui a fait cette bonne action et qui, obligé de renoncer à Toinette, s'est engagé avec le Capitaine Sabord, moyennant mille francs pour délivrer La Roche. Cet éclaircissement est un peu allongé et languit, parce que La Roche qui n'a que des doutes, propose à Toinon de lui prêter les cent pistoles de son engagement, pour les rendre au Capitaine Sabord, sans doute auteur de ce bienfait : le jeune homme ne les a plus. Il les a donc employés à cette bonne oeuvre. Sabord, pour présent de nôce, donne à Toinette l'engagement de Toinon son amant : Alors, La Roche annonce à sa fille que le Capitaine de la frégate la belle Margueritte, avoit mis tous ses effets sur sa prise, qu'il entre dans le Port avec le produit de ses courses, et que la frégate perdue ne leur apporte aucun dommage, puisqu'elle avait été prêtée à un autre capitaine. Ainsi finit cette pièce, dont le sujet, traité avec plus de clarté, pouvoit faire un meilleur effet. "
 
 JULLIEN, Histoire anecdotique et raisonnée du Théâtre Italien, Paris, Lacombe, 1769, t. VII, p. 173-187 :
 (signalons que dans le livret de 1767, le duo On doit en aimer davantage, non cité dans le résumé par Desboulmiers, est remplacé par une ariette de Toinon, Satisfaits par nos seuls désirs ; il n'est pas fait mention dans ce livret de l'ariette de Toinon, Ingrate vous pensiez que j'en aimois une autre, ni du duo Quand un amant est inconstant : la partie musicale de la fin du premier acte débute seulement à l'"ariette" de La Roche, Quels nuages sombres).
 "Toinon et Toinette.
 Comédie en deux actes, en prose, mêlée d'Ariettes, 20 Juin 1767. [...]
 Sabord, Capitaine Corsaire, gai, franc, brusque & généreux, comme tous ceux de son état, ouvre la scène par cette Ariette, qui annonce son caractère.
 Point de soucis, point de tristesse, [...]
 Le pere la Roche, Maître du cabaret, devant lequel la scène se passe, paraît triste, contre son ordinaire, & en apprend à Sabord le sujet, qui fait l'exposition de la Piece.
 Pour augmenter la fortune de sa fille Toinette, qu'il aime tendrement, il a placé, sans lui en rien dire, tout ce qu'il avait sur un vaisseau, dont on n'a point entendu parler depuis trois ans ; cette longue absence l'a mis mal à l'aise, & il a été contraint d'emprunter d'un nommé Antoine Bertrand, vieux usurier, une somme de cent pistoles, qu'il a promis de lui rendre au bout d'une année qui vient d'écheoir ; ou bien de lui donner sa fille en mariage ; Sabord lui conseille de prendre le dernier parti & l'assure qu'il ne sera pas le premier dont la fille aura payé les dettes. La Roche ne peut y consentir, parce qu'il sait que sa chere Toinette a donné son cour à Toinon, neveu de l'usurier Bertrand, jeune homme estimable & propre à faire le bonheur de sa fille, parce que la fortune ne fait rien à la félicité, lui-même l'a éprouvé ; il n'était pas né pour l'état où il se trouve ; il aimait la mere de Toinette, qui tenait cette Auberge, & quoiqu'il eut pu prétendre davantage, il a embrassé cette profession, parce qu'il n'y a point d'états qui déshonorent ceux qui les remplissent ; mais au contraire, qu'il y a beaucoup d'hommes qui deshonorent les états qu'ils exercent. L'événement a justifié son opinion ; il a été très-heureux avec sa femme, & il trace dans les couplets suivants, une peinture de leur union.
 Avec une épouse chérie, [...]
 Le vieil usurier, qui aime passionnément la jeune Toinette ; mais cependant moins que son argent & celui d'autrui, vient presser le pere la Roche d'accomplir sa promesse. La Capitaine Sabord, dont l'amusement est de plaisanter, comme celui de Bertrand est d'amasser de l'argent, s'égaye aux dépens de la flamme ridicule de l'amoureux vieillard qui prétend pour la justifier que le feu prend plus facilement au bois sec qu'au bois verd ; malheureusement il est plutôt consommé & donne moins de chaleur ; le pere la Roche le supplie de lui accorder encore quelques jours & d'attendre le retour de la belle Marguerite, sur laquelle il a placé son argent, elle ne saurait tarder à revenir. La belle Marguerite ? interrompt le Capitaine, je l'ai rencontrée à Cadix qui se faisait radouber. Elle avait fait la prise d'un vaisseau de trois cens tonneaux, qui revenait de Chine, richement chargé. Elle rapporte plus de quatre cens pour cent à ses intéressés. Cette bonne nouvelle rabat les prétentions d'Antoine Bertrand & transporte de joie le pere la Roche, qui ne se voit plus contraint de donner sa fille à un homme qu'elle déteste, il peut au contraire l'unir avec un amant qu'elle adore & qui fera son bonheur : il va pour lui apprendre cette heureuse nouvelle ; mais comme l'oreille d'une jeune fille est toujours au guet, lorsque l'on parle de mariage, Toinette a tout entendu, & sa reconnaissance n'est pas moins touchante que la bonté de son pere est intèressante.
 La Roche.
 Te voilà bien embarrassée [...]
 Ariette.
 Heureux moment ! douce espérance, [...]
 Elle croit appercevoir Toinon ; mais c'est le vieux usurier, qui ne peut manquer d'être mal reçu en venant si mal-à-propos ; il fait connaître par un à parte, que la Frégate la belle Marguerite vient d'arriver, comme Sabord l'a prévu, qu'elle est en rade ; & comme il n'a plus d'esperance du côté du pere, il tâche d'obtenir le consentement de la fille, en lui persuadant que son neveu doit épouser une autre fille ; en ce moment Toinon arrive joyeux du retour de la belle Marguerite, qui est d'une grande richesse, justement, dit Antoine, en saisissant cette occasion ; la belle Marguerite, c'est le nom de sa nouvelle Maîtresse. Toinon par ses réponses, confirme cette équivoque qui produit une scène assez comique, & que l'arrivée du pere la Roche débrouille, à la honte du vieil Antoine & à la satisfaction des deux Amans, dont le sort devient de plus en plus intéressant ; car au moment où ils semblent toucher le bonheur, une tempête submerge la belle Marguerite, et détruit leurs esperances.
 Ariette.
 Quels nuages sombres ! [...]
 La tempête redouble pendant l'entr'acte [...] le calme succéde à la tourmente.
 Toinette, seule
 Le Ciel enfin est plus serein, [...]
 Les pauvres Amans ignorent leurs malheurs, & se livrent à leur joie qu'Antoine Bertrand vient troubler d'une manière bien cruelle, en leur apprenant que le vaisseau du pere la Roche est péri, & qu'il vient de le faire conduire en prison, pour lui apprendre à payer ses dettes, où à tenir ses promesses ; les instances des Amans sont inutiles, leurs larmes sont sans effet ; ils sortent dépespérés, & le vieux Juif se livre délicieusement au plaisir de la vengeance ; mais un bas Officier du Capitaine Sabord, muni d'un engagement signé de son nom, vient le prendre au colet, pour l'obliger à se rendre sur le vaisseau qui est prêt à faire voile ; cette nouvelle équivoque ne produit pas une situation moins plaisante que la premiere, & c'est encore le pere la Roche qui vient l'éclaircir par sa présence à l'instant où sa fille ne pouvant rien obtenir de l'inexorable Antoine, venait enfin de consentir à l'épouser & à faire le sacrifice de son amour à la liberté de son pere ; mais celui que vient de faire le jeune Toinon, est bien plus généreux encore ; il s'est engagé au Capitaine Sabord, pour la somme de cent pistoles, avec laquelle il a secrettement acquitté la dette du pere la Roche, qui ne savait pas encore quelle main généreuse & bienfaisante venait de briser ses fers. Le Capitaine Sabord, touché de cette belle action, veut aussi y avoir part en rendant gratuitement l'engagement à Toinon. En ce moment le pere la Roche, apprend que le Capitaine Bonretour, entre les mains duquel il a placé sa petite fortune vient d'entrer dans le port, avec le vaisseau qu'il a pris sur les ennemis, & ce qui a donné lieu à l'erreur commune c'est qu'il avait cédé sa Frégate la belle Marguerite au Capitaine la Vergue qui vient de périr avec elle à la vue du Port. A cette nouvelle le vieil Antoine Bertrand, intéressé avec le Capitaine la Vergue, se désespére & veut se pendre ; mais le pere la Roche qui conserve la bonté de son caractère jusqu'au dernier moment, oublie ses persécutions, lui offre ses services, & l'assure qu'on est plus heureux par les biens que l'on partage avec ses amis que par ceux que l'on entasse dans ses coffres, & cette Piece morale & intéressante finit par ce Vaudeville.
 Vaudeville.
 La Roche.
 La plus vive reconnaissance [...]
 Au Parterre.
 Souvent un Censeur trop sévère [...]"

===> ACTE I
===> --- SCÈNE 1
ariette POINT DE SOUCIS
monologue MADEMOISELLE TOINETTE
===> --- SCÈNE 2
dialogue parlé ON Y VA
ariette AU MOT D'AMOUR
dialogue parlé SA NAÏVETÉ ME CHARME
===> --- SCÈNE 3
dialogue parlé EH BIEN QU'EST-CE PÈRE LA ROCHE
ariette AVEC UNE ÉPOUSE CHÉRIE
dialogue parlé C'EST POUR PROCURER LE MÊME BONHEUR
===> --- SCÈNE 4
dialogue parlé AH VOICI ENCORE CE VIEUX ANTOINE
QUAND UN BARBON
dialogue parlé SEULEMENT ENCORE QUELQUES JOURS
===> --- SCÈNE 5
dialogue parlé AH MON CHER CAPITAINE
===> --- SCÈNE 6
dialogue parlé TE VOILÀ BIEN EMBARRASSÉE
===> --- SCÈNE 7
monologue AH QUE TOINON VA ÊTRE HEUREUX
ariette HEUREUX MOMENTS
monologue MAIS QU'IL SE FAIT ATTENDRE
===> --- SCÈNE 8
dialogue parlé LE CAPITAINE AVAIT RAISON
===> --- SCÈNE 9
dialogue parlé AH MADEMOISELLE TOINETTE
===> --- SCÈNE 10
dialogue parlé QU'EST-CE DONC
QUAND UN AMANT EST INSCONSTANT
trio MAIS LE VENT FRAÎCHIT
ENTRACTE
===> ACTE II
===> --- SCÈNE 1
ariette MAIS LE CIEL DEVIENT PLUS SEREIN
===> --- SCÈNE 2
dialogue parlé TOINETTE TOINETTE
ON DOIT EN AIMER DAVANTAGE
===> --- SCÈNE 3
dialogue parlé ALLONS COURAGE MES ENFANTS
trio HÉLAS VOYEZ COULER NOS PLEURS
dialogue parlé LEVEZ-VOUS TOINETTE
===> --- SCÈNE 4
dialogue parlé JE N'AI DONC RIEN À ESPÉRER
ariette D'UNE INGRATE QUI NOUS OFFENSE
===> --- SCÈNE 5
dialogue parlé NE POURRIEZ-VOUS PAS M'ENSEIGNER
===> --- SCÈNE 6
dialogue parlé AH MONSIEUR RENDEZ-LUI LA LIBERTÉ
trio MONSIEUR ANTOINE ÉCOUTEZ DONC
===> --- SCÈNE 7
dialogue parlé QUEL EST DONC TOUT CE CARILLON
===> --- SCÈNE 8
dialogue parlé UNE MAIN GÉNÉREUSE
vaudeville LA PLUS VIVE RECONNAISSANCE
choeur L'INDULGENCE ACCROÎT NOTRE ZÈLE
Source(s) de l'oeuvre

 

TOINON ET TOINETTE/ Comedie en deux Actes/ Représentée à Paris par les Comédiens Italiens/ DÉDIÉE A/ MADAME LA RUETTE/ Mise en Musique/ PAR/ F. J. GOSSEC/ Prix 12.lt/ A PARIS Chés M. de la Chevardiere M.d de musiq.e du Roi, rue du Roule, à la croix d'or./ A LION M. Castaud vis à vis la Comédie./ AVEC PRIVILEGE DU ROI./ scène gravée]/ Les accens de ta Voix désarment le Censeur ;/ En t'offrant mes travaux, je satisfais mon Coeur./ Dezauche scrip.

 

contient :
 - catalogue de musique de l'éditeur Bailleux
 - p. 1 : mention ms. du n° de catalogue ancien « N° 1768 »
 
 Autres exemplaires :
 RISM/ G 3064
 A-Wn
 B-Bc/ J 1604
 D-Rtt/ 134S
 D-Bds
 D-Dlb
 D-LEm
 D-WRz
 DK-Kk
 F-A/ Fol M 19
 F-Dc/ in fol 156 (6)
 F-G
 F-Lm/ M 4223
 F-Pa/ M 112
 F-Pa/ M 111 (1)
 F-Pc/ X 283 (bas de la p. de titre : deux vers dédiés (par Gossec ?) à Mlle La Ruette : « Les accens de ta voix désarment le censeur/ En t'offrant mes travaux, je satisfais mon coeur »)
 F-Pc/ L 1010
 F-Pc/ H 767 (2e tirage ; prix : 15lt, catalogue La Chevardière, ca 1775)
 F-R
 F-TLm/ Cons 709
 GB-Lbl/ RM 13 d 12
 I MOe - R (mss. Vatican MUS 399 (fol 1- 42), à préciser/ Hénin 11/1997.
 NL-At/ ZZ Gos 3
 S-Skma
 US-AAu/ M 1500 G 68 T6
 US-Bp
 US-Cn/ Case VM 1500 G 67t
 US-NYp/ MS I
 US-R
 US-Wc/ M 1500 G 68t 5
 nota bene : selon Hervé Audéon, le second tirage (prix 15 lt) peut être daté d'à partir de 1772 (cf. Johannson Facs 55)
 
 RISM/ GG 3064
 D-BOCHmi
 GB-Obharding
 NL-DHgm/ 24 B 1
 
 Non signalés dans le RISM
 F-NT/ 7172 s
 F-NAm/ 1155 W 212

 

B.
 TOINON ET TOINETTE/ Comédie en deux Actes/ Représentée à Paris par les Comédiens Italiens/ DÉDIÉE A/ MADAME LA RUETTE/ Mise en Musique/ PAR/ F.-J. GOSSEC/ Prix 15. Lt/ A PARIS chés LE DUC, successeur de Mr de La Chevardière, rue du Roule, à la croix d'Or, au Magasin de Musique et d'Instruments, /N° 6
 partiton, 345 x 255 mm, 134 p.
 F-Pn/ Vm5 101
 
 cotage : 49 A sauf p. 101-119 (47 A)
 RISM/ non décrit
 
 C.
 [titre à compléter]
 12 parties séparées, ms, 350 x 270 mm
 F-Lm/ M 4223
 
 parties :
 violino primo (15 p.), 2 ex.
 violino secondo (15 p.), 2 ex.
 alti (15 p.)
 fagotti (16 p.)
 violoncello (15 p.)
 contro-basso (15 p .)
 oboe et flauto primo (10 p.)
 oboe et flauto secondo (6 p.)
 corno primo (6 p.)
 corno secondo (6 p.)
 
 D.
 Airs détachés de Toinon et Toinette
 Paris, La Chevardière
 
 RISM/ G 3066
 F-BO
 F-Pc
 GB-Lcm
 H-Bn
 
 RISM/ G 3067
 - ib., 1770
 A-Wn
 
 RISM/ G 3068
 - ib., à la comédie italienne, aux adresses ordinaires
 F-Pa
 F-Po
 
 E.
 Anton og Antonette/ Et Syngestykke i to Akter/ Med Musik af Gossec/ Oversat til samme Musik/ af/ Adam Gotlob Thoroup/ Foerste
 partition, ms (ca 1785), 225 x 315 mm, 2 vol., 327 p.
 DK-Kk/ Mu 6410 1231
 
 RISM A.II/ 000.204.254
 
 F.
 Anton og Antonette/ Et Syngestykke i to Akter/ Med Musik af Gossec/ Oversat til samme Musik/ af/ Adam Gotlob Thoroup/ Souffleur Partie
 partie, ms (ca 1785), 220 x 305 mm
 DK-Kk/ Mu 6411 0431
 
 RISM A.II/ 000.201.133
 provenance : Det Kongelige Teater (Kopenhague)

 

A.
 TOINON/ ET/ TOINETTE,/ COMEDIE/ EN DEUX ACTES EN PROSE,/ MESLÉE D'ARIETTES,/ Représentée pour la première fois par les Comédiens/ Italiens ordinaires du Roi, le 20 juin 1767./ Le prix est de 30 sols avec la Musique./ A PARIS,/ Chez la Veuve DUCHESNE, LIBRAIRE, rüe St/ Jacques, au-dessous de la Fontaine Saint-Benoît,/ au Temple du goût./ MDCCLXX./ Avec Approbation et Permission
 175 x 105 mm, 47 p.
 F-Pn/ Vm Coirault 576 (1)
 
 RISM B.II/ p. 338
 contient des airs détachés :
 - p. 41 : Vaudeville, ariette de La Roche (fa4) « La plus vive reconnaissance »
 - p. 43 : ariette de La Roche (fa4) « Avec une épouse chérie »
 
 autres exemplaires :
 RISM B.II/ p. 338
 GB-Lbl/ 11735 b 2
 D-Mbs
 US-NYp
 
 B.
 TOINON/ ET TOINETTE,/ COMÉDIE/ EN DEUX ACTES EN PROSE,/MESLÉE D'ARIETTES./ Représentée pour la première fois, par les Comé-/ diens Italiens Ordinaires du Roi, le 20 juin/ 1767./ Le Prix est de 24 sols avec les airs notés./ A PARIS,/ Chez la Veuve DUCHESNE, Libraire, rue Saint/ Jacques, au dessous de la Fontaine Saint Benoît/ au Temple du Goût./ M.DCC.LXVII./ Avec Approbation et Permission
 215 x 135 mm, 48 p.
 F-Po/ LIV 18 [1946]
 
 RISM/ G 3065
 contient un air noté :
 - p. 47 : Vaudeville « La plus vive reconnoissance »
 
 autres exemplaires :
 RISM/ G 3065
 F-Pc/ Th B 1294
 F-Po/ C 2785 (VII)
 GB-Lbl/ 86 b 16
 
 RISM/ GG 3065
 US-PHu
 
 C.
 Toinon/ et Toinette/ Comédie/ en deux Actes en prose,/ Meslée d'Ariettes/ Représentée pour la première fois, par les Comé-/ diens Italiens Ordinaires du Roi, le 20 juin/ 1767/ Le prix est de 30 sols avec la musique./ A Bruxelles/ Chez J.J. Boucherie, Imprimeur Libraire,/ Rue de l'Hôpital/ 1768. Avec Privilège de S.M.
 165 x 110 mmm, 40 p.
 B-Bc/ UU 18840
 
 RISM/ GG 3065a
 
 acteurs (sans le nom des interprètes)
 air noté : p. 33-39, le Vaudeville et l'andantino de La Roche « Avec une épouse chérie »
 
 autres exemplaires :
 GB Ckc
 
 Non signalés dans le RISM
 B-Bc/ UU 18839 (Paris, Duchesne, 1768)
 B-Bc/ UU 18841 (Paris, Duchesne, 1770)
 B-Bc/ UU 18842 (Paris, Duchesne, 1781)
 B-Bc/ UU 55852 (Paris, Duchesne, 1781)
 US-Wc/ Schatz 4013 (Albert Schatz dont G-Th Sonneck a pour le compte de la Bibliothèque du Congrès à Washington dressé le catalogue des livrets (+ de 12.000), fut un riche collectionneur américain de la fin du XIXe, début du XXe siècle)
 Us-Wc/ Schatz 11703
 
 D.
 Anton und Antoinette ein Singspiel in zween aufzuegen aus dem Franzoesischen veberselzt. Theater zu Muenchen
 Novembre 1778, 40 p.
 Traduction J. Heinrich Faber
 US-Wc/ Schatz 4014
 
 Selon Hervé Audéon, « l'oeuvre est l'objet d'une diffusion européenne importante : elle est traduite en allemand par Johann Heinrich Faber (et qualifiée de 'singspiel' ; éditions du livret traduit à Munich, 1778, Mannheim et Vienne, 1779), de même qu'en hollandais (par Jacob Toussaint Neyts, Alkmaar, 1768, et par Pieter Johannes Uylenbroek, Amsterdam, 1783). Le livret est encore publié en français dès 1767 en Avignon, chez Louis Chambeau et à Genève chez Pellet fils (ce dernier le publie aussi en 1768), à Amsterdam chez Constapel en 1768, à Copenhague par Philibert en 1771 et à Paris chez Ruault en 1776. »
 
 E.
 [À COMPLÉTER]
 Mannheim, 1779
 US-Wc/ Schatz 4014
 
 F. [non consulté]
 Toinon et Toinette, comedie en deux actes en prose, meslee d'ariettes. Representee pour la 1ere fois, par les comediens italiens ordinaires du Roi, le 20 juin 1767.
 Paris, chez la veuve Duchesne, 1768
 F-TLm/ Fa D 3042 [ 7]
 
 G. [non consulté]
 Toinon et Toinette, comedie en deux actes en prose, meslee d'ariettes...
 Paris, chez la veuve Duchesne, 1768
 F-TLm/ Fa C 531 [ 1]
 
 H. [non consulté]
 Toinon et Toinette, comedie en deux actes en prose, meslee d'ariettes...
 Avignon, L. Chambeau, 1767
 F-TLm/ Br Fa C 789
 
 I. [non consulté]
 Toinon et Toinette, comédie
 dans
 Italian theatre. Supplément aux Parodies du Théâtre Italien, 1765 etc.
 GB-Lbl/ 86 b 14

 

sources musicales :
 selon Hervé Audéon : "La musique, à voix seules, fut imprimée sous la forme d'un recueil intitulé Airs détachés de Toinon et Toinette, publié "A la Comédie Italienne Et aux Adresses ordinaires" (RISM/ G 3068) puis repris chez La Chevardière (RISM/ G 3066-3067) avec pour modifications, outre le nom de l'éditeur et le prix (qui de 2.lt 8.s passe à 1.lt 16.s), le remplacement des ariettes de Toinon, Ingrate vous pensiez que j'en aimois une autre et Satisfaits par nos seuls desirs par, respectivement, les duos Quand un amant est inconstant et On doit en aimer davantage. Ce dernier recueil compte ainsi 32 p. au lieu des 36 initiales."
 
 sources littéraires :
 source B : renferme quelques variantes par rapport au texte de la partition :
 - Acte I, scène 6 : suppression de la reprise de Toinette : « Ainsi que l'aile du zéphir fait frissonner l'eau »
 - Acte I, scène 10 : - à la suite du récit de La Roche s'achevant par « Ah ! Il a encore beaucoup de crédit sur l'esprit de ton père », succède la note suivante : « Ici le bruit des vagues commence à se faire entendre »
 - Suppression au début de la scène d'orage de l'intervention de Toinette « Mais le vent fraîchit ».
 - Acte II, scène 1 : « Le ciel enfin est plus serein »
 - Acte II, scène 2 : « Satisfaits par nos seuls désirs, occupés de notre tendresse, nos trésors seront nos plaisirs et notre amour notre richesse. Ma loi sera ta volonté, sans souci, sans inquiétude, etc. »

Dépouillement (sigle RISM/ cote)

F-Pc/ H 911 B
B-Bc/ J 1604
F-A/ Fol M 19
F-Dc/ in fol 156 [ 6]
F-Lm/ M 4223
F-Pa/ M 111 [ 1]
F-Pc/ X 283
F-Pc/ L 1010
F-Pc/ H 767
F-Pn/ Vm5 101
NL-At/ ZZ Gos 3
NL-DHgm/ 24 B 1
F-Po/ C 2785 [VII]
B-Bc/ UU 18839
B-Bc/ UU 18841
B-Bc/ UU 18842
B-Bc/ UU 55852
US-Wc/ Schatz 4013
F-Pa/ M 112
DK-Kk/ Mu 6410 1231
DK-Kk/ Mu 6411 0431
D-Rtt/ 134 S
F-NT/ 7172 s
F-Po/ LIV 18 [1946]
F-Pn/ Vm Coirault 576 [ 1]
F-Pc/ Th B 1294
US-NYp/ MS I
US-Wc/ M 1500 G 68 t 5
B-Bc/ UU 18840
GB-Lbl/ 86 b 16
GB-Lbl/ 11735 b 2
GB-Lbl/ RM 13 d 12
US-Cn/ Case VM 1500 G 67t
US-AAu/ M 1500 G 68 T 6
GB-Lbl/ 86 b 14
F-TLm/ Cons 709
F-TLm/ Fa D 3042 [ 7]
F-TLm/ Fa C 531 [ 1]
F-TLm/ Br Fa C 789
F-NAm/ 1155 W 212

 

L'AVANT-COUREUR :
 - N° 24. Lundi 15 juin 1767. SPECTACLES [383]. Comédie-Italienne. On attend incessamment sur le Théâtre de / la Comédie-Italienne, la première / représentation de Toinon & Toinette, nouvel Intermède / avec des Ariettes.
 - N° 25. Lundi 22 juin 1767. SPECTACLE [397]. Comédie-Italienne. On a donné Samedi 20 du présent mois, sur / le théâtre de la Comédie-Italienne la première / représentation de Toinon & Toinette, pièce en / deux actes avec des ariettes.
 - N° 26. Lundi 29 juin 1767. SPECTACLES [411]. Comédie-Italienne. Les Comédiens italiens ont donné Samedi 20 du présent mois la première représentation de Toinon & Toinette, [412] pièce en / deux actes mêlée d'ariettes. Suit l'analyse de la pièce... Les paroles sont de M. Desboulmier, & la / Musique est de M. Gaussec (sic). On a applaudi dans / cette pièce plusieurs traits spirituels, & quelques scènes bien faites. La symphonie a été trou- / vée très agréable ; il y a aussi des airs mélo- / dieux & expressifs. Le morceau de la tempête est / un tableau musical heureusement dessiné, & / vivement exécuté. Le Sieur Caillot dans le rôle de Père ; le Sieur N_ dans celui du Capitaine de vaisseau, / le Sieur Laruette représentant le vieux usurier, / le Sieur Clairval jouant le rôle d'Amant, & la / Demoiselle Laruette celui de Toinette ont fait / le plus grand plaisir par leur chant et par leur jeu.
 - N° 27. Lundi 6 juillet 1767. NOUVELLES LITTÉRAIRES [428]. Toinon & Toinette,comédie en deux Actes en prose mêlée / d'ariettes, représentée pour la première fois par les Comé- / diens Italiens ordinaires du Roi, le 20 juin 1767. Le prix / est de 24 soles avec les airs notés. A Paris, chez la Veuve / Duchêne, rue S. Jacques ; on trouve aussi des exemplaires / chez Lacombe Libraire, Quai de Conty. / Le Public prend de plus en plus plaisir à voir représenter / cette petite comédie, & n'aura pas moins de satisfaction à / la lire ; on y trouve de la gaieté, de l'intérêt, de l'action. / Nous nous contenterons de citer les couplets suivants qui [429] / constituent un tableau charmant, des plaisirs d'un bon / Père de famille : " Avec une épouse chérie... " 3 strophes " enfin une... qui m'est chère... ".
 
 AFFICHES, ANNONCES, AVIS DIVERS :
 - Mercredi 15 juillet 1767. N° 28, page 112. SPECTACLES : " Les Italiens ont donné, depuis le 20 du mois/ dernier, Toinon & Toinette, Comédie en deux/ Actes en prose, mêlée d'Ariettes, que nous fe-/ rons aussi connoître. ".
 - Mercredi 22 juillet 1767. N° 29, page 116. SPECTACLES : " La Pièce intitulée Toinon & Toinette est une/ Comédie de deux Actes en prose, mêlée d'A-/ riettes. L'Auteur est M. Desboulmiers, déjà/ connu par quelques romans, & la musique est de/ M. Gossec. Toinon et Toinette, comme on/ juge bien sont les amoureux de la Pièce. Un/ oncle de Toinon, dont la Roche, Aubergiste,/ père de Toinette, est débiteur, prétend, en ver-/ tu de cette créance, l'épouser pour l'intérêt de/ son argent, & se porte aussi pour amant de la Belle. Sur le refus
 
 du Père de la fille, il fait/ mettre le premier en prison, Toinon de déses-/ poir de voir manquer son mariage, s'engage/ avec un Capitaine Corsaire. On ne voit pas/ trop comment La Roche sort de prison ; cet inci-/ dent n'est pas clairement détaillé. Mais un/ Vaisseau, sur lequel La Roche avoit placé de/ l'argent, revient richement chargé. Il se trouve par conséquent en état de payer l'oncle de Toi-/ on & de marier sa fille au neveu. Cette Pièce, prose et vers, est mieux faite que la plupart de/ celles du même genre dont nous rendons com-/ pte. Il y a du style au moins, un sel délicat des/ pensées naturelles & bien exprimées. L'Auteur/ a certainement l'idée du Comique, la chose la/ plus rare aujourd'hui. Comme le lieu de la Scè-/ ne est un port de mer, à la fin du premier Acte,/ une tempête/ tient lieu de Divertissement./ Une tempête physique n'est rien moins que di-/ vertissante sans doute, mais on s'amuse agréa-/ blement d'une tempête musicale & poétique./ Celle-ci décrite en trop beaux vers pour le/ genre, a été bien rendue par le Musicien./ La Pièce est imprimée et se vend à Paris, chez/ la Veuve Duchêne, rue S. Jacques. Prix 24 s./ avec les Airs. ".
 
 MERCURE :
 - Juillet 1767. I, p. 195. SPECTACLES : " Le samedi 20 juin, on donna la pre-/ mière représentation de Toinon & Toinette, comédie nouvelle en deux actes, mêlées (sic)/ d'ariettes. Les sentiments parurent fort/ partagés le premier jour, & le succès douteux ; mais elle fut applaudie à la seconde représentation au moyen de/ quelques légers changements dans le dé-/ nouement, lequel n'avoit pas été goûté/ par la plus nombreuse partie des Spec-/ tateurs. Il y a cependant des détails agréables/ dans le drame (!), & qui se font applaudir/ avec plaisir. On en estime beaucoup la mu-/ sique, que plusieurs connoisseurs trouvent/ très savante, & de laquelle on sent mieux/ les beautés à mesure que l'on l'entend/ plus souvent. Comme cette Pièce se con-/ tinue & est écoutée favorablement, nous/ croyons devoir en conférer ici une courte analyse, pour donner au moins à nos lec-/ teurs une idée de cette nouveauté ".
 - Juillet 1767, I, p. 196 : MERCURE DE FRANCE./ ANALISE (sic) DE TOINON & TOINETTE/ Comédie en deux actes mêlée d'ariettes.
 - Juillet 1767, II, p. 113. ANNONCE DE LIVRES./ " Toinon & Toinette, comédie en deux/ actes représentés pour la première fois/ par les Comédiens Italiens ordinaires du/ Roi le 20 juin 1767. A Paris, chez la/ veuve Duchesne, Libraire, rue Saint-Jac-/ ques, au temple du goût ; 1767 : avec/ approbation & permission ; in 8°/ Comme il a été fait mention de cette/ pièce dans l'article des spectacles du précédent Mercure, nous n'en parlons aujour-/ d'hui, que pour en annoncer l'impression,/ & nous croyons qu'elle ne peut gagner/ à être lue. ".
 - Avril 1768, II, p. 188. MUSIQUE/ Toinon Toinette (sic), partition mise/ en musique par M. Grosset (sic), prix 12 liv./ A Paris, chez M. de la Chevardière, &/ A Lyon, chez le Sieur Castaud.
 - Juillet 1773. I, p. 157. Comédie-Italienne/ " On a encore revu avec plaisir à ce théâ-/ tre Toinon & Toinette, comédie en deux actes, de feu M. Desboulmiers, musique/ de M. Gossec. ".
 
 JULLIEN, Histoire anecdotique et raisonnée du Théâtre Italien, Paris, Lacombe, 1769, t. VII, p. 187-189
 " Cette Piece parut assez bien écrite. On y trouva de l'intérêt & du sentiment, & elle fut très-applaudie jusqu'au dénouement, qui ne fut point compris par l'équivoque de quelques noms pris les uns pour les autres. A la seconde représentation l'Auteur la donna sans dénouement, & elle finissait à peu près comme un livre dont on aurait déchiré le dernier feuillet ; on la trouva beaucoup mieux, & elle fut toujours donnée de cette maniere jusqu'à la treizieme représentation qu'elle fut retirée, malgré l'accueil favorable du Public qui la redemanda. Elle fut remise l'hyver suivant ; mais avec le dénouement, telle qu'elle avait été faite, & qu'elle est imprimée. Elle fut encore bien reçue ; & est demeurée au théâtre, où l'on pourra la donner alternativement avec dénouement ou sans dénouement, selon la fantaisie du Public ; cependant il faut convenir que cette Comédie obtint plus d'estime que d'enthousiasme, & qu'elle fut plus approuvée que courue. Les paroles sont de M. D. B. [en note : Ceux qui trouveront que je me suis traité trop favorablement, n'ont qu'à lire l'article du Bon Seigneur, dont j'ai avoué la lourde chûte avec la même vérité que je rappelle le petit succès de Toinon & Toinette. [...] Obligé d'insérer cet article dans cette histoire, un ami que j'en aurais chargé, m'aurait peut-être traité avec encore plus d'indulgence, l'amitié n'est gueres moins aveugle que l'amour propre, & je puis assurer que j'ai beaucoup sacrifié du mien à la bienséance, car j'estime beaucoup plus ma Piece que je ne la vante.] Auteur de la présente Histoire du Théâtre Italien, & la Musique, qui fut universellement admirée, est de M. Gossec, avantageusement connu par d'autres ouvrages dans le même genre, & surtout par ses excellentes simphonies."
 
 BURNEY, Voyage musical dans l'Europe des Lumières ; texte traduit, présenté et annoté par Michel Noiray, Paris, Flammarion, 1992
 Charles Burney l'entend en flamand (comme le Tonnelier), à Bruxelles vers le 20 juillet 1772 et à La Haye (en français) fin octobre de la même année. Il écrit : " Il y a deux théâtres à La Haye, l'un pour les pièces allemandes, l'autre pour les pièces et les opéras-comiques français. Je vis le petit opéra de Toinon et Toinette au théâtre français, où la troupe était aussi médiocre et étriqué que la salle est petite ".
 
 GRIMM : Correspondance littéraire ; éd. par M. Tourneux, Paris, Garnier Frères, 1879, vol. VII
 - Page 361. 1er juillet 1767. " On a donné ces jours derniers sur le théâtre de la Comédie-Italienne, un opéra-comique nouveau, intitulé Toinon et Toinette, en deux actes. La pièce est de M. Desboulmiers, qui a déjà obtenu les honneurs du sifflet plusieurs fois sur les théâtres ; la musique est de M. Gossec, qui a du talent, et
 qui mériterait un meilleur poète. Toinette est une petite personne qui ressemble à l'aimable Rose de M. Sedaine, mais comme un peintre d'enseignes sait faire ressembler. M. Sedaine est le peintre de la nature, et M. Desboulmiers est le peintre d'enseignes, mais d'enseignes pour le faubourg Saint-Marceau tout au plus, car la rue Saint-Honoré en veut de beaucoup mieux peintes. Toinette, caricature de Rose, a un père, caricature de Mathurin, père de Rose. Le père de Toinette n'est cependant pas aussi rangé que le père de Rose. Il doit une somme d'argent à un usurier intraitable ; il est vrai qu'il a des fonds sur un navire qui peut arriver d'un moment à l'autre, car la scène est dans un port de mer. L'usurier est amoureux de Toinette et si elle voulait consentir à l'épouser, la dette du père se trouverait acquittée par la main de la fille. Mais Toinette n'a pas de cour à donner à un vieux fripé ; elle aime tendrement Toinon, neveu de l'usurier, qui est le Colas de celle de Rose. Le vieux coquin d'oncle cherche d'abord à brouiller Toinette avec son neveu Toinon, et à la persuader que Toinon aime sa cousine Margot ; mais ce mensonge n'a d'effet que pour fournir au poète le sujet d'une scène de jalousie terminée par un raccordement. Alors l'usurier ne voit plus le succès de son amour que dans sa créance. Si Toinette ne l'épouse pas sur le champ il fera mettre son père en prison. Heureusement le navire sur lequel le père a fait fond entre dans le port à ce moment, et un capitaine de navire vient annoncer aux personnes intéressées cette heureuse nouvelle. Vous croyez, je parie, que vous n'avez plus qu'à assister au mariage de Toinon et de Toinette, et que, moyennant votre heureux présent de noces fait à la porte de la Comédie, tout est dit. Vous vous trompez. Ce M. Desboulmiers est un diable d'homme qui ne lâche pas son monde à si bon marché. Quoiqu'il ne soit pas sorcier, il dispose des éléments et, dans l'intervalle du premier au second acte, il élève une tempête épouvantable, à l'honneur sans doute et en mémoire du bon effet de l'orage dans Le Roi fermier de M. Sedaine. En conséquence, M. Gossec aidé par la charrette du cintre qu'un moucheur de comédie tient toujours prêt aux ordres de tout Jupiter tonnant, M. Gossec dis-je , fait pleuvoir grêle, tonnerre, éclairs dans cet entracte à faire peur. Si je pouvais faire quelque cas de ces platitudes musicales, je dirais que l'orage de M. Gossec est beaucoup plus beau que celui de M. Monsigny dans Le Roi et le fermier, mais dans le fait, je donnerais mille de ces puérilités avec tout leur fracas contre le plus simple sentiment heureusement exprimé. Enfin le calme succède à l'orage, et le musicien après nous avoir déchiré les oreilles par ces éclairs, met toutes les flûtes de l'Orchestre en campagne pour apaiser les vents et la tempête. Malheureusement pour Toinette, il s'y prend trop tard. Le navire qui portait les fonds de son père, a péri par la tempête. Cela s'appelle faire naufrage au port dans toute la rigueur du terme. Aussi l'usurier usant de son droit, a déjà fait emprisonner le père de Toinette, et vient de nouveau offrir à celle-ci sa main et la liberté de son père, si elle veut se déterminer à l'épouser. Toinette, perplexe est consternée et sur le point de sacrifier à la piété filiale les plus chers intérêts de son cour, en acceptant les offres du vieux hibou, lorsque son père paraît en liberté. Une main inconnue lui a fait tenir l'argent nécessaire pour la délivrance des poursuites de son créancier. Celui-ci est fort sot et Toinette se flatte de toucher au comble de ses voux, lorsque son amant Toinon paraît pour prendre tristement congé d'elle. Le généreux Toinon ayant su que le père de sa maîtresse était en prison, s'est engagé sur mer et a envoyé secrètement le prix de son engagement pour le faire sortir de prison ; mais aussi il faut qu'il s'embarque sur le champ. Ce n'est pas lui qui apprend la nouvelle à Toinette le service qu'il vient de rendre à son père ; il lui cache soigneusement, mais le capitaine du navire qui est déjà venu allumer une pipe sur le théâtre au premier acte, et qui est précisément celui du bord duquel Toinon s'est engagé, découvre enfin toute l'histoire et, touché de la générosité du jeune homme, autant qu'il est indigné de la dureté du vieux coquin d'oncle, il rend au premier sa liberté sans rançon et couronne la tendresse des deux amants en faisant encore à Toinette, par-dessus le marche un joli présent de noces. Je dis que si l'on avait donné ce canevas à M. Sedaine, il en aurait fait une fort jolie pièce. Il aurait d'abord donné du caractère et de la physionomie à tout ce monde ; et puis les scènes auraient été intéressantes, touchantes, plaisantes, comme il aurait jugé à propos. Mais le peintre d'enseignes Desboulmiers est un homme sans ressource ; il n'a ni chaleur ni sel, ni force comique. Je n'ai pas été fort émerveillé de la musique de M. Gossec ; il est vrai que son pauvre diable de poète ne lui a pas fourni une seule occasion de placer un air. C'est étouffer dans un homme toute idée que de l'obliger de faire chanter ses acteurs à contresens et sans que leur situation les sollicite à quitter le langage ordinaire pour celui de la passion. Ordre à M. Desboulmiers de renoncer à un métier qu'il sait si mal et de s'employer en lieu et place de Toinon. A cette condition, le Public a bien voulu accorder quelques représentations à Toinon et Toinette. Le rôle du capitaine de navire a été joué par un acteur appelé Mainville dont je n'ai pas encore eu occasion de vous parler. Ce jeune homme a débuté avec beaucoup de succès, il y a quelques mois. Il a une belle voix de basse-taille ; il est bien de figure et il promet d'être un sujet de distinction avec le temps. On prétend que Mainville est fils de Caillot ; si cela est, on peut dire que c'est le digne fils d'un illustre père. Il est certain que Caillot le protège, et que le fils pourra remplacer le père dans la saison de la chasse que celui aime avec fureur, et où il a plus besoin de tirer les perdreaux et courir les lièvres que d'amener le public au théâtre. On craint que Mainville ne devienne pas aussi bon acteur que bon chanteur et qu'il ne manque d'intelligence ; mais j'ai vu des sujets plus désespérés devenus très-passables et même bon et c'est toujours un très grand point que de n'avoir aucune disgrâce extérieure à vaincre. . Nous avons vu Mme Laruette ci-devant Mlle Villette jouer son rôle sans aucune sorte d'intelligence pendant plusieurs années ; elle s'est formée cependant et il existe actuellement des pièces qui doivent leur succès en partie à son talent d'actrice. L'étude et l'exercice sont deux grands maîtres, et j'ai dans l'idée que M . Mainville se trouvera bien dans quelque temps d'ici. "
 
 - Page 386. 1er Août 1767. " Je confesse avoir mal rendu compte de Toinon et Toinette. A la lecture de la pièce, qui a été imprimée depuis sa première représentation, je n'ai trouvé aucune trace de la générosité de Toinon ni de celle du capitaine du navire. Il est vrai aussi que le vaisseau que j'avais cru perdu sans ressource par la tempête se retrouve à la fin par un de ces heureux qui-proquos si naturel et si commun dans le cours des événements. Mais tout considéré, j'aime autant mon arrangement que celui de M. Desboulmiers, et, sans me vanter, je crois qu'il aurait mieux fait de combiner son plan comme j'ai fait que d'y coudre un dénouement qui n'a ni rime ni raison. "

Lieu(x)

BRUXELLES
LA HAYE
PARIS, Comédie-Italienne
COPENHAGUE
STOCKHOLM
AMSTERDAM
KASSEL
LIÈGE
PORT-AU-PRINCE
CAP-HAÏTIEN

Date(s)

1767.06.20
1768
1772.07.20 ca
1772.10
1769.06.19
1777.02.08
1781.10.02
1784
1785
1771.02.02
1771
1776.05.27
1774.06.14
1785.11.25
1804.09.11

Note(s) date(s)

20 juin 1767 : création au théâtre des Italiens (13 représentations jusqu'en 1768)
 1768 : source A
 ca 20 juillet 1772 à Bruxelles
 fin octobre 1772 à La Haye
 
 John Cale dans la quatrième partie de sa thèse, 'Theaters and Musical Perfomences in Saint-Domingue', d'après le texte de Jean Fouchard 'Artistes et répertoire des scènes de Saint-Domingue' (Port-au-Prince/ Imprimerie de l'État/ 1955), donne la date des représentations de 'Toinon et Toinette' à l'île de Saint-Domingue : les 19 juin 1769 et 8 février 1777 à la Comédie de Cap-Français et le 2 octobre 1781 à Port-au-Prince.
 
 autres représentations :
 - Liège, 2 février 1771
 - Copenhague, 1771
 - Kassel, 14 juin 1774
 - Bruxelles, 27 mai 1776
 - Port-au-Prince (Saint-Domingue), 2 octobre 1781
 - Amsterdam, 1783
 - Copenhague, 25 novembre 1785
 - Francfort-sur-le-Main, Theater im Junghofe, 1794
 - Stockholm, 11 septembre 1804

Interprète(s)

CAILLOT, Mr
LA RUETTE, Mme
LA RUETTE, Mr
NAINVILLE, Mr
CLAIRVAL, Mr
DESBROSSE, Mr

Nom(s) cité(s)

CONTANT D'ORVILLE, André-Guillaume

Note(s) nom(s) cité(s)

Argument d'après Contant d'Orville (Cf. C. Role)

 

LA RUETTE, Mme

 

LA CHEVARDIÈRE, Louis-Balthazard de
CASTAUD, Jean-Antoine
LEDUC, Pierre
DUCHESNE, veuve
CHAMBEAU, Louis
RUAULT
PELLET, le fils
DEZAUCHE, J.-A.
CONSTAPEL, Henri
BOUCHERIE, Jean-Joseph
PHILIBERT, Claude

Notes sur l'oeuvre

 

vx 6/orch.cl.

 

solistes : sol2,ut3,ut4,fa4,fa4,fa4
 orchestre : vl1,vl2,alto (div.),vce,cb
 2 fl (jouant picc.), 2 hb, 2 cors, 2 bns
 tonnerre : dans le trio MAIS LE VENT FRAÎCHIT, « il faut que les coups de tonnerre partent avec les traits d'orchestre marquez d'un T »
 Hervé Audéon signale que « l'effectif de l'orchestre de la Comédie Italienne, en dehors de la masse légère de 23 musiciens seulement qu'il renferme (et qui révèle une condition de composition pour Gossec), éclaire la signification de certaines indications de pupitre gravées dans la partition, notamment pour les flûtes : les mêmes exécutants assuraient, au choix, les pupitres de hautbois et de flûtes (petites ou grandes). En effet, l'effectif entre l'été 1763 et l'été 1768 est le suivant - cf. David Charlton, 'Orchestra and Chorus at the Comédie-Italienne (Opéra-Comique), 1755-99', 'French Opera 1730-1830 : Meaning and Media', Aldershot, Ashgate, 2000, p. 96. L'effectif entre l'été 1768 et l'été 1769 change seulement pour les violons II, portés au nombre de 5 - :
 5 violons I 2 flûtes ou hautbois
 4 violons II 2 bassons
 2 altos 2 cors
 3 violoncelles 1 timbalier
 2 contrebasses
 Au vu de cet effectif, il est probable que le timbalier assurait le tonnerre, sans pour autant user obligatoirement des timbales : en l'absence de précision dans la partition, il est possible qu'une machine à tonnerre ait pu être employée. »

 

Officier
Sabord
Toinette
Toinon
Maître Antoine
La Roche

 

Le Père La Roche, aubergiste M. Caillot
 Toinette, fille de La Roche Mme La Ruette
 Maître Antoine, oncle de Toinon M. La Ruette
 Sabord, capitaine de vaisseau M. Nainville
 Toinon, amant de Toinette M. Clairval
 Un Officier de Sabord M. Desbrosse

 

oboe
violino
alto
basso
corni
flauto
fagotto
petite flûte
grande flûte
tonnerre

Référence(s) bibliographique(s)
Cote CMBV

CMBV/ ARC GOS 28 [F-Pc/ H 911 B]

 

François-Joseph Gossec
 Toinon et Toinette
 Versailles, Éditions du CMBV, 2003, 208 p.
 (cahiers de musique ; 124)

Informations sur la notice

Notice créée par Jean Duron (octobre 2003).


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