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DELALANDE, Michel (1739-1812)
État civil
NOM : DELALANDE     Prénom(s) : Michel      Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : LALANDE
DE LA LANDE
Date(s) : 1739-8-27  / 1812-12-23
Notes biographiques

Michel DELALANDE, formé à la collégiale Saint-Martin de Tours, fait l'essentiel de sa carrière comme maître de musique à la cathédrale de Chartres. En 1785 réalisant le rêve de bien des chantres, il démissionne mais obtient une semi-retraite en obtenant de conserver la prébende qui lui avait été attribuée à son arrivée.

• 27 août 1739, La Flèche [Sarthe] : Fils de Michel Delalande cavalier de maréchaussée à La Flèche et de Jeanne Boyard, Michel DELALANDE naît dans cette petite ville active de l'Anjou. Le parrain est maître boulanger, la marraine n'a pas signé. Clerval (1899), Dufourcq (1957), Benoit (1992) le disent apparenté au célèbre surintendant de la musique du Roi, Michel-Richard DELALANDE (1657-1726) reprenant peut-être ce que mentionne déjà A.-P.-M. Gilbert dans la Gazette musicale en 1840. Le lien n'est pas prouvé, mais quoi qu'il en soit, la parenté n'est jamais évoquée comme argument en faveur de son recrutement par les chanoines de Chartres.

• [1747], Tours : Michel DELALANDE est reçu enfant de chœur à la psallette de la collégiale Saint-Martin en compagnie de son frère François Louis Marie DELALANDE. Ils ne sont donc pas éduqués à la cathédrale de leur diocèse de naissance (Angers).

• 3 avril 1756, Tours : Un chanoine est chargé d’obtenir de l'évêque d'Angers un dimissoire afin que le jeune homme de bientôt dix-sept ans puisse recevoir la tonsure dans ce diocèse. La compagnie envoie un certificat de bonne et vie et mœurs à l'appui.

• 19 novembre 1757, Tours : Suite à l’avertissement porté par le maître de musique, Louis MAÎTRE, contre cet enfant de chœur et contre Étienne PESSE au sujet de leurs mauvaises actions et refus d'obéir, il est décidé de renvoyer PESSE et d'écrire au père de DELALANDE pour lui demander s'il est d'accord pour le reprendre. On notera la différence de traitement... Finalement, Michel DELALANDE reste en place. Après les vêpres, les chanoines réunis en "galerie" dans la collégiale entendent la requête du maître de musique qui demande à conserver le "spé" ["spem"], c'est-à-dire le grand enfant de chœur. Ce dernier a promis d'avoir de meilleures "vie et mœurs", d'être plus soumis, obéissant et révérencieux envers le maître de musique. Les chanoines acceptent de conserver DELALANDE, mais il doit faire pénitence à genoux devant eux et tous les autres enfants de chœur réunis, pendant que le Chantre en dignité lui administre publiquement un sévère rappel à l'ordre.

• 6 mars 1760, Tours : Enfant de chœur de seconde station sortant de la psallette, il reçoit la somme de 130 livres pour ses treize années de service, 30 livres pour le vestiaire, plus 50 livres pour les cinq années de service de son défunt frère François Louis Marie. Le secrétaire capitulaire lui expédiera un certificat de bonne vie et mœurs tant pour son service d'enfant de chœur que pour sa fonction de "sous-préfet de notre école de musique" [traduction littérale qui doit correspondre au poste de sous-maître de la psallette]. Le jeune DELALANDE, âgé de 21 ans, part à Soissons, où il a été nommé "moderator" [maître de musique] de la cathédrale. À Tours, il a été formé par Joseph AYRAULT DIT NEUFVILLE.

• Mars 1760-septembre 1761, Soissons : DELALANDE est donc maître de musique à la cathdrale de Soissons.

• 19 août 1761, Chartres : Le sieur LALANDES, maître de musique de la cathédrale de Soissons est élu par le chapitre maître de psallette de la cathédrale, où il remplace Denis DEMONGEOT. Il arrive à Chartres autour du 5 septembre 1761, muni d'un certificat de vie et mœurs et de ses lettres de tonsure. Le chapitre lui verse 60 livres pour les frais de son voyage. Le 9, il est reçu chanoine de St-Piat (chapelle attachée à la cathédrale offrant des prébendes aux chantres).

• 9 juillet 1781, Chartres : L'évêque Jean-Baptiste-Joseph de Lubersac ayant entrepris une réforme des livres liturgiques, le maître de psallette se rend à Paris avec un chanoine commis à l'œuvre pour négocier le contrat d'édition des livres liturgiques.

• 25 juin 1785 - 1790Chartres : Le 25 juin 1785 Michel DELALANDE déclare au chapitre de la cathédrale que "depuis plusieurs années, il est sujet à des étourdissements et faiblesses de nerfs considérables, incompatibles avec les obligations de maître de psallette qu'il remplit depuis près de 24 ans, [il prie] la Compagnie d'accepter sa démission, et [la remercie] de toutes les bontés qu'elle a eues pour lui durant ledit temps". Il demeure pourtant à Chartres, et conserve même son canonicat ; ses appointements sont transformés en pension de 9 livres par semaine. Il continue son service comme chantre haute taille, et remplace son successeur Pierre Louis Augustin DESVIGNES lorsque celui-ci s'absente ou est malade.
Dans les tableaux établis par l'administration départementale en 1791 en vue de l'établissement des pensions et gratifications, il est qualifié d’ancien maître de musique [de la cathédrale] pensionné, et chanoine de St-Piat. Il y déclare être âgé de 57 ans et avoir 51 ans de service. Ses revenus s'établissent à un peu plus de 1393 livres : 925 livres pour son canonicat et 468 livres de pension.

• 7 janvier 1786, Chartres : Toujours en raison de la réforme des livres liturgiques, Michel DELALANDE ancien maître de psallette est chargé de corriger le chant des hymnes et des psaumes du bréviaire "qui n’ont pas la modulation et la gravité convenables". En août de l'année suivante il s'occupe du processional.

• [Vers 1792 - vers 1793], Chartres : Prêtre, il refuse probablement de prêter serment à la constitution civile du clergé, car on le retrouve enfermé aux Jacobins "maison de réunion des prêtres insermentés". Il assiste là en spectateur à l'évasion de Vendéens internés dans la prison voisine des Carmélites, puis est transféré à Rambouillet, ses biens vendus. Un acte de l'an VIII (1799) indique que Michel DELALANDE a été conduit à Rochefort puis déporté.

• 22 avril 1801 (2 floréal an IX), Chartres : Il est rayé de la liste des émigrés et touche une pension.

• Vers 1803, Chartres : Michel DELALANDE donne des leçons à un enfant de la nouvelle maîtrise et offre à la cathédrale une contrebasse.

• 23 décembre 1812, Chartres : Michel DELALANDE, ancien maître de musique de la Cathédrale, décède à son domicile, n°385 rue Muret. L'acte est signé par un menuisier résidant à la même adresse que lui. "Son inventaire avant décès révèle une bibliothèque musicale très fournie contenant des œuvres de lui, dont dix-huit psaumes, une Messe des morts et un Te Deum" [Marcelle Benoit, Dictionnaire de la musique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, Fayard, 1992, p.218]. Il laisse pour 2.800F de mobilier à ses héritiers.

Mise à jour : 22 mars 2020

Sources
A.-P.-M. Gilbert, Revue et gazette musicale de Paris, 1840. ; F-Ad28/ 3 E 085/094 ; F-Ad28/ 3 Q 7 TSA 07  ; F-Ad28/ G 329 ; F-Ad28/ G 337 ; F-Ad28/ G 552 ; F-Ad28/ G 553 ; F-Ad28/ G 564 ; F-Ad28/ L 554 ; F-Ad28/ L 827 ; F-Ad28/ V 140 ; F-Ad28/ V 142 ; F-Ad28/G330 ; F-Ad28/G331 ; F-Ad28/G332 ; F-Ad28/G333 ; F-Ad28/G334 ; F-Ad28/G335 ; F-Ad28/G336 ; F-Ad50/ 301 J 307 ; F-Ad72/ 1MI_270_R04 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°10 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°6 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°7 ; F-An/ DXIX/037/572-2/54 ; J.-A. Clerval, L'ancienne Maîtrise de ND de Chartres..., 1899 ; J.-A. Clerval, L’Œuvre des Clercs de Notre-Dame de Chartres..., 1910 ; J.Poirier, La Maîtrise de la cathédrale d'Angers..., 1983

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