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ARNOULT, Martin Antoine (1766-1847)
État civil
NOM : ARNOULT     Prénom(s) : Martin Antoine     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : ARNOUD
ARNOUT
ARNOUL
Date(s) : 1766-10-28  / 1847-1-28 
Notes biographiques

C'est au Mans que la Révolution saisit Martin-Antoine ARNOULT, qui chante alors la basse-contre à la cathédrale Saint-Julien. Si son existence conserve des zones d'ombre (sa formation musicale, sa vie durant la décennie révolutionnaire), il occupe néanmoins une place de choix dans l'historiographie du sujet en tant que membre d'un "réseau" de quatre chantres de la génération 1790, tous nés dans le même village, près de Paris, et tous chantant la basse-contre dans de grandes églises en 1790 : André-Louis CLAUSE, André Laurent GAILLOURDET et Jean François ROBERT.

• 28 octobre 1766, Houilles : Martin-Antoine ARNOULT naît dans ce village viticole, niché dans une boucle de la Seine, à quinze km – et deux passages de bac – à l’ouest des tours de Notre-Dame, et à dix-sept km au nord de Versailles. Les liens entre le village et Paris sont faciles et intenses (mise en nourrice de petits Parisiens dans un sens, fourniture de vin dans l'autre…). Comme André Louis CLAUSE, né 5 ans et 4 mois avant lui, il est fils d'un vigneron. Il est par ailleurs petit cousin d'André Laurent GAILLOURDET. Ce dernier a déjà 11 ans et demi lorsque l'enfant naît. Quant au quatrième futur chantre, Jean-François ROBERT, il a alors 10 ans et 10 mois.

• Quelle formation au chant ecclésiastique Martin-Antoine ARNOULT a-t-il reçue ? Cela reste mystérieux : formation au village même, sous la direction du premier chantre de la paroisse, André DESPREZ, ou bien intégration à une maîtrise parisienne ? Houilles étant le berceau de plusieurs chantres ayant ultérieurement fait carrière, l'existence d'une possibilité de formation locale d'un niveau convenable n'est pas exclue. Cette hypothèse est renforcée par le fait qu'aucune allusion à des années passées dans une maîtrise d'enfants de chœur n'apparaît dans les dossiers 1790-1791 de ces quatre hommes.
 
• Vers mi-1787, Le Mans : À presque 21 ans, Martin-Antoine ARNOULT est reçu chantre basse contre à la Cathédrale Saint-Julien. Il remplace Jean-François ROBERT qui a été reçu à Saint-Martin de Tours au début d'août 1787. Durant vingt mois, ARNOULT chante au chœur avec son cousin GAILLOURDET. Le maître de musique est alors François MARC.

• Mars 1789 : André-Laurent GAILLOURDET quitte à son tour Le Mans pour Tours.
• 16 juin 1789, Le Mans : Martin-Antoine ARNOULT épouse Anne-Suzanne-Louise Gariou, fille de "Bourgneuf", 1er huissier de l'Hôtel de Ville, en présence de Jean-Baptiste FRANÇOIS et de Jean-Baptiste CARTIER. La mariée est entourée de toute sa parentèle. Le marié, lui, l’est par les musiciens de la cathédrale, substitut de famille, milieu relationnel premier du musicien migrant.
Une fille nait 9 mois et demi plus tard : son père est dit "officier de l'église cathédrale de cette ville".
• [Vers la Toussaint 1789] Le Mans : André Louis CLAUSE basse-contre également originaire de Houilles, vient occuper le poste laissé vacant par Gaillourdet à la cathédrale Saint-Julien.

1790, Le Mans : Martin-Antoine ARNOULT est "depuis environ 3 ans" basse contre à la Cathédrale Saint-Julien, à 705 livres de gages annuels. Sous la direction de François MARC, il y chante aux côtés de son pays André Louis CLAUSE, de Jean BARILLET, Guillaume COURIOTJean-Baptiste FRANÇOIS et Pierre VILLETTE. Le chant est soutenu par les serpents Jean-Baptiste CARTIER, Antoine-Firmin DURAND et René LEMERCIER, ainsi que par François PICHON au violoncelle, et par René COINDON à l'orgue.

• 3 juillet 1791, Le Mans : Un "supplément de baptême" est conféré à sa 2ème fille, née et ondoyée huit jours plus tôt. Le père est dit "chantre de notre église". Martin-Antoine ARNOULT a donc continué à chanter à la cathédrale constitutionnelle, au minimum durant quelques mois.
On peut penser qu'il y reste jusqu'à la suspension du culte, soit vers la fin de 1793. Toutefois, la dernière trace tangible de sa présence au Mans est ce baptême de 1791. Contrairement à André-Louis CLAUSE et à plusieurs autres musiciens de la cathédrale, il n'est pas engagé comme musicien de la Garde Nationale à partir du 1er janvier 1793.
Il semble avoir ensuite quitté Le Mans. On ignore (actuellement) à quelle date et pour quelle destination.

• Après la Révolution, Paris : Martin-Antoine ARNOULT chante à Paris avec son cousin GAILLOURDET, à Saint-Germain l'Auxerrois d'abord, puis à Notre-Dame, où il est attesté comme basse contre de 1808 jusqu'en 1823, malgré une demande de retraite de sa part en septembre 1822.

  • Durant sa période d'activité à Notre-Dame de Paris il apparaît comme basse chantante ou basse taille du chœur dans les états d'émargement pour l'exécution de nombreux Te Deum à grand-orchestre chantés en actions de grâces pour l'anniversaire du sacre de Napoléon et de la bataille d'Austerlitz le 4 décembre 1808 et le 1er décembre 1811, pour la Saint Napoléon les 15 août 1809, 1812 et 1813, ainsi que pour diverses victoires de l'armée impériale le 7 mai 1809 (prise de Ratisbonne), 28 mai 1809 (prise de Vienne), 23 juillet 1809 (victoire d'Enzersdorf et de Wagram), 4 octobre 1812 ("dernières victoires"), 19 septembre 1813 (victoire de Dresde) et « au sujet de son Altesse Royale frère de Sa Majesté » le 14 avril 1814.

• 28 janvier 1847, Houilles : Dernier survivant des quatre chantres nés à Houilles, Martin-Antoine ARNOULT s'éteint à son domicile, dans son village natal. Il est alors veuf de Anne-Suzanne-Louise Gariou. Son décès est déclaré le lendemain par deux neveux cultivateurs, dont l'un est un ROBERT, sans doute lié familialement à Jean-François ROBERT.

• • • Bibliographie :
         Sylvie Granger, « Itinéraires de quatre chantres ordinaires dans la base de données Muséfrem 1790 », La circulation de la musique et des musiciens d’Église (France, XVIe-XVIIIe siècle), X. Bisaro, G. Clément et F. Thoraval (dir.), Paris, Garnier, collection Musicologie, 2017, 396 pages, p. 325 à 341.

 Mise à jour : 22 juillet 2017

Sources
F-Ad72/ BMS Crucifix ; F-Ad72/ G 31 ; F-Ad72/ L 568 ; F-Ad78/ 5 Mi 1663 ; F-Ad78/ NMD Houilles ; F-Adio Le Mans/fonds Esnault ; F-AdioLe Mans/ fonds Esnault ; F-An/ F19 7048 ; F-An/ F19 7049 ; F-An/ F19/3931 ; F-Sacristie ND Paris/ registres chapitre

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