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LEFÈVRE, Claude François (1756-1792 ap.)

LEFÈVRE, Claude François (1756-1792 ap.)

État civil
NOM : LEFÈVRE     Prénom(s) : Claude François     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : LEFEBVRE
LEFEBURE
LEFEUBRE
LE FÈVRE
Date(s) : 1756-12-18  / 1792-10 ap.
Notes biographiques

Que son nom soit orthographié LEFEUBRE, LEFÉBURE, LE FEUVRE, LEFEBVRE ou LEFÈVRE... un tableau conservé aux archives nationales permet de reconstituer le parcours de ce musicien, depuis sa Champagne natale jusqu'à Orléans où le trouve la Révolution commençante. On ignore ce qu'il devient ensuite.

• 18 décembre 1756, Cormontreuil [Marne] : Fils de Renault Lefèvre et de Jeanne Le Moine, Claude-François LEFÈVRE naît et reçoit le baptême dans ce village du vignoble champenois proche de Reims. Son père et son parrain sont d'ailleurs tous deux vignerons. L'église paroissiale, sous le vocable de Saint-André, était à la présentation de l'abbé de Hautvillers. En 1789, le village comptait 128 feux.

Un tableau conservé dans la sous-série DXIX des Archives nationales résume sa carrière par l'énumération des lieux et des durées de service, sans précision de date. En procédant rétrospectivement à partir de la certitude livrée par les sources sur la date de sa réception à Orléans, on obtient, sous toutes réserves, la reconstitution de carrière suivante. Curieusement, il n'est pas fait mention d'une période de formation dans une maîtrise d'enfant de chœur.

• [De 1778 environ à la fin de l'année 1782 ou au début de 1783], Reims : Claude-François LEFÈVRE aurait d'abord passé cinq années au service de l'Église à Reims, probablement à la cathédrale (mais les églises d'exercice ne sont pas expressément précisées dans ce tableau de D XIX).
 
• [Du début de 1783 au début de 1785 environ], Châlons [Châlons-en-Champagne, Marne] : Il exerce durant deux années dans cette ville, probablement à la cathédrale.
 
• [Du début de 1785 au début de 1787], Meaux [Seine-et-Marne] : Il effectue deux années de service à Meaux, probablement – là encore – à la cathédrale.

• 17 mars 1787, Orléans : Le chapitre de la cathédrale Sainte-Croix reçoit Claude-François LEFEUBRE [sic, telle est la graphie systématiquement adoptée par le secrétaire capitulaire] pour musicien basse contre aux gages de 14 livres par semaine, soit 728 livres/an. La délibération précise qu'il est né le 18 décembre 1756 sur la paroisse de Saint-André de Cormontreuil, diocèse de Reims. Il prend la place de Joseph FLAMAND, congédié le même jour par le chapitre. Le maître de musique est alors Charles HÉRISSÉ.
• 18 octobre 1787 : Le chapitre avance "au nommé LEFEUBRE musicien Basse Contre" la somme de 24 livres. Il remboursera 40 sols par semaine, soit 2 livres.

• 13 septembre 1788 : Le chapitre décide de convoquer LEFEUBRE et HERBULOT musiciens Basses Contre "pour comparoitre samedi prochain au chapitre". Rien n'est dit de ce qui leur est reproché, et rien n'en transparaît dans les délibérations capitulaires suivantes. Par contre quinze jours plus tard le chapitre donne "congé absolu" à HERBULOT, alors que LEFEUBRE reste manifestement au service de la cathédrale.

• 4 avril 1789 : LEFEUBRE "musicien Basse Contre" obtient du chapitre une avance de 24 livres, qu'il remboursera au rythme de vingt sols par semaine. Le 22 avril, le chapitre lui accorde un congé jusqu’au 1er mai.

1790, Orléans : Claude-François LEFÈVRE est toujours basse contre à la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans, où il déclare avoir effectué quatre années de service.
Vers le 15 mai 1790, les musiciens de la cathédrale Sainte-Croix et de la collégiale Saint-Aignan d'Orléans signent tous ensemble une "requête" adressée à à "Nosseigneurs les Députés de l'Assemblée Nationale" pour plaider non seulement leur cause, mais plus largement celle des maîtrises, qu'il faut maintenir car, disent-ils, "les maîtrises tant des cathédrales que des collégiales sont pour ainsi dire les seules qui aient fourni les célèbres musiciens qui ont paru jusqu'à présent, soit dans la musique de nos rois, soit sur les théâtres et autres spectacles."
Pour la cathédrale Sainte-Croix signent Charles HÉRISSÉ, le maître de musique, CARRÉ, l'organiste puis les musiciens dans l'ordre suivant : CONSCIENCE, COMPÈRE, CHAILLOU, SILVESTRE, PRESTAT, LEFÈVRE, BOSSUGÉ, FOUCART, HILDEN, BEREUTHEN, QUÉNEL, ADAM et SIONEST. On remarque l'absence de deux des basse-contre, ÉVIN et FAUQUET.

• Mai 1791, Orléans : Claude François LEFÈVRE fait partie des musiciens conservés lors de l'organisation de la paroisse épiscopale. Après la dissolution du chapitre fin 1790, la musique de la cathédrale constitutionnelle est réorganisée et dotée d'un règlement qui, en particulier, règle minutieusement les tarifs de "la pointe" en fonction des types de fêtes ou d'offices. Sont également prévus "les tours pour les enterrements" assurés de semaine en semaine par des binômes fixes (sur le principe du système dit des "semainiers" qui existait déjà antérieurement). "Dans une assemblée tenue chez M. l'abbé Hérissé" (c'est-à-dire Charles HÉRISSÉ, qui est toujours maître de musique de la cathédrale), le règlement est amendé puis adopté et signé par 11 musiciens : QUÉNELLEPRESTAT, CHAILLOU, HILDEN, CONSCIENCEADAM, MAUGARS, BOSSUGÉ, COMPÈRE, LEFEBVRE, SILVESTRE. Cet ordre correspond-il à une hiérarchie ou est-il dû au hasard ?
• En juin 1791, Claude-François LEFEBVRE figure dans le tableau des musiciens d'Orléans envoyé au Comité ecclésiastique. Son revenu est de 828 livres. Un certificat du chirurgien major de l'hôtel Dieu d'Orléans indique que le musicien "est attaqué d'un mal qui lui fait craindre de rester bientôt infirme et hors d'état de se procurer ses moyens de subsistance".
Le directoire du district d'Orléans propose de lui accorder une pension de 450 livres, niveau qui est confirmé par le directoire du département du Loiret, avec un acompte de 125 livres.

• 3 octobre 1792, Orléans : Claude François LEFÈVRE, Louis Pierre PRESTAT, François ÉVIN, musiciens de la paroisse épiscopale d'Orléans, y demeurant, ont prêté serment "d'être fidèle à la nation, de maintenir la liberté et légalité, ou de mourir en les défendant". Les autres musiciens de la paroisse épiscopale, Charles François HILDEN, Antoine CONSCIENCE, François CHAILLOU, Jean Claude COMPÈRE, Jacques MAUGARS, avaient prêté le même serment la veille, le 2 octobre.
Le lendemain, 4 octobre, Claude-François LEFÈVRE revient à l'Hôtel de Ville, porteur de la procuration de Jean-Baptiste Christophe BOSSUGÉ, lui aussi "musicien de la paroisse épiscopale d'Orléans". Il certifie que Bossugé est malade et prête serment en son nom. Quant à Nicolas CARRÉ, organiste de la paroisse épiscopale, il vient prêter son serment le 6 octobre.
 Claude-François LEFÈVRE a donc continué à chanter au service de la cathédrale constitutionnelle, sans doute jusqu'à la suspension du culte.

À partir de là, on perd sa trace : il n'apparaît ni dans les (bonnes) tables alphabétiques ni dans les tables décennales d'Orléans. Il ne semble donc ni s'y être marié, ni y avoir eu des enfants, ni y être mort. Il a sans doute quitté la ville après 1792, peut-être pour regagner sa Champagne natale ?

Mise à jour : 23 mars 2017

Sources
F-Ad45/ 2 J 1979 ; F-Ad45/ 51 J 5 ; F-Ad51/ 2G 2172 ; F-Ad51/ BMS Cormontreuil ; F-AmOrléans/ 2 J 16 ; F-An/ DXIX/090/755/01 ; F-An/ DXIX/090/755/15 ; F-An/ F19/1128

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