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MORLOT, Didier Dominique (1768-1811 ap.)
État civil
NOM : MORLOT     Prénom(s) : Didier Dominique     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : MORLEAU
MORLAU

Date(s) : 1768-1-29   / 1811 ap.
Notes biographiques

Le destin de musicien de Didier Dominique MORLOT s'écrit en pointillés entre Langres et Dijon... En 1790, il joue du serpent et s'occupe de l'éducation des six enfants de chœur de l'abbaye bénédictine mauriste Saint-Bénigne de Dijon.

• 29 janvier 1768, Langres [Haute-Marne] : Didier Dominique MORLOT est baptisé en l'église paroissiale Saint-Martin dans les heures qui suivent sa naissance. Il est un des nombreux enfants de Pierre Morlot, maître potier d'étain, et de Gabrielle Loiselot. Son parrain est un cousin (marchand brasseur) représenté par son frère aîné Dominique, lui-même né le 11 août 1759.

• 25 juin 1774, Langres : Le chapitre de Saint-Mammès "nomme" Dominique Didier MORLOT enfant de chœur de son église. Dans sa supplique de 1790, il dit avoir été "enfant de chœur et attaché au chapitre de la dite ville depuis l'âge de six ans", ce qui correspond assez bien à la réalité : lors de sa réception, il a six ans et cinq mois. Il ne dit pas, en revanche, combien de temps au juste il est resté à la maîtrise de Langres.

• 25 janvier 1779, Langres : Les enfants de chœur voient s'installer à la tête de la maîtrise un nouveau maître de musique, Jean-Baptiste CÉZARD, prêtre du diocèse de Toul, qui arrive de la cathédrale de Dijon. C'est donc sous sa direction que va se dérouler la seconde moitié de la période de formation maîtrisienne du jeune Didier MORLOT.

• 24 décembre 1784, Langres : Les chanoines souhaitent que les auditeurs des comptes avancent 100 livres "sur ses gages" à MORLOT [prénom non indiqué], l'aîné des enfants de chœur, afin qu'il puisse financer l'acquisition d'un serpent. Le jeune musicien, qui va sur ses 17 ans, a donc choisi ce qui sera son instrument de prédilection.

• 28 octobre 1785, Langres : Aux côtés du maître de musique, avec les habitués, musiciens et autres enfants de chœur de la cathédrale, Didier Dominique assiste aux obsèques d'un de ses camarades de psallette décédé la veille. Dans le registre des conclusions capitulaires, si le prénom du jeune défunt est laissé en blanc, son patronyme est bien MORLOT. Il est très probable que celui que l'on enterre est un parent de Didier Dominique, voire même un frère cadet.

• À une date qui reste à préciser, immédiatement après ou un peu après sa sortie de la maîtrise de Langres, Didier MORLOT est engagé comme joueur de serpent par les bénédictins de Saint-Bénigne de Dijon.

1790, Dijon : Au début de l'année 1790, Didier MORLOT est attaché à l'abbaye bénédictine mauriste Saint-Bénigne de Dijon "en qualité de musicien, pour le Serpent et pour l'Éducation des enfans de chœur", double fonction qui lui vaut un salaire annuel de 600 livres. L'abbaye rémunère aussi un organiste, l'Alsacien Joseph PARIN.
• 24 février 1790, Dijon : Les Bénédictins – "privés de [leurs] revenus et à raison d’une économie forcée" – suppriment son emploi et le licencient.
• 18 octobre 1790, Dijon  : Didier MORLOT demeure alors à "Saulles près Langres", village situé à environ 60 km au nord-est de Dijon en itinéraire pédestre, et à 25 km au sud-est de Langres, le long de la limite avec l'actuel département de la Haute-Saône. Que fait-il dans ce village ? De quoi vit-il ? Il est provisoirement revenu à Dijon pour effectuer diverses démarches. Il rédige une requête, adressée au District de Dijon. Il explique que, croyant sa place dijonnaise garantie à vie, il avait refusé un poste proposé par le chapitre de Langres, où il avait été antérieurement enfant de chœur. Si son âge, dit-il "lui laisse de l'espoir", il sait aussi qu'il "ne trouvera pas facilement un pareil traitement" et demande à être payé de son année 1790 "pour attendre qu'il trouve un emploi pour subsister". Il s'appuie, pour étayer sa requête, sur l'article 13 du Décret du 24 juillet 1790, auquel il fait référence trois fois dans sa supplique.
Le même jour, il obtient un certificat du célerier de Saint-Bénigne qui confirme "que le sieur MORLOT étoit attaché à notre maison en qualité de musicien pour le serpent et pour l’éducation de nos six enfans de chœur aux appointements de 600 livres par chaque année". Il précise noir sur blanc "Que ce n’est que parce que nous étions privés de nos revenus et à raison d’une économie forcée que nous avons remercié ledit sieur dont nous étions très contents quant à ses talents ou son exactitude, sa conduite et ses mœurs". En revanche, il ne précise pas depuis quelle date le musicien était en poste à l'abbaye.

• 10 mars 1791 : Le directoire du District de Dijon donne un avis favorable, et transmet au Département. Celui-ci, le 20 avril 1791 matin, arrête qu'il sera adressé au Comité ecclésiastique un vœu pour qu'il soit accordé au serpent une gratification de 600 livres, soit une année de ses gages.

• 16 juillet 1793, Langres : Dominique Didier MORLOT demeure à Langres, où il exerce comme "musicien" dans un cadre qui n'est pas précisé, lorsqu'il se marie avec Marie-Michelle George, originaire de Dijon, où son père était en son vivant cavalier de Maréchaussée. Le jeune homme est accompagné de son frère Dominique, devenu peintre et lui aussi domicilié à Langres. Leur père est décédé, et leur mère habite maintenant à Troyes.

• [Vers la fin de 1793 ou le début de 1794], Dijon : Le couple MORLOT-George revient vivre à Dijon.

• Fin 1795/début 1796, Dijon : MORLOT [prénom non indiqué] 30 ans, musicien, est recensé rue du Chaignot en compagnie de "George, 26 ans", formulation elliptique sous laquelle on reconnaît son épouse. Il vit depuis deux ans à Dijon. Son âge a été arrondi, comme il est fréquent dans ce type de document, puisque Didier Dominique a en réalité 28 ans seulement.

• 23 ventôse an VII [13 mars 1799], Dijon : MORLOT fait partie de la liste mise à jour des professeurs de musique proposés par Philippe Legras (1751-1824), Dijonnais installé à Paris, dans une lettre qu'il écrit au ministre de l'Intérieur François de Neufchâteau afin de relancer l'Institut de musique de la ville. MORLOT y enseignerait le basson et le violoncelle. Cette ultime tentative semble ne pas avoir eu de suite.

• 30 avril 1811, Dijon : "Dominique" MORLOT, 42 ans, musicien demeurant à Dijon, est témoin au mariage de Jeanne Millot, 23 ans, fille unique de Jean-Baptiste MILLOT, ancien musicien de la Sainte-Chapelle de Dijon, avec un marchand coutelier de 26 ans. Il est dit "ami desdits époux". On peut penser qu'il est peut-être surtout ami du père de l'épouse, 56 ans. Il signe, sobrement, comme à son habitude, "Morlot".

C'est la dernière trace jusqu'alors retrouvée de lui à Dijon, où il ne semble pas être décédé.

Mise à jour : 28 novembre 2018

Sources
F-Ad 21/ L 514 ; F-Ad21/ NMD Dijon 1811 ; F-Ad52/ 2G 75 ; F-Ad52/ 2G 76 ; F-Ad52/ BMS Langres, St-Martin ; F-Ad52/ NMD Langres ; F-An/ DXIX/093/820-2/19 ; PM Guéritey, courriel 27 nov 2018

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